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Des cerisiers sous la neige
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Auteur Message
Miyaki
Trias


Inscrit le: 08 Fév 2006
Messages: 691

MessagePosté le: Jeu Aoû 13, 2009 7:01 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Briseglace a écrit:
Miyaki: Pourquoi ce serait Natsuki qui perdrait pied, d'abord? C'est peut-être la réalité dans laquelle elle se trouve qui est bancale, non? Que vous êtes sceptiques, faites lui un peu confiance, pauvre fille

Certes, certes mais...comme dit Titange, c'est pas comme si tu faisais tout pour qu'on ait des doutes à ce sujet, n'est-ce pas ? Laughing
Et comme Natsuki le dit elle-même, dans ta fic:
Natsuki Laughing a écrit:
Parce qu'elle était la seule qui n'était pas folle. Et la seule que tout le monde croyait l'être. Folle. Qui l'était? Elle ou les autres?

L'un dans l'autre...celui qui est fou considère que les autres le sont, et vice-versa. Tout dépend de ce que l'on définit comme étant la "normalité", comme tu le suggères dans ta fic.

N'empêche qu'au final...même si on écarte le scepticisme, tu laisse le pauvre lecteur lambda avec la certitude qu'il y a un gros bug dans la matrice et que si Natsuki n'est pas folle, elle a des chances de le devenir ^^;

*Morpheus, where art thou ?*

Quand à Charles Juliet, je ne connais point. Ceci dit, je crois que je n'ai jamais pleuré devant un bouquin (ou genre une micro larmiche, un jour - oui, j'ai un cœur de pierre). Du coup ça pourrait être l'occaz' Rolling Eyes

Je passerai sur le reste de votre échange qui m'a fait beaucoup rire, ça me fait penser qu'un renouvellement de carte 12/25 s'impose.

_________________
La culture anglaise comme vous ne l’avez jamais vue.
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Briseglace
Otome Corail


Inscrit le: 21 Mar 2009
Messages: 164
Localisation: Sur le toit.

MessagePosté le: Mer Aoû 19, 2009 12:01 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Hello Cool .

Voici le troisième chapitre. C'est l'avant-dernier. Il est un peu décalé par rapport au précédents, mais ça devrait le faire.

Bonne lecture, moi je vais me coucher là.

Et merci Miya pour sa correction et ses commentaires sur ce chapitre, qui en avait besoin.


DES CERISIERS SOUS LA NEIGE

Troisième chute


Vole, petite fille, vole à travers les nuages

Regarde. Un pont. Le pont.

Tu es un oiseau.

À ton tour, maintenant.

Vole!

____________________

C'était il y a une semaine, déjà? Comme le temps passait vite. Depuis qu'elle avait revu Shizuru sous cet arbre, elle n'était pas rentrée chez elle. Elle préférait traîner seule dans les rues plutôt que de devoir subir la présence de son garde-fou à longueur de journée.

Mai venait chez elle. Chaque soir. Pour lui ramener une assiette, vraiment? Depuis quand les gens prenaient la peine de se déplacer juste pour apporter de la nourriture comme on donnerait sa gamelle au chien? Même les chiens savaient se nourrir sans avoir à se faire servir sur un plateau. Elle pouvait en faire autant, elle était un être humain. Les hommes savent cuisiner depuis la préhistoire. C'est universel, la cuisine. Même pour les fous. Arrête avec ça. Souviens-toi du temps où tu étais certaine que tu ne l'étais pas. Folle. Ça n'a peut-être pas tant changé.

Non. C'était pour la surveiller. Vérifier que tout allait bien. Qu'elle ne s'était pas suicidée entre-temps où qu'elle n'avait pas eu une nouvelle lubie. Shizuru par-ci, Shizuru par-là. Mais c'est pour ton bien, Natsuki, tu comprends? Non. Elle ne comprenait pas pourquoi le moindre de ses faits et gestes était épié. Elle savait marcher toute seule. Elle n'avait pas besoin d'avoir une ombre. Est-ce que c'était ça, la paranoïa? Elle préférait ne pas y penser.

Alors forcément, cette histoire d'arbre. Il était évident que ça allait lui retomber dessus. Mais enfin, tu n'es pas bien, à courir sous la pluie comme ça! Tu refais une crise, c'est ça? Il faut aller voir le médecin. Mais oui, dans tes rêves. Elle n'était pas malade, elle n'avait pas besoin d'être droguée aux médicaments. Elle l'avait déjà fait. Ça ne marchait pas. Mais c'est normal que ça ne marche pas, puisque tu n'es pas malade. Les médicaments ne fonctionnaient que lorsqu'on était malade, non? Tu n'y connais décidément rien du tout, toi. Évidemment que les médicaments marchaient même si on n'avait rien. C'est pour ça que tu étais un légume lorsque tu en prenais.

Elle avait décidé de ne pas retourner dans son petit bout d'enfer. Comme il était bon d'être libre, tu ne trouves pas? Pour pouvoir faire ce que l'on veut sans avoir à s'expliquer ensuite.

Et comme elle savait que Mai était capable d'appeler la police, elle lui envoyait des sms tous les jours. Oui, des sms. Il fallait croire que c'était possible d'envoyer un message pour dire autre chose que NTM. Pas besoin d'écrire des romans non plus, n'est-ce pas? Je vais bien. Ne t'inquiète pas. Je reviens bientôt. C'était court et précis. Elle n'aimait pas avoir à expliquer tous ses gestes. Salut, aujourd'hui j'ai mangé chez untel et je me suis promenée dans ce quartier. J'ai acheté ça. J'ai rencontré untel. Tout le monde s'en fichait.

De toute façon, elle était obligée de rentrer car une semaine de liberté, c'était le maximum que Mai pouvait supporter avant d'appeler l'armée. Et elle ne voulait pas se faire capturer comme si elle avait fait quelque chose de mal. Il fallait bien se contenter de ce qu'on avait. Alors là, elle était de retour dans son appartement, qui semblait avoir été mis sans-dessus-dessous. Ça l'énervait grandement. Depuis quand Mai s'autorisait-elle à venir la cambrioler? Rage. Ah oui, oui. Ça l'énervait, oui. Elle soupira en serrant contre elle un oreiller, assise en tailleur sur le canapé.

Ses yeux tombèrent sur son trousseau de clés, qui gisait sur le sol près du meuble, non loin de la porte d'entrée. Comme d'habitude, il était tombé à côté. Mais elle n'avait pas pensé à le ramasser. L'état dans lequel elle avait retrouvé son enfer personnel l’avait tellement irritée qu’elle en avait oublié de se baisser pour le reprendre. Elle se leva pour aller le récupérer.

Après, l'appel de la douche avait été le plus fort. Elle en rêvait depuis une semaine. C'était dingue, comme les hommes ne pouvaient pas supporter de passer plus d'une journée sans se laver. Des obsédés de l'hygiène, oui! Et même elle, elle avait trouvé cela insupportable. De ne pas pouvoir prendre de douche. À présent propre et habillée correctement, elle pouvait commencer à ranger.

Mai allait le payer. Quand elle la verrait. Très bientôt, ça elle pouvait le jurer.

Elle reposa son trousseau sur le meuble et se tourna vers le centre de la pièce. Bordel absolu. Mais qu'est-ce que Mai pouvait bien chercher? Elle aurait pu simplement demander. Après tout, les sms servaient aussi à ça, non? Et puis ce n'était pas comme s’il y avait la moindre chose de valeur dans cette maison. Elle ne comprenait pas ce qu'on pouvait y chercher. À part des mauvais souvenirs.

La porte s'ouvrit violemment et balla contre le mur. Claquement sec.

Il faut préciser qu'à cet instant, tout le monde était d'accord pour dire une chose. Elle ne pensait pas revoir son amie si tôt. Bon sang, elle était rentrée chez elle depuis à peine deux heures! À croire que des espions guettaient son retour. Mais à bien y réfléchir, ce ne serait pas étonnant que Mikoto ait été dans les parages. Ça lui ressemblerait bien. Elle l'imaginait, calée entre mur et gouttière et perchée sur une corniche à la regarder passer, téléphone à portée de main. Bip. Cible retrouvée. Elle rentre chez elle. Bip.

Devant elle Mai fulminait. Elle avait couru.

« J'attends des explications » commença la rousse en croisant les bras et en se forçant visiblement à garder son calme. Ses yeux brillaient de rage. « Maintenant. »

Natsuki la contourna lentement et referma la porte en silence. Qu'y avait-il à dire, Mai, tu ne me croirais pas. Elle en avait assez de se battre contre des murs sourds. Tout ce qu'elle disait était toujours retenu contre elle comme la preuve de son instabilité mentale. Parce qu'elle avait été classée « À risque ». Et qu'elle était mythomane. Et depuis peu probablement sujette à la paranoïa.

