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La Chimère (ShizNat, évidemment...)
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mystar_shizuruviola
Otome Corail


Inscrit le: 07 Mar 2009
Messages: 168
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MessagePosté le: Dim Mai 03, 2009 2:23 pm    Sujet du message: Répondre en citant

WinryElric a écrit:
Ah oui oui oui je lis tout ^^ mais je suis écrasée par les trucs à faire alors je n'ai pas toujours le temps de mettre un message -_-

sa c'est domage Exclamation entout cas n'en fait pas trop comme meme hien Razz j'amerais pas que tu ne revienes pas sur le forum Razz

_________________
.
malgré toutes les méchancetés qu'on peut dire de moi je resterais telle que je suis
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WinryElric
Natsuki 1st fan


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MessagePosté le: Dim Mai 03, 2009 3:09 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Ca fait 4 ans que je suis là alors c'est pas aujourd'hui que je vais disparaitre ^^'

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Nightmare
Otome Corail


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Messages: 119
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MessagePosté le: Dim Mai 03, 2009 3:19 pm    Sujet du message: Répondre en citant

4 ANS??? Shocked

**se met à genoux** Winry-sama, Winry-sama, Winry-sama...
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WinryElric
Natsuki 1st fan


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Messages: 7069
Localisation: Fuuka avec Shinai <3

MessagePosté le: Dim Mai 03, 2009 3:26 pm    Sujet du message: Répondre en citant

ara ara ^^'

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Briseglace
Otome Corail


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Messages: 164
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MessagePosté le: Dim Mai 03, 2009 10:22 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Voilà la suite!

Un chapitre mouvementé, pleins d'action, de sang et de morts (mais que des méchants ou presque) et tout et tout qui met fin à cette enquête de fou.

Bonne lecture à tous!


LA CHIMÈRE

Chapitre 9: Les Larmes de la Chimère


21-22 Avril 2014

Natsuki ferma les yeux.

Arika

Elle se tourna vers sa « soeur » et vit que cette dernière regardait la salle bleue calmement. La pâle silhouette de Rena Sayers semblait s'être gelée. Tout n'était plus que peine et résignation.

Les yeux de la mère qui n'avait plus d'enfant s'éteignirent et une seule larme roula sur sa joue quand elle les ferma.

Natsuki voulut hurler. Au moment où elle faisait un geste pour serrer son amie contre elle, la voix sensuelle qu'elle avait appris à honnir retentit une nouvelle fois dans la pièce obscure.

« Alors Natsuki, est-ce que tu sais ce qui te reste à faire? »

Shizuru, toujours retenue par l'androïde qu'elle avait vainement tenté de tuer quelques minutes plus tôt, pâlit lorsqu'elle vit la jeune femme jeter à leur tortionnaire un regard furibond mais défait. Il ne fallait pas. Il ne fallait pas céder. De toute façon elles étaient condamnées.

« Réveille Sunrise et je te promets de les laisser partir », continua Tomoe, une main sur la hanche et la seconde jouant négligemment avec son arme électrifiante. « Toi par contre, c'est sans espoir. »

Natsuki émit un petit rire et se tourna vers elle avec un sourire coupable. Un frisson parcourut Shizuru et elle sentit à ses côtés Nao se tendre. Elle n'allait pas le faire, si? Elle n'était pas si stupide!

Natsuki ne fais pas ça, s'il te plaît ne fais pas ça, je t'en supplie je t'en supplie

Mais Natsuki ne l'entendit pas et se tourna lentement vers la chose gisante dans la colonne au centre de la pièce.

« Natsuki! » La femme de Kyoto se débattit de toutes ses forces en hurlant, en vain. « Ne fais pas ça! » Mais Natsuki continua d'avancer et fit un petit signe de tête à Rena qui vint se poster à quelques mètres d'elle devant un ordinateur de contrôle comme un automate.

Shizuru sentit les larmes monter jusqu'à ses yeux. Elle allait le faire. Elle allait réveiller cette abomination. N'avait-elle donc rien appris ? Elle se tourna vers ses amies pour chercher de l'aide mais ne trouva que trois visages graves et angoissés. Elles savaient que c'était inutile. Elles ne pouvaient que regarder. La présidente de la fondation jubilait et se tourna vers elles en souriant de toutes ses dents.

« Est-ce que vous savez comment Natsuki a appelé ses créations? » commença-t-elle en contemplant l'homme-loup avec envie. La généticienne blêmit et se tourna vers elle en serrant les poings. « Elle disait que c'était des chimères », continua Tomoe, « c'est mignon, non? »

Natsuki ne démentit pas mais soupira en baissant les yeux. Elle se passa une main sur le front et se tourna de nouveau vers l'ordinateur qui faisait face à la chimère. Shizuru n'en pouvait plus. Croyait-elle vraiment que cette femme les laisserait partir? Était-elle naïve à ce point? Pendant qu'elle regardait, impuissante, les doigts de Natsuki commencer à taper sur le clavier de contrôle avec lenteur, Tomoe continuait à parler avec emphase.

« Nous avons réussi à supprimer son autonomie intellectuelle, à elle aussi. Elle n'obéira qu'à moi une fois éveillée. » Elle soupira de contentement. « Je suis géniale. »

« Pourquoi tu fais ça? » Tomoe se tourna vers Nao, interloquée et véritablement surprise cette fois.

« Je te demande pardon? »

« Mais qu'est-ce que ça t'apporte, bon sang?! Du pouvoir? Tu ne pourras jamais la montrer! » Tomoe la regarda sans comprendre.

« Mais rien. Pourquoi est-ce que ça m'apporterait quelque chose? » Nao lui envoya un regard confus. « Ne me dis pas que tu as fait tout ça pour rien?! »

La femme aux cheveux verts cligna des yeux et finit par sourire. Un vrai sourire. Heureux. « Pas pour rien, Yuuki-san. Regardez cette merveille. »

Folle. Complètement folle.

Elles se tournèrent toutes de nouveau vers la chimère. Seule Shizuru gardait ses yeux fixés sur la silhouette de Natsuki comme si plus rien d'autre n'existait. Mikoto fronça les sourcils avec dégoût en resserrant la prise sur son sabre, elle ne voyait rien de merveilleux dans l'expérience qu'elle avait sous les yeux. Mais Tomoe continua sans se préoccuper de leurs regards ou des hochements de tête silencieux que se renvoyaient les deux scientifiques de temps à autre.

« Regardez ce que la science est capable de faire? Ne donneriez-vous pas n'importe quoi pour obtenir ce savoir? » Elle ne reçut que trois regards éberlués. Elle délirait. « Depuis des années je rêve de voir une telle chose se produire! Regardez sa force, regardez la perfection de sa silhouette! N'avez-vous jamais rêvé de voir la naissance d'un tel être? Avez-vous seulement conscience du privilège qui vous est fait de la voir se réveiller? »

Folle. Complètement folle.

Shizuru n'écoutait pas. Ses yeux étaient si résolument fixés sur sa compagne qu'ils auraient pu la brûler. Mais Natsuki l'ignorait. Natsuki ne lui avait même pas jeté un regard en réponse au sien. Elle tremblait. Elle voyait cette femme qu'elle avait toujours aimée taper souplement sur quelques touches, tourner un bouton, jeter un regard à sa collègue et recommencer, inlassablement. Sans un regard pour elle. Alors que Tomoe continuait de parler avec frénésie en battant des mains et en souriant comme une démente, elle sentit quelque chose se casser en elle. Il fallait que Natsuki la regarde. Elle avait besoin de voir ces yeux encore une fois.

