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Guren [Fanfic mai Hime, sans surprise XD]
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Miyaki
Trias


Inscrit le: 08 Fév 2006
Messages: 691

MessagePosté le: Mar Juin 24, 2008 12:01 am    Sujet du message: Guren [Fanfic mai Hime, sans surprise XD] Répondre en citant

Liste des chapitres:
Spoiler:


chapitre 1: vous y êtes :p - http://www.fanfiction.net/s/4344508/1/Guren
chapitre 2: http://maiotome.natsuki.fr/viewtopic.php?p=93587#93587 - http://www.fanfiction.net/s/4344508/2/Guren
chapitre 3:http://maiotome.natsuki.fr/viewtopic.php?p=94625#94625 - http://www.fanfiction.net/s/4344508/3/Guren
chapitre 4:http://maiotome.natsuki.fr/viewtopic.php?p=95649#95649 - http://www.fanfiction.net/s/4344508/4/Guren
chapitre 5: http://maiotome.natsuki.fr/viewtopic.php?p=96595#96595 - http://www.fanfiction.net/s/4344508/5/Guren
chapitre 6: http://maiotome.natsuki.fr/viewtopic.php?p=96865#96865 - http://www.fanfiction.net/s/4344508/6/Guren
chapitre 7: http://maiotome.natsuki.fr/viewtopic.php?p=97772#97772 - http://www.fanfiction.net/s/4344508/7/Guren
chapitre 8: http://maiotome.natsuki.fr/viewtopic.php?p=98513#98513 - http://www.fanfiction.net/s/4344508/8/Guren
chapitre 9: http://maiotome.natsuki.fr/viewtopic.php?p=99217#99217 - http://www.fanfiction.net/s/4344508/9/Guren
chapitre 10: http://maiotome.natsuki.fr/viewtopic.php?p=99588#99588 - http://www.fanfiction.net/s/4344508/10/Guren
chapitre 11: http://maiotome.natsuki.fr/viewtopic.php?p=99751#99751 - http://www.fanfiction.net/s/4344508/11/Guren
chapitre 12: http://maiotome.natsuki.fr/viewtopic.php?p=100478#100478 - http://www.fanfiction.net/s/4344508/12/Guren
chapitre 13: http://maiotome.natsuki.fr/viewtopic.php?p=101913#101913 - http://www.fanfiction.net/s/4344508/13/Guren
chapitre 14: http://maiotome.natsuki.fr/viewtopic.php?p=102340#102340 - http://www.fanfiction.net/s/4344508/14/Guren



Youhouuuu...
Me voici de retour, pour vous jouer un mauvais tour.... Twisted Evil

Bref, vous venez de gagner là maintenant tout de suite une FANFIC !

Sur mai hime en général, et Shizu/Natsu en particulier. Soyons original Laughing

Je vous laisse découvrir tout ça, étant donné que je suis un peu trop mortasse ce soir pour faire un post long...mais que je voulais "publier" ça ce soir quand même ^^

Un grand "Mici" à Kohei pour sa chouette relecture et ses remarques qui m'ont aidé à soigner ce chapitre ^^

Enjoy Smile

http://www.fanfiction.net/s/4344508/1/Guren

Shizuru tira la porte et donna un dernier tour de clé.
Le tintement du trousseau et le claquement du verrou qui s’enclenche résonnèrent avec une étrange solennité dans le couloir désert. L’ancienne présidente du conseil des étudiants mit un sac en bandoulière avant d’attraper le dernier restant d’une main et le soulever tant bien que mal du sol.

- Tu veux de l’aide ? demanda Natsuki, à ses côtés.

Shizuru resserra les doigts autour des poignées qui lui brûlaient déjà la main.

- Non, merci. Allons-y vite !

Natsuki n’insista pas. Elle n’insistait jamais.
Le couloir fut parcouru en quelques pas, dans un silence pesant et maladroit. Dehors, le taxi attendait, les fenêtres ouvertes à cause de la chaleur inhabituelle pour la saison. Shizuru jeta ses sacs dans le coffre et rajusta sa veste. Le reste de ses affaires tenait dans une caisse qui lui serait livrée dans quelques jours.

Il n’y avait pas une âme visible à Fuuka. Les rares étudiants déjà installés en ces fins de vacances s’étaient tous barricadés à l’intérieur pour fuir le soleil brûlant et mis à part Natsuki et le chauffeur qui somnolait dans son véhicule, la cour principale était déserte.
Tant mieux, songea Shizuru. Elle n’avait aucune envie de faire ses adieux devant tout le campus, ni de devoir faire des politesses à des gens qui n’étaient pour elle qu’un nom attaché à un visage.
La jeune femme balaya d’un regard les bâtiments dont la blancheur était d’une intensité douloureuse à cette heure. Elle ne ressentit qu’une lassitude pesante et une amertume qui devenait habituelle.

Il était temps de partir, ou elle ne serait plus capable de se rappeler que malgré tout ce qui avait pu se passer, elle avait vécu de bons moments dans les murs de l’Académie.

Shizuru ramena ses cheveux en arrière et regretta de ne pas avoir de quoi les attacher quand elle sentit la moiteur de sa nuque. Elle se sentait déjà épuisée, avant même d’entamer le trajet. Le voyage allait être un calvaire. A ses côtés, Natsuki dansait nerveusement d’un pied sur l’autre.
Peut-être croyait-elle que Shizuru avait besoin de quelques instants avant de partir pour de bon et que cette preuve de nostalgie la mettait mal à l’aise.
Peut-être perdait-elle patience, tout simplement.

- En voiture, dit finalement Shizuru, sans entrain.

Le taxi se mit en route dans un crachotement de moteur et les deux passagères se hâtèrent d’ouvrir les fenêtres pour avoir un peu d’air. La traversée de la ville se fit dans le même silence à couper au couteau, le vrombissement de la voiture comme seul bruit de fond.

Shizuru ne se sentait pas la force de faire une remarque qui aurait pu changer l’ambiance. Elle vivait peut-être sa dernière heure en compagnie de Natsuki et elle était incapable de feindre son habituel enthousiasme artificiel. Et pourtant, elle s’était plusieurs fois laissée à penser à ce dernier voyage.

La plupart du temps, la Natsuki qui l’accompagnait à la gare était une jeune fille attentionnée, un peu peinée de la voir partir. Elle lui aurait demandé quand elle comptait revenir à Fuuka et peut-être même si elle pouvait l’appeler quand elle serait arrivée.
Mais ça n’était pas la réalité.
Shizuru avait vécu cette dernière heure des dizaines de fois, d’autant plus intensément qu’elle savait très bien, au fond d’elle, que ça ne se passerait jamais de cette façon.

Le taxi s’arrêta devant la gare et Natsuki sortit pour ouvrir le coffre et récupérer les sacs de voyage, pendant que Shizuru payait le chauffeur.
Cette dernière heure tant attendue, redoutée, espérée…touchait à sa fin. Sans un mot.
Shizuru avait l’impression de se retrouver en compagnie d’une inconnue.

A bien y réfléchir, connaissait-elle vraiment Natsuki ?
Elle se demanda soudain si son imagination ou ses sentiments ne l’avaient pas empêché de vraiment comprendre la personnalité de la solitaire. Ce qui était très probablement le cas. La jeune femme surprit le coup d’œil furtif que lui lança Natsuki avant de jeter un sac en travers de son épaule.
Triste, énervée, tendue, indifférente…elle qui taquinait la solitaire en lui rappelant sans cesse sa démonstrabilité était alors incapable de définir ce que son amie pouvait ressentir. Et elle se sentit encore plus vide en réalisant qu’après tout, ça n’avait plus aucune importance.

Shizuru ne voulait plus en savoir davantage.
La seule chose qu’elle éprouvait en voyant le visage fermé de Natsuki, alors que le taxi s’éloignait, n’était plus qu’un détachement acerbe.

Elles se dirigèrent sans attendre vers les quais où le train était déjà prêt à partir. Les sacs furent coincés dans les porte-bagages et Shizuru se retrouva devant Natsuki, dehors, à deux pas du marchepied, pour un dernier face-à-face.

- J’ai du mal à croire que tu partes aussi loin, déclara la solitaire de but en blanc, les mains callées dans ses poches.

Shizuru pouvait en dire autant.
Il y a peu de temps encore, elle ne se serait pas imaginée quitter l’Académie. Pas de cette façon. Les mois passant, elle s’était rendue compte que plus rien ne la retenait là. Cette réalisation avait été douloureuse avant de devenir insupportable. Elle ne pouvait pas continuer comme ça.

- Je retourne juste à Kyoto. Ce n’est pas si loin, tu sais.

- Fuuka va être d’un ennui mortel sans toi, lâcha Natsuki avec un petit sourire.

Le premier depuis des heures.

- Appelle-moi, si tu as envie de passer me voir, proposa Shizuru.

