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Hattori
Maistar Otome


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MessagePosté le: Jeu Juil 20, 2006 6:05 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Comme dit sur MSN je veux la suite Twisted Evil Twisted Evil Twisted Evil

franchement j'adore *____*

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Hattori
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Lyn
Otome Corail


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MessagePosté le: Jeu Juil 20, 2006 6:15 pm    Sujet du message: Répondre en citant

... J'en reste bouche bée . C'est vraiment ... Bien . J'adore . Vivement la suite

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Alexiel
Otome Corail


Inscrit le: 23 Mai 2006
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Localisation: Dans les bras de... et bah non vous saurez pas qui, NA !

MessagePosté le: Ven Juil 21, 2006 11:45 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Sorti tout juste de Word, le chapitre 4 est dispo rien que pour vos beaux yeux. Merci à MFF pour la relecture, j'ai écrit trop vite alors j'ai fait tout plein de fautes...

Bref place à la suite
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Chapitre quatre : Tête à tête

Je l’aurai reconnu entre mille. Tout en lui imposait le respect : sa grande taille, sa carrure d’athlète, sa tenue très raffinée, son attitude très distinguée. Comme d’ordinaire, il était vêtu d’un pantalon noir, une chemise blanche à frou-frou – j’ai toujours aimé me moquer de lui lorsqu’il portait cette chemise – et un long manteau noir et rouge orné de broderies dorées. On aurait dit une sorte de marquis sorti tout droit de n’importe quel film de capes et d’épées. Il adorait se faire remarquer, et pour sûr il ne pouvait pas passer inaperçu en étant vêtu de la sorte. J’haussai les épaules et soupirai. Toujours le même…

Son regard était rivé sur le mien. Il était chaleureux. Etait-il venu pour me voir ? Je m’avançai vers lui d’un pas décidé. Il me sourit et tout mon être se réchauffa. J’accélérai et l’étreignis. Dans ses bras rien ne pouvait m’arriver, il était mon protecteur, mon tuteur et aussi un vrai père. Il me rendit mon étreinte, je me sentais si bien. J’aurai pu rester des heures, là, immobile et silencieuse. Entre nous deux les paroles n’ont jamais vraiment été utiles. Les mots étaient même parfois de trop, alors qu’à d’autres moments ils étaient… Finalement, nous nous séparâmes, ses yeux toujours rivés sur les miens.

“Suis-moi, Jesse. Nous avons beaucoup de temps à rattraper”. Juste ces quelques mots prononcés avec sa voix suave et tendre, avaient suffit à me faire oublier la tourmente qui était mienne depuis ce fameux concert la semaine dernière. J’approuvai d’un hochement de tête et je le suivis. On se dirigeait vers l’ascenseur. Direction le dernier étage, là où se trouvaient les suites les plus grandes et les plus richement décorées. Finalement nous entrâmes dans sa suite. Il prit place sur le canapé et je m’assis face à lui sur la table de salon, les jambes entrecroisées.

“Cela faisait bien longtemps que je n’avais pas vu ton espiègle frimousse. Quel plaisir de te revoir !” Il était empli de sincérité, le sourire sur son visage en était la preuve. “Il est vraiment dommage que cela ne soit pas en des circonstances plus joyeuses…” Sa voix se fit moins décisive et enjouée que quelques instants plus tôt. Elle finit par mourir sur ces derniers mots : “Ton frère est… mort” Le dernier mot eût raison de mon père et il se laissa aller à pleurer. Je ne l’avais jamais vu ainsi. Ça me fendait le cœur, c’était quelque chose de très douloureux. Sa peine me touchait bien plus que la triste nouvelle qu’il venait de m’apprendre. Froide ? Sans cœur ? Peut-être l’étais-je… Le fait est que je n’avais jamais vraiment passé de temps avec mon frère. Il était presque un inconnu pour moi. Je ne connaissais de lui que son prénom, Armand et quelques anecdotes par-ci, par-là.

Je pris mon père dans mes bras. Il s’accrocha à moi et continua de pleurer. Il valait mieux pour lui que tout sorte maintenant, il irait mieux après. Pendant que je le tenais dans mes bras j’essayai de me souvenir de mon frère. J’avais dû le voir, en tout et pour tout, trois ou quatre fois dans ma vie. Il avait l’air sympathique mais était trop extravagant et exhibitionniste à mon goût. Mais je ne pouvais pas juger sur si peu de temps passé en sa compagnie. Et puis la famille c’est sacré… Quelque chose contre ma poitrine bougeait. Je me souvins que je tenais toujours mon père entre mes bras. Il se détacha de moi. Il avait meilleure mine, la tempête s’était calmée mais n’avait pas disparue pour autant. Elle planait autour de nous à l’affût. Je m’assis à ses côtés sur le canapé et j’attendis qu’il me parle.

“Mon Amadeus… parti en fumée. Il… s’est immolé sur le parvis de la Cathédrale Saint Patrick pour se prouver que Dieu existait. Tout ça parce que l’autre éberlué lui a raconté encore un de ses délires. Tu savais qu’il raconte à tout va qu’il a rencontré Dieu. Je crois qu’il passe trop de temps avec ses rats de bibliothèque !” Chacune de ses paroles crachait sa haine grandissante. Je ne l’avais que rarement vu ainsi et à chaque fois j’étais très impressionnée et incapable de trouver les mots justes. “Il a été lui mettre en tête que quelque chose l’attendait après la mort. Il lui a dit que Dieu l’accueillerait et Armand l’a cru… Mais il n’est pas le seul à l’avoir fait, Maël aussi s’est suicidé. Tout ça au nom d’un Dieu qui nous a abandonné depuis fort longtemps…”On pouvait lire dans ses yeux toute la haine qu’il avait à l’égard de Dieu. Tant de haine envers celui qui lui avait fait vivre toutes ces choses. Moi aussi j’aurai de bonnes raisons d’en vouloir à Dieu mais j’étais encore trop jeune pour m’attarder là-dessus, je voulais profiter de ma vie au maximum. Mon père a longtemps été comme moi et puis il s’est posé et est devenu plus sage. Ce qui restait de l’homme que j’avais connu s’était volatilisé, comme dissout dans cette haine. La haine ne mène qu’au désir de vengeance et à l’autodestruction. Je ne pouvais pas le laisser arpenter ce chemin au combien trop sombre pour quelqu’un de son envergure. Il ne devait surtout pas suivre les pas d’Armand. Je devais réagir. La balle était dans mon camp, à moi de saisir ma chance.