« Regarde-moi! »

Le cri arrêta le babillage incessant de Tomoe et tous les visages se tournèrent vers elle. Les yeux brûlants de Natsuki s'étaient immédiatement vrillés aux siens, comme si la scientifique se retenait de le faire depuis le début.

« Regarde-moi... » Les larmes commencèrent à couler sur ses joues alors qu'un silence pesant s'installait dans la pièce. Pendant un très bref instant de flottement, plus personne ne parla. Tomoe cligna des paupières, les mains toujours suspendues en l'air. Natsuki avait arrêté de taper sur ses touches.

Et pendant cette si courte seconde d'éternité, le monde n'était plus qu'à elles et elles seules. Une vague de désir déferla dans les veines de Shizuru à la vue de l'amour infini qu'elle voyait dans le vert brillant des yeux qui s'étaient tout entiers plongés dans les siens. Et elle vit des milliers de choses. De la colère, de la fureur, de la culpabilité, de la honte, de l'amour, du désir... et une demande muette.

Confiance

Elle lui demandait de lui faire confiance. Mais comment le pouvait-elle?

L'instant se finit par un grand éclat de rire léger et mélodieux. Tomoe se tenait les côtes et riait à gorge déployée. Le temps reprit alors ses droits et Natsuki revint instantanément à ses ordinateurs pendant que la présidente folle de la fondation Searrs essuyait les larmes de rire qui coulaient sur ses joues avec son pouce.

« Fujino-san, vous êtes pitoyable. » Un autre éclat rire. « C'est très mignon. » Un petit rire. « Pour un peu je vous demanderai en mariage. » Elle se reprit et se contenta de plaquer sur son visage un sourire carnassier pour démentir ses paroles. « C'est vraiment trop dommage. »

« Espèce de- » Un coup de crosse bien placé suffit à faire taire Nao qui laissa échapper une plainte étouffée.

« Un peu de calme je vous prie », énonça Tomoe avec douceur, « je ne voudrais pas que ma Natsuki préférée se trompe et rate le réveil de l'expérience du siècle. » Elle avança et se pencha vers la chimère sans un mot de plus. Plus personne n'avait rien à dire.

Le silence retomba.

Au bout d'un moment, Natsuki parla à voix haute, les yeux fixés sur son écran, le visage plus neutre que jamais. « Tu es prête, Rena? Tout est en place? »

Cette dernière lui répondit avec un sourire neutre. « Tout est parfait. »

« Dans ce cas, réveil amorcé. » Elle leva les yeux vers la chimère et sembla s'adresser à elle.

« Bonne chance », murmura-t-elle simplement en laissant ses mains retomber dans les larges poches de sa blouse immaculée.

Il y eut une détonation sèche et le niveau du liquide contenu dans la colonne de verre commença à descendre avec lenteur. La forme chimérique resta inerte encore un moment. Les fils qui étaient reliés à sa peau furent retirés un à un de la colonne par Natsuki qui les tirait avec douceur depuis l'extérieur, comme si elle avait encore de la considération pour la chose qu'elle avait créée.

Au bout d'un moment, dans un silence religieux pour Tomoe, écoeuré chez les otages et neutre chez les deux scientifiques, les pattes de la chimère touchèrent le fond de la colonne et la tête émergea en entier. Le niveau continuait de baisser. Rena appuya sur un bouton, le dernier, et le verre de la colonne s'enfonça lui aussi progressivement dans le sol.

Lorsque le niveau de liquide eut atteint les hanches du monstre, le réveil commença.

Les pattes avant bougèrent tout d'abord, avec lenteur.

Les épaules s'ébrouèrent ensuite en faisant se hérisser les poils gris qui s'y trouvaient. Chacun retint son souffle à la vue de ces premiers mouvements avec une sorte d'anticipation malsaine.

Ça se réveillait. Enfin. Déjà.

C'était à la fois magnifique et hideux.

Natsuki ne se recula pas et resta face à sa création. À peine un mètre séparait la femme de la chimère qui commençait à s'agiter. Lorsque le liquide et le verre eurent quasiment atteint ses chevilles, elle tenait debout et vérifiait aveuglément son équilibre, les yeux toujours clos.

Toutes les personnes présentes attendaient la suite avec appréhension, excitation ou terreur. Shizuru regardait désespérément sa compagne en tentant par la pensée de lui demander de se reculer. Qu'arrivera-t-il lorsque la chimère ouvrira les yeux et les posera sur elle? N'avait-elle aucune conscience du danger qu'elle courait? L'horreur la frappa. Cette seule pensée suffisait à lui serrer l'estomac.

Après une attente interminable, la chimère secoua la tête et ouvrit les yeux.

Sunrise

Les yeux de la chimère étaient comme deux minuscules soleils, brillants comme l'étaient les cheveux d'Alyssa.

Les quatre Himes frémirent de terreur. La chose cligna des yeux et fit craquer sa colonne vertébrale en se redressant sur ses pattes arrières. Tomoe laissa échapper un petit cri d'excitation.

Les yeux sans expression de la chimère se posèrent sur la scientifique qui lui faisait face avec panache.

Leurs regards s'accrochèrent pour ne plus se quitter. La bête resta immobile et se contenta de pencher la tête sur le côté avec intrigue. Natsuki cligna des paupières mais ne se détourna pas.

La louve et la chimère ne cessèrent pas de se regarder pendant une bonne minute avant que le silence tendu et immobile ne soit brisé par un cri de joie de la part de Tomoe. Cette dernière semblait se retenir de faire des petits bonds surexcités autour de son nouvel animal de compagnie. Finalement, elle se tourna vers Natsuki avec un sourire torve et donna son premier ordre d'une voix chantante et douce.

« Sunrise, débarrasse-toi d'elle, s'il te plait. »

Un frisson de terreur parcourut le corps de Shizuru et elle se débattit de plus bel en pleurant. La chimère pencha la tête de l'autre côté sans quitter des yeux sa créatrice et après un bref instant, fit ses premiers mouvements vers elle d'un pas pesant.

Shizuru cessa de se débattre.

Natsuki souriait.

Une fois à sa hauteur, la chimère se pencha vers elle, curieuse, et lorsque la scientifique tendit une main pour lui caresser la joue, le monstre ne fit aucun geste pour l'en empêcher.

Le sourire de Tomoe s'effaça pour laisser place à un froncement de sourcils impatient. « Sunrise, tue-la! »

Mais la chimère souriait, visiblement heureuse d'être caressée par son vis-à-vis. Natsuki sembla émerger de sa transe et brisa le charme qui la faisait maintenir ses yeux dans les orbes brillants de sa créature. Elle se tourna vers Tomoe et lui fit un sourire énigmatique.

« Les loups se comprennent entre eux, Tomoe. Tu aurais dû y penser. »

La présidente se tendit et sa main se crispa sur son arme. « Que veux-tu dire? Tu n'es pas un loup. »

« Qu'en sais-tu? »

Elles s'affrontèrent un instant du regard et la seconde d'après la chimère bondissait vers Tomoe avec un grognement inhumain, crocs apparents.

Chaos. Total.

Sans perdre un instant, Rena se rua vers la sortie. Les trois gardes du corps de la présidente envoyèrent valser leur prise respective contre les murs et s'interposèrent entre la chimère et cette dernière. Tomoe s'élança avec un cri de terreur sur sa droite et fonça vers la salle bleue, Natsuki sur ses talons. Libérées de leur prise, les trois Himes se relevèrent et Mikoto, plus rapide, se précipita vers la porte où elle se tourna vers en hurlant. Les cris des androïdes et les mugissements de la chimère créaient un vacarme étourdissant.

