[Xylia]

Merci!
pour la scène de combat, j'ai fait court... ce n'était qu'une façon de montrer que Xy savait se battre de façon efficace et avec classe...
j'ai commencé le jujitsu en début de saison, je faisais un autre sport avant, à assez haut niveau... mais ceci est hors sujet!
Bref: weekend du 14 juillet très chargé pour moi, donc pas le temps de poster la suite...gomen ne!

Mais oui:
que peut bien vouloir faire cette fille à tenter de se rapprocher de Natsuki????

[Xylia]

Chapitre 6: Une alliée inattendue

Les deux jours suivant, je ne prenais pas la peine de passer par le bureau pour me lancer dans ma tâche. Les deux fois, je frappais juste à la vitre afin de signaler ma présence. Les deux fois, Shizuru ne levait même pas les yeux alors que Natsuki m'accueillait avec un grand sourire et un signe de la main. Peut-être même que ce dernier soir, ma présence avait gêné la buveuse de thé, car elle quitta le bureau dès mon arrivée. Les connaissant, je savais que le sujet de la dispute du lundi n'avait pas été remis sur le tapis, ce qui n'était pas pour me déplaire.
J'aimais que Shizuru se méfie de moi. Le fait que, de son côté, Natsuki m'accorde un peu de reconnaissance agrémentait encore plus ce petit plaisir.
A la fin de mes activités d'extérieur, j'étais fin prête à mettre mon plan à exécution. J'en avais déjà les moindres détails, ne restait que l'incertitude des réactions de la belle reine des glaces.

Lorsque je rentrais enfin dans ma chambre, je voyais Mari attelée à des exercices, la tête sur sa main, l'air bien embêté par ces derniers.
Je déposais un baiser fugace sur sa nuque et jetais un œil à ses copies.

_ Tiens, je n'ai pas eu le droit à ça, moi! C'est si difficile?
_ Xyyyyyy-chan!!!!!

Sa chaise fit volte-face et elle se jeta dans mes bras.

_ Je n'en peux plus! Shizuru m'a rejoint à la bibliothèque après les cours. Elle m'a donné des exercices d'arithmétique à faire...

'C'est donc pour cela qu'elle a déserté le bureau ce soir...'

_ Ah oui?
_ Oui, elle est venue m'aider dans mes révisions. tu aurais dû voir la tête de ses admiratrices...

Mon visage se déforma quelque peu, Mari en rigola un peu.

_ Ah ben c'était à peu près le même visage que toi à l'instant! Serais-tu jalouse?

'Jalouse? Suis-je réellement jalouse? Plus ou moins, certainement. Mais surtout, Shizuru s'en prend à ma relation avec toi, et je ne sais pas ce qu'elle compte faire... Est-ce pour m'atteindre ou pour en apprendre plus sur moi?'

_ Etooo... Xylia-chan?

Sa supplique me sortit de mes interrogations sourdes et je reprenais mon masque d'impassibilité en rétorquant:

_ Ai-je une ou plusieurs raisons de l'être, Mari?

Elle posa son doigt sur son menton et regarda en l'air quelques instants, puis elle planta son regard dans le mien.

_ Hum... Shizuru est très belle, elle est populaire, pleine de grâce... Elle est sérieuse et possède un regard envoûtant... Elle est un peu comme toi, en fait, ta folie en moins.
_ Et elle est beaucoup plus âgée que toi.
_ Mais elle a donc plus d'expérience.
_ Et je suis prête à parier qu'elle ne pourrait pas te rester fidèle bien longtemps.
_ C'est étrange, je me suis dit la même chose lorsque je t'ai rencontrée. Et pourtant...

Elle m'offrit son plus beau sourire et je décidais de capituler devant celle qui, ma foi, prenait de plus en plus d'assurance.

_ Oui, Mari, je crois que je suis un peu jalouse.

'Et inquiète, surtout...'
J'enchaînais:

_ Dis, tu lui fais confiance, toi, à Shizuru?
_ Et bien! Quelque chose me dit que ma petite Xylia est plus qu'un peu jalouse!