Timidement je commençais : “Armand a longtemps été aveuglé par les croyances que ce soit Dieu ou Satan. Il a fait bien des erreurs par le passé mais chacune résultait de ses choix. Tu ne peux pas blâmer les autres pour les choix qu’il a faits. Personne n’est parfait, ni lui, ni moi et ni toi. Tu sais très bien que tout ce qui nous reste ce sont nos rêves alors laisse-le accomplir les siens en toute quiétude. Peu importe où il est et ce qu’il est devenu, c’est son choix et tu dois le respecter !” Je me faisais de plus en plus affirmée. Je ne voulais pas le voir sombrer. Non ! Pas lui. Pas mon dernier support en ce monde cruel. Je repris de plus belle : “Si tu tiens tant à lui alors ne suis pas le même chemin que lui ! Il souhaiterait que tu continues ta vie et que tu n’abandonnes pas tes rêves ! Ne…” Ma voix devint plus fébrile. “Ne… me laisse pas…” Je sentais les larmes monter, je devais les contenir. Ne pas craquer. Pas devant lui, pas encore. Je détournai le regard et le laissai se poser sur la fenêtre.

J’étais sur le parking. Elle était en face de moi, dans mes bras. Ma tête reposait presque sur son épaule. Je pouvais entendre son cœur battre, si fort et si vite. J’humais son parfum et je me laissais emportée par cette fragrance si douce. Bien cachée dans cette fragrance, made in je ne sais quel fabricant de parfum, se cachait une odeur plus naturelle. Son odeur et… ah cette odeur… Elle m’enivrait comme ça ne m’était jamais arrivé auparavant. Ma volonté s’effritait sous le joug de cette odeur. Quelle tentation ! J’avais envie de passer ma main gauche dans ses cheveux pour rapprocher son visage du mien pendant que ma main droite se rapprocherait de sa taille et ma bouche de…

“Jesse…” Qu’est-ce que… Encore un de ses flashs. Ma respiration était forte et saccadée. Je me surpris moi-même par le rythme endiablé qui animait mon cœur. J’étais de nouveau consciente de ce qui se passait autour de moi et pourtant une partie de moi était encore dans ce flash… Mon père me regardait bizarrement. On pouvait lire de l’inquiétude dans son regard. Avais-je fait ou dit quelque chose pendant ma rêverie ?

Je risquai timidement un “Oui ? Tu disais…” Je sentais bien qu’il ne me laisserait pas fuir si facilement.
“Où étais-tu ? Et ne me dis pas ici car je n’y croirais pas une seule seconde. Ton esprit était ailleurs. Est-ce un souvenir douloureux de ton passé qui a resurgi ou t’es-t-il arrivé quelque chose ?”
“Mon passé…” Je me souvins de mes dernières paroles… Non, mon passé ne m’avait pas rattrapé et il ne le ferait sans doute jamais. J’avais complètement tourné la page depuis le jour où…
“Explique-moi. Parle-moi. Je sens bien que quelque chose ne va pas. Ne me dis pas que tu t’es déjà lassée de ta nouvelle vie…
- Non ! Bien sûr que non. J’ai vécu si peu de choses et j’en ai encore bien d’autres à vivre. C’est juste que les choses ne se passent pas toujours comme on l’espérait… Je te parlerai bien de ce qui m’est arrivé mais ça me vaudrait encore des réprimandes alors je m’abstiendrai.
- Des réprimandes ?” Son regard était interrogateur, puis il devint plus… réprobateur. Il avait une idée derrière la tête. Ça ne pressentait rien de bon pour moi. Il reprit : “Des réprimandes ? Tu as encore enfreint les règles…” Il soupira fortement pour montrer sa désapprobation. “Tu ne pourras donc jamais les respecter ? Si elles existent ça n’est pas pour rien ! Tu nous mets tous en danger, ne joue pas comme ça avec la vie des autres !” La colère ressurgit et j’en étais cette fois la destinataire. Il ne fallait pas que je lui réponde sinon on s’engagerait une fois de plus dans une joute verbale qui ne mènerait nulle part. Je n’avais jamais supporté les règles et Père ou pas, je n’allais pas l’écouter aveuglément. Sa parole n’avait jamais été parole d’évangile et quand bien même je n’étais pas un gentil petit toutou dont on pouvait disposer à volonté.

“Si tu es venu pour que nous nous disputions encore une fois alors repars de suite ! Je ne suis pas d’humeur à palabrer des heures durant. Je suis lasse de ces règles, lasse de faire semblant sans cesse… Mais je sais qu’il est des choses que je me dois de garder pour moi. Règles ou pas, il me parait logique de ne pas mettre en danger mes proches. Je ne l’ai jamais fait et je ne le ferais jamais alors arrête de t’inquiéter pour rien !” Je tentais de retrouver mon calme en vain. Je me levai rapidement et me dirigeai vers la porte. Je saluai froidement mon père de loin et me retirai. Il n’eut pas le temps d’ajouter quoique ce soit. Je marchai d’un pas décidé vers la sortie de l’hôtel.

J’étais à nouveau dans le froid et l’obscurité des rues de Moscou. Je me dirigeais vers ma voiture. J’essayais de faire le vide dans mon esprit mais cette journée avait vraiment été la pire de toutes. Tout allait de travers : ces flashs incessants qui me rendaient la vie impossible, la visite de mon père qui tournait au désastre, la nouvelle de la mort de mon frère…

J’arrivai enfin à ma voiture, je pris place à l’intérieur. Mes pensées toujours aussi confuses. Je repensai à cette fameuse rencontre et à ce livre. Elle s’intéressait aux écrits de l’autre éberlué, comme l’appelait mon père. Ça m’avait intrigué sur le coup. Il y racontait grand nombre des secrets de ma famille ce qui avait créé bien des problèmes par le passé… Et puis, il y avait cette fameuse carte de visite que j’aurai reconnue entre milles. Je connaissais très bien Leur formule : Nous sommes partout et nous observons. Quel tissu de mensonges !! Des voleurs, des gens sans cœur qui n’ont aucun scrupule à voler nos biens les plus personnels, ceux qui n’ont qu’une valeur sentimentale. Comment quelqu’un comme elle pouvait être liée à de tels êtres ? Je n’arrivai toujours pas à me faire à cette idée. Et surtout quelque chose me faisait peur, que savait-elle… de moi ? Elle avait lu le livre, la carte était de mauvais augures et elle avait pris peur lors de notre rencontre. Ça n’était pas dû qu’aux circonstances atypiques… Que savait-elle ? Cette question revenait sans cesse dans ma tête. Je n’arrivais pas à m’en défaire et ça m’énervait.