« On ne peut rien faire! » Un coup de sabre pour repousser un assaillant. « Dehors! »

Survie en jeu.

Inspirer. Courir vers le hall. Refermer la porte derrière soi. La barricader même en sachant que c'est inutile. Se tourner vers l'ascenseur.

Inspirer. Expirer. Inspirer.

Appuyer sur un bouton pour faire redescendre la machine.

Attendre. Silence.

Inspirer. Ne pas paniquer. Expirer. Doucement.

Alors que les portes de l'ascenseur s'ouvraient, elles s'engouffrèrent à l'intérieur et Mai appuya frénétiquement sur le plus haut bouton. Le trajet se fit en silence et quand elles arrivèrent dans le hall d'entrée, elles soupirèrent de soulagement.

Le hall d'entrée n'était nul autre que le phare lui-même. Elles se trouvaient juste à l'intérieur. Rena n'apparut pas.

Courir vers la sortie. Air Libre. Enfin.

Elles se permirent alors de souffler un peu. Mikoto s'assit, suivie de près par Mai, à même le sol. Nao s'accroupi à leur côté en s'épongeant le front, le poing toujours serré sur son arme comme si sa vie en dépendait. Et peut-être que sa vie en dépendait, songea-t-elle avec ironie.

Le soleil se levait sur la falaise et les roches brunes. Bientôt les étoiles disparaîtraient et le ciel se couvrirait de couleurs. Shizuru se tourna vers le phare tout en reprenant son souffle. Elle repensait au cauchemar éveillé qu'elle venait de faire et se surprit à prier pour que toute cette enquête ne soit qu'un mauvais rêve. Peine perdue.

Elle essuya les dernières larmes qui coulaient encore sur son visage avec le haut de sa manche et se résolut à attendre que Natsuki revienne, si elle revenait. Attendre, encore?

Elle sentit son corps se rebeller lorsqu'elle se força à rester immobile quand tout son être lui criait de partir à la recherche de sa compagne. Une main se posa sur son bras et elle vit Nao lui faire signe d'attendre. Sa jeune collègue avait le visage tout aussi angoissé que le sien et elle comprit qu'elle aussi devait se retenir de ne pas s'élancer à nouveau dans l'antre de cauchemar où elles se trouvaient quelques minutes plus tôt. Shizuru chancela tant elle tremblait et avant qu'aucune de ses trois amies ne puisse l'arrêter, elle s'élança vers le phare une nouvelle fois.

Car c'était Natsuki qui attendait.

*

Le bureau de Rena était l'opposé de celui de Natsuki.

C'est ce qu'avait toujours pensé cette dernière à chaque fois qu'elle y entrait. Il était grand, rectangulaire, et plusieurs étagères remplies de livres pour certaines, d'ustensiles en verre pour d'autres et de produits dangereux pour le reste se dressaient les unes derrière les autres. Seul un petit espace resté libre était occupé par un bureau où s'empilaient plusieurs dossiers.

Après avoir traversé la salle bleue dans l'obscurité à la poursuite de son employeur, Natsuki avait dû se résigner à pénétrer dans cette pièce avec anxiété. Elle savait que Tomoe, contrairement à elle, était armée. Et les étagères cachaient la visibilité.

Le bureau était plongé dans l'obscurité, lui aussi. Elle voulut allumer les lumières mais l'interrupteur était hors-service. Tomoe avait coupé l'électricité dans cette pièce aussi, apparemment. Elle eut à peine le temps de se faire cette réflexion lorsqu'elle entra. L'instant d'après, un flash électrique traversait la pièce dans sa direction et elle se jeta sur sa droite, derrière une étagère de livres. Elle se releva en vitesse alors que d'autres flashs se succédaient et courut vers le fond de la pièce. Elle tourna et se retrouva devant une autre rangée de livres qui furent expulsés dans l'allée par un tir malheureux.

« Tu aimes te cacher, n'est-ce pas, Na-tsu-ki? Tu as toujours été si lâche! »

Elle entendit le claquement des talons vernis de son adversaire derrière elle et se rua derrière une autre étagère pour éviter un tir. Elle sentit son bras s'engourdir. Touchée.

La voix doucereuse de Tomoe s'éleva non loin d'elle lorsqu'elle laissa échapper un cri de surprise. « Ah, touchée je crois, je me trompe? Va-t-on jouer longtemps, Natsuki? »

Natsuki se redressa et vit qu'elle était derrière une étagère sur laquelle étaient entreposés les tubes à essais, bocaux, fioles et autres récipients de verre. C'était mauvais.

Une fiole explosa prêt de son oreille. Puis une autre. Puis une autre. Tomoe hurlait comme une démente.

Complètement folle.

Les tirs cessèrent au bout d'un moment et avant qu'elle n'ait le temps de réagir, l'étagère entière, accompagnée par ses homologues, basculait sur elle, renversant la totalité de son contenu sur le sol.

Elle se sentit projetée contre le sol en essayant de se protéger de ses bras. Des éclats de verre écorchèrent son visage lorsqu'elle tomba, et elle eut l'impression que ses tympans se perçaient tant le fracas du verre qui se brise était étourdissant.

« Ouuuh, jackpot!! » ria une Tomoe hystérique non loin d'elle.

Les autres étagères avaient suivi le mouvement. Les récipients des produits dangereux se fracassèrent sur le sol et déversèrent leurs contenus sur le sol. La réaction en chaîne commença lorsque ces derniers se lièrent les uns aux autres non loin d'elle. Il y eut plusieurs détonations et la combustion commença.

De gigantesques flammes noires surgirent du néant et entreprirent de lécher les murs gris. Quelques secondes encore et le plafond s'enflammait à son tour.

Sonnée, Natsuki n'entendit que le bruit des talons sur les débris de verre lorsque la femme d'affaires s'approcha. « Le désavantage d'avoir une blouse blanche, Natsuki, c'est que même dans l'obscurité il est difficile de se cacher », commença la présidente avant de faire une pause pendant laquelle elles entendirent toutes les deux les mugissements de la chimère deux pièces plus loin et le vacarme du combat. « Tss, me faire ça, à moi. N'as-tu pas de coeur? »

La pièce était devenue une fournaise. L'air était à présent toxique. La femme s'arrêta à sa hauteur avec lenteur, apparemment insensible à l'incendie, et elle vit ses chaussures juste devant ses yeux. Son corps entier lui faisait mal et ses joues la brûlaient. Elle ferma les yeux, qui piquaient, agressés par les relents de fumée noire que dégageait l'incendie chimique. Elle ne pouvait plus bouger, Hime ou pas, elle n'était pas Mai, elle ne pouvait pas se relever avec autant de poids sur les épaules.

« Tu es prête? J'imagine que tu sais ce qui t'attend. »

Elle ne répondit pas.

Il y eut une détonation sourde qui n'était pas celle de l'arme électrifiante. Elle rouvrit les yeux juste à temps pour voir le corps de Tomoe Marguerite tomber devant elle dans un craquement sinistre. Les chaussures noires de Shizuru Fujino furent bientôt à hauteur de ses yeux et elle entendit la voix douce de son amie lui souffler des mots d'encouragement.

« J'ai fait aussi vite que possible, oh Natsuki, j'ai eu si peur! » Cette dernière se contenta de sourire douloureusement. Les flammes mangeaient à présent le bois des étagères. Après un court moment, elle sentit que l'on redressait une à une les étagères en feu et bientôt elle fut capable de se lever, renversant par la même occasion quelques livres et débris de verre qui retombèrent sur le sol dans un crissement désagréable.