Natsuki hocha la tête. Shizuru savait qu’elle n’en ferait rien. Ou alors elle en serait la première étonnée.
Elle connaissait bien les grands départs et tous les « au-revoir » de ce genre, avec leurs promesses de retrouvailles rapides, de lettres et de coups de téléphone. Les jours passent, les liens se défont, le contact se perd. Ainsi vont les choses. Au point où en était leur relation, Shizuru ne pouvait pas espérer grand chose de plus.
Leur entente s’était fondée sur des mystères et un amour caché, avec des limites invisibles mais bien définies. A côté, la complicité spontanée et franche que Natsuki pouvait partager avec Mai ou Midori semblait plus solide. Après tout ce qu’il s’était produit durant le festival, Shizuru se demandait sur quoi reposait désormais leur amitié et ce qu’il pourrait en rester dans les mois à venir.
Qui sait, d’ici un an ou deux elles en seraient toutes deux revenues au point de départ. Shizuru avait suffisamment de recul pour savoir que c’était une issue très réaliste.

- Je vais y aller, dit-elle finalement.

Natsuki leva rapidement les yeux vers elle. Elle devait probablement s’interroger sur le comportement à adopter. Une lueur de panique traversa son regard. Shizuru s’approcha d’elle, posa une main sur son épaule et la serra affectueusement. Avec ce simple geste, son cœur fit un bond dans sa poitrine.
Certaines choses ne pouvaient pas changer si vite.
Devant elle, la solitaire s’était figée. Shizuru sentit sa gorge se serrer quand elle réalisa le gâchis qu’avait été ces dernières années. Des mois passés à poursuivre des fantômes. Tout ça pour ce simple départ sur un quai de gare.

Une dernière fois, elle contempla le visage de la jeune femme qui lui faisait face. Ces mèches sombres dans lesquelles elle avait brulé de glisser ses doigts, ce regard étonné rivé au sien, ces lèvres entrouvertes sous la surprise… Tellement douces.

Shizuru grava cette ultime image dans sa mémoire, avec toute la tendresse que Natsuki pouvait encore lui faire ressentir. En espérant que ce sentiment disparaisse pour de bon et ne soit plus qu’un souvenir touchant d’une autre époque.

- A plus tard, fit-elle avec un dernier sourire, avant de faire volte-face et monter dans le train, laissant sur place une Natsuki stupéfaite.

Les portes se refermèrent, les wagons avancèrent en grinçant et elle vit la gare s’éloigner rapidement par l’encadrure de la fenêtre.

Shizuru frissonna, glacée. Elle se sentait exténuée et avait l’impression d’avoir déjà parcouru des kilomètres. Elle avança d’un pas hésitant à cause des cahots du train avant de se laisser tomber dans un siège en plein soleil. Elle s’endormit aussitôt.
___________________________________________

Ce fut le sursaut brusque de la rame qui la tira de son sommeil. Shizuru fit la grimace en sentant une migraine abominable lui frapper les tempes dès qu’elle ouvrit les yeux. La chaleur lui faisait payer cher sa sieste prolongée pendant le trajet. Les autres passagers du wagon s’affairaient déjà. Un peu hébétée, Shizuru se redressa et rassembla ses affaires.

- Vous voulez un peu d’aide ?

Un homme se tenait devant elle, cheveux noirs et petites lunettes.
Shizuru se rendit compte qu’avec la montagne de sacs qui l’entourait, elle devait renvoyer une image assez désespérée.

- Oh…Oui, s’il vous plait. C’est vraiment gentil.

Il l’accompagna hors de la gare jusqu’à l’arrêt de bus en portant une partie de ses bagages, avant de l’abandonner là avec un regard d’excuse.
La ville autour d’elle n’avait plus rien de familier. Est-ce que tout était aussi bruyant lorsqu’elle avait quitté Kyoto ? Les panneaux lumineux aussi agressifs, les grondements des voitures aussi oppressants ? Seule au milieu de toutes ces personnes qui se hâtaient autour d’elle, Shizuru se sentait complètement perdue.

Les battements de son cœur s’accélèrent et elle ressentit un pincement bien connu quelque part près de son estomac. La même piqure d’angoisse que celle qui avait accompagné son départ de cette même ville. Alors que l’appréhension lui comprimait la poitrine, Shizuru se demanda tout d’un coup ce qu’elle faisait là.

A ce moment, le bus surgit du carrefour et s’arrêta devant elle dans un crissement de freins fatigués. Ce n’était plus le moment de réfléchir.
Un homme vint de nouveau à son aide en la voyant se démener avec ses affaires et Shizuru se laissa emporter à l’intérieur par le flot de passagers.

Plus d’une demi-heure plus tard, Shizuru laissait tomber ses sacs devant la porte de sa future chambre.
Une superbe porte rouge toute neuve, arborant fièrement sur une plaque en plastique le numéro 308. Ce qui signifiait qu’elle venait de gravir trois étages. Sans ascenseur.

Elle était arrivée juste avant la fermeture du bureau du régisseur qui lui avait remis sa clé en la détaillant de la tête au pied. Quelques minutes de plus et elle aurait du passer sa nuit ailleurs. De ce point de vue, Shizuru se sentait tellement exténuée qu’elle aurait été capable de se rouler en boule au pied la porte de l’immeuble et s’endormir comme une masse.

Essoufflée et les paumes des mains en feu, la jeune femme ouvrit la porte avec un soupir de soulagement bien réel.
Enfin elle y était. Son nouveau domaine. La lumière dispensée par l’ampoule solitaire qui pendait du plafond était sinistre sur les murs nus et les étagères vides. Même s’il faisait presque nuit, elle se hâta de remonter le store et d’ouvrir la seule grande fenêtre de la pièce pour faire entrer un peu de vie et d’air frais. Elle parcourut les lieux en quelques enjambées.

La chambre ne devait probablement pas faire plus de 12 m² et aurait eu besoin de quelques aménagements avant d’être qualifiée d’accueillante.
Shizuru se faufila dans la salle adjacente, microscopique, qui abritait malgré tout une douche, des toilettes et un lavabo de la façon la plus compacte qui soit.

Le reflet qui l’accueillit dans le petit miroir de la salle de bain quand elle activa l’interrupteur, lui fit faire la grimace. Avec ses traits tirés, les cernes qui commençaient à apparaître sous ses yeux, sa coiffure désordonnée et ses vêtements froissés, ce n’était pas étonnant qu’on ait insisté pour porter ses bagages. Au moins la fatigue avait l’avantage d’avoir atténuée l’angoisse et l’amertume qu’elle avait pu éprouver plus tôt, constata-t-elle en s’observant dans la glace.


Shizuru se laissa tomber sur le lit étroit callé dans un angle, avec un ronronnement de bonheur et ferma les yeux.
Enfin un peu de calme !
Après les soubresauts du train, le brouhaha de la foule et son parcourt du combattant chargée comme un mulet, le silence agrémenté du crissement des grillons au dehors était une véritable berceuse.

La sensation était suffisamment agréable pour qu’elle s’endorme sur le champ mais, à ce moment précis, des rugissements furieux s’élevèrent de la chambre d’à côté, avant de se décomposer en accords effrénés, les basses faisant trembler les murs.

Shizuru grogna sans élégance et enfouit la tête dans son oreiller. De toutes les chambres de toutes les résidences du campus, il avait falluqu’elle tombe à côté de celle d’un excité de pianiste metalleux, qui croyait probablement que monter le son de son synthé à fond sur les airs d’un quelconque groupe de néo-gothiques ne gênerait personne. Sa fatigue fut la seule chose qui l’empêcha de se ruer sur la porte pour lui expliquer son point de vue à ce sujet.

Après un moment de retenue passé à compter jusqu’à 10, indispensable pour apprécier l’ironie de sa situation, Shizuru se leva péniblement pour aller faire connaissance avec son sympathique voisin. Les accords moururent aussitôt et elle comprit que quelqu’un l’avait probablement devancé.
Elle s’en sentit très soulagée. Les épaules douloureuses, ses bras lui paraissaient sur le point de se détacher. Sa migraine la lançait abominablement, ses yeux la brûlaient et elle ne se sentait pas capable de rester une minute de plus dans ses habits qui lui collaient à la peau.
Passer ses premières minutes ici à se brouiller avec le locataire d’à côté dans cet état était la dernière chose dont elle avait envie.
Une bonne douche et un repas convenable, suivi d’une douzaine d’heure de sommeil, c’était tout ce qu’il lui fallait pour l’instant.
_________________________________________________

Le lendemain, Shizuru fut réveillée par des bruits de pas empressés et de sacs glissés sur les sols.
Elle ouvrit un œil et il lui fallut un petit moment avant de se rappeler où elle était.
L’université de Kyoto. Dans sa nouvelle chambre. La veille de la reprise des cours. Son cœur fit un bond.
Le bâtiment devait être infesté de nouveaux arrivants pressés de s’installer.Shizuru se sentait bien plus en forme que la veille et pour cause : un coup d’œil à son téléphone lui informa qu’il était onze heures passées. Elle se leva, attrapa quelques habits et sortit de ses sacs de quoi faire un petit déjeuner.

Quelques instants plus tard, elle observait sans y prêter réellement attention le cortège des nouveaux élèves, trois étages plus bas. Entre ceux qui ployaient sous des valises plus grosses qu’eux, les mères inquiètes qui observaient à distance et le reste qui courait dans tous les sens, c’était un joyeux désordre. Pourtant, assise seule à son bureau collé contre la fenêtre, Shizuru était loin de se sentir d’humeur légère.