Je démarrai la voiture. Il fallait que je passe à autre chose. Je commençai à rouler, je rentrais chez moi. La nuit avait été bien trop remplie à mon goût. Et le sommeil commençait à s’emparer de moi. Trois heures du matin. Déjà. Le temps passait vite. Tout d’un coup je vis du coin de l’œil une ombre qui passa devant la voiture, j’eus tout juste le temps de freiner dans l’urgence. Un choc. Léger. L’ombre qui s’affala sur le sol. Je sortis précipitamment et me rendis compte que je l’avais percutée. Oui c’était une femme. Je me baissai pour voir son état.

A SUIVRE...

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Hattori
Maistar Otome


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MessagePosté le: Sam Juil 22, 2006 10:11 am    Sujet du message: Répondre en citant

Raaaaaaaaaahhhhh tu m'énerve xD chaque fin de chapitres nous donne trop envie de savoir la suite lol ^^"

En tout cas chapeau ^^ ce chapitre est vraiment bien *____*

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Hattori
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Alexiel
Otome Corail


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MessagePosté le: Mar Juil 25, 2006 6:51 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Bon alors ce week end je n'ai pas chômé malgré les sorties et j'ai réussi à finir mon chapitre 5. Le voici rien que pour vous.
Petite indication : le passage en italique vers le milieu du chapitre révèle les pensées d'Alexandra (enfin vous savez pas encore qui c'est mais ça viendra lol).

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Chapitre Cinq : Révélations

Je posai un genou à terre afin de me rapprocher de cette femme. Dans la nuit noire, j’eus beaucoup de mal à discerner les traits de son visage surtout avec le sang qui ruisselait le long de sa tempe pour venir mourir sur sa joue. Blessée. Oui mais où ? Etait-ce grave ? Autour de moi des badauds se rapprochaient. Je n’aimais pas ça du tout. Il fallait qu’elle reçoive très vite des soins. Je me dirigeai vers la porte arrière de ma voiture et je l’ouvris. Les gens commençaient à murmurer des propos désagréables à mon sujet. Ils pensaient que j’allais m’enfuir. Ça m’exaspérait mais je fis fi de leurs remarques. Je me rapprochai à nouveau de “ma victime”, je m’agenouillai et je la pris dans mes bras. Légère. Je l’amenai à ma voiture et la déposa sur la banquette arrière. Je pris un mouchoir dans ma poche et lui essuyai le visage. Quelques gémissements sortaient de sa bouche, elle souffrait ça se lisait sur son visage… son visage… je la connaissais… Elle ! Etonnée, je m’éloignai un peu d’elle et refermai la portière de la voiture. Puis je pris place devant et fis signe aux badauds de circuler. Je pris le volant et partis en trombe. Direction chez moi. Je ne voulais pas la confier à des médecins d’ici, je n’avais pas confiance en eux. Et puis je n’avais pas trop réfléchi à ce que j’allais faire. J’avais agi impulsivement encore une fois…

J’arrivai chez moi. Enfin. Ce voyage m’avait paru tellement long. Je la pris de nouveau dans mes bras et l’amenai à l’intérieur de ma résidence, jusqu’au salon. Je la déposai sur le canapé et partis chercher une serviette, une bassine d’eau tiède et un gant de toilette. Je revins avec tout ça et je m’installai près d’elle. Je commençai à laver son visage. Je remarquai qu’elle s’était blessée à la tête sûrement pendant la chute. Je passai ma main sur la blessure. Elle contint un gémissement… “Pardonne-moi. Je ne voulais pas… Tu m’entends ?” Elle ouvrit les yeux, et gémit en guise de réponse. Je m’empressai de lui répondre “Ne parle pas. Ne force pas trop. T’as pris un sacré coup… Je… je suis vraiment désolée, je ne t’avais pas vue du tout… J’ai pas réussi à m’arrêter à temps… je m’en veux.” Je passai le gant sur sa blessure à la tête. “Laisse-moi soigner ça… Ça te lance beaucoup ?” J’entendis un “mmh”, ça voulait sûrement dire oui. Je ne pouvais pas grand-chose pour elle, je n’étais pas médecin. J’avais bien lu un ou deux livres de médecine mais sans trop y prêter attention. Mais pourquoi l’avais-je ramenée chez moi ? Je ne pouvais vraiment rien… à moins que… Non ! Je n’allais quand même pas… mais ça l’aiderait à coup sûr. J’entendis de nouvelles plaintes de sa part, elle avait vraiment mal et son visage se tordait de douleur. Un spasme. Je devais faire quelque chose. “Je reviens de suite, ne t’inquiète pas. Reste calme, je vais te chercher quelque chose pour calmer la douleur.”

Je me retirai du salon et regagnai la cuisine. Je pris une grande tasse dans le placard et la posai sur le plan de travail. J’hésitais. Pour sûr ça l’aiderait, mais ça me mettrait en danger. Elle en savait peut-être déjà pas mal sur moi, peut-être que ça ne serait pas une surprise pour elle. Peut-être qu’elle garderait ça pour elle. Peut-être que… Stop ! A penser ainsi je n’irais nulle part, il fallait que je l’aide. Après tout c’était à cause de moi qu’elle était dans cet état. J’avais un moyen efficace et surtout c’était le seul à ma disposition. Il n’y avait pas à hésiter. D’un air décidé, je m’ouvris le poignet avec un couteau bien aiguisé. Je laissai mon fluide vital s’écouler dans la tasse. Un remède… Je sentais ma vie m’échapper à chaque goutte qui tombait dans la tasse. C’était la première fois que je faisais une telle chose. Elle avait perdu beaucoup de sang, il fallait qu’elle en récupère… Après je m’occuperai de panser ses blessures et je la laisserai se reposer. Tout va bien se passer… La douleur dans mon poignet me fit sortir de ma rêverie. Il était temps que j’arrête de presser ma plaie. Je pris le mouchoir qui était dans ma poche et l’appliquai sur ma plaie. Je m’emparai de la tasse et retournai dans le salon. Je me rapprochai d’elle, je posai un genou à terre et la relevai un peu. Je portai la tasse à sa bouche. “Bois, ça devrait t’aider.” Elle semblait ne pas trop comprendre ce qui lui arrivait, elle entrouvrit la bouche et je versai petit à petit le contenu de la tasse dans sa bouche. Au contact de mon sang, ses yeux s’ouvrirent en grand. Elle prit la tasse entre ses mains et but avidement tout son contenu. Je n’avais jamais vu pareille réaction. On aurait dit que mon sang était comme une drogue, elle en voulait plus, encore plus. Mais la tasse se vida très rapidement. Le plaisir fit place à la frustration. “Encore, s’il-te-plait, j’en veux plus. C’est tellement… délicieux. Qu’est-ce que c’est ?” Elle n’avait donc pas reconnu la nature de ce liquide. Je lui souris et esquiva la question, une autre était bien plus importante : “Tu te sens mieux ? Tu as encore mal quelque part ?” Elle était étonnée. Avait-elle oublié l’accident ? “Ça va mieux. En fait, je ne sens plus de douleurs. Je me sens même en pleine forme. J’ai l’impression que je pourrais faire un marathon. Je ne me suis jamais sentie aussi en forme. Mais qu’est-ce que tu m’as fait boire ?” Elle allait mieux… ça avait marché. Je me levai et me dirigeai vers la baie vitrée. Il faisait encore nuit, il restait environ deux heures avant que le soleil ne se lève. Le ciel était dégagé, on pouvait voir les étoiles. J’adorais les regarder, elles rappelaient au monde entier que nous ne sommes que d’infimes choses dans un univers infiniment grand. Je pouvais passer des heures entières à les contempler… J’entendis derrière moi un raclement de gorge. Elle voulait savoir. C’était prévisible. Mais je n’avais pas envie de parler de tout ça, je voulais juste profiter du moment présent… Je réalisai tout d’un coup que j’étais à nouveau seule avec elle, comme l’autre nuit sur ce fameux parking. Mais cette fois elle était en territoire inconnu. Pire elle était sur mon territoire, je n’avais rien à redouté ici. Non rien. Ici ce qu’on redoutait c’était…