Elle grinça des dents. Jusqu'à quel point était-il difficile pour les hommes d'accepter de s'entendre dire une vérité? Voilà une question qui méritait réflexion. La plupart du temps, ça arrangeait tout le monde de mentir. C’était plus simple. Il fallait croire que cela aussi faisait partie de l’humanité. Elle se gratta la joue, pensive. Elle était peut-être mythomane, oui, peut-être, mais elle n'apprendrait jamais à le reconnaître. C'était là tout le problème, n'est-ce pas? Comment faire comprendre à un mythomane qu'il est mythomane. Je mens sans savoir que je mens. Comment pourrais-je accepter que l'on dise que je suis un menteur? Je n'en suis pas un. Puisque je suis certain de dire la vérité. Tu vois? Problème, en effet. Mais les mondes dans lesquels on se réfugiait lorsque l'on était mythomane, n’étaient-ils pas censés être rassurants et plus beaux que la réalité? Elle doutait, elle, que le cauchemar qu'elle croyait vrai était le monde dans lequel elle souhaitait vivre. Oh non. Si le monde dans lequel elle évoluait était un petit bout d'enfer, la vérité qu'elle croyait connaître l'était encore plus.

Si seulement Shizuru Fujino n'avait jamais existé, tout serait tellement plus simple. Ça faisait froid dans le dos de penser ça. Mais d’une certaine manière, il était peut-être temps de lâcher prise.

Minute. Elle mentait peut-être sans le savoir, mais si elle avait vraiment raison? Alors c'étaient tous les autres qui mentaient. Ou qui étaient mythomanes. Et quelque part, ça n'était pas d'une grande consolation.

« Je l'ai vue. »

Mai se tendit à ses côtés et l'agrippa par le bras pour qu'elle lui fasse face.

« Tu as vu qui? » demanda-t-elle, un trémolo dans la voix. Mais de quoi as-tu peur, Mai? Est-ce que ma vérité te terrifie à ce point?

Natsuki se dégagea et fit quelques pas en arrière en lâchant le prénom tant maudit et désiré. « Shizuru. » Il roulait sur sa langue. Merveilleuse mélodie. Aucun prénom ne pourrait jamais sonner aussi vrai dans le monde entier. Et associé au visage de la jeune femme qui le portait avec tant de passion et d'élégance, c'était une bénédiction à lui seul.

Mai s'étrangla sous la surprise avant de s'agripper les cheveux. « Oh non... » souffla-t-elle, mortifiée. « Oh je t'en prie, Natsuki, tu ne vas pas recommencer! »

Et voilà. C'était comme cela que s'engageait chaque partie. Il suffisait de prononcer son nom pour que tout parte en vrille. Voici ma reine. Quelle est la tienne? Mais la bataille était toujours perdue d'avance. Natsuki n'avait que deux pièces esseulées sur l'échiquier. Mai avait toujours toutes les autres. Ça n'était pas juste. Personne ne lui avait jamais laissé la moindre chance. Jamais. Sa seconde chance à elle était une arnaque. Un produit en solde. Une voiture sans volant.

Elle commençait déjà à gesticuler des mains pour prouver ses dires. Comme si cela pouvait lui être d'une quelconque aide. « Elle était sous un arbre, à la fac. Elle était là, vraiment là ! » Le visage de Mai se déforma, de rage ou de tristesse, elle ne saurait pas le dire.

« Non » cria-t-elle, « Natsuki, tu n'as rien vu du tout! »

« Mais je- »

« Non! » Elle la prit par les épaules et sa voix s’adoucit. « Non, Natsuki, non! » Et elle la secouait. « Shizuru Fujino n'existe pas. Elle n'existe pas, tu entends? »

Pourquoi pleures-tu? C'est moi qui ai raison, tu sais que c'est moi! Elle n'était pas folle. Elle n'était pas mythomane. Elle n'était pas malade!

« Je ne suis pas folle! » Hurle. Hurle parce que toi, tu es une louve. Et on disait que les loups hurlaient toujours. « Je te dis que c'était elle! »

Est-ce que c'était ses cris, qui étaient si hystériques? Est-ce que c'était les siens? Natsuki referma la bouche, hébétée, lorsqu’elle comprit qu’elle était en train de perdre pied.

Il y eut un silence de plomb qui s'enroula autour d'elles comme un serpent pendant qu'elles se regardaient, agrippées l'une à l'autre à s'en faire mal. Natsuki se sentit trembler et eut du mal à reprendre son calme. Un minimum. Il le fallait. Sinon ils l'enverraient à l'asile. Elle ne voulait pas d’un asile, d’une chambre blanche et de murs sans fenêtre.

« Et puis la marque » Elle bégayait à présent. Sa mâchoire ne lui obéissait plus tout à fait. Parce que Mai la regardait, en larmes, avec un amour infini. Et elle voyait dans ces yeux mauves attentifs le poison de la résignation gagner du terrain sur son esprit. Comme la marée qui montait, lentement, imperceptiblement. Il lui restait peu de temps avant qu'elle l'abandonne. Elle allait la laisser tomber comme toutes les autres. La laisser seule. Encore plus seule qu'elle ne l'était déjà. Mais donne-moi ma chance! Donne-la-moi ! « Crois-tu qu'elle serait revenue si ça n'était pas pour me guider vers elle?! Mai... »

« Mais Natsuki, tu ne comprends pas, n'est-ce pas? » Et le sourire larmoyant de Mai était si triste, lui aussi.

Elle ne voulait plus être seule, elle voulait vivre, elle voulait Shizuru, elle voulait son parfum de fleur et sa chaleur. Pourquoi ne pouvait-elle pas l’avoir? Avait-elle vraiment imaginé toutes ces choses? Ce visage, cet accent, cette voix? Cette femme. Elle voulait pouvoir l'étreindre, la toucher, la sentir.

Elle cligna des yeux. « Comprendre quoi? » C'était à Mai de comprendre que toute cette folie n'était qu'une mascarade. Que le peintre était de retour. Qu'il fallait le chercher pour le retrouver. Et saisir sa chance. Je veux repeindre le monde avec autre chose que du sang, tu comprends? Est-ce que tu comprends? Elle en avait assez de voir des cerisiers gris sous la neige, elle les voulait roses! Et elle souhaitait que la neige s'en aille! Pour que Shizuru revienne. Sans la neige.

Triste neige.

Mai releva son T-shirt et posa une main sur sa hanche avec douceur et appréhension. « Il n'y a pas de marque, Natsuki » supplia-t-elle, « elle n'est pas revenue. Tu as rêvé! »

Mais de quoi tu parles? Elle l'avait vu, ce symbole rougeoyant sur sa peau, elle avait senti sa brûlure. Elle... « Mais je te l'ai montré! » Elle criait de nouveau.

Mon plus grand ennemi.

Le doute. Comme le doute était terrifiant. Insidieux comme un serpent. Bien installé, il s’étirait doucement sous sa peau, ingénieux parasite. Triste sacrifice. Et c'était le doute qu'il fallait combattre, lui et lui seul. Son propre doute qui l'empêchait d'avancer. Avait-elle rêvé tout ce qui s'était passé? Le suicide, la marque, Shizuru? Devait-elle croire en elle ou en tous les autres? Elle n'avait même plus foi en ses propres paroles et en ses propres yeux.

J’hallucine.

« Tu m'as montré ta hanche », reprit Mai d'une voix enrouée méconnaissable. « Natsuki, il n'y avait rien, réveille-toi! C'était un rêve! » Non. Ça n'était pas possible. Le cri de Mai se répercuta contre les murs. « Rien d'autre qu'un rêve! » Non!

Et Natsuki pleurait encore. Essaie encore. Mais essayer quoi, bon sang?! Essayer quoi?! Elle se sentit reculer en chancelant. Mai semblait si sûre d'elle. Pourquoi ne pouvait-elle pas elle aussi soutenir le poids de sa vérité? Pourquoi n'avait-elle jamais le courage d'engager la partie jusqu'à son terme? Toujours à ruminer dans son coin mais jamais capable d'agir pour tenter de trouver une solution. Combien de temps avait-elle perdu à tourner en rond sans même essayer? Était-ce là son erreur?

« Comment, tu... non... Je suis sûre que- »

Mais son garde-fou resserrait déjà l'étau autour d'elle en l'emprisonnant une nouvelle fois dans un mensonge qu'elle connaissait par cœur et qu'elle avait failli croire. « Quand est-ce que tu comprendras enfin qu'il n'y a pas lieu de chercher quoi que ce soit ? » Mai essuya les larmes qui coulaient sur ses joues du revers de la manche et reprit d'une voix forte et chargée d'impatience. « Natsuki... le Festival est terminé, c'est fini! Il n'y a pas de retour en arrière possible! Tu ne peux pas changer la réalité! »

La réalité? Était-elle dans la réalité, là maintenant? Où était-elle dans un rêve? Qu'est-ce qui faisait la différence entre les deux, déjà? Comment pouvait-on définir ce qui était possible et ce qui ne l'était pas? La réponse était si évidente, maintenant.