Elle chancela et serait retombée si Shizuru n'avait pas passé un bras autour de sa taille. Elle s'appuya sur elle brièvement et se libéra après avoir retrouvé son équilibre en toussant.

« Il faut sortir d'ici! »

Shizuru lui fit un petit sourire triste qui s'effaça lorsque le vacarme qui faisait jusque-là office de bruit de fond cessa. Elles se regardèrent un instant, plus pâles que jamais, et Natsuki tira sa compagne par le bras sans attendre pour courir vers la salle bleue. Si elles restaient plus longtemps dans cette pièce, les toxines les tueraient.

Quand elles pénétrèrent dans la pièce, elles constatèrent avec effroi que des débris de verre scintillaient un peu partout sur le sol. La colonne qui retenait Arika prisonnière avait été brisée. Il ne restait plus rien d'autre dans la salle bleue qu'une mer de couteaux. Arika avait disparu.

Rena. Rena était revenue chercher sa fille malgré tout. Natsuki se demanda un instant où elle se trouvait à présent. Elle espérait de tout coeur que sa collègue, amie et presque-soeur s'en était sortie.

Elle se tourna vers son bureau où le silence commençait à devenir terrifiant mais ne put esquisser le moindre geste dans sa direction.

On empoigna sèchement ses épaules. Elle se sentit tirée vers l'arrière et deux bras l'encerclèrent avec force. Le brusque contact de son dos avec le corps de Shizuru lui coupa le souffle et elle se sentit faiblir.

« Shizuru... » Le temps s'arrêta.

« Je sais. Plus tard. » La voix de la femme de Kyoto était voilée et fatiguée. L'étreinte ne dura que quelques secondes pendant lesquelles le silence se déposa sur leurs corps. « Plus tard. » répéta finalement cette dernière avant de la forcer à se tourner vers elle pour s'emparer de ses lèvres avec passion.

Un baiser parfait.

Mais la louve ne pouvait pas l'apprécier à cet instant. Elle repoussa doucement sa compagne avant de soupirer et de se défaire de l'étreinte. Elle allait répliquer quelque chose mais Shizuru l'en empêcha.

« Je sais », commença-t-elle, le regard hanté, « plus tard. Il faut sortir d'ici. »

Et le temps reprit ses droits.

Natsuki hocha la tête avec simplicité. Elle était incapable de faire autre chose à cet instant, trop sonnée encore pour reprendre entièrement ses sens. Shizuru venait de l'embrasser. Cela voulait-il dire qu'elle lui pardonnait? Déjà, aussi facilement, comme un souffle de vent sur une bougie? C'était tellement irréel que la scientifique se força à se convaincre que c'était impossible. Les toxines qu'elle avait respirées quelques minutes plus tôt lui faisaient tourner la tête.

Elle entra dans son bureau, Shizuru sur ses talons, l'estomac noué.

C'était un véritable carnage.

Des morceaux d'androïdes gisaient un peu partout dans la pièce et du sang artificiel s'étalait sur le sol et les murs dans une composition colérique. Les mains de Natsuki se crispèrent et elle chercha des yeux le dernier survivant de la bataille. Androïde ou chimère?

Un couinement douloureux sur sa droite répondit à sa question muette. La chimère se tenait sur trois pattes, repliée sur elle-même contre un mur. Il y avait du sang sur sa fourrure argentée et ses yeux brillaient faiblement.

La bête agonisait.

Sans un mot, Natsuki se tourna vers Shizuru et lui retira son revolver d'un geste mécanique. Elle le regarda un instant, songeuse, puis l'empoigna plus fermement et dirigea ses yeux vers sa chimère.

Lorsque Natsuki avança vers elle, elle sembla reconnaître son odeur et se tourna vers la scientifique avec espoir. Cette dernière s'agenouilla près d'elle sans un mot et caressa son visage avec douceur. Elle s'apaisa et ferma les yeux en frottant son visage contre la peau de sa main.

Elles restèrent un moment comme cela. Natsuki aurait été incapable d'expliquer la connexion qui s'était établie entre elles mais elle savait qu'elle était assez forte pour lui faire oublier que ce qui se tenait devant elle était une abomination.

À cet instant, à simplement caresser la fourrure de son « enfant », elle avait l'impression d'être face à une soeur. Si sauvage, comme elle. Si louve, comme elle.

Si seule.

Comme elle.

Lentement, comme à regret, elle amena son revolver contre la tempe de l'animal et lui fit un sourire rassurant lorsqu'il lui lança un regard inquiet. La chimère sourit en retour et elles échangèrent un dernier regard avant qu'elle ne ferme pour la dernière fois ses paupières sur ses iris de lumière.

Des larmes roulèrent sur ses joues lorsque ses yeux furent complètement clos.

Natsuki ferma les yeux lorsqu'elle appuya sur la détente. Il y eut une détonation. Et plus rien. La chimère s'affaissa paisiblement contre le mur.

Natsuki se releva et comme Shizuru la suivait sans un mot, elles se dirigèrent toutes les deux vers la sortie dans un état second. Lorsque les portes de l'ascenseur s'ouvrirent sur l'intérieur sombre du phare et qu'elles marchèrent vers la sortie et la lumière, Natsuki glissa une main dans la poche de sa blouse maculée de sang. Elles émergèrent du phare en silence.

Le soleil se levait. Elles virent trois silhouettes se lever avec lui et marcher vers elles sans un mot. Les visages des femmes qui leur faisaient face étaient fermés et inexpressifs. Ironiquement, c'était Shizuru qui laissait le plus percevoir son véritable état de détresse. La scientifique leur fit face un instant, droite et fière malgré tout. Digne.

Natsuki détourna les yeux pour les poser sur le magnifique ciel pourpre, orange et rose. Elle sourit.

C'était un superbe lever de soleil.

Sans se retourner, elle appuya sur le détonateur qui se trouvait dans sa poche et attendit. Un grondement sourd s'éleva derrière elle et bientôt le phare et une partie de la falaise s'effondrèrent pour rejoindre la mer devant quatre femmes mystifiées.
_______________________

FIN!!!!! Merci d'avoir suivi cette fic, et à bientôt pour une autre aventure!!
J'ai quelques projets en tête, mais comme c'est bientôt les examens, je risque de mettre un certain temps avant de commencer une autre fic.

En attendant, bonne vie! Je risque de continuer de errer sur le fofo puisque j'attends la suite de vos fics respectives!

...
...
...

Mouahaha, non je blague (humour pourri, faut pas chercher). C'est vrai que c'est la fin (on s’en approche dangereusement), mais il nous reste encore quelques petites choses à régler avant de clore cette fic définitivement, donc la suite arrivera un de ces jours. On dira que c'est la fin de l'intrigue générale (il y a bien un peu de romance dans cette fic, mais évidemment ça tout le monde s'en fiche, je sais que vous ne suivez cette fic que par amour du mystère et que seule l'enquête vous intéresse (=fille naïve)).