La barre de céréales qui constituait son repas du matin lui paraissait aussi mangeable que du carton. La bouche sèche et la gorge nouée, elle n’avait absolument aucun appétit. L’angoisse de la veille était revenue, lancinante. Les gens, en bas, lui rappelaient qu’elle avait quitté Fuuka pour une bien longue période. Qu’elle était seule à des kilomètres de ce qui faisait son ancienne routine. Sa chambre. Sa vie lycéenne. Ses amis. Natsuki.
Une gorgée de thé brûlant l’aida à faire passer la dernière bouchée.

Le picotement de ses yeux ne lui annonça rien de bon et Shizuru prit une inspiration hachée, mortifiée à l’idée de se mettre à pleurer. Elle n’était pas une gamine sur le départ d’une colonie de vacances, sanglotant à l’idée d’être loin de ses parents, tout de même ! Heureusement, la main qui enserrait sa gorge se dénoua et Shizuru reprit un peu de contrôle.

Inutile de rester assise sans rien faire, à ressasser des idées noires en se lamentant sur son propre sort. Shizuru ne voulait plus de ça. Elle se leva et dressa mentalement une liste rapide des choses à faire dans la journée:

Ranger ses affaires et mettre un peu de vie dans cette chambre triste à mourir paraissaient être un bon début. Une petite visite à l’administration s’imposait, avec un peu de chance on lui donnerait assez de paperasse pour s’occuper une bonne heure. Faire quelques courses, une visite du campus… Tenter de reprendre contact avec ce qui lui restait de famille…peut-être.
Avec un peu d’appréhension, Shizuru se demanda où en étaient les choses de ce côté. Il était temps de faire le point.

Shizuru s’accrocha à sa détermination toute neuve et elle se sentit un peu mieux. A cet instant, au milieu de cette pièce encore vide, elle se dit que, peut-être, son choix avait été le bon. Elle était seule mais elle était libre. Une occasion de repartir à zéro.
Il y a des moments dans la vie où l’on doit évoluer pour ne pas se perdre.
Pour Shizuru, c’était maintenant ou jamais.[/u]

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Dernière édition par Miyaki le Mar Jan 05, 2010 11:57 pm; édité 3 fois
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Kohei
Evil Overlord


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MessagePosté le: Mar Juin 24, 2008 5:18 am    Sujet du message: Répondre en citant

Lol que vois-je ?
Je ne m'attendais pas à ce que tu postes si vite !

Coquine va, tu postes pendant que tout le monde pionce pour faire la surprise au petit matin...

Bon ben je vais découvrir la version finale, lol... Twisted Evil

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"Who prays for Satan? Who, in eighteen centuries, has had the common humanity to pray for the one sinner that needed it most ?" — Mark Twain
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WinryElric
Natsuki 1st fan


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MessagePosté le: Mar Juin 24, 2008 10:18 am    Sujet du message: Répondre en citant

Hiiiiiiiiiiiiii *_* une fanfic de Miyaki *_______*
*se jette sur la lecture*

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Keisha
P'tite Patat'


Inscrit le: 16 Mar 2006
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MessagePosté le: Mar Juin 24, 2008 11:07 am    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Ceci dit, attendez-vous à moins de romance, plus de solitude et d'indépendance pour nos deux personnages favoris

Par là il fallait comprendre " attendez-vous à une histoire mélancolique, et pesante avec une héroïne désabusée" c'est ça? lol
J'aime bien les histoires tristes ça tombe bien, mais si tu me fais déprimer je vais t'en vouloir lol (décidément vous vous êtes donnés le mot hum)
Quoique dans les dernières lignes elle a l'air de reprendre du poil de la bête notre petite héroïne... On n'aura peut etre pas tant que ça de passages moroses, qui sait ...

Le style change de ta première fanfic (que j'avais pas fini de lire, maintenant je sais où la trouver lol), mais le changement ça a du bon souvent, et j'aime assez l'atmosphère qui se dégage.

Joli début en tous cas, dépêche-toi de te mettre au travail pour la suite (je me souviens que tu prenais bien ton temps pour ta précédente fic lol ) !!!

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WinryElric
Natsuki 1st fan


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Messages: 7069
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MessagePosté le: Mar Juin 24, 2008 2:03 pm    Sujet du message: Répondre en citant

J'adore le début ^_^ et j'aime pas XD qu'est-ce que c'est que cette idée qu'elle a eu Shizuru >_< mais c'est déjà passionnant et je suis super curieuse de voir comment ça va se passer ^^
Citation:
moins de romance
Moins...ça ne veut pas dire "plus du tout" hein ? Embarassed

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Miyaki
Trias


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MessagePosté le: Mar Juin 24, 2008 8:18 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Kohei: Heu...vi. Me suis peut-être un poil emportée XD
Dans mon épuisement extrême de la veille, j'ai du faire une fixette sur "faudrait que je la poste ce soir" et....je l'ai posté.

Sorry, j'aurais du te demander une ultime relecture mais je crois que j'étais un peu déphasée...bref. Mes excuses les plus plates et même incurvées. :s


Citation:
Par là il fallait comprendre " attendez-vous à une histoire mélancolique, et pesante avec une héroïne désabusée" c'est ça? lol
J'aime bien les histoires tristes ça tombe bien, mais si tu me fais déprimer je vais t'en vouloir lol (décidément vous vous êtes donnés le mot hum)


Non, je voulais plus dire solitude dans le sens où on aura pas tout le temps le "package" shiznat où elle sont tout le temps fourrées ensembles. Là ce sera plus "chacun sa route, chacun son chemin".
Et dans la mesure du possible, j'aimerais éviter la fanfic dépressive où on a envie de se tirer une balle ^^;

Je garantis pas que tout ce que je vais écrire va être une partie de rigolade, mais vous ne verrez pas Shizuru se laisser mourir de désespoir en refusant de s'alimenter, ni Natsuki se mettre à boire et frapper tout ce qui passe.

Mais qui d'autre ici ose te faire déprimer ma ptite Kesha ? file-moi son nom que je lui pète les genoux >_<

Winry: je sais pas encore mais clairement moins...disons que j'aimerais bosser sur chaque perso séparément, histoire de leur donner un peu plus d'épaisseur Wink
Disons que l'on définit souvent Shizuru et Natsuki l'une par rapport à l'autre et assez peu hors du contexte de leur relation..
Mais ce qui viendra ensuite...je ne sais pas trop encore ^^

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WinryElric
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MessagePosté le: Mar Juin 24, 2008 8:37 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Miyaki a écrit:
disons que j'aimerais bosser sur chaque perso séparément, histoire de leur donner un peu plus d'épaisseur Wink
Je pense que c'est une très bonne idée ^^ j'aime bien essayer d'imaginer Shizuru sans Natsuki et Natsuki sans Shizuru, ça les rend encore plus interessantes d'avoir leur propre vie et leur propre histoire.
Mais mais mais...pardon d'insister ^^' elles se reverront un peu quand meme ? Rolling Eyes

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Keisha
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Messages: 2349

MessagePosté le: Mar Juin 24, 2008 11:43 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Miyaki a écrit:
Non, je voulais plus dire solitude dans le sens où on aura pas tout le temps le "package" shiznat où elle sont tout le temps fourrées ensembles. Là ce sera plus "chacun sa route, chacun son chemin".
Et dans la mesure du possible, j'aimerais éviter la fanfic dépressive où on a envie de se tirer une balle ^^;

Oki. C'est original remarque, ça peut être pas mal. En plus avoir SHizuru a Kyoto, ça va te permettre d'intégrer de nouveaux perso de ta propre création, et même d'en mettre qu'on connait, histoire de nous faire une petite surprise. Et pi à la FAC, on change, donc même si tu nous fait du OOC ça peut passer pour évolution normale, sans dénaturer le perso.
Ca te laisse pas mal de liberté, et je suis sûre que tu en feras bonne usage : )

Citation:

Je garantis pas que tout ce que je vais écrire va être une partie de rigolade, mais vous ne verrez pas Shizuru se laisser mourir de désespoir en refusant de s'alimenter, ni Natsuki se mettre à boire et frapper tout ce qui passe.

Lol, ben si tu peux éviter ça me dérange pas, j'ai pas envie non plus de me mettre à pleurer en lisant ta fic lol
En tout cas, ce que tu dis donne envie de connaître la suite, j'ai hâte de voir ce que tu vas nous concocter : )
Citation:

Mais qui d'autre ici ose te faire déprimer ma ptite Kesha ? file-moi son nom que je lui pète les genoux >_<

A vrai dire j'ai pas plus envie que ça que tu lui pètes les genoux, et si je te donne son nom, non seulement tu voudras plus, mais en plus je pense que tu seras en panne de bêta-readeuse lol (tu as vu je t'ai pas balancée Very Happy Oui je suis fière de moi >_< )

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Miyaki
Trias


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Messages: 691

MessagePosté le: Lun Juil 21, 2008 9:54 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Brave gens, me revoici avec la suite ^^

Cordialement,

http://www.fanfiction.net/s/4344508/2/Guren

(Et va falloir que je lui trouve un titre, à l'occasion...>_>)

L’amphithéâtre était déjà quasiment plein lorsque Shizuru y fit son entrée.
Elle se retrouva dans les derniers rangs, juste à côté d’un jeune homme dont les cheveux ébouriffés laissaient penser qu’il n’avait probablement pas pris la peine de se passer un coup de peigne. A côté de la majorité des autres élèves qui avaient fait l’effort d’être présentables pour leur premier jour, il paraissait bien négligé.