« Mais c'est ça qui n'est pas la réalité, Mai » scanda-t-elle en envoyant valser ses clés contre en mur. « Ne te rends-tu pas compte que tout ici semble à côté de la plaque?! »

« Non, Natsuki, c'est toi qui es à côté de tout... » Mai se prit la tête dans les mains et ferma les yeux avant de lui envoyer un regard implorant. « Je t'en prie, je ne sais plus quoi faire, tu es ma meilleure amie et je ne sais même plus qui tu es... »

Savez-vous ce que c'est de faire face à un ami qui vous dit ouvertement qu'il ne vous fait plus confiance? Qu'il ne vous reconnaît plus? Que vous êtes devenu un étranger? Qu'est-ce que c'était d'abord, un ami-étranger? Ça n'avait pas de sens. Les amis ne pouvaient jamais être des étrangers, si? Si vous êtes un étranger, alors vous n'êtes pas un ami. Vous êtes un ami, alors vous n’êtes plus un étranger.

Alors Natsuki eut besoin du mur pour ne pas tomber. « Je... Mai, je suis moi! » Ne le vois-tu pas, imbécile, que je suis moi?!

Mai secoua la tête avec une lenteur agonisante. « Non... » murmura-t-elle, cassée. « Non, Natsuki, tu n'es pas toi, tu as besoin d'aide... »

Besoin... d'aide?

« Quoi? » Oh Mai... Tendre Mai. Triste Mai. « Mai... tu crois que je suis folle? » La jeune femme baissa les yeux et ne dit rien. Natsuki quitta le mur où elle était adossée et vint la saisir par les épaules, mortifiée. « Mai, tu crois que je suis folle? » répéta-t-elle. Anxieuse. Terrifiée par la réponse qui ne manquerait pas de venir. Mai releva la tête et plongea ses yeux dans les siens. Est-ce que tu es mal à l'aise ? Pourquoi n'oses-tu pas me répondre? Mon garde-fou préféré.

« Non » respira-t-elle faiblement, hypnotisée par le vert émeraude qui l'empêchait de s'enfuir. « Je ne crois pas que tu sois folle » reprit-elle avec plus de force avant de se dégager et de faire quelques pas en arrière. « Mais je sais que si tu continues comme ça tu finiras par le devenir! Oh Natsuki, mais regarde-toi! Tu es un fantôme! »

« Je sais qu'elle existe, Mai. »

La porte. Il fallait sortir d'ici. Vite.

« Natsuki... Attends! »

Elle se précipita dehors et referma la porte à la volée derrière elle. Peut-être que Mai se l'était prise dans la figure. Ça lui ferait du bien. Elle l'avait bien mérité. Et elle fit la seule chose qu'elle savait faire. À part soupirer, évidemment.

Elle courut.

L'ascenseur fut laissé de côté et elle dévala les escaliers. Pas de voyage aujourd’hui. C'était comme évoluer dans un bocal. Ça tanguait comme sur un bateau dans la tempête. Droite, gauche, droite gauche. Pour un peu, elle jurerait de voir le monde à travers une caméra qui bougeait à chacun de ses pas. Elle comprenait pourquoi elle n'aimait pas la mer. Le roulis des vagues lui donnait la nausée.

Dehors, il y avait foule. Comme toujours à Tokyo. Elle fonça dans quelqu'un. C'était un homme? Une femme? De quelle couleur étaient ses cheveux? Avait-elle les yeux rouges? Elle se sentit chanceler et buter contre d'autres corps étrangers. Elle avait l'impression d'être aveugle. Elle voyait. Mais elle ne voyait rien. Ses pieds se remirent à bouger.

Cours! Tu sais si bien le faire, ne t'en prives pas.

La mer des passants se fendit sur son passage. Elle était devenue Moïse. Où était la route qui la mènerait jusqu'à son amour perdu? Existait-elle seulement? Elle fonça dans un mur, tête la première.

Il y eut un flash noir.

Elle rouvrit les yeux et vit les nuages passer au-dessus d'elle. Verte prairie. Soleil jaune. Ciel bleu et oiseaux chanteurs. Le voilà, son paradis perdu.

Et elle retomba lourdement sur le macadam. Douleur.

Elle voyait les nuages passer au-dessus d'elle, dans un cadre de visages inconnus qui la regardaient de haut. Regarde. Des anges. Mais ils n'avaient pas d'ailes. Terre grise. Soleil blanc. Ciel noir et cris de panique. Le voilà, son petit bout d'enfer. Rien qu'à elle. Rien que pour elle.

Juste pour toi

Elle se redressa et ça tanguait décidément beaucoup sur ce bateau. Elle se passa une main dans les cheveux. Elle sentit des bras l'aider à se relever et elle s'appuya contre quelqu'un pour rester sur ses jambes. Merci. Oui, je vais bien. Non, pas besoin, ça va. Merci. Merci. Et elle reprit son chemin aveugle.

Marcher lui faisait du bien. Courir lui faisait du bien. En fait, c'était fuir, qui lui faisait du bien, d'une certaine manière. C'était ça, l'humanité. Une foule de couards qui se fuyaient les uns les autres pour des raisons que personne ne connaissait. Futiles, la plupart du temps. J'ai perdu ton téléphone. Je t'ai menti. Je te trompe. Tu as dit du mal de moi. Je ne veux plus te voir. Parfois, les hommes fuyaient des choses terrifiantes. Je t'aime. Je te hais. Ma vie est un enfer. Mon entourage me déteste. Je suis seul. Et personne ne comprenait, en général, ce que pouvaient bien ressentir ceux qui avaient le malheur de se retrouver dans des situations pareilles. Il arrivait, trop souvent, que des hommes doivent faire face à des problèmes qui les détruisaient. J'ai perdu mon travail. Mon mari m'a quittée. Je suis à la rue. J'ai tué quelqu'un. Alors on fuyait. Je cours. Je conduis trop vite. Je bois. Je fais le tour du monde. Je m’exile. Je me tue.

Qu'est-ce que cet homme fuyait, lorsqu'il s'était jeté du haut du plus haut pont de Tokyo? Peut-être ne comprenait-il même pas qu'il fuyait. Qu'est-ce qu'elle fuyait, elle? Tellement de choses. Si peu de choses.

Ses pas l'avaient conduite quelque part. Elle ne savait pas où. Elle ne connaissait pas ce quartier. Cette rue. Ces immeubles. C'était calme, ici. Pour la première fois depuis qu'elle habitait Tokyo, elle se trouvait dans une rue déserte.

Voilà ce que c'était d'être seule au monde. Marcher dans une rue déserte au milieu de l'une des villes les plus peuplées au monde. En étant ici, elle pouvait imaginer que toutes les rues de Tokyo étaient dans la même situation. Elle était donc l'unique personne arpentant les rues de la capitale nippone. Il n'y avait personne d'autre. C'était un désert.

Elle tourna à un coin de rue. C'était très sale par là. Il n'y avait toujours personne. Elle entendait l'écho de ses propres pas derrière elle. Et celui de quelque chose qui avançait non loin, devant elle. C'était un chat ou un chien. Elle ne le voyait pas mais elle l'entendait, qui trottait tranquillement quelque part, probablement dans la rue d'à côté. Elle arriva à un croisement.

Dans la rue qui se trouvait sur sa gauche, il était effectivement en train de tourner en rond en se mordant la queue. Triste Ouroboros.

Duran.

Elle reconnaissait cet aspect métallique et ces deux énormes canons. Comment pouvait-il se trouver là? C'était une question qui méritait d'être posée. Natsuki penchait fortement du côté d'une énième hallucination. Mais c'était la toute première fois depuis son réveil, quatre ans plus tôt, qu'elle revoyait son compagnon de route. Qui à présent fouillait dans une poubelle. Rien de très glorieux, n'est-ce pas, mon brave Duran? Elle ne perdait rien à juste le regarder de loin. Même s'il n'était pas vraiment là et que ce n'était qu'un souvenir.

Il l'attendait sans doute, à tourner autour de lui-même comme un imbécile. Mais si elle s'avançait, alors il disparaîtrait. Alors mieux valait ne pas bouger. Et juste profiter de sa présence, un peu. Pour lui redonner un peu de force.

Essaie encore?


Non. Il fallait rester immobile. Sinon Duran partirait, lui aussi, et elle voulait pouvoir le regarder le plus longtemps possible, avant qu'il ne disparaisse derrière un coin de rue.

Essaie encore.

Elle fit un pas en avant. Ses baskets émirent un son dégoûtant de ventouse lorsqu'elles se posèrent sur le sol boueux. Duran tourna son regard vers elle. Elle grimaça. Ne pars pas.

Oh non. Il ne partit pas. Au contraire.

Une seconde passa. Il bondit vers elle dans un jappement sonore.

Elle cligna des yeux. Duran?

Quelqu'un cria derrière elle. Elle ne savait pas qui c'était. Elle était persuadée qu'elle était encore seule quelques minutes plus tôt.

Le chien sauta et plongea ses crocs dans son épaule. Féroce. Avide. Ses grognements incontrôlables se répercutaient sur les murs. Elle sentit ses griffes à travers son pull. Comment un chien pouvait-il sauter aussi haut?