Bon j’avoue, j’ai un peu de scrupule à laisser autant de questions sans réponses… je prévois encore deux chapitres, et après « bye bye La Chimère ».
À bientôt pour la suite donc, même si je préfère prévenir: j'ai énormément de boulot et une vie sociale, donc elle risque d'arriver assez tard.
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solene
Otome Corail


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MessagePosté le: Lun Mai 04, 2009 12:09 am    Sujet du message: Répondre en citant

Waouh je suis mystifiée moi aussi, c'est superbe et tu as de la chance de l'avoir posté après moi parce que sinon ma fic n'aurait pas vu de suite Laughing
Oui j'ai décidé d'arrêter le carnage et de me contenter de lire des fanfiction comme celle là, superbe quoi !
Quand tu as dit "fin" j'ai sentit mon cœur battre la chamade, je me suis dit "il y a encore quelques lignes garde espoir !" et quand j'ai vu que tu allais écrire encore deux chapitres j'ai eu le même sentiment qu'une femme qui se voyait demander en mariage par l'amour de sa vie ! Laughing
Bon je vais peut être un peu loin ? Non même pas un peu.
J'étais à deux doigts de pleurer de joie. Laughing
J'ai même décidé de te laisser plus de temps que je n'en laisse aux autres.
T'es ma chouchoute ! Laughing
Mets la suite le plus vite que tu peux ma grande. Very Happy

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Titange
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MessagePosté le: Sam Mai 09, 2009 2:31 am    Sujet du message: Répondre en citant

Attends mais bien sûr que les gens ont lu pour l'amour du mystère et pas pour une romance...
Cela dit, c'était vraiment fort agréable à lire, bonne gestion des personnages, des caractères, de l'intrigue, un style agréable lui aussi, non vraiment...
Et puis l'extrapolation sur les personnages "que seront-ils dans 10 ans", et avoir Mai en tenancière de restaurant.. Mais c'est juste tellement elle que ça me fait encore rire ^^

(d'ailleurs, Miyaki si tu passes par là, je te conspue de ne pas m'avoir prévenue XD... Pourtant, y un LOUP quoi)

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MessagePosté le: Dim Mai 10, 2009 7:55 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Briseglace tu as disparu ? A quand la suite de ta superbe fic sempai ?

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MessagePosté le: Dim Mai 10, 2009 8:57 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Eurhm... gomen gomen...
J'ai eu une semaine très chargée, j'ai pas eu le temps de faire autre chose que travailler, donc je me suis pas trop occupée de ça. En plus je suis en train d'essayer quelques trucs (comprendre: expérimentations) sur ce chapitre et je suis assez sceptique sur le résultat pour l'instant Confused ...
Mais ça va arriver, pas d'inquiètudes Wink . J'aurais plus de temps cette semaine, je compte bien le consacrer à ça (une petite partie Cool ).

En attendant, j'ai remarqué qu'il y avait pas beaucoup de vie sur le forum en ce moment, qu'est-ce qui se passe? C'est le no-man's land depuis quelques jours... (enfin je dis ça, c'est pas comme si j'étais super active moi-même mais bon...)
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MessagePosté le: Mar Mai 12, 2009 3:56 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Hey! C'est parti pour la suite! Ceci est l'avant-dernier chapitre de cette petite aventure, j'espère qu'il vous plaira malgré ses quelques petites particularités... Et l'absence totale de toute action.

Bonne lecture, donc, et ne vous arrachez pas les cheveux à la fin, je m'en voudrais si ça arrivait.


LA CHIMÈRE

Chapitre 10: Le Silence


22 Avril 2014

« Tu me dégoûtes. »

La phrase avait été crachée avec un tel mépris que les quatre autres femmes réunies dans le petit salon confortable frissonnèrent.

Nao Yuuki n'avait pas perdu de temps. À peine après avoir pris la peine de regarder la falaise s'écrouler devant elles, elle s'était emparée des menottes accrochées à sa ceinture en silence et les avait passées aux poignets d'une Natsuki complètement éteinte. La scientifique n'avait pas essayé de se défendre verbalement. Elle n'avait pas reculée lorsque les cercles d'acier s'étaient présentés à elle et n'avait pas tressailli lorsqu'ils s'étaient refermés en mordant douloureusement sa peau. Nao les avait trop serrées, les menottes.

Personne n'avait parlé.

Les heures qui s'étaient écoulées ensuite avaient été pour Natsuki un défilé d'images floues qu'elle n'avait pas pris la peine d'enregistrer. Elles avaient marché le long de la falaise. Une falaise? Quelle falaise, il n'y avait plus de falaise! Étaient montées en voiture. Pas la sienne. Avaient traversé une nouvelle fois la forêt de sapins noirs ensommeillés qui les regardaient avec curiosité.

Sans se regarder. Sans se parler.

Tout n'avait été qu'un flou de couleurs disparates et agressives.

La louve avait été ignorée du regard pendant l'ensemble du trajet, qui lui avait semblé à la fois interminable et fulgurant. Elle avait eu l'impression d'être immergée dans un rêve. Dans ce rêve elle, trois de ses meilleures amies et son amante, voyageaient dans la nuit sans se parler. Sans se regarder.

La réalité ne pouvait pas être aussi terrifiante, avait-elle décidé pour préserver ce qui lui restait de santé mentale. Seuls les cauchemars pouvaient être aussi morbides. Aussi bruyamment silencieux.

Pourtant, lorsque Nao l'avait tirée hors de la voiture et qu'elles s'étaient rendues toutes les cinq devant la porte de son appartement, Natsuki avait commencé à émerger, lentement, pour regagner les rives de la conscience et de la réalité.

Parce que la force avec laquelle elle avait été traînée n'existait pas dans les rêves. La douleur qui l'avait étreinte lorsque son poignet avait été serré sans ménagement n'existait pas dans les rêves. Tout ce qui s'était passé n'avait pas été un cauchemar mais bel et bien la réalité. Si triste, la réalité.

Et sa raison, envolée...

Elle n'avait pas retrouvé ses clés. Où étaient-elles? Où étaient-elles? Elles étaient restées dans un sac quelque part sous le phare. Sous le phare? Quelle drôle d'idée de laisser des clés sous un phare! Dans un sac, mais quel sac? Ai-je jamais eu un sac? Nao avait soupiré. Shizuru, qui avait semblé elle aussi sortir d'une longue torpeur, avait crocheté la serrure comme une cambrioleuse professionnelle et elles étaient entrées. Chez elle? Oui chez moi. Elle n'aimait pas la couleur des murs.

De quelle couleur étaient les murs?

Nao l'avait forcée à s'asseoir dans l'un des fauteuils du salon -confortable! confortable!- alors que Mai, Mikoto et Shizuru s'étaient assises sur le canapé, en face d'elle. Mais de quelle couleur étaient ces murs? La rousse était restée debout et avait fulminée en retrouvant son paquet de cigarettes vide alors qu'elle en avait tristement besoin.

Si Natsuki avait été de meilleure humeur, elle lui aurait sans doute révélée que des cigarettes se trouvaient dans un tiroir à quelques pas d'elle -jouons à cache-cache, Duran, Maman n'est pas là-, mais elle se contenta de la regarder sans sourciller avec des yeux égarés et d'attendre que son « amie » lui crache à la figure tout le mal qu'elle pensait d'elle.

Du mal? Oui (les murs étaient bleu foncé), du mal. En y repensant, elle adorait le bleu. Chez toi.

Je n'ai jamais eu de sac. Ses clés étaient restées dans sa voiture.

La raison revenait. Un peu.

Sans doute aurait-elle dû laisser la jeune détective voir à quel point elle-même se haïssait pour ses actes. Mais il n'était pas encore dit que Natsuki Kuga se lamenterait aux pieds d'un détective pour implorer un pardon qu'elle ne méritait pas. Bleu, les murs, bleu! Natsuki Kuga était une louve fière, pas un mouton terrorisé. Je suis nulle aux dames, elle préfèrait les échecs. Alors, Natsuki Kuga assumait ses actes. C'était comme cela. Et Natsuki Kuga irait en prison. C'était tout.