D’un bref regard, Shizuru essaya d’évaluer le nombre d’étudiants qui se trouvaient dans la salle quand une demi-douzaine d’hommes franchit les portes, avant de monter sur l’estrade. Le brouhaha se réduisit instantanément à quelques murmures, pour faire place à un silence total lorsque l’un des nouveaux arrivants s’installa derrière le pupitre pour prendre la parole.

- Bonjour à toutes et à tous et bienvenue à l’Université de Kyoto. Je suis Koichiro Hoshima, Directeur de…

Ces quelques mots suffirent pour que Shizuru sente son intérêt s’amenuiser au profit d’une rêverie sans but, bercée par le son de la voix du directeur qui résonnait dans le micro.

Shizuru avait toujours eu du mal à se concentrer sur les longs discours quand ils lui paraissaient sans intérêt: le monologue sans enthousiasme d’un professeur au tableau ou les grandes présentations solennelles de ce genre ne retenaient jamais son attention plus de quelques secondes. Haruka en avait fait plusieurs fois les frais.

Le profond soupir de son voisin la ramena un peu à la réalité et Shizuru eut le temps de le voir étouffer un bâillement. Au moins elle n’était pas la seule ici que les exposés sans fin assommaient. Le jeune homme surprit son regard et fit un grand sourire endormi.

- Quelle barbe, marmonna-t-il avec un air entendu.

- Hideki ! souffla son autre voisine aussi fort que le silence de l’amphithéâtre le lui permettait. Tu pourrais faire un effort quand même ! On ne rentre pas tous les jours à l’université !
Le tout agrémenté d’une tape sur le bras.

- Tu dois être la seule que ça intéresse ici, fit l’autre en se retenant de bâiller de plus belle.

Shizuru regarda la scène avec amusement et une certaine envie. Ces deux-là avaient de la chance de se connaître. Au milieu de tous ces visages inconnus, elle se sentait étrangement exposée.

- Toi, tu as l’air d’être d’accord avec moi…Comment tu t’appelles ? demanda le jeune homme en se tournant de nouveau vers Shizuru.

Avec ses yeux grisés d’ennui et sa voix ensommeillée, il avait vraiment l’air de tomber du lit.

- Shizuru. Fujino Shizuru. Ravie de faire ta connaissance… Hideki.

L’autre esquissa de nouveau son sourire somnolent.

- Tu vis sur le campus ?

- Oui, depuis deux jours. Je suis arrivée en soirée.

- Tu as eu le temps de faire une visite du coin ?

La discussion qu’ils venaient d’entamer semblait bien plus l’intéresser que le discours de Mr Hoshima sur le rôle capital de la recherche et des progrès technologiques dans l’avenir de l’humanité. Shizuru ne pouvait pas lui en vouloir.

- Une partie seulement. Le campus est vraiment gigantesque.

- C’est sûr…ça fait une semaine que j’ai emménagé et j’en ai toujours pas fait le tour.

- Pas étonnant, tu passes ta vie sur ce piano ! intervint l’autre fille d’un air railleur. Au fait, fit-elle en tendant la main par-dessus la table, je m’appelle Seiko.

En voilà une qui avait l’air d’avoir de l’énergie à revendre, songea Shizuru en sentant sa poigne enthousiaste. A côté de Hideki, elle offrait un beau contraste. Mais sa première remarque l’avait interpellée.

- Tu ne serais pas dans la résidence Kumano par hasard ? demanda-t-elle au jeune homme.

- Si, pourquoi ?

- Il y a des chances pour que je sois ta nouvelle voisine, alors. Tu as une façon de jouer très énergique, annonça Shizuru sur le ton de la conversation.

Hideki fit une grimace d’embarras.

- Ah…désolé…j’ai pris l’habitude d’être seul, la résidence était complètement déserte avant ce week-end.

A ses côtés, Seiko leva les yeux au ciel d’un air désespéré. Shizuru sourit de nouveau. Elle ne s’était pas du tout imaginée son nouveau voisin de cette façon. Les quelques accords qu’elle avait entendu deux jours plus tôt lui avait suggéré un solitaire nerveux incapable de tenir en place.

- Ara, je n’ai absolument rien contre la musique, bien au contraire !

Hideki eut l’air soulagé.

- Je ne jouerais plus aussi fort, c’est juré… Plus de métal passé 21h30 !

- Ne te prive pas pour en jouer le matin, tu as mon approbation, lui assura Shizuru le plus sérieusement du monde.

C’était juste une façon de parler. Aussi musicien soit-il, Hideki avait une tête à rester au lit le plus longtemps possible plutôt que se jeter sur son synthé à l’aube. Ceci dit, c’était presque dommage. Shizuru n’était pas particulièrement fan de ce type de musique mais ce serait toujours mieux que la sonnerie de téléphone stridente qui lui servait de réveil, seul bruit capable de la tirer de son sommeil.

- Jouer je ne sais pas…mais un CD, ça t’irait ? c’est le seul style musicale qui arrive à me réveiller, renchérit Hideki, ravi et à demi-sérieux.

- Vos autres voisins vont adorer…mais ne compte pas trop sur lui pour te réveiller en avance, il est du genre à émerger cinq minutes avant le début des cours, lança Seiko.

- Je te remercie, grogna Hideki.

Toute discussion fut interrompue lorsque des applaudissements s’élevèrent pour saluer la fin du discours de bienvenue. Un autre homme prit la place du Directeur et attendit que le silence se fasse en souriant. Il enchaîna alors immédiatement sur un monologue d’accueil de son cru.

Hideki soupira une fois de plus et Shizuru dut faire un effort pour ne pas l’imiter. La matinée s’annonçait très longue.
______________________________________

En sortant de l’amphithéâtre, Shizuru s’était tout d’abord imaginée prendre un panier repas et manger seule, au calme. C’était sans compter Seiko et surtout Hideki qui n’avait visiblement aucune envie de laisser filer celle qui, selon lui, avait un potentiel d’attention aussi foudroyant que le sien.

Ils lui avaient montré la cafeteria et les trois étudiants avaient ensuite déjeuné ensemble, échangeant de bon cœur leurs premières impressions. La discussion avait été tout ce qu’il y a de plus banal, un simple exercice d’intégration. Shizuru s’y plia bien volontiers en essayant de conserver son habituelle discrétion, malgré l’enthousiasme de Seiko qui lui interdisait le moindre temps mort. Hideki vint à sa rescousse à plusieurs reprises, ses remarques tranquilles tempérant de temps à autre le caractère curieux de son amie.

Shizuru s’était attendue à passer quelques temps en solitaire avant de nouer contact avec un petit groupe. Pourtant, à la fin du repas, elle dut avouer qu’elle avait passé un moment agréable et qu’elle avait trouvé là deux personnes intéressantes.

Elle apprit très vite que ces deux-là se connaissaient depuis leur première année au lycée et constata qu’ils s’entendaient à merveille malgré leurs échanges continuels de taquineries.

La discussion se prolongea bien au-delà du déjeuner, et la nouvelle arrivante se surprit à se détendre et parler avec moins de réserve à ces deux inconnus. Ils se donnèrent rendez-vous plus tard dans l’après-midi et Shizuru se retrouva finalement seule, dans sa chambre.

En ouvrant le clapet de son téléphone, elle eut un moment d’hésitation. Il y avait peu de numéros dans son répertoire : quelques contacts de Fuuka lorsqu’elle dirigeait le conseil des étudiants et des amis proches, ce qui ne regroupait même pas une demi-douzaine de personnes. Et il y avait celui de Kenjiro.

Shizuru ne l’avait pas appelé depuis des années.
Ils s’étaient échangés quelques lettres, bien trop formelles. Comme si la distance avait rendu impossible d’exprimer leur complicité.

La dernière fois qu’elle l’avait vu, Kenjiro l’avait serré maladroitement contre lui en lui souhaitant bonne chance pour ses études. Shizuru entrait alors au collège, à Fuuka, loin de Kyoto. Elle avait encore en mémoire l’image de sa grande silhouette qui s’éloignait, tête baissée, alors qu’il la laissait seule devant le train qui devait la mener à l’Académie. Un au-revoir sur un quai de gare pour enterrer des années de rires, de larmes et de soutient mutuel.

Shizuru prit une grande inspiration et appuya sur la touche d’appel. Elle entendit la tonalité caractéristique lui indiquant que le téléphone sonnait.

La bouche sèche, Shizuru aurait presque souhaité que personne ne décroche. Elle n’avait même pas pensé à ce qu’elle devait dire…
Quand un « Allô » retentit à l’autre bout du fil, elle sursauta presque.

- Allô ? répéta son interlocuteur.

- Kenji ? bonjour, comment vas-tu ? c’est Shizuru…

- Shizuru…Shizuru ! ça alors !