Et puis elle vit rouge. Elle entendit des cris horrifiés et des hurlements de souffrance. Le monde fana et elle bascula sous le poids de la bête.

Ô Dieu. Comme la douleur était insupportable.

Comme la souffrance était indescriptible.

Comme la trahison était amère.

Comme la mort était étrange.

Où es-tu?
____________________

Elle était à l'hôpital. Pas besoin d'être un génie pour comprendre ce que signifiaient les murs blancs, l'odeur de médicaments et de désinfectants, et les bips monotones qui remplissaient pauvrement la pièce.

Oh Duran... pourquoi?

La douleur semblait jaillir de son épaule comme une fontaine. Ça pulsait. Boum. Boum. Boum. Chaque battement de cœur apportait son lot de souffrance. Elle referma les yeux aussitôt après les avoir ouverts. La lumière lui brûlait les yeux.

Elle n'était pas seule, dans cette chambre exiguë. Elle sentait la présence d'autres personnes. Elle entendait leurs voix, encore lointaines, comme si elle n'était qu'à demi-consciente de ce qu'il se passait autour d'elle. C'était un bourdonnement désagréable et à peine audible.
____________________

« Mademoiselle, je ne crois pas que ce soit une solution. »

« Je le sais bien, docteur, mais nous avons déjà tout essayé, ça ne sert à rien! Elle- »

« Donnez-lui plus de temps, il faut garder espoir, sinon- »

« Mais ça fait déjà quatre ans! Je n'en peux plus, plus personne ne sait ce qu'il faudrait faire... docteur, elle arrive à me faire douter de moi-même ! »

« Écoutez, mademoiselle Kuga a besoin d'être laissée en liberté. Les psychologues qu'elle a visités sont très clairs sur ce point. L'enfermer la tuerait. Le suicide dont elle a été témoin il y a quelques jours a dû affecter sa stabilité déjà fragile, mais elle finira par ressortir la tête de l'eau. »

« Docteur... »

« Je sais que c'est difficile, croyez-moi, je sais comme il est éreintant pour l'entourage d'observer un ami sombrer de cette manière, mais tant qu'elle n'est pas considérée comme dangereuse pour les autres, nous ne pouvons pas lui retirer la liberté de ses mouvements. Votre amie est comme un animal sauvage. Elle a besoin d'air libre, d'espace. »

« Mais c'est un danger pour elle-même! Elle passe son temps à courir après des chimères. Docteur, elle vient de se laisser attaquer par un chien enragé! »

« Si elle n'avait pas assisté à ce suicide, elle n'en serait pas là. Laissez-lui une chance de se relever. »

« Vous croyez que ça me fait plaisir? C'est ma meilleure amie! Vous croyez que je suis heureuse d'avoir à- »

« Mademoiselle Tokiha, je vais vous le dire clairement, je ne vous laisserai pas la mettre en cage. C'est la meilleure façon de la perdre définitivement. »

« Et moi j'en ai assez de récupérer les morceaux, docteur. Bientôt il ne restera plus rien à ramasser. »


Ô Dieu.

Comme la trahison est amère.

Oh Shizuru... je t'en prie.

Sauve-moi.
___________________

Vole, petite fille, vole à travers les nuages

À ton tour, maintenant.
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Titange
Prophétesse kitch du Shoujo-Aï


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MessagePosté le: Mer Aoû 19, 2009 2:46 pm    Sujet du message: Répondre en citant

<_<
Je vais donc de ce pas me jeter dans le Lez (la grosse rivière qui passe chez moi)...
je t'avoue que j'ai un peu peur pour le dernier chapitre là XD...
parce que
Spoiler:

je vois pas trop comment elle peut s'en sortir en UN chapitre XD...



Enfin sinon, le style est toujours aussi "abîmant", dans le sens où on s''abîme" dans la tête de Natsuki
Spoiler:

elle même en train de se perdre dans les abîmes... quelle mise en abyme ha ha ah (je suis au sommet de mon humour là -__-)


_________________
Et vous, vous dites chocolatine ou pain au chocolat?
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Briseglace
Otome Corail


Inscrit le: 21 Mar 2009
Messages: 164
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MessagePosté le: Jeu Aoû 20, 2009 10:16 am    Sujet du message: Répondre en citant

Mais si, tout est possible Cool . Il peut s'en passer des choses en un seul chapitre, tu sais. C'est pas la peine de te jeter dans le fleuve, hein...

Citation:
Enfin sinon, le style est toujours aussi "abîmant", dans le sens où on s''abîme" dans la tête de Natsuki

C'est bizarre, mais dès que j'ai vu le mot "abîme", j'ai attendu le jeu de mot qui allait avec Cool . On doit avoir le même humour -__-.
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Titange
Prophétesse kitch du Shoujo-Aï


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MessagePosté le: Jeu Aoû 20, 2009 2:13 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Je sais bien que tout est possible, mais vu que tu prends 3 chapitres pour mettre en place et un seul pour dénouer... J'imagine déjà le truc laconique en 3 phrases qui te fait juste mourir sur place.

Et laisse donc mon humour (et par extension le tien XD) il est très bien Cool
(et en plus, c'est franchement pas tous les contextes qui permettent ce jeu de mots hein XD)

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Miyaki
Trias


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MessagePosté le: Jeu Aoû 20, 2009 3:00 pm    Sujet du message: Répondre en citant

L’ambiance est toujours sombre, la détresse du personnage (voire des personnages, je n’aimerais pas être à la place de Mai, non plus) très bien exprimée. Le face-à-face avec Mai est poignant et leur dialogue bien travaillé, avec un ton juste, en restant dynamique tout en insistant sur les thèmes de l’intrigue et la psychologie du personnage. En première lecture je n’avais même pas regardé comment tu avais construit « techniquement » cette partie parce que le résultat est fluide et que ça se lit tout seul, naturellement, et pourtant ça mérite d’être souligné ^^

Malgré une atmosphère pesante, malgré ce qui se produit avec le chien, je ne peux pas m’empêcher de penser que, quelque part, ce chapitre est plus optimiste que les autres. Peut-être est-ce du au fait que Natsuki a une attitude plus critique envers elle-même, moins je-m’en-foutiste. Il y a aussi plus de dynamisme (le dialogue avec Mai, sa course…) qui donne gomme un peu l’ennui et l’immobilisme dans lequel elle était engluée au début.
Tout ça pour dire, même si c’est loin d’être bisounours-land : autant j’avais vraiment peur pour la suite de l’histoire avec les deux premiers chapitres, autant je me dis maintenant que, qui sait, ça ne sera peut-être pas si tragique que ça… (ceci n’est bien sûr que pur spéculation de ma part et si ça se trouve, je vais complètement fausse route... j’ai hâte de voir le dénouement ^^)

Tu réussis bien aussi à décrire l’environnement, qui donne cette impression d’être « à côté de la plaque », déprimant, comme le ressent Natsuki. Par certains aspects, ça me fait penser à « Matrix » tout ça.

En lisant ta fic, j’ai repensé à une histoire post-festival qui avait été écrite, ou Mai avait « remodelé » le monde et fait en sorte de séparer Natsuki et Shizuru, en gommant leurs mémoire, afin de leur éviter de souffrir. C’est bizarre de rapprocher ta fic et la sienne, j’avoue, surtout que le style utilisé n’a rien à voir et l’histoire devient très vite autre chose mais…je n’ai pas pu m’empêcher d’y repenser en me demandant pourquoi Shizuru n’était pas réapparu :

Est-ce que ça pourrait être un choix de la part de Mai, par exemple, en tant que gagnante du Festival ?
Est-ce que c’est un choix de Shizuru, à supposer que Natsuki ne soit pas folle et que Shizuru ait bien réellement existé à un moment dans l’univers de ta fic ?
Auras-t-on la réponse à cette question, d'ailleurs ? XD

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Briseglace
Otome Corail


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MessagePosté le: Jeu Aoû 20, 2009 3:40 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Miyaki a écrit:
Malgré une atmosphère pesante, malgré ce qui se produit avec le chien, je ne peux pas m’empêcher de penser que, quelque part, ce chapitre est plus optimiste que les autres.

Tout dépend de la façon dont on interprète les choses. C'est possible oui, mais c'est aussi probable que ce soit l'inverse ^^. Moi je le trouve optimiste (et je suis l'auteur, donc, j'ai raison haha), mais je pense qu'on peut le voir d'une toute autre façon.

Miyaki a écrit:
Il y a aussi plus de dynamisme (le dialogue avec Mai, sa course…) qui donne gomme un peu l’ennui et l’immobilisme dans lequel elle était engluée au début.

Je commençais à en avoir assez de la faire tourner en rond. Et puis, il fallait bien faire avancer l'intrigue un petit peu, sinon on ne s'en sortira jamais.