« Tu me dégoûtes », lâcha Nao sans prendre la peine de la regarder.

La phrase avait été crachée avec un tel mépris que les quatre autres femmes réunies dans le petit salon confortable frissonnèrent. Malgré elle, Natsuki grimaça en clignant des yeux.

« Ça a le mérite d'être cl- »

« Tais-toi! »

La phrase avait claqué dans l'air comme un fouet. Nao, furibonde, empoigna le vase qui se trouvait sur la table basse et le lança contre le mur -bleu, le mur, bleu- le plus proche avec rage. L'objet se serait écrasé contre ce dernier si Mikoto ne l'avait pas souplement intercepté en effectuant une impossible pirouette. Le silence retomba lourdement dans la pièce pendant que la femme-chat reposait placidement le vase comme si de rien n'était en remettant en place quelques fleurs. Chut, ne fais pas de bruit.

Natsuki avait fermé les yeux en attendant une collision qui ne vint pas.

Nao+Violence=Danger, se dit-elle avant de s'enfoncer dans son fauteuil, seul signe extérieur de son véritable état de terreur.

« Tais toi! » répéta la détective, « Silence! C'est clair? » hurla-t-elle en la pointant du doigt.

« Limpide. » Ne fais pas de bruit.

Elles s'affrontèrent du regard pendant quelques secondes durant lesquelles la température de la pièce chuta en dessous de zéro.

« Ça suffit. » Tout ça, si réel, si vivant, si vrai.

Nao se tourna vers Mai, éberluée. « Quoi? »

« Nous ne sommes pas ici pour nous battre » répliqua calmement cette dernière en se levant à son tour. « Nous sommes ici pour que Natsuki nous explique ce qui reste à expliquer. Pas pour nous entre-tuer. »

« Écoute Mai, tu- »

« Non », coupa-t-elle froidement. « Mai a déjà assez écouté. Maintenant j'aimerais juste qu'on en finisse avec ça pour pouvoir tourner la page. »

Elle les regarda tour à tour comme pour les mettre au défi de la contredire. Natsuki ne put s'empêcher de sourire tristement à cette vue. Mai était toujours aussi autoritaire quand elle s'y mettait. Il était clair qu'à part Shizuru -mais cette dernière semblait de nouveau complètement déconnectée de la réalité-, personne n'oserait la contredire, pour rien au monde.

« Regarde un peu l'état dans lequel tu es, Nao », reprit l'Hime de feu avec emphase, « on a l'impression que tu vas la massacrer! Vous êtes devenues folles ou quoi? » Elle secoua la tête en haussant la voix. « Bon sang, tout le monde ici sait que Natsuki n'a pas eu le choix! »

Natsuki se figea. « Mai- »

« Non, Natsuki! Écoute, je t'en veux d'être partie, d'accord! Je t'en veux de ne pas nous avoir prévenue lorsque tu es revenue, c'est vrai! De ne pas nous avoir demandé de l'aide, c'est vrai! De t'être laissée embarquée dans cette folie, oui aussi! Mais- »

« Ne me cherche pas d'excuses! » s'emporta Natsuki en se levant elle aussi. La colère irradiait à présent de chaque fibre de son être. Elle sentait bouillir en elle une inexplicable rage à l'encontre de sa précieuse amie qui lui fit peur. « J'ai fait mon choix! » martela-t-elle en faisant un geste sec des mains, toujours liées.

« Ce n'était pas un choix! » répliqua Mai avec dans les yeux quelque chose que la louve interpréta comme étant des larmes. Encore. Combien de personnes allait-elle encore faire pleurer par ses actes?

Mai continua sans percevoir son trouble. « Mais tu n'es pas responsable! »

« Tu étais prisonnière, Natsuki, tu n'étais qu'un outil. C'est toi qui a créé Sunrise, mais... » commença tranquillement Mikoto en piquant une fleur dans le vase qu'elle avait sauvé quelques secondes plus tôt pour en respirer le parfum avec un sourire.

Natsuki ne la laissa pas finir sa phrase. La façon dont elles la disculpaient avec autant de calme lui donnait la nausée. « Vous êtes folles. » C'était un constat dérangeant. Tout le monde semblait être redevenu aussi fou que lors du Festival. Tout partait en vrille. « Je suis coupable, Mikoto. Le reste, ce qu'il y a autour, ça n'a pas d'importance. »

Elle vit Mai détourner le regard et le sourire de la femme-chat s'effacer comme à regret. Elle soupira et voulut se passer une main dans les cheveux sans succès. Les menottes lui faisaient mal. Elle se détourna elle aussi et regarda Shizuru, qui la contemplait avec des yeux implorants.

« J'assume ce que j'ai fait, d'accord? Pas besoin d'être prise en pitié, merci. »

Le rouge qui peignait le regard de Shizuru était merveilleux. C'était la seule chose à laquelle elle pensait alors qu'elle les laissait traverser la forêt qui peuplait les siens pour voyager vers son âme et découvrir son être. Si rouge. Elle regretterait ces yeux, lorsqu'elle serait derrière les barreaux. Elle regretterait ce rouge qui faisait tourner son monde, cet éclat écarlate qui guidait ses pas depuis toujours.

Oui, pensa-t-elle alors, j'aurais tellement aimé t'emporter avec moi, ce soir là. Ce soir où elle était partie. Tout aurait été différent alors. Peut être même plus que « tout ».

« Tu auras des circonstances atténuantes », énonça Mai d'une voix cassée.

Elle sortit de sa transe. « Je n'en veux pas. »

La rousse soupira. « Là tu es stupide. Tu n'as pas à payer pour- »

« Mai, ça suffit maintenant », commença Nao avec agacement, « tu n'es pas sensée être ici, donc si tu pouvais éviter de m'empêcher de faire mon boulot ça serait sympa, merci. »

« Si tu faisais ton boulot, tu ne serais pas ici », répliqua Mikoto avant de plonger son nez dans la fleur qu'elle tenait en souriant tristement cette fois, « tu serais au poste. » Elle se tourna vers la détective et reprit, toute trace d'amusement envolée. « Ne nous prend pas pour des imbéciles. »

Nao battit des bras furieusement. « Si même Mikoto s'y met, on va pas- »

« Pourquoi » Elles s'interrompirent en entendant le doux accent de Kyoto flotter dans la pièce. « m'as-tu demandé de venir au phare? »

Silence dans le petit salon. Dans leur colère, les opposantes avaient oublié que la femme de Kyoto, silencieuse depuis leur arrivée, était encore présente dans la pièce.

Natsuki reposa ses yeux sur elle avec angoisse et inquiétude. Shizuru paraissait ne même plus avoir la force de se cacher derrière le masque de perfection qui était habituellement le sien en toute circonstance. Lorsqu'elle posa cette question, sa voix était voilée.

Lorsque le sens de la question remonta jusqu'à sa conscience fatiguée, la scientifique émit un flot incohérent de mots étranglés.

« Comment, je-... quoi? »

« Natsuki... » soupira Shizuru en posant sur elle des yeux implorants.

Cette dernière regarda ses mains en silence. Du coin de l'oeil, elle perçut le mouvement de Mai qui se rasseyait sur le canapé et de Nao qui s'appuyait contre le mur pour l'écouter.