“Mon sang”, répondis-je assez froidement (plus que je ne l’aurai voulu) sans daigner me retourner pour faire face à mon interlocuteur.
“Ton… sang ?” J’avais lu que leur sang était délicieux mais à ce point, je ne l’aurais pas cru. Et… j’allais beaucoup mieux maintenant, avais-je hérité un peu de sa force ne serait-ce que pour quelques instants ? Est-ce que je pourrais en avoir d’autre ? J’aimerais tell…
“Non ! Tu en as eu déjà bien assez comme ça. Tu ne devrais pas te laisser tenter par ça. Et puis assieds-toi donc et reste tranquille. Evite d’utiliser trop d’énergie, tu n’as pas encore complètement récupéré.” Je lui faisais face désormais. Mon visage était impassible, mon regard se posa sur le sien. J’insistai jusqu’à ce qu’elle détourne son regard et finit par s’asseoir. Je jetai rapidement un coup d’œil par la fenêtre. Père, pardonne-moi, je n’avais pas le droit de faire une telle chose.
“… avaient raison, tu es bien…
- Hein ? De quoi parles-tu ?”, c’était impoli d’interrompre les gens mais je n’avais pas suivi ses propos et j’étais perdue. “Peux-tu répéter s’il-te-plait ?
- Je disais juste que mes amis du Talamasca avaient raison. Tu es bien la fille de Marius, je me trompe ? Tu es comme Lestat, n’est-ce pas ? Tu…
- Ne mélange pas les torchons et les serviettes. N’ose pas me comparer à cet énergumène ! Je ne suis pas comme Lestat, fort heureusement pour moi… Alors je ne m’étais pas trompée, tu connais le Talamasca. Comment peux-tu faire confiance à ses fouineurs ?
- Je… ils ont fait beaucoup pour moi alors j’ai confiance en eux. Ils m’ont même parlé de toutes ces choses que l’on nomment paranormales. C’est comme ça que j’ai découvert l’histoire de Lestat et l’existence d’êtres comme lui et… toi. J’ai adoré les livres de Lestat, je suis vraiment fascinée par vous. Vous êtes des créatures extraordinaires !”
Ses derniers mots me firent froid dans le dos. Elle nous considérait comme des créatures, des êtres à part. Quel plaisir… Je soupirai, dépitée. Elle ne nous comprenait pas du tout. Extraordinaires ? Nous ? J’aurais vraiment tout entendu.
“Ai-je dit quelque chose qui ne va pas ? Vous êtes bien…
- Oui ! J’ai beau prétendre le contraire, je suis bel et bien ce que vous appelez un vampire. Je ne peux pas duper ceux qui savent nous reconnaître. Pourtant j’avais fait quelques efforts cette fois-ci…
-Les yeux. Ce sont tes yeux qui t’ont trahie. Jamais un être humain ne pourrait avoir des yeux qui brillent tant que ça et leur couleur… d’un bleu si profond qu’on est de suite attiré par ce regard. C’est vrai qu’on est loin des clichés du vampire hollywoodien qui est pâle, le regard très sombre, les grandes dents, etc… Mais je croyais quand même que votre peau blanchissait. Comment se fait-il alors que la tienne soit si bronzée ?
- J’ai fait quelques efforts… Le résultat est étonnant mais bon ça ne tient pas. La rançon de la puissance. ” Mes derniers mots me firent rire, je riais de bon cœur. Elle était surprise de me voir ainsi mais après quelques instants, elle se mit à rire elle aussi. Je finis par me calmer.

Mon regard se posa sur elle. Elle continuait de rire, ça la rendait… attirante. Je pris une profonde inspiration, je voulais sentir son odeur. Je reconnus la même odeur que la dernière fois, cette odeur qui m’avait complètement enivrée. Mais cette fois elle était encore plus prononcée… cette odeur m’attirait à nouveau. Il m’était de plus en plus difficile d’y résister. Je fermai lentement les yeux et me laissai envahir par cette odeur. Ma volonté était en train de s’effriter, je me perdais dans les effluves de… son sang. Je le voulais, je… n’arrivais plus à me retenir, j’allais craquer je le savais mais je ne pouvais plus rien faire à part… succomber. Je…

“Parle-moi de toi.”Elle avait arrêté de rire, elle avait l’air sérieuse. Sa voix avait stoppé net mon envie de boire son sang. C’était une bonne chose. Elle reprit : “J’aimerais en apprendre plus sur toi. Les archives du Talamasca ne contiennent que peu de renseignements sur toi. Je ne sais même pas ton prénom. J’ai juste vu une photo de toi et je sais que tu es la fille de Marius mais je n’en sais pas plus. J’aimerais vraiment que…
- La curiosité est un vilain défaut mais je veux bien répondre à tes questions. Malheureusement d’ici une petite heure le soleil commencera à se lever. Je n’ai donc pas beaucoup de temps devant moi.
- Tu veux bien me parler de toi ?” Elle avait l’air très étonnée. Peut-être savait-elle quelques règles nous interdisaient de parler de nous aux humains et de révéler notre véritable nature. Le fait est que je n’ai jamais aimé les règles et j’en ai toujours fait fi. J’avais envie de lui parler, de lui raconter pas mal de choses sur moi, je voulais qu’elle reste en ma compagnie quelques instants afin d’oublier ma solitude.
“Avec grand plaisir, je présume que tu aimerais en savoir le plus possible. Ecoute bien ce qui va suivre très peu d’entre nous le ferait. Je suis il y a… Tiens quel âge me donnes-tu ? Je suis curieuse de savoir quel âge je fais.
- je ne sais pas trop. Je dirais 25 ans.
- Presque. J’avais 23 ans lorsque je suis morte, enfin lorsque je suis devenue un vampire. J’ai toujours fait plus vieille que mon âge. On me prenait souvent pour l’aînée de la famille. Mon grand frère disait souvent : “J’en ai marre que tout le monde pense que c’est Jessica l’aînée, c’est moi le plus vieux ici. Pas cette gamine !” Quel crétin ! Mais bon je m’égare là. Si tu veux que je te parle de moi va falloir le faire de façon structurée sinon tu risques de t’y perdre.