Je ne connaissais pas la fic que tu mentionnes, mais si tu peux me filer un lien (si tu te souviens encore de quelle fic il s'agit), je suis curieuse de voir comment ça a été abordé. Par contre non, je ne pense pas pouvoir apporter la moindre réponse à ces questions, parce que je ne me les suis pas posées moi-même ^^. La question n'est pas de savoir pourquoi elle n'est pas réapparue, mais si oui ou non elle est réapparue. C'est beaucoup plus simple que ça, vraiment, mais tu viens de me donner une autre idée de fanfiction, je te remercie.
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Miyaki
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MessagePosté le: Jeu Aoû 20, 2009 9:19 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Briseglace a écrit:
Je ne connaissais pas la fic que tu mentionnes, mais si tu peux me filer un lien (si tu te souviens encore de quelle fic il s'agit), je suis curieuse de voir comment ça a été abordé. Par contre non, je ne pense pas pouvoir apporter la moindre réponse à ces questions, parce que je ne me les suis pas posées moi-même ^^. La question n'est pas de savoir pourquoi elle n'est pas réapparue, mais si oui ou non elle est réapparue. C'est beaucoup plus simple que ça, vraiment, mais tu viens de me donner une autre idée de fanfiction, je te remercie.

Okay, le mystère du "pourquoi" restera donc entier Cool
En ce qui concerne la fanfiction, le titre est "Mai's world" et elle n'a jamais été finie.
http://www.shoujoai.com/forum/topic_show.pl?tid=31934;pg=1
Et si en plus ça te donne des idée de fanfiction et bien...j'en suis la première ravie Very Happy

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Briseglace
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MessagePosté le: Ven Aoû 21, 2009 11:38 am    Sujet du message: Répondre en citant

Mince, c'est dommage. Elle fait donc partie de cet énorme pourcentage de fics qui ne seront jamais achevées. Quelle tristesse. L'idée est pourtant cool.
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Miyaki
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MessagePosté le: Ven Aoû 21, 2009 12:53 pm    Sujet du message: Répondre en citant

En effet, sans compter que le début était plutôt prometteur ^^
ça fait longtemps que je l'ai lu maintenant...à l'époque elle faisait partie des premières "vraies bonnes fics Mai Hime", 'fin c'est l'impression qu'elle m'avait laissé même si, sur la fin, l'ambiance commençait à changer. (geez, ça fait 4 ans depuis le premier chapitre O.o)

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Briseglace
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MessagePosté le: Ven Aoû 21, 2009 4:12 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Hum, j'ai commencé. J'ai vite décroché pour être honnête. Les personnages n'agissent pas du tout de façon, comment dire (je suis super bien placée pour dire ça Cool ), réaliste. Le concept est chouette, c'est bien amené et tout ça, mais ça va très/trop vite. Et le style est assez inégal ^^. Et ça part un peu trop vite en vrille. Et... bref ^^.
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Briseglace
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MessagePosté le: Mer Aoû 26, 2009 12:31 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Bon, bah voilà le dernier chapitre ^^. Comme tout auteur qui se respecte, j'en suis très fière. J'espère que vous allez l'aimer autant que moi.

Je vais pas trop m'attarder (parce que je n'ai rien à dire pour l'instant), bonne lecture à tous, et à bientôt pour l'épilogue.

Miya, au sujet de "l'étendoir", je te fais plus confiance qu'à moi. N'oublions pas que je suis née en Picardie et que j'habite à présent dans le Nord. Il est fort probable que ce soit mon dialecte qui soit en tort ^^.
Bref. Banzaaaïïï (vous vous demandez ce que ça fait là, moi aussi)!


DES CERISIERS SOUS LA NEIGE

Dernière chute


Elle n'avait pas la moindre envie de se retrouver dans un asile. Plutôt mourir.

Elle finit de faire son lit calmement et se tourna vers la fenêtre. Dehors, il faisait particulièrement beau. Pas de nuage à compter. Alors pourquoi le ciel n'était-il pas bleu? Était-elle la seule à ne pas percevoir sa couleur ou était-ce tout simplement parce qu'il n'en avait pas? Elle n’arrivait pas à décider quelle réponse était la bonne.

Elle ne pouvait faire confiance à personne pour l'aider. Mai avait été la dernière. La dernière à lui laisser une chance. Aujourd'hui même la rousse avait décidé de se débarrasser d'elle. Elle devait vraiment être un cas désespéré. C'était ce que tout le monde devait se dire. Il n'y a plus rien à faire, je suis désolé mademoiselle. Elle serra les dents et l'une de ses mains se referma nerveusement autour du rideau.

Mais Natsuki Kuga n'abandonnait jamais. Jamais. Elle sourit à cette pensée. Sauvagement. Qu'ils essaient. Qu'ils essaient de l'empêcher d'être libre, ils ne pourraient jamais la saisir. Jamais. Elle était une louve, pas un chien domestique qui attendait qu'on lui serve sa nourriture dans une gamelle. Et elle ne mettrait jamais un seul pied dans un asile. Jamais.

Voilà. C'était ce à quoi elle pensait lorsqu'elle entreprit de se vêtir avec autre chose que l'uniforme de l'hôpital. Elle avait l'impression d'être dans une prison avec cette blouse grise mal repassée. Aujourd'hui, c'était le jour de sa sortie. Alors elle pouvait retrouver, elle pouvait retrouver... des habits. Sous-vêtements blancs. Ils ne lui diraient pas qu'ils avaient l'intention de la conduire directement en psychiatrie. Ça non. Pantalon noir. Et elle, elle n'allait pas leur dire qu'elle savait tout de leurs projets. Ou presque. Elle n'était pas Dieu, quand même. Elle ne pouvait pas tout savoir. T-shirt blanc.

Elle s'assit et enfila une paire de chaussettes rayées. Elle ne se souvenait pas avoir acheté un jour des chaussettes aussi laides. Il devait y avoir eu une erreur. C'était quoi ces choses? La mode était aux rayures maintenant? Elle avait parfois du mal à comprendre pourquoi les hommes avaient créé la mode. C'était tellement stupide, si on y réfléchissait bien. Mais bon, les hommes n'étaient pas les hommes pour rien. Il fallait bien qu'ils s'occupent. Alors ils innovaient chaque jour et créaient de nouveaux agencements de tissus, de nouvelles coupes, etc. La mode. Tant pis. Ça n'était pas comme si cela avait la moindre importance, de toute façon. Pas la mode. Les chaussettes rayées. Enfin si, les deux quoi.

« Natsuki? » fit une voix douce derrière elle.

Elle avait entendu Mai entrer, mais elle avait pensé que cette dernière aurait au moins eu la décence de ne pas lui adresser la parole. Apparemment, non. Qu'est-ce que vous voulez répondre à quelque chose comme ça, en plus? Salut, ça va? Oh, te voilà déjà, toi. On y va bientôt? Quelle surprise, vraiment! Haha. Tu es une petite rigolote toi, hein?

« Mai. » Ça allait aussi. Pas besoin de faire comme si elle avait quelque chose à dire. Elle supprima un bâillement intempestif. Elle n'avait pas beaucoup dormi, la nuit dernière. Cela ne faisait que trois jours qu'elle était à l'hôpital, son épaule lui faisait encore mal. Baskets noires. Et puis il avait fallu réfléchir sur un moyen de fausser compagnie à son garde-fou, et elle savait qu'elle avait toutes les chances d'échouer. Elle soupira.

Elle n’arrivait pas à mettre ses lacets.

Elle n'avait jamais été très douée pour les plans d'évasion. Elle, son truc, c'était l'infiltration. Comment rentrer. Voilà ce qui la préoccupait. Et ensuite, elle utilisait le même chemin pour s'en aller. Pas besoin d'être un génie pour savoir que les conduits d'aération étaient très faciles à utiliser. À seize ans, elle avait déjà infiltré les locaux d'une organisation criminelle censée être secrète et intouchable. Oui madame. Même que ça avait été une promenade de santé. Oui madame. Vrai de vrai.

C’était fait. Les lacets.

Mais la vigilance dont faisait toujours preuve son amie à son égard était de loin bien plus difficile à déjouer que les alarmes de sécurité de la Première Division. C'était triste, vraiment. Pull noir.

Sans un mot, les deux femmes quittèrent la chambre blanche qui sentait le désinfectant et les médicaments.

Bonheur.

Natsuki ne put retenir un rictus satisfait. Dans quelques minutes, air libre. Et après, et après... et après rien. Comment ça rien? Elle fronça les sourcils. Comment allait-elle faire pour échapper à son « amie »? Elle jeta un œil à Mai, qui marchait silencieusement à ses côtés, le regard résolument tourné vers l'avant. Un petit tracas, sans doute? Elle pouffa tristement. Qu'aurait fait Shizuru à sa place?

Impossible à dire. Nul doute que la femme de Kyoto aurait trouvé un stratagème imparable. Mais Natsuki n'était pas un stratège. Elle soupira. Il y avait un début à tout, non? Cesse de dire n'importe quoi! Plus tu planifies les choses, moins ça fonctionne. Elle agirait à l'instinct, comme d'habitude, et elle prierait pour que ça marche.

« Nous allons chez toi pour récupérer tes affaires » commença Mai avec un faux optimisme. « Tu vas rester chez moi quelques jours. » Sourire Colgate blancheur. Cheese. Prenez la photo, m'sieurs dames. Merci m'sieurs dames.