Elle me fixa un sourire en coin. J'aurais juré qu'à cet instant précis, elle pouvait lire en moi comme dans un livre, malgré tous les efforts que je fournissais quotidiennement.

_ Et pour répondre à ta question, je pense que Shizuru a nettement moins de mystères que toi à protéger.
_ Ne?
_ Ne me prends pas pour une imbécile, je t'aime et je commence à peine à savoir qui tu es. J'ai comme l'impression que plus je suis avec toi, plus tu te caches. Même si Shizuru joue de son sourire impassible, même si elle taquine les étudiantes parfois, elle me semble juste plus accessible que toi.

Je sentais la colère monter en moi. Contre Mari, qui n'avait pas à prononcer ces mots mais surtout contre moi, car elle avait parfaitement raison.

_ Je ne suis pas certaine que Shizuru ne possède pas sa part de secrets, mais je t'en prie, va la rejoindre si elle te plaît tant.

Sans rajouter un seul mot, je laissais une Mari désemparée et me rendais aux bains.

'Maintenant, si je me rapproche trop de Natsuki, Shizuru n'aura qu'à lever le petit doigt pour faire s'écrouler mon couple...'

Après avoir laissé l'eau me calmer, je descendais dans le sous-bois me balader. Je ne voulais pas affronter Mari, j'avais donc décidé de ne remonter qu'après m'être assurée qu'elle dormait, quitte à passer la nuit dans le froid mordant.

_ Des ennuis de couple?
_ Nao! Tu m'as fait peur...

Nao était la seule personne que je ne pouvais me résigner à vouvoyer. Peut-être parce que le même côté sauvage nous habitait, peut-être parce que je la connaissais de trop.

_ Tu ne devrais pas être au lit près de Mari?
_ Rien ne m'y oblige. Je suis dans l'enceinte de l'école, je n'enfreins aucune règle.
_ Hum... En tout cas, je suis contente de voir que Mari puisse profiter de l'aide de Shizuru dans ses révisions. Surtout maintenant que tu es occupée avec ta punition. Elle portait un regard très... attentionné à l'égard de ta protégée.

Je contenais en moi une envie folle de lui flanquer mon poing dans la figure. Pourtant, ce genre de réaction violente ne m'était pas familière. Je me reprenais donc.

_ Sûrement une façon comme une autre d'alerter la jalousie de quelqu'un...
_ Oh? Tu veux parler de Natsuki ou de toi?
_ Je ne suis pas jalouse, Nao!

'Quel mensonge...'

_ Jolie tentative de mensonge, Xylia! Bien joué! Mais on ne me l'a fait pas à moi. Il y a encore une trentaine d'élèves ici. Pourquoi Shizuru irait particulièrement voir Mari, hein? Et qui plus est, quand elle veut taquiner Natsuki, elle le fait devant elle, pour voir l'expression sur son visage. Alors, pourquoi?
_ Qu'est ce que j'en sais, Nao!

Cette fois, je m'énervais.

_ En fait, je pars bientôt en mission. Et je sais juste que tu sèmes la zizanie entre cette cruche de directrice et Shizuru. Rien que parce que cette situation m'amuse beaucoup, j'aimerais t'aider. Mais avant cela...

' Que vas-tu me demander?...'

_ Pourquoi cherches-tu tant à te rapprocher de Natsuki?
_ A ton avis? Tu dois bien en avoir au moins un sur le sujet...

Je savais qu'elle avait élaboré un stock de réponses. Si elle connaissait si bien nos faits et gestes, c'est qu'elle avait dû nous observer et analyser chaque action. Je le savais, je la connaissais par cœur.