Elle l’entendit éclater de rire à l’autre bout du fil et ne put s’empêcher de sourire. Sa voix était peut-être légèrement plus grave que dans ses souvenirs mais le ton était aussi enjoué qu’auparavant. Un grand poids fut ôté de son cœur et Shizuru sut que la discussion serait aussi détendue que s’ils s’étaient quittés la veille.

- ça fait…ça fait une éternité que je ne t’ai pas entendu !

- En effet…beaucoup de choses se sont passées.

- Pareil de mon côté…nous sommes des gens occupés. C’est de famille, que veux-tu ! mais ça me fait plaisir ! que me vaut cet honneur ?

- Je suis rentrée à Kyoto. Il y a deux jours. A la fac.

- La fac ?

Il rit de plus belle.

- Désolé, j’ai une image en tête de toi au collège qui refuse de partir. Mais c’est une bonne nouvelle !

- Tu es en ville ? J’aimerais bien te revoir.

- Euh…je suis à Tokyo en ce moment…des histoires compliquées. Je ne rentre pas avant la semaine prochaine. On pourra se donner rendez-vous à ce moment là !

- Oh…très bien, la semaine prochaine alors, déclara Shizuru avec une curieuse déception. Est-ce que c’est grave ?

Kenjiro souffla dans son téléphone et Shizuru se l’imagina faire un geste vague dans le vide en guise de réponse.

- Hé bien…non, pas spécialement. Je t’en parlerais. C’est bien que tu sois rentrée.

Shizuru n’insista pas.

- Tu es allée voir ta mère ? enchaîna-t-il.

- Pas encore, admit Shizuru, simplement.

- Vas-y ce week-end, ça lui fera sûrement plaisir.

Shizuru marqua une pause pour retenir un rire bref.

- Je n’en suis pas si sûre, dit-elle d’un ton égal.

- Fais-le quand-même…je vais devoir te laisser, on se rappelle dans quelques jours ?

- Très bien, à plus tard.

Kenjiro raccrocha.
Shizuru contempla son téléphone en s’étonnant de la facilité avec laquelle ils avaient tout deux repris contact. Elle en fut soulagée. Kenjiro était l’un des membres de sa famille avec lequel elle s’entendait le mieux. Enfants, ils avaient été inséparables. Il était celui qui avait rendu son départ de Kyoto particulièrement difficile.

Encouragée, Shizuru songea que renouer avec d’anciennes connaissances ne serait peut-être pas si terrible, finalement.
___________________________________________

Il faisait presque nuit quand quelqu’un frappa à la porte de sa chambre.
Seiko se tenait devant elle avec un grand sourire.

- Salut ! Je ne te dérange pas ?

- Absolument pas. Entre, proposa Shizuru en s’effaçant pour la laisser passer.

- En fait je viens te dire qu’on va se faire un petit plateau télé avec Hideki, ça te dit ? fit Seiko en pointant du pouce la chambre d’à côté.

Shizuru dut réfléchir un instant, un peu surprise. A Fuuka, à part Reito et Natsuki, peu de gens se risquaient à proposer ce genre de chose à la présidente du conseil des étudiants. A croire que son poste la rendait inaccessible. Mais l’aura de prestige qu’elle s’était fabriquée à l’académie, alimentée ensuite par tous les élèves, n’existait plus ici.

- Bien sûr ! sourit Shizuru.

- Chouette ! Je t’en prie, installe-toi chez lui, je vais juste chercher un truc dans ma chambre et je reviens, lança-t-elle en filant vers les escaliers.

Shizuru fut accueillie par des accords de jazz déversés par une petite chaine hifi posée sur une étagère. Le désordre régnant dans la chambre était ahurissant. Le lit était à moitié défait, des habits traînaient par terre, quelques chaussettes avaient colonisé le bureau en compagnie d’une pile d’assiettes et de ce qui était très probablement un caleçon. Il y avait des boitiers de CDs partout et des partitions éparpillées sur le synthé qui trônait fièrement en face du lit. Hideki se tourna vers elle avec son grand sourire tranquille et Shizuru nota qu’il avait l’air un peu plus réveillé.

- Désolé, j’ai pas trouvé le temps de ranger…s’excusa-t-il en se grattant la joue.

Shizuru se rendit compte que son effarement était tel qu’elle l’avait sans doute laissé transparaître. C’était bien la première fois que la vue d’une chambre en désordre faisait tomber son masque.

-Tiens, fit-il en lui tendant un pot de nouille instantanée encore fumant. Promis, la prochaine fois, je ferais de la vraie cuisine…

Shizuru sentit qu’il était mal à l’aise malgré tout. Elle éclata de rire.

- C’est parfait Hideki, vraiment…et c’est gentil d’avoir pensé à moi pour ce soir ! Merci beaucoup.

Elle était sincère et le jeune homme se redressa un peu.

- Tant mieux, alors ! Tiens, file-moi un coup de main, on va mettre le PC sur le synthé, comme ça on pourra regarder le film en s’asseyant sur le lit…

Seiko fit son entrée à ce moment avec un saladier rempli de pop-corn.

- Tadaaaaam. Oula, quel bazar, tu bas des records ce soir !

Le pianiste n’eut pas le temps de rétorquer quoique ce soit. Son téléphone choisit ce moment précis pour sonner.

- Allô ? Ah, bonsoir maman…

Seiko pouffa de rire alors qu’il prenait une jolie teinte écarlate. Elle aida Shizuru à remettre la couette en place sur le lit et placer les oreillers contre le mur pour improviser un canapé, pendant qu’Hideki répondait à ce qui semblait être un véritable interrogatoire en règle.

- Ralala, ces mères je vous jure, râla-t-il en raccrochant finalement.

- M’en parle pas, la mienne voulait tout savoir, renchérit Seiko.

Shizuru sourit simplement en lissant inutilement la couette. Ce fut le seul instant de la journée où elle aurait souhaité que quelqu’un la contacte et prenne de ses nouvelles. Reito peut-être…ou Natsuki. Mais son téléphone était resté désespérément muet. Demain ou un autre jour, probablement, se dit-elle sans vraiment y croire.
Reito devait être débordé puisqu’il faisait partie du conseil étudiant de l’université. Quand à Natsuki…c’était Natsuki, tout simplement.

- Shizuru ?

- Hum ?

Seiko lui avait visiblement posé une question qui lui avait échappé.

- Je te demandais simplement si ta mère t’avait fait le même cirque…

- Oh…non.

Seiko haussa un sourcil, un peu surprise par la simplicité de la réponse.

- Elle n’est pas vraiment disponible pour le moment, expliqua Shizuru. Mais je ne me fais pas de soucis, j’aurais de ses nouvelles bien assez tôt ! dit-elle mine de rien, avec ce sourire impeccable dont elle avait le secret.

Ce n’était même pas un mensonge. Seulement une autre vérité déguisée, comme elle savait si bien le faire.

- Je n’en doute pas une seule minute ! fit Seiko en se laissant convaincre par son attitude insouciante.

- Bon, on se le regarde ce film ? lança finalement le pianiste en se laissant tomber sur son lit.

Shizuru prit place à son tour, ravie d’avoir une occasion de se changer les idées.

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Dernière édition par Miyaki le Mar Déc 02, 2008 9:35 pm; édité 2 fois
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Keisha
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MessagePosté le: Mar Juil 22, 2008 11:58 am    Sujet du message: Répondre en citant

Y a pas à dire, elle se lit bien ta fic.

Tu sais que j'ai failli pas voir que tu avais posté la suite. Je viens tellement souvent dans cette rubrique :/ Faut qu'on me prévienne quand y a des choses intéressantes dans la section "Création" lol Reste à définir le mot intéressant :p

Mais revenons à nos moutons,
Spoiler:

tu nous a pondu 2 nouveaux perso fort sympathiques. Le pianiste endormi et sa comparse apportent une touche de fraicheur à l'histoire. Pi ça fait plaisir de voir Shizuru rire et passer du bon temps Smile Ça la change de la Shizuru qu'on a l'habitude de voir, qui a traine son image de personne classe, limite froide que ses camarades n'osaient pas approcher (d'ailleurs tu l'as fait remarquer à juste titre dans ta fic).



Bref, suite très sympa qui donne envie de lire la suite ^^

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MessagePosté le: Jeu Juil 24, 2008 11:18 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Mici Kesha ^^

La prochaine fois je t'enverrais un MP :p

Spoiler:

J'avoue, j'aime bien mon pianiste, c'est marrant d'écrire à son sujet, y a pas de prises de tête :p
Tant mieux si tu vois l'effet de contraste, c'était ce que je voulais faire en ne perchant pas Shizuru sur un piédestal ^^ *happy*


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MessagePosté le: Lun Aoû 25, 2008 7:03 am    Sujet du message: Répondre en citant

Another one, just for U...
http://www.fanfiction.net/s/4344508/3/Guren
Y a même un titre, c'est jour de fête *___*

Natsuki passa un dernier coup d’éponge sur la table et rangea les quelques couverts qui traînaient à côté de l’évier. La cuisine était impeccable.
Peu de gens connaissaient cette facette de sa personnalité. Il aurait fallu pour cela pouvoir entrer dans son appartement, ce que Natsuki réservait à une poignée de privilégiés. Les délégués de classe l’avaient de nombreuses fois sermonnée lorsqu’elle esquivait les corvées de nettoyage. Son attitude générale n’avait fait que renforcer cette image de fille irresponsable qui lui collait à la peau depuis son arrivée à Fuuka.