Bon commençons par le début : ma vie humaine. Je suis née il y a une trentaine d’année maintenant, oui c’est ça. Faut dire que j’ai perdu le compte depuis que je ne vois plus la lumière du soleil. Enfin bref, je suis la cadette d’une famille de quatre enfants, une famille assez modeste d’ailleurs. Mon père travaillait dans le bâtiment et ma mère était mère au foyer. Mon frère aîné avait 2 ans de plus que moi, lors de ma dernière année de vie humaine, il venait de finir ses études et avait trouvé une place dans une agence publicitaire. Il gagnait correctement sa vie et était désormais indépendant. Il avait quitté la maison. La prochaine à partir c’était logiquement moi, mais j’étais encore sur les bancs de la fac de droit alors je restais tranquillement chez papa, maman. Je devais supporter mes deux autres sœurs. Elles étaient toutes deux jumelles, elles avaient 6 ans de moins que moi, elles étaient donc encore au lycée quand je suis partie. On ressemblait à une de ces nombreuses familles modèles mais seulement en apparence. Je n’ai jamais été attachée à cette famille, je n’aimais pas ma vie. J’avais l’impression de n’être qu’un pion que mes parents bougeaient à leur guise. J’aurais tout donné pour changer de vie. Tout. Et puis un jour je l’ai rencontré. Celui qui est désormais comme un père pour moi : Marius. Je n’oublierais jamais cette fameuse nuit. J’ai de suite su qui il était, je savais qu’il avait les moyens de me sortir de cette vie que l’on m’imposait.”

Le ciel était en train de s’éclaircir. La lumière naissante m’agressait déjà les yeux et je commençais à fatiguer. Le sommeil s’emparait de moi. Je devais aller me coucher, loin à l’abri de la lumière dévastatrice du soleil. “Je m’excuse mais je pense que nous reprendrons cette conversation demain à la tombée de la nuit. Il est temps pour moi de me retirer. Tu peux rester ici, tu trouveras de quoi te nourrir dans le réfrigérateur et les chambres sont à l’étage. Profites-en pour visiter un peu, je n’ai pas le temps de te faire le tour du propriétaire. Passe une bonne journée, Alexandra !” Sur ces mots, je me retirai. Je quittai ma résidence et me dirigeai vers le fond du jardin. Il y avait là bas, une petite maison, sûrement celle qui était destinée aux domestiques. J’entrai et me dirigeai rapidement vers la chambre à coucher. Il y avait sous le lit une trappe qui permettait d’accéder à une crypte : mon lieu de repos. J’étais en sécurité ici. Je poussai donc le lit, ouvris la trappe, m’engouffrai dans la crypte. Puis par la pensée je refermai la trappe et replaçai le lit au-dessus de celle-ci. J’avais installé un lit pour plus de confort. Je m’y allongeai. Le sommeil me gagna assez rapidement. Ma dernière pensée avant de rejoindre le monde des rêves était dirigée vers mon invitée et vers la discussion de demain soir. J’avais hâte d’y être.

A SUIVRE...

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Hattori
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MessagePosté le: Mar Juil 25, 2006 11:21 pm    Sujet du message: Répondre en citant

de plus en plus intérressant cette histoire Razz

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Hattori
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belishia
Trias


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MessagePosté le: Mer Juil 26, 2006 7:21 pm    Sujet du message: Répondre en citant

woahhh super ce nouveau chapitre*__*

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Alexiel
Otome Corail


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Localisation: Dans les bras de... et bah non vous saurez pas qui, NA !

MessagePosté le: Lun Mar 05, 2007 6:08 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Ouh la mais quel retard !!! Ca faisait un bail que je n'étais pas venue ici et que vois-je ? J'ai osé vous laissé en plan sur le chapitre 5, c'est vraiment pas sympa de ma part surtout que je suis en train d'écrire le 9.

Je m'excuse pour cette très longue attente mais un certain FAI a tendance a être long à activé les lignes internet... enfin bref voilà enfin la suite.

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Chapitre Six : Une longue histoire

J’avais chaud, très chaud même. J’avais l’impression que ma peau était en train de s’assécher… de brûler ? J’ouvris les yeux. La lumière m’aveugla. La lumière du soleil, elle me brûlait les yeux. J’avais du mal à les garder ouverts. Je jetai rapidement un coup d’œil autour de moi. J’étais en plein désert, étendue sur le sable. Nue. Je voyais mes vêtements qui avaient été déposés un peu plus loin. Mais personne à l’horizon. J’étais toute seule dans ce désert… Mais comment avais-je fait pour me retrouver là alors que j’étais en Russie. Je n’eus pas le temps d’approfondir mes investigations. Le soleil était en train de me brûler, la douleur était devenue insupportable. Un abri, vite. Le sol était un bon refuge. Se cacher sous le sable. Je m’y attelai mais mes difficultés à me mouvoir lorsque le soleil est haut dans le ciel n’arrangèrent pas les choses. Tant bien que mal, j’arrivai à me frayer un chemin dans la fraîcheur du sable. Très loin de la surface et de sa lumière meurtrière. Mon corps me faisait énormément souffrir. Cette douleur…

Je me réveillai en sursaut. J’étais dans mon lit, bien au frais sous le plancher de cette petite maison. Je sentais encore cette brûlure partout dans mon corps. Je me souvenais de ce désert. J’avais fait quelques efforts… ça m’avait coûté cher pour ne pas avoir la peau blanchâtre comme bon nombre de mes semblables. Le résultat ne se voyait plus très bien… l’idée de vivre ça à nouveau faisait instinctivement frémir mon corps. Il se souvenait très bien de la douleur et ce même si il avait vite, très vite repris un aspect regardable. Ce cauchemar venait de me rappeler l’enfer par lequel j’étais passé pour juste paraître comme les autres. Que d’artifices et de sacrifices !! Je me perdais à nouveau dans mes pensées. J’en avais oublié mon “invitée” qui devait se sentir bien seule dans cette grande demeure.