_ J'ai en effet quelques théories sur le sujet. Je suis surprise que tu t'en doutes. Au départ, j'ai pensé que tu tentais de draguer la "princesse glacée". Mais je me suis ravisée en pensant à ton écrit -au passage, merci beaucoup, c'était très... divertissant. Ça ne collait plus trop, donc. On ne blesse pas quelqu'un que l'on aime.
_ C'était peut-être une façon de lui faire comprendre que je la connaissais bien.
_ En la mettant mal à l'aise? Non, tu es bien trop subtile pour un tel acte. Quoiqu'il en soit, tu es sortie avec Mari. Même si personne n'a réellement de preuves pour affirmer ça, j'ai pu voir vos regards au retour de votre escapade romantique. Ce qui se passe entre vous est loin d'être anodin pour toi. Mari n'est donc pas un substitut face à Natsuki.
_ Et donc?
_ Donc j'ai pensé que tu tentais d'amadouer la personne la plus importante de Garderobe pour... je ne sais pas... obtenir quelques faveurs.
_ C'est bien mal me connaître et bien mal connaître Natsuki.
_ C'est exactement ce que je me suis dit. A croire que nos cerveaux coïncident.

A présent, nous marchions toutes les deux, chacune tentant d'intimider l'autre par des regards amusés et des comportements vainqueurs.

_ Continues tes suggestions, tu commences à m'intéresser.
_ Et bien, tu as dit que tu t'engagerais au côté d'Haruka et de Chie pour Airies, donc Garderobe ne t'intéresse pas. J'en suis venue à observer ton comportement vis à vis de Shizuru. Et j'en suis arrivée à cette conclusion: tu t'en prends à Natsuki pour atteindre Shizuru.
_ Bieeeeen! Et pourquoi je ferais une telle chose?
_ Ça, c'est à toi de me le dire. Tu veux te venger?

Mon regard n'émettais aucun signe de vacillement, la laissant dans le flou le plus total. Cependant, contre toute attente, elle poursuivit:

_ Non. Ce serait trop simple. Je sais que je me trompe, n'est-ce pas?

'Qu'est ce que tu attends que je te dise, Nao?'

Son visage prit alors une toute nouvelle expression. J'avais vraiment l'impression à cet instant qu'elle ne cherchait plus à me déstabiliser, ce qui eut pour immédiate conséquence l'extrême inverse.

_ Ecoute, Xylia, je suis assez douée pour comprendre toute l'histoire sans même que tu m'en touches un mot. J'ai juste deux pièces manquantes dans le puzzle.
_ Seulement deux? Tu serais bien surprise...
_ Ah? Tu aurais donc plus de deux secrets?
_ Pose tes deux questions et tu verras bien.
_ J't'aime bien quand tu me mets au défi comme ça.
_ Mouais...
_ Alors d'une: pourquoi faire du mal à Shizuru si tu t'en veux après?
_ Je ne vois pas de quoi tu parles.
_ De votre altercation lundi soir. Ton attention était tellement prise à ne pas baisser ta garde face à ses yeux tueurs que tu ne m'as même pas remarquée dans le couloir lorsque tu es rentrée... une petite larme sur la joue... C'était tellement... pathétique.
_ Mes nerfs ont lâché, rien de bien dramatique, rassure-toi.
_ Et voilà ton premier mensonge, donc premier secret. Je devrais peut-être rajouté un terme à notre accord.
_ Mais il n'y a pas d'accord!
_ Ah bon? Tu ne veux pas de mon aide?
_ Je n'ai besoin de l'aide de personne!
_ Nous y voilà. Deuxième point: pourquoi te rends-tu au bureau de Youko une fois par semaine, tard le soir de préférence?
_ Mon Dieu, c'est que tu me files! J'y vais pour parler.
_ Oh... De la vie si bouleversante de ton enfance sûrement...

Elle avait adopté un ton moqueur qui n'envisageait rien de bon et me déplaisait au plus haut point.

_ Et pourquoi pas?
_ Parce qu'il y a un hic dans votre histoire, à Youko et à toi.
_ Ah bon?
_ Shizuru m'a demandé d'enquêter sur toi. Elle l'aurait bien fait elle-même mais elle ne voulait pas que sa directrice adorée l'apprenne. Vu le temps que ces deux-là passent ensemble, ça semblait difficile... Enfin bref... Je n'ai trouvé nulle part de femme assassinée dans sa ferme. Certes, l'histoire des parieurs sur les combats d'enfants existe mais il me semble inconcevable, par rapport aux dates, que tu aies pu faire parti des enfants qui se battaient. Tu aurais eu tout au plus sept ans. Et une enfant traumatisée de cet âge, encore plus sans savoir lire ou même écrire, n'aurait pas quitté la ferme seule après le meurtre de sa mère sous ses yeux. Votre mensonge est bancal.