Natsuki se souciait peu des affaires des autres. Les siennes, en revanche, c’était une autre histoire. La raison à ça était extrêmement simple : prouver qu’elle était capable de prendre soin d’elle même et d’être indépendante avait été très tôt son ticket pour la liberté. Un cadre de vie irréprochable pour éviter de finir dans un foyer. Cette attitude avait été pendant longtemps son seul rempart contre des assistants sociaux en tous genres.

Au final, faire un peu de nettoyage n’était pas si insurmontable que ça, au contraire. Mais la jeune femme avait sa fierté. Avouer que passer l’aspirateur la détendait lui était inconcevable. Pourtant, les tâches ménagères avaient le don de libérer ses pensées, ce qui était loin d’être désagréable.

En ce moment, elle en avait besoin: on était samedi, jour fatidique baptisé par Midori le « sisters’day ».
Rien que d’y penser, Natsuki sentit des nœuds se faire dans son estomac. Elle n’était pas prête d’oublier la fois où Miyu vint la voir, Alyssa accrochée à sa jupe comme si sa protectrice allait s’envoler.

Elles s’étaient assises toutes les trois dans cette même cuisine et Miyu lui avait exposée le résultat de longues nuits de recherche qu’elle avait menées avec Midori sur la Searrs. Natsuki en savait déjà beaucoup mais au fur et à mesure que Miyu s’avançait sur le sujet, elle avait senti que quelque chose d’énorme restait à venir. La cyborg y avait mit beaucoup de tact, chose surprenante quand on la connaissait.
Cependant, Natsuki n’avait pas pu s’empêcher de bondir de sa chaise quand elle lui avait finalement annoncé qu’Alyssa était sa sœur.

Natsuki avait eu besoin de s’isoler quelques heures après cet évènement. Bouleversée, elle n’avait même pas été capable de jeter un regard à la fillette. Finalement ce n’était pas si surprenant. Alyssa avait été crée par la Searrs et le seul modèle biologique dont la société disposait n’était autre que Natsuki…et sa génitrice. Peut-être la solitaire s’en était-elle doutée, inconsciemment. Rajouter une infamie de plus dans la liste de ce que sa mère avait pu faire lui avait probablement empêché de considérer cette hypothèse.

Depuis, à l’initiative de Midori, Natsuki et Alyssa se consacraient mutuellement un jour de la semaine. Ce que l’aînée trouvait du plus grand ridicule. Les heures n’étaient qu’une succession de silences pesants, maladroits. Les discussions des faits communs sans intérêt. Quand la journée touchait à sa fin, Natsuki se sentait infiniment soulagée. En voyant le regard d’Alyssa, elle aurait pu parier que c’était réciproque.

Elle avait pris Midori à part plus d’une fois à ce sujet, en espérant lui faire comprendre que la fraternité n’était pas quelque chose que l’on pouvait organiser de cette façon.

Rien à faire. La prof n’en démordait pas. Les rares occasions où Natsuki avait cherché à esquiver un « sisters’day », elle avait réussi à la retrouver avant de la planter là avec Alyssa.
Natsuki s’était résignée. Alyssa n’aimait peut-être pas les circonstances dans lesquelles elles se rencontraient, voir son aînée l’esquiver de cette façon la blessait tout de même. La solitaire le savait.

Miyu ne le manifestait pas de la même façon, mais ces instants lui tenaient beaucoup à cœur.

- J’aimerais qu’Alyssa puisse avoir une famille sur qui compter, lui avait-elle dit un jour, sans prévenir.

Natsuki l’avait regardée, estomaquée par la remarque.

- Tu sais…je n’ai rien contre la fratrie et tous ces trucs-là…mais je n’y connais rien.

Les deux filles se connaissaient à peine. Que la cyborg emploie le mot « famille »pour les désigner la choquait. Et aller jusqu’à parler de « famille sur qui compter »…la solitaire n’aimait pas du tout le fantôme d’obligations qui se dessinait derrière ces mots.

- Tu es sans aucun doute une bien meilleure famille que moi, pour Alyssa, dit-elle finalement.

Miyu avait secoué la tête, son expression aussi indéchiffrable que d’ordinaire.

- Non. Ce n’est pas pareil.

Très bien. Natsuki passerait donc autant de samedis qu’il le faudrait pour tisser un semblant d’entente familiale entre elles…ou pour faire comprendre à Miyu et Midori que ce n’était pas possible.

De toutes façons, ces deux-là étaient un véritable mystère pour elle. Le simple fait qu’elles arrivent à s’entendre était déjà surprenant. Quel plus beau contraste que le laconisme de la cyborg et l’exubérance de la jeune prof ?

Que Miyu se soucie du bien-être et de l’avenir de sa protégée, soit. Mais enfin pourquoi est-ce que Midori se sentait obligée de s’en mêler, avec une ferveur telle qu’on la croyait investie d’une mission divine ?

L’horloge en plastique suspendue au mur lui indiqua qu’il lui restait quelques minutes avant d’aller rejoindre Alyssa. Natsuki attrapa un vieux magazine qui traînait sur sa télé et le feuilleta distraitement. N’importe quoi pour retarder le moment où elle devrait enfiler sa combinaison de moto et quitter son appartement. A ce moment, son téléphone portable, posé sur la petite table basse, se mit à sonner.
Midori.
Natsuki décrocha immédiatement en espérant que la prof appelait pour lui apprendre qu’Alyssa ne pourrait pas être là.

- Natsuki ?

La voix de son amie était étrangement enrouée au téléphone.

- Euh…oui ? Tout va bien ? S’inquiéta la jeune fille.

- Pas vraiment…

Midori eut un rire nerveux et Natsuki l’entendit renifler à l’autre bout du fil.

- Il faut que tu viennes. Tout de suite. Il s’est passé quelque chose de grave…

A ces mots, Natsuki bondit de son canapé.

- Quoi ? Attends, où es-tu là ?

- Chez…

La prof s’interrompit brutalement. Comme quelqu’un qui étouffe un sanglot.

- Chez Alyssa…dit-elle finalement.

- J’arrive ! J’arrive tout de suite ! Ne bouge pas ! La coupa Natsuki.

Elle ne voulait pas entendre ce qu’il s’était passé. Pas comme ça, au téléphone. Elle raccrocha immédiatement, glacée. Natsuki n’avait jamais entendu Midori s’exprimer de cette façon. La jeune prof avait l’air anéantie.
Elle s’empara des clefs de sa moto et se rua hors de son appartement, une peur panique au ventre.
______________________________

Alyssa habitait avec Miyu, dans un appartement en bordure de la ville.
Natsuki y arriva en quelques minutes. Elle fut devant la porte des deux filles en un éclair et sonna brièvement, d’une main incertaine.

Au bout de quelques instants, la porte s’ouvrit sur une Midori au visage défait.

- Merci…merci d’être venue aussi vite, articula-t-elle.

Les yeux rougis, la prof faisait un effort visible pour ne fondre en larmes.
Derrière son épaule, l’appartement était en miettes. Natsuki aperçut des murs noircis, une fenêtre brisée, des étagères saccagées.
Comme si une bombe y avait explosé. L’air sentait le métal, la poudre et la chair brûlée.
Natsuki déglutit difficilement, son regard allant frénétiquement du visage blême de Midori au petit salon méconnaissable.

La prof s’effaça pour la laisser passer et Natsuki aperçut un drap jeté sur la forme incertaine d’un corps. Natsuki fit un pas avec l’impression d’avancer au fond de l’eau tellement l’air autour d’elle s’était fait pesant.

- C’est Miyu, lâcha Midori.

Natsuki ferma les yeux et expira brutalement. Elle apprécia que la prof ne puisse pas voir le soulagement qui l’avait envahie. C’était un sentiment horrible en de telles circonstances. Mais pendant d’interminables minutes, Natsuki avait craint qu’il ne soit arrivé quelque chose à Alyssa.

Elle s’agenouilla sur le carrelage noirci et tendit la main vers le drap. Les contours trop sévères de morceaux métalliques étaient visibles…

- Non, l’arrêta Midori. Non…je t’assure…tu n’as pas envie de voir ça…murmura-t-elle.

- Que s’est-il passé ?

- Je ne sais pas…je ne comprends pas…la Searrs avait peut-être planqué un système dans son corps…pour la détruire s’il se passait quelque chose…pour ne pas que leur technologie soit utilisées par d’autres personnes…putain….j’en sais rien…

La prof passa une main tremblante sur son visage, laissant par la même occasion une traînée de suie sur son visage. Natsuki n’osait pas imaginer ce qu’elle avait ressentie quand elle avait découvert le corps de la cyborg.

- Ils l’ont tuée, Natsu…elle…elle est en miettes…

Midori avait l’air prête à s’effondrer. Natsuki se leva et l’entraîna vers une chaise à l’écart. Elle n’avait aucune envie de voir son amie s’évanouir devant elle.