Et que ferait-elle une fois qu'elle serait libre à courir dans la nature? Ne me dis pas que tu n'y as pas pensé! Mais tu vas me lâcher, oui?! Elle irait à Kyoto. Ah oui, et en quel honneur? Comme ça. Shizuru était née là-bas, non? Et puis il fallait bien qu'elle se donne un but à atteindre.

« Tu m'écoutes? »

Hum? « Bien sûr. »

Puisqu'elle allait chez elle, le plus dur serait sans doute de sortir de l'appartement sans que Mai ne le remarque. C'était impossible. La rousse aurait sans doute un œil constamment posé sur la porte d'entrée. Le moindre pas vers la sortie lui serait complètement interdit.

Elles étaient montées en voiture. Mai conduisait avec prudence. Le silence était pesant.

Si elle ne parvenait pas à s'enfuir de chez elle, elle n'aurait plus d'autre occasion de fuguer. C'était quand même intéressant à noter. Cette expression. « S'enfuir de chez elle ». Depuis quand quelqu'un devait-il s'enfuir de chez lui? En théorie, on était toujours libre de sortir de sa propre maison, non? Elle se cogna la tête contre le carreau dans l'espoir de faire fuir cette pensée inopportune, s'attirant par là un regard hébété de la part de la jeune femme qui l'accompagnait.

Ça n'avait vraiment, mais alors vraiment pas de sens.

Depuis quand Mai était-elle devenue la jeune femme qui l'accompagnait? N'était-elle pas sensée entrer dans la catégorie « ami »? Il était encore difficile de croire qu'elle l'ait trahie. C'était une hérésie. Mai ne trahissait pas. Elle ne trahissait jamais.

Cette pensée aurait sans doute dû alerter Natsuki de l'absurdité de son raisonnement. Mais elle n'y prêta pas l'attention qu'elle méritait. Mai l'avait trahie. Elle voulait l'enfermer comme une bête de foire. C'était tout. Et elle, Natsuki Kuga, au nom de l'amour qu'elle vouait à Shizuru Fujino, ne se laisserait pas faire.

Parce que rien, pas même la mort, ne peut nous arrêter.

Jolie phrase. Un peu vide de sens, mais jolie tout de même. Puisqu'elle ne pouvait pas utiliser la porte, alors elle devrait utiliser une fenêtre. Est-ce que tu es malade? Ton appartement est au troisième étage! En effet. Sortir par une fenêtre ressemblait plus à un suicide qu'à une tentative de fuite.

La voiture prit un dernier virage puis s'arrêta devant son immeuble. Elle inspira bruyamment et Mai lui lança un regard suspicieux qu'elle ignora. Elle sortit et fit quelques pas indécis. Comment allait-elle faire? Et pourquoi ne pas prendre ses jambes à son cou maintenant? Elle sentit quelqu'un lui serrer le bras et la traîner vers la porte. Trop tard. Essaie encore. Mai avait une poigne de fer.

Elle leva la tête pour juger de la hauteur de son appartement. Effectivement, trois étages, c'était haut.

Oh... Évidemment.

Vous savez, les architectes ne sont pas bêtes. C'était un métier après tout. Ils avaient sans doute compris qu'il était possible, aussi saugrenu que cela pouvait paraître, que quelqu'un ait un jour à s'enfuir de son propre appartement -non pas qu'elle faisait une fixation sur ce détail mais tout de même, vous ne trouvez pas que c'était absurde? Et donc, ils avaient pris des précautions. Vraiment, les architectes étaient de grands hommes.

Elle se laissa guider par Mai jusqu'à l'ascenseur sans un mot ni la moindre résistance. Ça aurait paru suspect, tu comprends? Pour en revenir aux architectes, c'était sans doute pour cela qu'ils avaient fait en sorte que les balcons soient parfaitement alignés les uns au-dessus des autres. Il n'y avait pas d'autre intérêt, si? Tu es désespérante, tu le sais ça? Elle se gratta la joue. D'accord. Peut-être qu'elle était un petit peu schizophrène. Mais juste un peu.

Ah, les balcons. Quelle belle invention!

Ding. Vous êtes arrivées. Pause. Nous vous remercions d'avoir voyagé en notre compagnie et vous souhaitons d'agréables vacances. Attends-moi encore un peu, Shizuru. J'arrive. Plus facile à dire qu'à faire. Mais voilà, au moins, elle essayait. Elle essayait.

Mai ouvrit la porte avec son double de clé. Il y eut un clic. Et Natsuki retrouva presque avec bonheur son petit bout d'enfer.

« Je peux aller aux toilettes? » demanda-t-elle avec, semblait-il, une pointe de sarcasme. Injustifiée bien sûr. C'était une question que tout le monde posait. Après tout, il était de notoriété publique qu'il fallait toujours demander la permission pour aller aux toilettes dans son propre appartement. Non, effectivement, elle n'avalait pas la couleuvre, non. Et peut-être faisait-elle une petite fixation dessus, d'accord. T'es contente?

Mai cligna des yeux. « Euh, oui... bien sûr? »

Elle se dirigea vers la salle de bain et s'enferma à l'intérieur immédiatement. Quelle distance y avait-il entre deux balcons? Trois mètres? Un peu moins peut-être. Si elle se pendait de tout son long, il lui restait quoi, un peu plus d’un mètre? C'était faisable, non? Elle devrait faire ça trois fois. Deux balcons, puis le sol. Mais l'espace entre le dernier balcon est le sol serait certainement plus grand. Ça allait être juste. Mais il fallait essayer.

Elle se tourna vers son miroir et se regarda un moment. Elle était si pâle. Ses joues étaient creuses. Sa peau si blanche. Ses cheveux si noirs! Elle souleva son T-shirt et montra son profil gauche à la glace. La marque était toujours là.

Bien. Il fallait y aller. Elle tira la chasse d'eau et sortit à pas pesants. Mai était dans la cuisine. La porte était ouverte. Pour garder un œil sur l'entrée. Évidemment. Elle se dirigea vers le balcon. « Je suis sur le balcon, Mai, j'ai besoin d'air. » cria-t-elle.

Une voix étouffée lui répondit. « D'ac. Tu as fait tes affaires? »

Elle soupira imperceptiblement. « Je les fais après. » dit-elle simplement.

Elle était sur le balcon. Trois, deux, un.

Go.

Elle empoigna la rambarde et passa son corps de l'autre côté avant de se laisser glisser vers le bas. Une seconde plus tard, elle se rendit compte que ça serait bien plus difficile que prévu. Elle n'était plus aussi en forme qu'il y avait quatre ans. Les muscles de ses bras avaient fondu comme neige au soleil. Oh, et avait-elle vraiment oublié de considérer que son épaule n'était pas en état de faire de la gymnastique? Ah mais quelle idiote! Elle allait s'écraser.

Prenant conscience de l'urgence, elle initia un rapide mouvement de balancier en soufflant profondément. Ses mains lui faisaient déjà mal. La peinture écaillée sur le fer qui faisait la rambarde lui rentrait dans la peau. Et son épaule brûlait.

Ah, merde! Merde!

Elle se laissa tomber d'un coup et atterrit sur un étendoir, sur le balcon du dessous. Ses bras hurlaient, mais ça n'était pas ça qui l'inquiétait le plus. Un étendoir, ça faisait du bruit. Beaucoup de bruit. Merde! Ses jambes étaient emmêlées dans un drap à carreaux définitivement moche. Les carreaux étaient à la mode aussi? Mais c'était quoi, le renouveau du Pop-Art? Ah! Merde! Celui qui habitait cet appartement allait apparaître d'une seconde à l'autre. Un vieux. Gros. Gras. Qui avait du linge à carreaux.

Elle se redressa rapidement et le drap se déchira. Tant pis. Pour les carreaux. Un cri la surprit au dessus d'elle.

« Natsuki? Mais qu'est-ce que tu fous?! » hurla Mai par dessus le balcon en la regardant avec des yeux ronds. Elle éclata d'un rire sauvage.

« Je reprends ma liberté! » hurla-t-elle, et la seconde d'après, elle passait par dessus la rambarde et recommença à descendre vers le dernier balcon. Merde. Ça tirait, ça faisait mal, ça brûlait. Elle crut hurler. C'était insupportable. Merde, merde, merde.

Elle se laissa tomber sur le sol sans élégance. Ce balcon-ci était vide. Au dessus d'elle, Mai avait disparu. Sans doute déjà partie vers l'ascenseur. Elle n'avait pas le temps de se reposer. Il fallait qu'elle continue sa descente. Allez! Tu peux le faire, aller, putain, allez! Le voisin du dessus commença à crier des insultes fleuries. Connard.

Elle inspira et passa par dessus la dernière rambarde. Allez. Tu peux le faire. Elle se laissa tomber et se retrouva pendue dans le vide. Ah! Que ça faisait mal. Son souffle se coupa. Sa vue se brouilla. C'était trop haut. Shit! Shit shit shit! Merdeuh! Ses mains commençaient à glisser mais ses doigts se refermaient sur le fer avec force. Merde! Elle n'allait pas s'écraser comme une vieille mémé sur le sol. Elle était une Hime, elle était forte, elle devait retrouver Shizuru, elle devait s'enfuir d'ici. Aller!