Le piège de Nao se refermait doucement et douloureusement sur moi. Mon visage n'exprimait qu'une seule crainte pourtant.

_ En as-tu parlé à Shizuru?
_ Oui. Je lui ai dit que.

'Argh! Nao! Ce n'est pas le moment de jouer avec mes nerfs...'

_ Je lui ai dit que ton histoire semblait tenir la route.
_ P... Pourquoi?
_ Parce qu'elle t'aurait sans aucun doute expulsée. Et que je ne pense pas que tu sois une bien grande menace, malgré toutes tes techniques de combat. Après tout, Youko t'accorde sa confiance alors qu'elle connaît toute la vérité, non?
_ Oui, elle la connaît. Et celle-ci comporte bien plus de deux secrets, tu peux me croire. Que vas-tu faire maintenant?
_ T'écouter. Et si ça en vaut la peine, t'aider.
_ Pourquoi me proposes-tu sans cesse ton aide?
_ Parce que je trouve amusant d'assister à des disputes entre nos deux Mai Star préférées. Ça n'était pour ainsi dire jamais arrivé. En tout cas, pas au point de maintenant.
_ Qu'est ce que tu insinues?
_ Disons que même pour une question aussi simple que le choix des sujets d'examen, il règne une ambiance guerrière dans le bureau.

Son sourire contrastait avec mon visage déconfit.

_ Ce n'était pas ton but?
_ Je ne voulais pas que ça atteigne la sphère professionnelle de leur relation, non.
_ Ah, mais avec ces deux-là, profession et vie privée vont de pair. Bon, alors, c'est quoi ton histoire, je commence à me geler. Et avant tout, c'est quoi ton vrai nom.

Elle m'entraîna sur un rocher et, assises, je lui débitais toute ma vie.

_ Kamao décédée, je n'avais plus que cette idée en tête. Voilà, tu sais tout.

Jamais je ne m'étais sentie aussi faible en racontant cette histoire. Peut-être que vivre ici, entourée de paix et d'amour, avait fini par ramollir mon cœur insensible.
Nao semblait surprise par ma réaction et par mon histoire. Elle fit un pas vers moi qui sanglotais sur le rocher. Je ne m'y attendais pas, mais elle me serra dans ses bras, puis elle se recula laissant glisser ses mains jusque sur mes épaules. Elle les secoua légèrement, plantant son regard dans le mien.

_ C'est donc pour cela, ce regard... murmura-t-elle.

_ Xylia-chan...

Je sursautais. Debout, au milieu du bois, se tenait Mari, des larmes sur les joues, transie de froid.
Je repoussais maladroitement Nao et me précipitais à sa poursuite.

'Mais quelles idées va-t-elle se faire?'

Elle s'arrêta brusquement, haletante, puis fit volte-face, me tuant de ses yeux sombres.

_ Que faisais-tu avec "Elle"?

Sa question avait le ton aussi glacé que mes veines devant son visage.

_ Ce n'est pas "elle" déjà, c'est Nao. Et je parlais.
_ Ah oui? Dans ses bras?
_ Non. Dans ses bras, je pleurais.
_ Humph! Comme si tu savais pleurer!

Un bruit de pas brisa le silence interminable qui s'était installé entre nous.

_ Je confirme, Mari, elle pleurait.
_ Toi, on ne t'a pas sonnée!
_ A partir du moment où mon nom apparaît dans votre discussion, je pense que si. Maintenant, si tu pense que Xylia ne "peut" pas pleurer, c'est que tu la connais bien mal... Et moi qui pensait que vous étiez réellement amoureuses. il suffit que Shizuru et moi ayons des conversations avec vous deux et tout brûle comme un feu de paille. Arf, j'en aurais presque les larmes aux yeux tellement je suis déçue.

Nao s'éloigna. Intérieurement, je la remerciais. Je m'approchais de celle qui, d'un moment à l'autre, pouvait devenir mon ex.

_ Gomen ne, Mari. J'avais besoin d'extérioriser des choses.
_ Mais c'est à moi que tu devrais parler baka! A moi...