- J’appelle Youko.

- C’est déjà fait. Elle sait tout. Tout…sur le festival et le reste…Elle a aussi dû prévenir Fumi. Elle va arriver…

Natsuki hocha légèrement la tête, encore choquée. Par « chance », elle n’avait jamais été proche de la cyborg, leurs discussions se limitant à des politesses formelles. Même si sa gorge refusait de se dénouer, la solitaire arrivait à garder une certaine distance face au drame. Voir Midori dans cet état la touchait beaucoup plus.

Des coups sourds montèrent s’élevèrent de la chambre adjacente. Cela faisait probablement plusieurs minutes mais Natsuki n’en prenait conscience que maintenant.

- C’est Alyssa…Elle était avec moi dans la chambre d’à côté, pendant que Miyu faisait la cuisine…quand j’ai entendu l’explosion…je…je l’ai empêchée de sortir et je l’ai enfermée…

Natsuki écarquilla les yeux.

- Je croyais que l’on nous attaquait ! balbutia Midori, misérable. La Searrs ou une autre bande de tarés…Je ne voulais pas qu’elle se fasse blesser …et quand j’ai vu ce qui était arrivé à Miyu, je n’ai pas pu la laisser sortir…

La prof s’était tassée sur sa chaise, les yeux braqués sur le sol.
Alyssa…pauvre gosse, quelle horreur. La solitaire sentit une panique sourde l’envahir à l’idée de faire face à sa sœur maintenant. Mais laisser la petite fille seule, ne serait-ce qu’une seconde de plus, était une pensée qui lui était encore plus insupportable.

- Je vais la voir.

Il lui fallut toute sa volonté pour simplement déverrouiller la porte. Natsuki eut à peine le temps d’attraper sa sœur par les épaules pour l’empêcher de se ruer hors de sa chambre. Elle ne devait pas voir Miyu, pas maintenant.

La fillette hurla et la roua de coups. Son aînée ne put que la serrer contre elle. Le cri de désespoir de sa sœur la pétrifia. Natsuki dut fermer violemment les yeux, les paupières crispées sur des larmes qui menaçaient de tomber.

Incapable de parler, elle resserra son étreinte maladroite autour d’Alyssa aussi fort qu’elle le pouvait. Comme si ce geste aurait pu changer le cours des choses et empêcher toute cette horreur de l’atteindre.

Elle ne pouvait rien faire d’autre.
_____________________________

Ce fut Youko qui raccompagna Natsuki chez elle, en voiture.
Sur le siège arrière, Alyssa s’était recroquevillée contre la portière, inconsolable. Brisée, elle avait cessé de se débattre et gardait les yeux dans le vague, le visage baigné de larmes.

Natsuki sortit du véhicule en se passant nerveusement une main dans les cheveux. Midori glissa quelques mots à Youko et la rejoignit après avoir lancé un dernier regard inquiet à Alyssa.

- Je suis vraiment désolée, Midori, fit Natsuki avec une sincérité tendue. Je sais à quel point vous étiez devenues proches, avec Miyu…

La prof haussa une épaule en évitant soigneusement son regard. Natsuki n’ajouta rien. La détresse des autres était quelque chose qu’elle avait énormément de mal à gérer. Quels mots pouvaient être assez justes pour apporter un peu de réconfort à quelqu’un dans ces moments-là ?

- Tu prendras soin d’Alyssa de ma part, ce soir ? demanda finalement son amie.

- Ce soir ? Je croyais qu’elle allait passer la nuit avec Youko, à l’infirmerie ?

Midori secoua la tête.

- Non…non, on pense qu’elle sera mieux ici. L’infirmerie est trop sinistre. Il lui faut un décor familier, expliqua-t-elle.

Natsuki fit la grimace. Midori lui lança un coup d’œil intrigué.

- Quelque chose ne va pas ?

Natsuki leva les mains pour commencer une phrase et les laissa retomber à ses côtés avec un soupir.

- Je…je ne préfèrerais pas, dit-elle finalement.

Midori redressa brutalement la tête. Son visage s’était durci. En deux pas, elle fut sur elle, le regard étincelant. Natsuki fit un pas en arrière et la prof la retint par le col.

- C’est quoi ton problème, Natsu ? lâcha Midori entre ses mâchoires crispées.

Natsuki fut incapable d’articuler le moindre son, stupéfaite par la violence dans le ton de son amie. Elle crut un instant que Midori allait la frapper.

- Ta sœur vient de perdre la personne qui lui était le plus cher au monde. Ta sœur, bordel ! martela-t-elle, son visage à quelques centimètres du sien.
Et toi tu es là, à essayer de m’expliquer que non, ce soir ça t’arrange pas trop…t’avais prévu de te faire un petit plateau télé peinard, c’est ça ?

Le visage enflammé, Midori bouillait de fureur. Le premier instant de surprise passé, Natsuki sentit une vague de colère l’envahir en réponse et serra rageusement les poings. C’était quoi, ce pétage de plomb ?

- Et bien non, changement de programme ! reprit la prof. Tu vas t’occuper de ta chieuse de frangine !

La prof prit une inspiration hachée. Jamais Natsuki ne l’avait vue dans cet état.

- Prends tes responsabilités, ma vieille... Arrête ton délire, et montre-moi qu’il n’y a pas qu’un gros bout de glace là-dedans, cracha-t-elle en lui enfonçant l’index juste au-dessus de la poitrine.

Natsuki se dégagea violement. Elle tira sur son t-shirt sans quitter du regard Midori qui la considérait avec tout le mépris du monde. La solitaire ne s’était jamais sentie aussi humiliée de toute sa vie. Elle serra les dents mais ne put s’empêcher de tressaillir de fureur, l’indignation et la colère frémissantes dans sa poitrine. Natsuki ravala réparties et explications.
Inutile d’en rajouter. Ce n’était pas le moment.

Elle fit volte-face vers la voiture, la démarche raidie. Heureusement, sa sœur était trop bouleversée pour avoir pris conscience de leur face-à-face. Natsuki ouvrit la portière et se pencha en avant. Alyssa ne dit rien quand son aînée la prit dans ses bras et la souleva de la banquette.
Serrée contre Natsuki, elle paraissait minuscule.

Youko sortit finalement de la voiture pour l’aider à ouvrir la porte de l’immeuble et l’accompagner jusqu’à son appartement.

La solitaire dépassa Midori en quelques enjambées, sans lui jeter un regard, muette et le visage fermé. Elle sentit, comme une brûlure dans son dos, les yeux de la prof braqués sur elle quand elle entra dans le bâtiment.
___________________________________

Natsuki se retourna une fois de plus.

Le canapé protesta avec un grincement métallique alors qu’elle tentait de se dépêtrer du drap qui s’était enroulé autour d’elle.

En sueur, elle finit par rejeter couvertures et oreillers d’un geste exaspéré. Avec un profond soupir, Natsuki resta étendue là, dans l’obscurité, les yeux rivés au plafond. A deux pas d’elle, l’horloge égrenait obstinément les secondes avec une régularité qui résonnait trop clairement dans le silence pour être agréable.

La solitaire se sentait désespérément consciente et bien réveillée. Le confort de son canapé et le tictac entêtant des aiguilles n’étaient probablement pas les seuls responsables de la fuite de son sommeil et la perspective d’une nuit blanche semblait désormais tout à fait probable. Nouveau soupir.

Alyssa n’avait pas dit un mot depuis que Natsuki l’avait emmenée chez elle. L’enfant était restée prostrée sur son lit, en pleurs. Son aînée s’était assise à ses côtés, rongée par l’impuissance et ne sachant que faire.

Finalement, Alyssa s’était vite endormie, épuisée.
Natsuki l’avait enveloppée dans une couverture avant de s’enfuir de la chambre, terriblement mal à l’aise.

La solitaire s’était retranchée dans ce qui lui faisait office de salon et aménagée un lit, sur le canapé. A peine fermait-elle les yeux que l’image de sa sœur apparaissait derrière ses paupières. Alyssa n’avait pas vu le corps de Miyu mais elle avait entendu l’explosion et le claquement du verrou lorsque Midori avait immédiatement fermé la porte, dans un reflexe aussi rapide qu’inexplicable.
Les minutes avaient dû être une véritable torture. Natsuki pouvait l’imaginer crier et taper de toutes ses forces contre la porte de la chambre, une terreur sans nom au ventre. Garder les yeux fermés plus longtemps pour chercher le sommeil était insoutenable.

Quoi qu’il en soit, même si son imagination ne la tourmentait pas à ce point, Natsuki n’aurait probablement pas mieux dormi. L’argent qu’elle avait hérité de sa mère lui avait permis d’emménager dans un appartement de belle taille. Pourtant, cette nuit, Natsuki le trouvait trop petit. Elle savait qu’elle ne pourrait jamais fermer l’œil facilement tout en sachant que quelqu’un d’autre se trouvait là, tout près.
Le fait qu’Alyssa soit désormais plus inoffensive qu’un chaton et profondément endormie ne changeait absolument rien au problème. Natsuki ne supportait pas l’idée de se retrouver vulnérable et exposée aux yeux de quiconque. Fut-ce-t-il une gamine de primaire. Lorsqu’il lui arrivait de participer aux fêtes qu’organisaient Mai et les autres, elle s’arrangeait toujours pour ne pas avoir à dormir sur place. Si cela devait se produire, elle passait le restant de la nuit sans fermer l’œil pour rentrer chez elle dès les premiers rayons du soleil, les yeux rougis de fatigue.