Je me levai et remontai par la trappe. Je sortis de la petite maison. Il faisait nuit noire dehors. Une nuit sans étoile et où la Lune jouait à cache-cache avec les nuages. Il faisait froid mais mon corps supportait très bien le froid. Quelle chance ! Je me dirigeai vers la maison principale. Prendre une bonne douche bien chaude, voilà mon objectif. Je me faufilai dans la maison. Tout était calme, pas un bruit. Je montai discrètement les escaliers et d’un pas de velours je rejoignis ma salle de bain. Une fois toute propre et avec de nouveaux habits, je descendis dans le salon. Elle m’attendait, à moitié endormie sur le canapé. Quand j’entrai elle leva les yeux vers moi, remplis d’espoir, d’attente. Elle désirait la suite de mon récit mais je n’allais pas lui donner si facilement. Je voulais… cette odeur, encore elle, mais pourquoi n’avais-je pas fait attention à ça ! Ça faisait plusieurs jours que je ne m’étais pas nourrie. Et maintenant, je ne pouvais détacher mon regard de son cou, sa jugulaire… j’entendais les battements de son cœur, je sentais la chaleur de son sang et surtout cette odeur… Si elle n’avait pas parlé à cet instant j’en aurai perdu la raison.

“Bonsoir ! J’étais tellement impatiente de te revoir, j’ai eu peur pendant un moment que tu te sois enfuie. Mais je suis heureuse que tu sois là. J’aimerais… enfin… pourrais-tu me raconter la suite de ton histoire ? J’ai envie d’en savoir plus, beaucoup plus sur toi, sur les tiens.

- Les miens… Je croyais que le Talamasca avait toute une ribambelle de rapports sur nous tous, enfin sur tout ceux qui ont survécu. Et puis il y a les écrits de Lestat qui ne sont pas complètement des inepties. Même si il a tout romancé et s’est donné le beau rôle, globalement tout ce qui y est raconté est vrai. Ce que je sais des miens, comme tu les appelles, c’est mon père qui me l’a raconté. Quoique, j’ai rencontré d’autres vampires. J’ai eu la chance d’en connaître certains assez… particuliers… Mais je m’égare, je m’égare. Je me suis arrêtée où hier soir ?

- Ta rencontre avec Marius. Tu allais parler de lui et de ta naissance au monde de la nuit.” Elle était toute ouïe. Elle attendait la suite avec impatience. Pour la première fois depuis quelques années on m’écoutait avec grand plaisir. Je repris alors mon histoire, je n’avais plus envie de faire durer les choses. Il y avait tellement de choses à dire et le temps jouait encore contre moi. Une autre nuit serait-elle nécessaire ? Bref.

“Marius… Marius… La première fois que je l’ai rencontré, il était affamé. Il recherchait quelqu’un d’assez vil pour que sa mort soit bénéfique pour la société. A Paris ce n’est pas rare de trouver de telles personnes. Mais il tomba sur moi avant. Dès le premier regard j’ai su qui il était, enfin plutôt ce qu’il était. J’avais toujours été fascinée par tout ce qui touche au paranormal, alors j’avais beaucoup lu sur le sujet. Ce sont ses yeux qui m’ont ôté tout doute. J’ai les mêmes yeux que lui aujourd’hui. Des yeux bleus, très brillants qui attirent de suite l’attention. Un regard très profond qui semble pénétrer dans tous les sanctuaires de notre esprit, qui s’y faufile et qui extirpe tout ce qui est susceptible de l’intéresser. On se sent mis à nu devant une telle paire d’yeux. En quelques instants il savait tout de moi. Il pouvait lire dans mes pensées, je le savais. Je l’ai même utilisé dans mon intérêt. J’avais toujours détesté ma vie, monotone et morne. Je voulais vivre tout plein de choses, je voulais voyager, rencontrer d’autres personnes, m’ouvrir vers un monde qui me correspondait bien mieux que ce monde rempli de normes. J’avais besoin de renouveau. Je tournais toutes mes pensées vers ça. Je voulais qu’il sache ça. Je voulais qu’il fasse quelque chose pour moi…

Il s’est rapproché de moi à une vitesse surprenante. En l’espace d’un instant il était derrière moi et me tenait entre ses bras avec une force phénoménale. Il rapprocha sa tête de mon oreille et murmura à mon oreille : “Tu ne devrais pas sortir tard le soir, on peut faire des rencontres… dangereuses...” Quelle voix ! C’était la première fois que j’entendais un tel accent et une telle diction. C’était comme si il était d’une autre époque. Je ne le savais pas à ce moment-là mais il était vraiment très vieux. D’ailleurs j’aime bien le charrier là-dessus, même si j’ai beaucoup de respect pour lui et que je l’admire pour avoir tenu aussi longtemps. Mais bref, où en étais-je ? Ah oui, le murmure…

- Je pense savoir ce que ça fait. J’ai vécu quelque chose de similaire la semaine dernière sur le parking, après le concert…

- C’est vrai que dans un sens je ressemble beaucoup à mon père. Mais bon si j’ai agi de la sorte l’autre nuit c’est surtout parce que je risquais d’avoir des ennuis. Alors que mon père, lui, voulait m’intimider. Ce qui marcha à coup sûr. Je savais que j’étais dans les bras de quelqu’un qui pourrait me tuer aussi aisément que je tue les insectes qui me dérange. Etais-je à ses yeux un insecte ? J’entendis dans ma tête : Non. Tu es bien trop perspicace pour en être un, ma chère Jesse. Juste quelques mots… mais quel impact sur moi ! Je m’en souviens encore comme si c’était hier. J’en avais la chair de poule. Je faisais déjà montre de respect à son égard mais là il en imposait vraiment beaucoup, j’étais subjuguée. Il resserra son étreinte mais avec une certaine douceur comme si il ne voulait pas me faire du mal… comme si il cherchait à profiter de la chaleur que mon corps dégageait. C’est presque ça : la chaleur et… l’odeur de ton sang. Elle m’enivre, elle m’enivre tellement que je ne saurais y résister. Tu sais ce que ça signifie pour toi, n’est-ce pas ? Bien sûr que je le savais, ma délivrance approchait. Je pensais que je n’aurais qu’un seul regret celui de ne pas réaliser mes rêves…

Je le sentis bouger dans mon dos. Il rapprocha ses lèvres de mon cou et finit par le toucher. Froides. Puis je sentis ses crocs toucher ma peau et enfin la transpercer. J’eus mal sur le coup mais la douleur disparut assez rapidement et fut remplacée par une sensation très agréable. Je sentais ma vie quitter mon corps à chacune de ses gorgées et pourtant j’étais bien. Je crois que j’aimais ça. Il continuait de se servir et mon corps s’affaiblissait petit à petit. J’étais à peine consciente de ce qui m’arrivait et je ne me rendis pas compte qu’il m’avait relâchée et posée délicatement à terre. J’avais certainement dû fermer les yeux à un moment et peut-être même rester inconsciente pendant quelques instants. Tout ce dont je me souviens par la suite c’est le liquide qui emplissait ma bouche, son goût, si exquis que j’en voulais plus, bien plus. C’était tout chaud, assez épais mais très doux. Guidée par ma soif, je me rapprochai de plus en plus de la source de ce breuvage merveilleux. Je finis par ouvrir les yeux et agripper le poignet qui était tendu vers moi. Son sang… Délicieux ! Je pouvais voir sur son visage que ça commençait à devenir douloureux pour lui et il me détacha de son poignet. J’en voulais encore ! Et là je vis quelque chose d’impressionnant : la plaie se referma sous mes yeux. En l’espace de quelques secondes il n’y avait plus une seule trace sur son poignet.