Je la prenais dans mes bras, le sien venant de frapper mollement mon torse. Elle pleurait à m'en fendre le cœur. Je sentis à mon tour un liquide me réchauffer les joues.

_ Je sais, Ma-chan, je sais. Mais... j'avais peur de te perdre...
_ A cause de Shizuru?

J'acquiesçais et poursuivais.

_ A cause de moi surtout, de mes secrets...
_ Alors raconte-moi!

Cette supplique arracha un bout de moi-même et sécha du même coup mes larmes. J'avais fait un choix en venant ici, un autre lorsque j'avais embarqué Mari avec moi. Je n'étais pas à plaindre. J'aurais dû me raisonner plus tôt, maintenant, il était trop tard.

_ Je ne le peux pas, Mari.
_ Alors comment veux-tu que...

Je resserrais l'étreinte.

_ Mari, la seule chose que je sais, c'est que je tiens à toi. Je ne peux juste pas te raconter tout ça maintenant. Je te le dirai, je te le jure, le moment venu. Pourras-tu juste me faire confiance d'ici là? Une confiance aveugle?
_ C'est ce que je fais depuis le début, mais tu n'es même pas capable de me faire confiance, toi.
_ Gomen ne, Mari... Je te promets d'essayer de ne plus m'inquiéter de Shizuru. Mais... Est-ce que ça... Est-ce que ça te fait du mal de me faire confiance?

Si je devais rester avec Mari, si je devais continuer à lui mentir sur mes activités, je ne le pouvais qu'à la seule condition qu'elle n'en souffre pas.

'Qu'importe si moi j'en meurs chaque jour un peu plus...'

_ Parfois, Xylia... Ça me fait mal quand tu n'es pas avec moi alors que tu es à mes côtés. A chaque fois que ton esprit se perd, je me dis que...

Elle baissa la tête et interrompit sa phrase.

_ Je t'en prie, Mari, dis-moi ce que tu as sur le cœur...
_ Je me dis que tu penses à celle que tu as aimée avant moi, dans ce que tu appelles ton autre vie.

Je relevais son menton, qu'elle puisse lire dans mon âme.

_ Ce n'est pas le cas, Mari-chan. Aujourd'hui, c'est toi et uniquement toi que j'aime.

Elle semblait enfin rassurée par ma réponse.

_ Tu ne souffres qu'à ces moments-là?
_ Je crois Xylia... Je crois que tu me protèges en me cachant la vérité, alors, ça me rassure un peu.

Je l'embrassais tendrement, nos larmes venant saler ce baiser de douceur. Elle se recula, envoyant son regard humide dans le mien.

_ Veux-tu toujours de moi, Xy-chan?
_ Bien sûr, Mari, c'est quoi cette question?!
_ Alors réponds-moi. Juste une question et je ferai comme tu me l'as demandé.
_ Plus d'autres questions? une confiance aveugle? quoique puissent te dire certaines personnes?
_ Je te le jure.
_ Alors, oui, dis-moi.
_ As-tu parlé de ton histoire à quelqu'un? Puisse que tu ne veux pas me la révéler, y a-t-il des personnes qui la connaissent?
_ Non, Mari.

Mon visage restait impassible, sûr de lui. Mais mon âme se déchirait devant mon mensonge. Pour la première fois, je regrettais mon choix d'être venue ici. Non, je regrettais mon existence. J'aurais aimé ne jamais être née. J'aurais aimé qu'elle me haïsse au point de me tuer. J'aurais aimé qu'elle me déteste autant que je me détestais.
A la place, je sentis un corps froid contre le mien.

_ Je t'aime, Xylia.

Je n'avais plus la force de lui répondre. Je me sentais monstrueuse, indigne d'elle.

_ Rentrons, tu vas attraper froid.

___

Et voilà un chapitre de plus. Promis, demain, je vous envoie le suivant.