Cette règle implacable était valable pour tout le monde. Sauf Shizuru.
Avec Shizuru, Natsuki savait qu’elle pouvait abaisser certaines de ses barrières. Elle s’était endormie plus d’une fois en sa présence, avec une facilité déconcertante.
La solitaire en avait été la première étonnée, la première fois que ça c’était produit. Peut-être était-ce parce que Shizuru pouvait voir à travers son attitude de grande solitaire invincible. Comme si inconsciemment Natsuki savait qu’elle n’avait pas besoin de tenir ce rôle en permanence avec son amie et pouvait s’autoriser à montrer un peu de fragilité.

Natsuki se redressa et s’assit sur la banquette. Elle se demanda si les choses seraient aussi faciles si cela devait se reproduire. Avec tout ce qui avait pu se passer durant le festival, serait-elle encore capable d’abaisser toutes ses défenses, en présence de Shizuru ?
Elle en doutait.

De toutes façons, la présence d’Alyssa n’était pas la seule raison à son insomnie. Les mots que Midori lui avait jetés au visage ne cessaient de se répéter dans son esprit. Rien que d’y penser, elle sentit son sang bouillir d’indignation. Son amie ne lui avait même pas laissé le temps de s’expliquer.

- Pauvre andouille de prof psychopathe, maugréa Natsuki en se levant.

Elle alla jusqu’à la cuisine sur la pointe des pieds et se servit un verre d’eau. Quelle misère, elle ne pouvait pas allumer la télévision et elle n’avait même pas pensé à prendre un livre avant de s’exiler hors de sa chambre.

La nuit allait être terriblement longue, songea Natsuki en vidant son verre d’un trait.

Dans le silence, elle entendit un sanglot étouffé. Alyssa s’était probablement réveillée. Il ne manquait plus que ça. Natsuki jeta un coup d’œil coupable vers la porte et se résigna à aller voir sa cadette. Elle alluma la lumière dans le salon pour signaler qu’elle arrivait.

Alyssa était roulée en boule sous ses couvertures dans la pénombre relative. Elle se redressa un peu en prenant conscience de Natsuki qui se tenait dans l’encadrure de la porte. Les cheveux en bataille et le visage humide de larmes, la petite fille serrée dans sa couette faisait peine à voir. Elle n’avait plus rien de la gamine souriante qu’elle avait pris l’habitude de voir aux côté de Miyu, libérée de la Searrs et profitant d’une vie normale avec sa protectrice.

- Hey…fit la solitaire, doucement.

Alyssa se contenta de renifler en évitant soigneusement son regard. Natsuki avala difficilement sa salive, nerveuse. Comment se sortir de ce genre de situation, hein ?
Avec tout le sang-froid qu’elle pouvait rassembler, elle fit quelques pas avant de s’asseoir sur le lit.

- Tiens, fit-elle en lui tendant un verre d’eau.

L’enfant le prit d’un geste hésitant avant de le porter à ses lèvres à deux mains. Sa sœur la regarda faire du coin de l’œil. Elle tremblait un peu.

Natsuki avança à quatre pattes jusqu’à se retrouver juste à côté d’elle et s’assit là, avant de passer un bras autour de ses épaules et l’attirer contre elle. En sentant Alyssa se raidir, Natsuki faillit rétracter son geste.

Quelque chose en elle lui hurlait qu’elle faisait n’importe quoi, que ce n’était pas à elle de faire ça. Elle ne ferait que rendre la fillette encore plus mal-à-l’aise et jamais elle ne pourrait espérer apaiser sa tristesse de cette façon. Pour qui se prenait-elle, avec ses gestes maladroits et déplacés entre elles, qui se connaissaient à peine ?

Et pourtant, Natsuki ne voyait pas quoi faire d’autre. Elle ne saurait pas parler à Alyssa. Comme elle ne pouvait pas la laisser se morfondre seule après ce qu’elle avait vécu.
Comment réagir ? Elle l’ignorait.

Voir les gens souffrir la privait de tous ses moyens.

Elle sentit Alyssa trembler un peu et se blottir imperceptiblement contre elle. Surprise, Natsuki ne bougea pas. Elle aurait voulu que sa sœur dise quelque chose mais Alyssa resterait probablement muette le restant de la nuit.

- Tu sais…commença Natsuki, avant de s’éclaircir la gorge. Ça va…ça va aller, d’accord ?

Pourquoi était-ce si difficile de dire quelques mots ?

- Peut-être…peut-être pas tout de suite, continua-t-elle…mais avec le temps, ça va s’arranger…

Ces mots déclenchèrent une nouvelle crise de larmes et Alyssa se serra contre elle, s’accrochant désespérément à son tee-shirt.

Natsuki s’interrompit, mortifiée et incapable d’en dire davantage. Elle resta ainsi jusqu’à ce qu’Alyssa s’endorme, à bout de forces. Lorsque le soleil se leva enfin, Natsuki n’avait pas bougé d’un pouce.

_________________
La culture anglaise comme vous ne l’avez jamais vue.


Dernière édition par Miyaki le Mar Déc 02, 2008 9:43 pm; édité 1 fois
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Keisha
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MessagePosté le: Lun Aoû 25, 2008 3:05 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Spoiler:

Tu as tué Miyu >_> Mais pourquoi? Tu n'aurais pas pu tuer la mioche >_> Oui, je préfère les cyborgs aux être humains et alors ^^"
En tout cas, avec toi on n'est pas au bout de nos surprises (de nos peines :p), Natsu soeur de Alyssa.. Bon j'imagine que tuer Alyssa t'aurait empêchée de développer leur lien fraternel lol. Tant pis, qui sait tu arriveras peut être à la rendre interessante cette petite :p
En tout cas, voir Natsuki s'occuper de sa petite soeur ça devrait nous amener des situations cocasses lol
Tiens ça me rappel Seirei no Moribito, Balsa, Chagum.. Il te reste plus qu'à faire aussi bien Very Happy MAis non je te mets pas la pression

Au fait, pourquoi lotus? On le saura plus tard c'est ça ^^' Tu veux faire travailler le lecteur? A nous de trouver quels sont les causes et effets simultanés, et le terreau qui va servir aux protagonistes à atteindre leur nirvana? Bon trouver quel ferment nourrit leur terre ne devrait pas etre trop difficile :p


Bon, t'as un mois, pour faire la suite, d'ici là que je retrouve le net Rolling Eyes

Good job Wink

EDIT: le just for you, il est pour moi *_*
Il fallait pas Embarassed

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Kohei
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MessagePosté le: Mar Aoû 26, 2008 12:44 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Yup Miyaki ^^

Hum, j'ai été vérifier le chapitre 3 et comme je le craignais, tu as laissé trainer un bout d'un de nos apparte... ^^"
Décidemment, faut vraiment que je te garde à l'oeil...
Spoiler:

Non, je plaisante, c'est au poil, lol.



Bon, ben voilà, tu as passé le cap du chapitre 3... on a un peu transpiré sur la fin ( je me souviendrais du sister's day ), mais c'est toujours un plaisir, lol...
Non, non, je ne démisionne pas... ( trop de privilèges que je perdrais sinon...lol )
Je crois qu'il faut qu'on investisse dans un Bescherelle, ça ne serait pas du luxe, lol.

Sinon, sur FF.net, je vois que tu as tes lectrices, lol... coquine va.
D'ailleurs, ça fait super plaisir de voir que Ruka suit ta fic !

En tout cas, plus je lis ta fic et plus je l'apprécie.
J'aime bien les indices que tu laisses trainer ici et là, pour mieux surprendre au chapitre suivant.
Spoiler:

La réaction de Shizuru, au chapitre 2, quand elle découvre le désordre dans la chambre de Hideki, autant ça laisse entendre que Shizuru est une personne ordonnée, autant ça implique que Natsuki l'est aussi, et qu'elle n'a jamais habitué Shizuru au désordre. Ce qui ce confirme avec ton chapitre 3 ...
Ca fait plaisir de trouver ce petit changement, car souvent dans les fics, Natsu est une bordélique, avec un appart. en vrac et Shizu qui passe derrière pour faire son rangement...



Et plus je lis ta fic, et plus j'apprécie que tu aies séparé le couple pour les faire évoluer chacune de son côté.
C'est bien beau le ShizuXNatsu, mais ce n'est pas parce qu'elles sont follement amoureuses, qu'elles ne peuvent pas avoir leur propre espace, leurs propres dilemmes et qu'elles sont obligées de toujours rester l'une sous les juppes de l'autre...

Bref, j'attends avec impatience la suite et les nouvelles surprises que tu nous réserves...

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Nina Wang
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MessagePosté le: Mer Aoû 27, 2008 6:04 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Oyo =)

Je t'ai laissé un commentaire sur FF.Net, mais je te le redis ici : continue !!!

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