L’émerveillement ne dura pas bien longtemps. Une douleur était en train de naître dans mon ventre et se propageait partout dans mon corps. Une torture horrible. Je n’en avais jamais ressenti de semblable auparavant. Je me tordais dans tous les sens, j’avais l’impression que cette douleur allait me tuer. Il avait finalement choisi de prendre ma vie d’une drôle de façon. Etait-il du genre à apprécier le malheur des autres ? “Essaie de te détendre, ça passera. Ton corps est en train de mourir pour laisser place à celui que tu voulais… dès que la douleur se sera atténuée nous irons dans un endroit plus calme. J’ai plusieurs choses à t’enseigner. Ma très chère enfant… Jesse.” Sur ces mots il se rapprocha de moi et me prit dans ses bras. J’avais la tête qui tournait et je me sentais toute légère. Je jetai un coup d’œil autour de moi… Je… volais ? J’eus à peine le temps de réaliser que nous étions dans les airs que je sombrais dans l’inconscience.

Je me réveillai dans une chambre assez luxueuse. Sûrement une chambre d’hôtel. J’avais soif, extrêmement soif. C’était comme si je n’avais pas bu depuis des jours. Je cherchais du regard l’objet de ma convoitise et finalement je le trouvai. Une carafe d’eau. Je me précipitai sur celle-ci et en bus avidement le contenu. Très rapidement, le goût me donna des nausées, ce liquide ne me convenait pas du tout. Je recrachai tout ce que j’avais ingurgité. Mon problème n’était pas réglé : j’avais toujours soif et l’eau ne semblait pas me convenir. Je ne savais pas à ce moment-là la nature de l’objet de mes convoitises. Ce fut ma première nuit en tant que vampire, la première d’une longue, très longue série. Mon père m’appris tout ce qu’un être tel que moi devait savoir. C’est lui qui m’a initié aux joies de la nuit et à bien d’autres d’ailleurs.

- L’inceste est courant chez les vampires ? ” M’interrompit-elle. Un petit sourire narquois s’était dessiné sur ses lèvres.

“Grand Dieu, bien sûr que non ! Que vas-tu t’imaginer là ? Je considère Marius comme mon père, j’ai beaucoup de respect pour lui. Mais jamais, Ô grand jamais, il ne m’a touchée ! Et puis en toute honnêteté je ne sais pas ce qu’il pourrait bien me faire dans son état… Il me semblait que ces fouines du Talamasca savaient que les vampires étaient tous impuissants. Les pauvres… Il ne fait pas bon être un mâle quand on est un vampire.

- Ah, parce que pour la gente féminine c’est différent ?”

Un grand sourire apparut sur mon visage. Je lui laissais même la chance d’entre-apercevoir mes crocs. Je me mis à rire doucement.

“Il est vrai qu’en devenant un vampire j’ai perdu beaucoup de choses mais pas ça. Heureusement. Ça doit être frustrant pour les hommes, mais ils ne sont pas à plaindre du tout. L’extase que l’on ressent lors du baiser mortel est parfois bien plus grande que celle que provoque un orgasme. On m’a dit que lorsqu’on prenait une vie innocente ça le faisait, mais je n’ai jamais tué d’être innocent…” Je baissai les yeux. Non, je n’avais jamais fait une telle chose. Un acte de barbarie. Je m’étais toujours interdit de franchir cette limite et je m’y étais toujours tenue. J’émergeai de mes pensées pour constater sa réaction. Elle semblait désolée de m’avoir fait parler de ça, mais elle paraissait aussi un peu surprise.

“C’est étonnant non ? Des êtres qui doivent tuer pour vivre et qui ont encore une once de morale… C’est vrai que ça doit surprendre. Tuer est si facile pour nous, c’est presque inné. Un véritable jeu d’enfant auquel parfois nous prenons beaucoup de plaisir. Mais être capable de rester de marbre devant les souvenirs de la vie d’un enfant, être capable de mettre un terme à une vie simple et qui n’aspire qu’au bonheur… c’est quelque chose dont très peu d’entre nous sont capables, voir même aucun…” J’allais retourner dans mes songes lorsque sa voix me tira de ma rêverie.

“ Je n’ai jamais dit que vous étiez des monstres. J’ai bien vu dans les écrits de Lestat que ça n’était pas le cas du tout. Vous êtes un peu comme nous à ceci près que vous vivez la nuit et que vous vous nourrissez de sang...” Ses dernières paroles me firent éclater de rire, je ne pouvais plus me retenir. Je ne sais pas combien de temps il me fallut mais je finis par me calmer.

“Comme vous ? Je crains que tu n’ais pas compris qu’au fond nous sommes des prédateurs. Même si la plupart d’entre nous le nient nous aimons tuer, c’est un fait. Nous avons juste des remords à tuer des êtres innocents parce qu’il nous reste encore un semblant de conscience et de morale. Mais je doute que pour les plus vieux d’entre nous ce soit encore le cas. Nous ne sommes plus humains, plus du tout et ceux qui le prétendent encore ne sont que des fous. Regarde donc où tout ça a mené Lestat ! Si tu le voyais aujourd’hui… De toute façon il n’a que ce qu’il mérite.

- Tu ne l’aimes pas. Je ne comprends pas pourquoi. Il a l’air d’être sympathique, il respecte la vie, les hommes. C’est quelqu’un de bon.

- Bon ? Lui ? Tu ne le connais qu’au travers des livres qu’il a lui-même écrits alors ce n’est pas très objectif. Je l’ai déjà rencontré plusieurs fois, je sais de quoi il retourne. Il est vraiment très arrogant, prétentieux, un poil hautain même. Je ne l’aime pas, non vraiment je ne le porte pas dans mon cœur. Il a mené bon nombre d’entre nous à leur perte. Par sa faute nous sommes à peine une centaine de vampires éparpillés aux quatre coins de la planète. Il commence enfin à se rendre compte que certaines de ses actions ont causés de nombreux ravages. Peut-être est-il désormais sur la voix de la rédemption… Mais parlons plutôt d’autre chose. Je n’ai pas envie de débattre sur Lestat, c’est lui accordé bien trop d’importance. Et puis, il y a des vampires bien plus intéressants que lui. Oh oui ! il y en a… beaucoup même.