[Algedi]

C'est vraiment très prenant ! Bravo pour ta façon de nous laisser croire qu'on va en apprendre un peu plus alors qu'il n'en est rien ! En tout cas tu es douée pour décrire les sentiments de tes personnages. C'est très réaliste

[Xylia]

Encore une fois: merci de ton soutien, ô rare lecteur!!!
j'ai tenté de dessiner avec mes maigres moyens ce qui pourrait ressembler au visage de Xylia!! J'ai pu m'apercevoir que je m'étais améliorée: elle a exactement (ou presque), les cheveux que je souhaitais! XD. Pour le reste, ce n'est pas vraiment ça, je crois que je vais m'en tenir à une description littéraire de son physique!!! gomen pour le retard de post, mais j'ai préféré aller me défouler au taïso à mon club! Je pense que tu peux aisément comprendre....
ah, une dernière chose: ça m'amuse que des personnes tentent de trouver, d'imaginer une suite possible à cette aventure, donc si tu as des doutes sur la tournure des évènements, n'hésites pas à m'en faire part!!!! je me ferais une joie de te laisser découvrir si tu avais tord ou raison au fil des chapitres... Pour l'instant, je crois n'avoir laissé entendre que quelques points: Xylia connaît des choses qu'elle ne devrait pas connaître, a vécu dans un pays (Fuuka?) en guerre, possède un fort charisme, a perdu son ex petite-amie et elle est là pour deux missions, dont une concerne Shizuru et/ou Natsuki!


___ Chapitre 7: Première mission compromise?


_ Dis, tu ne me feras jamais de mal, ne, Xylia?
_ Qu'entends-tu par là, Mari?
_ Tu ne te retourneras jamais contre moi? Tu sais, un peu comme cette Otome, Erstin...
_ Mah... Tu prends tes cours d'histoire beaucoup trop à coeur... Mais non, je te le jure, je ne m'en prendrais jamais à toi. Cependant, je ne peux te promettre de ne jamais te faire souffrir.
_ Je crois que je comprends ce que tu veux dire.

Je l'avais alors embrassée et prise dans mes bras, ainsi, j'avais pu l'observer s'endormir.
'Non, tu ne peux pas comprendre, Mari.'

Notre réveil fut douloureux, nos discussions avaient été utiles, mais loin d'être reposantes.
Un éternuement me sortit définitivement de mon sommeil.

_ Rah! Je te l'avais bien dit que tu risquais de prendre froid!
_ Atchoum! Ce n'est qu'un petit rhub, me fit-elle le nez rougeoyant. Tu prendras soin de boi comme ça.
_ Ah? Parce que je ne prends pas assez soin de toi?
_ Si! Sauf quand tu pars laver les vitres du bureau de la 'Head Master'!
_ Arrête de te moquer d'elle un peu... Ne sois si jalouse, sans elle, je ne serai probablement pas là. Et je n'y suis pour rien si j'ai écopé de cette punition.

J'affichais une fausse moue boudeuse et décidais de la bonne humeur retrouvée de Mari pour lui glisser, de la façon la plus anodine qu'il soit :

_ En parlant d'elle... J'aimerais bien lui montrer ma moto et en parler un peu avec elle...
_ Sans moi, c'est ça.

Je baissais la tête comme un enfant pris en faute. Je réagissais néanmoins à son air taquin. Décidément, cette fille évoluait de jour en jour. Ce matin-là fut le premier où je réalisais que j'avais enfin fait ressortir ce qu'elle était vraiment: un véritable joyau.

_ Gagné. En fait, je.

Elle m'interrompit en posant ses lèvres sur les miennes.

_ Shut! Je ne t'ai pas demandé de te justifier.

Grâce à elle, j'évitais un autre mensonge. Mais peut-être que cette fois, j'aurais pu lui dire une partie de la vérité, au moins la raison qui me poussait tant à rencontrer Natsuki en privé. Cela, elle pouvait le comprendre, j'en étais certaine. Et notre accord d'une confiance absolue m'aurait garanti de ne pas avoir à m'expliquer sur les causes de cette action.

_ Au fait, Xy, ce soir, Shizuru viendra corriger mes exercices.

'Serait-ce un test de jalousie?'

_ C'est bien qu'elle prenne soin de toi quand 'moi' je ne le peux pas.