« Je... » Elle hésita. Au point où elle en était, le plus simple était encore de ne plus rien cacher. « Je voulais vous montrer la vérité. » Elle soupira avant de continuer. « Depuis le début, le but était de vous tracer un chemin qui vous mènerait jusqu'à des boucs-émissaires que Tomoe avait « préparé ». Mais quand l'enquête s'est terminée, je... je ne pouvais plus. »

Elle s'arrêta, parler était difficile. Sa bouche était sèche. Elle se massa le tempes et se pinça l'arête du nez comme pour se concentrer. « Avec Rena, nous avons décidé de détruire Sunrise, le bâtiment, les dossiers, le projet tout entier », énonça-t-elle sans oser lever le regard vers sa compagne ou ses amies. « mais... »

Elle serra les dents. Les confessions étaient amères. « Je voulais vous montrer la vérité. Que vous sachiez ce que j'étais vraiment. J'en ai eu assez de... vous mentir, non », elle releva la tête pour fixer Shizuru avec adoration, « de te mentir. »

Les jeunes femmes méditèrent ces paroles quelques instants. Shizuru avait fermés les yeux, comme si la voir lui était devenu insupportable. À cette pensée Natsuki eut envie de se jeter par la fenêtre sans plus attendre. Un monde où Shizuru ne la regardait pas n'était pas un monde où elle voulait continuer d'exister.

« Et Tomoe et ses gorilles, qu'est-ce qu'ils foutaient là? »

Elle se tourna vers Nao avec un sourire désolé. « Ça... ça ne devait pas se passer comme ça. »

La rousse émit un petit gloussement ironique et croisa les bras. « On s'en doute. »

« Je devais vous retrouver après que Rena vous ait raconté toute l'histoire parce que j'étais incapable de le faire moi-même. » Nao lui fit un hochement de tête pour lui faire signe de continuer lorsqu'elle hésita. « Ensuite on devait sortir et je devais détruire le phare et la chimère. J'avais posé les explosifs le matin. Mais... »

Elle soupira encore une fois tandis que Mikoto reposait avec délicatesse la fleur qu'elle tenait dans le vase prévu à cet effet. « Je pensais que Tomoe me faisait un peu confiance, je me suis trompée. » Elle battit nerveusement des mains, dont les entraves continuaient de faire rougir sa peau. « Elle me surveillait. Elle ne savait pas que vous étiez sur-place avant de vous voir, elle pensait que seules Rena et moi étions dans le phare. »

Elle se prit la tête entre les mains après avoir terminé sa phrase. Dans la pièce, les respirations paisibles des Himes ne suffisaient pas à apaiser son coeur emballé. Lorsqu'elle reprit, elle ne put que murmurer quelques mots éraillés par la fatigue et la culpabilité.

« Je suis désolée. »

« C'est un peu tard pour ça, Kuga », lâcha Nao, que le manque de nicotine commençait visiblement à affecter à en juger par ses mouvements nerveux et saccadés. Devait-elle lui dire où se trouvaient les cigarettes? Certainement pas.

« Je le suis quand même. »

« Où est Tomoe, maintenant? » demanda Mai avec curiosité. « Elle est ressortie du phare? »

Natsuki répondit d'une voix neutre. « Je l'ai tué. » Au point où elle en était, autant couvrir Shizuru. Elle ne voulait pas que la femme de Kyoto ait des problèmes avec ses supérieurs pour lui avoir sauvé la vie.

« Légitime défense », ajouta-t-elle cependant à la vue des visages hagards et hébétés de ses interlocutrices.

« C'est moi qui l'ai tué », intervint la détective aux yeux rouges avec un petit sourire. « Tu n'as pas besoin de me couvrir, Natsuki », ajouta-t-elle simplement.

Il y eut un moment de flottement pendant lequel Nao semblait mesurer si elle devait les croire ou non, se tournant tour à tour vers les deux femmes, visiblement peu certaine de ce qu'elle devait retenir. Elle se rengorgea finalement, embarrassée.

« Bien, hum... et Sayers? »

Cette fois tout le monde se tourna vers Natsuki dans un bel ensemble. De toute évidence, si quelqu'un avait la moindre idée de où la scientifique se trouvait, ce devait être elle. « Je n'en ai aucune idée » répondit la louve sobrement avec un sourire narquois emprunté pour l'occasion à son ex-patronne. « Si je le savais », reprit-elle en haussant les épaules, « je ne le dirai pas de toute façon. J'espère qu'elle va s'en sortir. » Sa dernière phrase s'éteignit dans un souffle douloureux, tout sourire effacé. « Elle a bien plus sacrifié que moi. »

« Kuga... »

« Moi je n'ai rien sacrifié du tout. »

Il y eut un silence embarrassé. Les mots manquaient. Mikoto s'étira comme un chat sur son côté de canapé, comme si la situation lui passait par dessus la tête. « Tu t'es sacrifiée toi. » conclut-elle finalement.

Plusieurs minutes s'écoulèrent en silence après sa soudaine déclaration. Finalement, Nao se redressa contre le mur et décroisa nerveusement les bras pour passa une main dans ses cheveux. L'interrogatoire était bientôt terminé, pensa Natsuki en la voyant faire. La détective ne pourrait bientôt plus tenir et devrait rentrer chez elle, ou du moins aller ailleurs, pour fumer la cigarette tant désirée depuis des heures. A cette pensée, Natsuki soupira silencieusement de soulagement. Plus que quelques minutes et tout serait terminé.

La rousse lui jeta un regard noir, comme si elle avait deviné ses pensées. « Est-ce que tu sais pour combien tu vas prendre? » articula-t-elle finalement.

« C'est sans importance. C'est mérité. »

De ça elle était certaine. Mais elle sentit Shizuru s'agiter sur son siège à l'entente de cette affirmation.

« Natsuki... »

Et elles se regardaient, encore. A peine séparées par un mètre d'air, et pourtant si éloignées.

Nao rompit brutalement leur transe en commençant à marcher de long en large derrière le canapé, visiblement passablement énervée. « Je me suis promis de ne jamais laisser un criminel dehors » commença-t-elle avec emphase. « Tu comprends? Ami ou pas, un crime se paye. » Elle soupira avant de reprendre. « Je ne suis pas corrompue, trop de flics le sont déjà. »

Pourtant, lorsqu'elle se rapprocha de la scientifique à grandes enjambées en contournant le canapé et ses occupantes, Natsuki vit de l'hésitation dans son regard acéré. A moins que ce ne soit l'effet de la nicotine. Nao s'arrêta à sa hauteur et se pencha vers elle. Elle lui prit les poignets sans douceur et, avant que la jeune louve n'ait pu protester, la paire de menottes qui brûlait sa peau depuis quelques temps tomba sur le sol. Le bruit du métal qui s'entrechoque était désagréable.

Il y eut un moment de flottement. Le silence.

Les quatre femmes avaient écarquillé les yeux au même instant et Mai reprit brusquement son inspiration. Éberluée, Natsuki contempla ses mains, leva les yeux vers son amie, ses mains, Nao. Ses mains.

Nao.

« Tu es libre. » Nao grimaça à ses propres mots. « Je... je ne fais pas ça parce que tu es une amie. Je le fais parce que ça me semble juste... pour Shizuru. Et pour Rena et Arika, et... »

« Je ne comprends pas. » la coupa Natsuki. Ça n'était pas sensé se passer de cette manière. Nao n'était pas sensée lui rendre sa liberté. Pour rien au monde. Que ferait-elle dehors de toute façon? Le constat était amer, songea-t-elle, mais Natsuki Kuga n'avait plus rien à faire dans le monde extérieur. Elle ne voulait pas que Nao et Shizuru prennent le risque de la laisser dans la nature.