Mais ses mains s'agrippèrent encore plus à la rambarde. Elle en pleurait. De douleur ou de désespoir, elle ne savait pas. Et Mai qui serait là d'une seconde à l'autre.

Et Shizuru qui l'attendait, quelque part. Allez. Allez.

Lâche cette putain de barre à la con!

Ses mains lâchèrent, enfin. Et elle tomba lourdement sur le sol sans se réceptionner comme elle le devait. Elle sentit un courant électrique insupportable traverser ses jambes et remonter jusqu'à son crâne. Noir. Imbécile! Que croyais-tu? Que tu pourrais voler? Il y avait des parasites sur la ligne.

Oh Dieu. Ça faisait si mal. Pendant un bref instant, elle fut persuadée de voir devant ses yeux l'électricité passer. Puis il n'y eut plus rien. Juste une douleur sourde dans les jambes. Une pulsation dans son épaule. Et un frisson de vent dans ses cheveux. Sploch. Et la voilà à moitié allongée dans une flaque d’eau.

Oh mais rien qui ne l'empêcherait de courir. Rien ne peut nous arrêter. Rien. Ni personne. On cria à quelques mètres d'elle. Elle se releva en chancelant.

« Natsuki! » Mai se précipita vers elle. La magie de l'ascenseur. Mais tu ne m'attraperas jamais. Jamais. Je suis libre. Je suis libre!

Elle commença à courir. Mai ne la rattraperait jamais. Personne ne pouvait courir aussi vite qu'elle. Elle était une louve. Elle était un animal sauvage, insaisissable, qui hurlait la nuit en courant sans s'arrêter. Ses jambes la portèrent comme le vent et elle se sentit s'envoler malgré la douleur, qui s'estompait à chaque pas. Crois-tu que je ne peux pas voler? Le crois-tu?

S'il y avait un Dieu dans ce monde, alors c'était maintenant qu'il lui prouvait son existence. Bientôt elle était transportée par la brise, plus rapide qu'un ouragan, plus libre que l'eau. Elle ne ressentait même pas la fatigue. Du moins le croyait-elle.

Et elle riait. Comme ça faisait du bien.

Combien de temps courut-elle? Longtemps. Très longtemps. Elle traversa la moitié de Tokyo comme une furie. À quelle vitesse allait-elle? Quelle importance. Elle allait plus vite. C'est tout ce que je peux dire. Elle était la plus rapide. Personne ne la rattrapa. Jamais.

Et elle finit par s'arrêter. Lorsqu'elle vit qu'elle était en train de traverser un jardin où elle ne voyait que des fleurs à perte de vue.

Des fleurs, des fleurs, des fleurs. Le printemps était là. Mais ça n'était pas ça qui la fit s'arrêter. Combien de fleurs avait-elle déjà vu? Des centaines de milliers. Mais ce jardin-là, ce jardin là n'était pas comme les autres. Les fleurs avaient de la couleur.

Comme le monde est beau lorsqu'il retrouve les couleurs qu'on lui a volées, tu ne trouves pas?

Splendide.

Des pétales roses volaient un peu partout dans les airs. Roses. Ils étaient roses!

Elle s'arrêta en contemplant un spectacle qui lui avait été refusé depuis des années. Un jardin fleuri de couleurs. Combien de fois? Combien de fois avait-elle rêvé du jardin de Fuuka dans lequel les fleurs étaient roses et où Shizuru avait l'habitude de se promener, il y avait si longtemps? Des centaines de milliers de fois? Une fois pour chaque fleur qui y vivait. Une fois pour chacune d'entre elles qui avait eu la chance d'être caressée par ces mains parfaites et délicates.

Il n’y avait plus de neige.

Depuis combien de temps rêvait-elle de retrouver l'une de toutes ces couleurs que le monde des morts lui avait volées lorsqu'elle y avait brièvement voyagé? Oh Shizuru, combien de temps encore?

Mais aujourd'hui… Elle tourna sur elle-même pour contempler la danse des fleurs. On lui offrait du rose. Une mer de fleurs en délires qui lui soufflaient une bienvenue silencieuse et chaleureuse. Et elle marcha, hagarde, avec lenteur et sans oser cligner des yeux, dans ce jardin magique qui lui rendait la vue. Rêvait-elle encore?

Oh Shizuru...

Ça ne pouvait être qu'un signe, n'est-ce pas? Une indication qui lui disait qu'elle avait fait ce qu'il fallait, une récompense pour sa décision. Il n'y avait pas d'autre explication.

N'est-ce pas? Dis-moi que j'ai raison. Je t'en prie.

Elle tendit une main hésitante vers l'une de ces magnifiques fleurs qui lui souriaient avec malice. Et passa un doigt nerveux sur elle pour la toucher.

Elle fut certaine de l'entendre ronronner sous sa caresse. Ronronner. Vraiment? Ne trouves-tu pas étrange qu'une fleur ronronne?

Elle cligna des yeux. Ne fais pas ça.

Et le rose disparut comme s'il n'avait jamais existé. Le monde était si terne, tu ne trouves pas? Ses poings se serrèrent.

Le rose.

Il n’y avait plus… de rose?

Elle sentit les larmes couler une nouvelle fois sur ses joues. Incontrôlables, elles dévalaient sur son visage et elle sursautait à chaque sanglot qui sortait d'une gorge sèche et nouée. Et comme le monde est gris, Natsuki, quand tu pleures. Pourquoi ne lui donnes-tu pas un peu de couleur?

Quelque chose se brisa. Elle sentit les morceaux de verre la blesser et des meurtrissures se former dans son corps, à l'intérieur. Il y avait des rêves desquels les hommes ne pouvaient pas supporter de se réveiller. Des rêves. Juste des rêves.

Natsuki hurla. Comme la rage était sans pitié. Comme le monde était laid. Comme la vie était vide. Je ne veux pas de tes couleurs! Je veux les miennes! Donne-moi les miennes! Elle voulait du rose, du jaune et du bleu, sur les arbres et sur le ciel, sur chaque goutte de pluie et sur chaque brin d'herbe!

Elle ne voulait plus de rouge! Elle voulait du mauve, du vert et du magenta sur sa toile!

Elle ne vit pas la première fleur qu'elle arracha. Ni celle qui suivit. Elle vit seulement le monde tourner autour d'elle. À moins que ce ne soit elle qui tournait? Elle arracha une troisième fleur. Puis une autre. Une autre.

Combien de fleurs?

« Où es-tu?! Où es-tu?! » cria-t-elle en faisant voler derrière elle une poignée de fleurs en pleurs. Il pleuvait des pétales autour d'elle. Mais ils n'avaient pas de couleurs. Innombrables fleurs.

Tu ne devrais pas faire ça.

« Et bien arrête-moi! Arrête-moi! » D'autres fleurs volèrent dans les airs avant de retomber sur le sol, brisées. Les souvenirs ne valaient rien. Ses souvenirs ne valaient rien. Elle n'avait pas de souvenirs. Ils étaient tous faux. Tous! Elle était une illusion!

Dieu était un menteur! La seconde chance n'existait pas! Elle n'existerait jamais! Shizuru était partie, elle ne reviendrait pas! Elle ne reviendrait jamais, tu comprends?! Comment as-tu pu espérer autrement? Comment as-tu pu croire qu'elle viendrait te chercher! Comme tu es stupide!

Et Natsuki pleurait en détruisant ses rêves et son avenir. Dieu l'avait abandonnée.

Lorsque l'aveuglement la quitta, si longtemps après, elle ne put que constater la ruine du jardin en fleurs et la mer de pétales orphelins qui s'étendait à ses pieds. La colère cessa alors. Et elle tomba à genoux, la tête entre les mains.

Shizuru... n'avait jamais existé.

Jamais.

Quelqu'un entra dans le jardin, mais Natsuki l'ignora. Aujourd'hui, elle avait tout perdu. Ce soir, se corrigea-t-elle, par habitude. Même dans un état comme celui-ci, tu ne peux pas t'empêcher de te parler à toi-même. Elle éclata d'un rire brisé. C'est quoi exactement, ton problème? Il n'y avait rien de mal à se parler lorsqu’on n’avait personne d'autre avec qui le faire.

« Natsuki? » Elle releva la tête juste assez pour voir une main délicate et élégante se saisir d'une fleur qui gisait sur le sol. Et voilà. Elle hallucinait encore.

« Va-t-en. » murmura-t-elle, enrouée. « Laisse-moi tranquille. » Elle s'enlaça. « Je ne veux plus te voir! » cria-t-elle, hystérique.

Le silence lui répondit. Elle fit une tentative. Relever la tête. Ce qu'elle vit fit redoubler ses larmes. Shizuru se tenait devant elle, quelques mètres plus loin, et la regardait avec un sourire triste. Mais Shizuru n'existait pas.