- Tu m’as parlé des plus vieux d’entre vous… Les as-tu déjà rencontrés ? Connais-tu ceux que l’on appelle les Premiers Sang ?” On pouvait voir dans son regard une certaine impatience. Elle buvait avidement chacun de mes mots et était déjà prête à apprécier les prochains. Je me délectais de cette situation.

”Les Premiers Sang… ils sont de véritables mystères, une sorte de légende. On en parle beaucoup mais peu les ont vraiment rencontrés. Il y a une quinzaine d’années il y eut un grand chamboulement et deux Premiers Sang ont trouvé la mort. Ils ne sont aujourd’hui plus que trois, mais tu dois savoir ça, non ?

- Les deux jumelles, Maharet et Mekare, et l’égyptien Khayman. On m’en a parlé lorsque j’étais au Talamasca. Ils seraient âgés de plus de six mille ans ! C’est incroyable ! Ce sont de vrais livres d’histoire, ils doivent savoir beaucoup de choses, ils pourraient nous aider à mieux connaître nos ancêtres…

- Que de belles paroles ! Mais ça n’arrivera jamais. L’homme n’est pas prêt à accepter ceux qui sont différents. Si tu veux une preuve, il suffit de regarder le Talamasca. Ces fouineurs prétendent rechercher à communiquer avec les êtres “paranormaux” mais tout ce qu’ils veulent c’est dresser une fiche type pour chaque espèce afin de mieux cerner leurs points forts et leurs points faibles. Pour arriver à leurs fins ils n’hésitent pas à sacrifier plusieurs de leurs membres. Ils sont venus plusieurs fois dans ma demeure à la Nouvelle-Orléans et ont volés plusieurs de mes effets personnels. Mais bon depuis je suis retournée récupérer ce qui m’appartenait…” Je ne pus contenir un petit sourire machiavélique. C’est vrai que je les avais fait tourner en bourrique lors de ma dernière visite à leur maison mère de Londres. Et dire qu’ils essayaient de se protéger derrière leur barrière mentale ou à coup de télékinésie. Apprenez donc à des enfants un nouveau tour de magie et ils vous le sortiront à toutes les occasions…

“La Nouvelle-Orléans, Moscou, Paris… Mais où vis-tu ? Ici ? Ou alors n’est-ce qu’une demeure temporaire ?” Sa voix se fit moins pressante, plus posée et un tantinet timide : “Vas-tu rester encore longtemps par ici ?” Je sentais bien qu’elle avait une vraie soif de connaissance. Elle voulait certainement passer plus de temps avec moi pour en apprendre plus sur ma nature. C’est peut-être cette curiosité qui l’avait poussé à aller vers la Talamasca… “J’aimerais… que…

- Je ne sais pas combien de temps je resterai ici. Le fait est que je ne prévois jamais rien. Je vais là où mes pieds me mènent. Parfois j’ai envie de changer de décor alors soit je me laisse porter par les vents soit j’ai une destination en tête. Si je suis à Moscou c’est surtout par curiosité. Quand j’étais encore mortelle, j’étais intriguée par cette ville. Alors comme je me lassais de la Nouvelle-Orléans je suis venue m’installer par ici… pour l’instant. Malheureusement je commence à ma lasser aussi de cet endroit, je sens que je ne vais pas tarder à bouger. J’ai bien envie de retourner sur Paris, ça fait bien longtemps que je n’y ai pas mis les pieds. Et puis la France me manque… un peu. Enfin bref, ce qui compte c’est que pour l’instant je suis encore là, et puis tant que j’aurai quelque chose d’intéressant à faire je resterai là.” On pouvait lire sur son visage le soulagement que mes derniers mots lui avaient apporté. Elle se leva et se dirigea vers la cuisine : “J’ai un petit creux, je vais chercher quelque chose, veux-tu que je…” Elle se mit à rire doucement. C’était la première fois que je l’entendais rire. Un son si léger et mélodieux… “Désolée, je reviens. Je ne voudrais pas rater la suite de ton histoire. J’ai encore tellement de choses à apprendre sur toi.” Sur ce elle quitta la pièce.

Je me levai à mon tour et me dirigeai vers la grande baie vitrée. Les nuages s’étaient estompés, on pouvait désormais admirer les étoiles… Se nourrir… J’avais encore fait l’impasse. Cela faisait déjà presque deux semaines que je ne m’étais pas nourrie. Il m’était difficile de résister désormais à l’appel du sang. J’avais envie de chasser, de courir après ma proie dans les rues de Moscou. J’avais envie de ressentir sa peur quand elle verrait la mort l’embrasser. Et enfin, mon salut, ce liquide tant désiré… Je ne faisais qu’éveiller encore plus ma soif. Une odeur très agréable vint me titiller les narines. Je me laissai attirer, je fermai les yeux pour mieux en apprécier le parfum. L’odeur se rapprochait, elle se faisait plus forte, plus suave, plus intense. J’avais toujours les yeux clos, je pris une profonde inspiration. Je… Un souffle dans mon cou...

“Qu’est-ce que tu fais ?” Si innocente… Si doux, si parfumé, si… Argh ! Quel supplice !! J’avais toujours les yeux clos, je savais que si je les ouvrais je cèderais. Ne pas craquer, surtout ne pas se laisser aller. Mais j’en avais tellement besoin… “Jessica ! A quoi penses-tu ?” Sa voix se faisait plus pressante. Lui répondre, calmement, et faire le vide, arrêter de penser à me nourrir… Timidement je pris la parole : “J’ai… tu m’as rappelé que moi aussi j’avais besoin de me sustenter… Cela fait plusieurs jours que je n’ai rien bu et l’envie se fait de plus en plus pressante. Je… il m’est difficile de rester dans la même pièce que toi pour l’instant. Je vais m’absenter pendant quelques heures.

- Non ! Reste ! Dans quelques heures, le soleil se lèvera et je devrais encore attendre pour écouter la suite de ton histoire. Je… s’il te plait reste.” Sa voix trahissait son besoin, elle voulait à tout prix que je reste à ses côtés. Elle s’accrochait à ma chemise comme si ce petit bout de tissu pouvait me retenir. La tête basse, sa bouche s’entrouvrit plusieurs fois avant que finalement un son finisse par sortir timidement :

“Prends mon sang…”

A SUIVRE…

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