« Il n'y a rien à comprendre », répliqua Nao d'une voix cassante, « c'est comme ça c'est tout. Je ne le fais pas pour toi, je le fais pour une amie qui en a déjà trop bavé à cause de toi. »

Tous les regards se tournèrent de concert vers la femme de Kyoto dont les yeux étaient agrandis par la surprise. Natski se gifla mentalement en la caressant du regard. Évidement qu'il y ait quelque chose pour elle dans le monde extérieur. Imbécile. N'arrêteras-tu jamais de faire les mêmes erreurs?

Ses yeux piquaient. Elles les ferma résolument de toutes ses forces pour ne pas laisser s'échapper les larmes qui forçaient le barrages de ses paupières. « Je... »

Et serrer les poings. C'était donc ça.

La seconde chance.

« Nao... » entendit-elle Shizuru murmurer, visiblement hébétée.

Cette dernière ne se laissa pas attendrir par les émotions brutes qui circulaient à présent dans toute la pièce. Imperturbable.

« Tu me remettras tes diplômes. Je les veux tous. » Natsuki songea alors qu'elle les lui donnerait avec grand plaisir.

« Je veux que tu arrêtes de travailler à la fondation Searrs. » continua Nao en battant des bras. « Je veux que tu arrêtes de travailler dans les sciences tout cours. Trouve toi une autre vocation, je me fiche de savoir laquelle. » Elle avait rêvé du jour où elle arrêterait de travailler pour les Searrs depuis des mois. Ne plus travailler dans les sciences étaient un faible prix à payer pour sa liberté.

« Je vérifierai, Kuga, compte sur moi pour ne pas te lâcher d'une semelle. Je veux que tu restes au Japon et que tu n'en sortes jamais, c'est clair? Ne me déçois pas cette fois. » Il était hors de question de repartir une nouvelle fois, de toute façon. Quitter la seule personne pour laquelle elle vivait lui était devenue inconcevable.

Après sa longue tirade, la détective sembla arriver à bout de sa résistance. Avec une rapidité presque sur-humaine, elle empoigna son blouson et vérifia sommairement que tout y était. « Bon, c'est pas tout mais moi je suis fatiguée, alors je me casse. » Sans attendre de réponse de la part de son auditoire ébahi, elle ouvrit la porte de l'appartement et fit un pas en direction du couloir. Elle se retourna brièvement pour jeter un « Shizuru, on se retrouve au poste cet après-midi » et elle disparu. La porte claqua lorsqu'elle se referma.

« Merci » murmura alors Natsuki dans le vide.

Mai se tortilla les mains un instant, comme pour mieux réfléchir à ses options. Finalement, elle soupira et se leva à son tour. « Si tu veux tu peux venir au restaurant un de ces jours » énonça-t-elle simplement alors que Mikoto s'extirpait à son tour du canapé. Elles lui sourirent toutes les deux avant de se diriger vers la sortie, elles aussi. « Je... on te fera bon accueil et puis... on a du temps à rattraper, je crois » ajouta la rousse en se grattant l'arrière du crâne.

Natsuki la regarda un instant avant de lui répondre avec placidité. « D'accord. »

Mikoto bailla à s'en décrocher la mâchoire et ouvrit la porte pour laisser passer la tenancière. « Bonne chance » dit-elle en s'ébouriffant les cheveux pour la énième fois de la journée.

« Je... merci. »

La femme-chat lui fit un clin d'oeil et un sourire jovial avant de disparaître à son tour dans le couloir et de refermer la porte derrière elle.

Claquement sourd.

Et le silence.
______________________________________

Alors?

Comme je l'ai dit, c'est une expérience, donc ça me ferait vraiment plaisir si vous pouviez simplement me dire ce que vous avez pensé 1) du fait que ce soit quasiment un dialogue du début à la fin (si c'est pas trop ennuyeux notamment), 2) des phrases parasites qui se sont glissées un peu partout. 3) si vous avez aimé, évidemment ^^.

La suite ne devrait pas tarder, d'autant plus que je voudrais finir cette fic le plus vite possible car j'ai un autre projet en tête qui risque de vous plaire (je fais la publicité à l'avance, histoire de tâter le terrain) et auquel j'ai hâte de pouvoir me consacrer.

En attendant, bonne semaine à tous!
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MessagePosté le: Mar Mai 12, 2009 4:28 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Ouais trop bien ! Moi ça me dérange pas plus que ça que ce soit un dialogue, vu que c'était très intéressant.
Pour les phrases parasites je ne vois pas de quoi tu parles ! Wink
J'attends la suite avec impatience !

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MessagePosté le: Mar Mai 12, 2009 5:00 pm    Sujet du message: Répondre en citant

J'ai trouvé ça très bien, surtout au début. Non pas que la fin soit moins bonne, mais après, on passe dans le dialogue, donc ben, c'est un dialogue, normal quoi. (enfin z'avez compris hein)
Mais la façon dont tu fais ressortir l'état d'esprit de Natsuki avec tes "phrases parasites" comme tu dis, c'est vraiment bien rendu. Avec des phrases un peu plus "hachées" et plus courtes c'eut été parfait (mais je chipote hein, histoire de faire une critique "constructive" Laughing ).

^^

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MessagePosté le: Mar Mai 12, 2009 6:00 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Exact, j'aurais sans doute pu les faire plus courtes: c'est ce qui m'agaçait quand j'ai écrit ce chapitre: au départ elles étaient en italique, et après elles se fondaient dans la narration. Au début, il y en avait cinq, puis dix, puis vingt, puis re-dix, etc... et après j'ai changé les pronoms personnels, je les ai remis, re-enlevés, et blablabla.
Tout ça pour dire qu'en fait, j'ai eu l'impression d'en faire à la fois trop et pas assez : elles sont nombreuses, mais pas assez, elles sont hachées, mais pas assez. Du coup, le résultat est vraiment... bizarre ^^. C'est pas ce que je prévoyais au départ, mais ça me plait bien comme ça.

C'est pour ça que je voulais des avis en fait Wink .
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Titange
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MessagePosté le: Mar Mai 12, 2009 6:56 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Non mais quand je disais que tu aurais pu, éventuellement, faire des phrases plus courtes pour seconder l'histoire des clés, du sac, de la couleur des murs, etc, c'était vraiment pour chercher; on sent assez bien ce qui se passe dans la tête de Natsuki, je ne trouve pas, pour ma part, que le résultat soit "bizarre", je le trouve plutôt réussi.

Je préfère d'ailleurs que tu n'aies pas gardé l'option italique, j'aime bien quand le discours indirect et indirect libre se fond sans qu'on insiste trop dessus...

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MessagePosté le: Mar Mai 12, 2009 7:45 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Titange a écrit:
c'était vraiment pour chercher; on sent assez bien ce qui se passe dans la tête de Natsuki, je ne trouve pas, pour ma part, que le résultat soit "bizarre", je le trouve plutôt réussi.

Qu'est ce que je peux répondre à ça, Rolling Eyes ? À part merci bien sûr. Quand on écrit, on ne perçoit pas du tout le texte comme le voient les lecteurs, donc on est pas assez objectif pour déterminer si le résultat qu'on recherche est là ou pas. Du moins pour moi ça marche comme ça Wink

Et les remarques qui "cherchent" la petite bête sont celles qui servent à progresser, donc merci encore pour me donner ton avis Wink , ça m'avance beaucoup... pour la prochaine fois que j'essaierai (et il y en aura une Cool ).
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