« Je suis venue te chercher. » murmura cette dernière avec cet accent si particulier. Vraiment? Pour aller où? Au pays des merveilles?

Elle ne savait plus quoi faire. Depuis quand les illusions parlaient-elles? Le regard de son vis-à-vis se voila et cette dernière baissa les yeux. Il y eut une seconde de silence et d'immobilité. Puis Shizuru tourna sur ses talons et commença à courir.

Natsuki cligna des yeux. « Attends! » Et elle se releva pour courir derrière elle. Les hommes avaient toujours eu cette pénible habitude de s’accrocher à leurs rêves comme des sangsues.

Ça n'était peut-être qu'une illusion. Peut-être qu'elle continuait de rêver. Peut-être qu'elle était folle. Mais quelle importance, quand la fille de tes rêves venait te chercher et t'offrait l'occasion de courir? Courir jusqu'à ce que tu ne puisses plus porter ton corps. Et de toute façon, que lui restait-il d'autre à faire? Elle n'avait plus rien.

C'était le dernier espoir. Sa dernière course. Sa dernière fuite.

Elle savait leur destination. Elle l'avait deviné dès qu'elle avait commencé à suivre cette personne qu'elle pensait être réelle mais savait n'être qu'une illusion brisée. La connaissait-elle parce qu’elle sentait que Shizuru ne pourrait pas l’emmener ailleurs, ou était-ce simplement elle-même qui avait décidé de s’y rendre ? Elle ne savait pas. Mais les rues s’enchaînaient les unes après les autres, et elle voyait qu’elle avait raison.

Le pont.

Parce qu'à présent elle savait que son tour était venu.

C'était son tour, à elle et elle seule, son dernier NTM au monde entier, sa façon à elle de redonner ses couleurs au monde et à la vie. Le dernier saut vers l'inconnu. C'était elle à présent. Moïse.

Alors elle courrait derrière Shizuru, qui glissait entre les badauds comme un serpent. Qui ne la voyaient pas. Parce qu'ils étaient aveugles. Ou parce qu'elle était la seule à la voir. La seule. Et ils s'écartaient tous sur le passage du loup qui suivait la jeune femme.

Cours! Cours!

Elle renversa quelqu'un et lui envoya un sourire sauvage. Elle ne s'excuserait plus.

Le pont apparut, une éternité plus tard. Une vie plus tard.

Grand. Majestueux. Lumineux. Sa dernière course. Son dernier défi.

Elle ne sentait plus ses jambes. Elle ne sentait plus son corps. Elle n'entendait même plus le bruit de sa respiration saccadée. Pas après pas, elle dépassait le vent.

Shizuru arriva la première au sommet. Elle se retourna pour lui sourire puis enjamba la barrière pour sauter dans le vide.

À ton tour, maintenant.

Natsuki accéléra encore, elle vit le sommet s'approcher d'elle à grande vitesse et la barrière défiler à côté d'elle.

Encore un pas.

Et elle sauta dans le vide sous le regard horrifié de la foule.

Elle était un oiseau.

Elle était un ange, elle avait des ailes et elle survolait le Sumida en riant.

La seconde d'après elle tombait sans le voir. Elle entendit le vent hurler dans ses oreilles.

Le bruit du fleuve en dessous d'elle.

Et puis elle sentit deux bras l'enserrer. Confortables. Rassurants.

Natsuki se perdit dans cette étreinte chaleureuse et ce parfum de fleur, et ferma les yeux en souriant.

Deux secondes plus tard, elle heurtait la surface de l'eau.

On disait qu'à grande vitesse, heurter la mer, c'était comme s'écraser contre du béton. C'était faux.

La mer se referma autour d'elle sans qu'elle ne ressente la moindre douleur.

Shizuru était avec elle.

Rien ne pouvait les arrêter.

Je suis là.

____________________

« Peut-être qu’il serait préférable de lui faire voir qu’elle n’est pas seule, plutôt que de l’envoyer dans un centre. Je vous assure qu’elle n’est pas prête pour ça. »

« Vous voulez dire que- »

« Il y a quatre ans, elle était venue vivre avec vous pendant quelques temps, non ? Pourquoi ne pas retenter la même chose jusqu’à ce que les choses se calment ? »

« Vous- »

« Mademoiselle Tokiha, s’il vous plaît. Elle a besoin de vous, pas de barreaux. »

« Je… vous avez raison docteur, comme toujours. Bien. C’est d’accord. Je vous promets d’essayer. »

« Merci. Vous verrez, dans quelques semaines tout ira mieux. Sinon, nous verrons ce que nous pouvons faire. »

« Peut-être… j’espère. Merci, docteur. »
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Miyaki
Trias


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MessagePosté le: Jeu Aoû 27, 2009 1:31 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Décidément, tu aimes jouer avec nos petits nerfs fragiles XD

Tu es toujours fidèle à cette ambiance sombre en nous présentant une Natsuki amère, trahie, perdu dans son monde tout gris et déprimant…et malgré tout ça, tu es parvenue à bien doser l’évolution de ses pensées et de ses hallucinations : au malaise profond du premier chapitre, où Natsuki n’a que ses souvenirs…puis la marque…une vision rapide de Shizuru…Duran…et l’apothéose dans ce chapitre, avec le jardin et une nouvelle fois Shizuru. On sent que ton personnage se fait progressivement engloutir par tout ça, que son imagination lui échappe complètement en bouffant la « réalité » et qu’il a de plus en plus de mal à supporter ces dérapages. Niveau intensité, ça grimpe sacrément au fil des chapitres.

Plus précisément dans ce dernier chapitre, il y a des passages que j’ai vraiment adoré, par exemple la descente de Natsuki du haut de son balcon: j’ai bien rigolé en l’imaginant, l’air furax et dépité, en train de se débattre dans son linge à carreau au milieu des débris de l’étendoir Laughing Laughing Merci pour cet instant de rigolade, au milieu de ce chapitre, ça faisait du bien ^^
(J’espère qu’ « étendoir » est bien un mot courant, et non pas une variante d’un quelconque patois qui aurait glissé dans mon vocabulaire à l’insu de mon plein grés).

Et je le redis ici, la scène du jardin est vraiment superbe et bien décrite, vivante, enthousiaste, on veut y croire…et en fait non.
La fin (j’ai failli écrire chute mais ce serait vraiment un mauvais jeu de mot) est à la fois triste et vraiment libératrice. Malgré ce qui se produit, le personnage est ENFIN heureux et en paix…

Mais là encore, tu redonnes une note tragique avec ce dernier paragraphe, lorsque l’on constate que Natsuki n’a pas entendu toute la discussion entre Mai et le médecin et a sauté un peu vite aux conclusions…ouch. A la limite, ça n'a plus vraiment d'importance pour Natsuki, mais pour le coup j'ai beaucoup de peine pour Mai là ^^;

Vraiment bien, j'aime décidément beaucoup tes descriptions, elles en jettent ^^

_________________
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Dernière édition par Miyaki le Jeu Aoû 27, 2009 7:28 pm; édité 1 fois
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Titange
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MessagePosté le: Jeu Aoû 27, 2009 4:50 pm    Sujet du message: Répondre en citant

*va chercher une corde et un tabouret*

<_<

Mon ptit coeur fragile quoi XD..

Sinon c'est toujours aussi bon, au niveau du style, on est dans sa tête jusqu'au bout, et on sent toujours aussi bien que... Ca marche plus très bien la dedans XD.
Je suis assez d'accord avec Miya aussi... Pov tite Mai U_U

_________________
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Briseglace
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MessagePosté le: Jeu Aoû 27, 2009 6:53 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Plus précisément dans ce dernier chapitre, il y a des passages que j’ai vraiment adoré, par exemple la descente de Natsuki du haut de son balcons: j’ai bien rigolé en l’imaginant, l’air furax et dépité, en train de se débattre dans son linge à carreau au milieu des débris de l’étendoir :lol : Laughing Merci pour cet instant de rigolade, au milieu de ce chapitre, ça faisait du bien ^^

Quand je vous disais que les auteurs aiment faire crapahuter leurs personnages sur les façades d'immeubles Cool . On a tous le même faible pour ça. Et effectivement, ça fait du bien de briser un peu la glace Rolling Eyes de temps en temps.
Citation:

Et je le redis ici, la scène du jardin est vraiment superbe et bien décrite, vivante, enthousiaste, on veut y croire…et en fait non.

J'étais très sceptique sur cette scène pour être honnête. Je n'arrivais pas à voir l'effet que ça pourrait avoir sur le lecteur. J'espère que c'était bien fort Cool .

Citation:
Vraiment bien, j'aime décidément beaucoup tes descriptions, elles en jettent ^^

Que dire... Merci ^^.

Titange: Je t'en prie, attends au moins l'épilogue avant de te pendre. Tu pourrais être surprise (ou pas). Et puis, c'est dans mon intérêt de garder des lecteurs ^^, il est donc préférable qu'il soient vivants (non, je ne suis pas sans cœur).
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