J'avais insisté sur le moi, lui faisant comprendre que je ne voulais en aucun cas être comparée à Shizuru et qu'elle devait rester une remplaçante.

_ Moui... Mais je préfère tes cours! On dirait que tu les assimiles avant même de les avoir suivis.

'Peut-être parce que je connais déjà tout cela par cœur et que j'ai eu le meilleur professeur qu'il soit.'

___

La fin des cours venue, j'allais frapper à la porte blanche. Miss Maria m'ouvrit la porte. Rien qu'à ses yeux sévères, je m'attendais à une réflexion, n'étant même pas certaine de ne pas avoir enfreint une nouvelle fois le règlement.

_ Vous êtes bien ponctuelle, Xylia.

'Rien d'exceptionnel...'

_ Je l'ai été durant toute la période de mes punitions, Miss Maria.
_ Quoiqu'il en soit, j'ai fait porter une échelle pour vous. Les fenêtres sont hautes.
_ Arigato Gozaimasu.
_ Ne me remerciez pas. Je ne le fais pas pour vous. Plus vite vous aurez quitté ce bureau, mieux nous nous porterons tous.

'Mais qu'est-ce qu'elle a? Est-ce en rapport avec la dispute entre Shizuru et Natsuki? Argh... Ces deux-là ne changeraient jamais. Si personne ne venait régler leur conflit, elles ne trouveraient jamais les mots pour se comprendre... Mais en quoi Miss Maria peut-elle être concernée?'

Avant qu'un trop long silence ne s'installe, je sortais de mes pensées.

_ Quitter le bureau ne me fera pas quitter l'académie, vous savez? Mais je peux savoir ce que j'ai fait de mal?
_ Comme si vous l'ignoriez?! A partir de maintenant, il serait sage de ne vous mêler que de vos affaires.
_ Je ne vois vraiment pas de quoi vous voulez parler.
_ Toute l'école le saurait sauf vous? Ne me croyez pas née de la dernière pluie.
_ Vous insinuez que j'ai un rapport avec la dispute de deux piliers de l'école, ne? Je vous affirme que je n'ai rien fait.

'Rien encore...'

_ C'est étrange comme, depuis le jour du concours, tout tourne autour de vous. Sur ce, mettez-vous au travail.

Je m'exécutais bien soulagée de voir s'éloigner la harpie. Ainsi, toute l'école savait que ces deux-là se disputaient. Mais je ne parlais qu'à mon Onee-sama, de force même, et à Mari... Comment pouvais-je deviner les rumeurs?
A vrai dire, on ne voyait que très rarement les deux élégantes silhouettes des Mai Star ensemble, ces derniers jours. La dissimulation de leurs sentiments n'étaient vraiment pas leurs forts... Enfin, pas celui de Natsuki en tout cas.
Je réfléchissais à tout cela en me demandant si j'avais fait le bon choix, si mon plan était le meilleur que je pouvais trouver et, inlassablement, je n'en imaginait aucun d'aussi solide. Je me résignais donc à laisser les choses se dérouler pour le moment. Il faudrait quand même, si je n'arrivais pas à discuter calmement ('aussi calmement que possible') avec Natsuki, que je rende visite à Nao avant son départ.

Un fracas m'éjecta de mes pensées et de l'escabeau sur lequel je me trouvais préalablement en équilibre.

'Tss... Outch'

Je me frottais la tête, portant un regard assassin vers la provenance du bruit.
Natsuki se trouvait devant l'entrée. Elle avait claqué la porte avec une violence qui ne lui ressemblait pas, ce qui avait causé ce coup de tonnerre.
Mon visage se radoucit instantanément devant le malaise certain de la directrice.
Elle parla d'une voix sèche que je ne lui connaissais pas:

_ Ah. Bonsoir Kamao-san. Gomen, j'avais oublié que vous étiez là.

'Kamao-san?'

_ Pas de problème. Vous semblez plus mal en point que moi. Est-ce que vous allez bien? Je vous prépare du thé?
_ Non.
_ Eto... Si vous voulez vous défouler, je peux vous proposer d'emprunter
_ Urusai!

Natsuki me fixait, de la colère dans les yeux, et une pointe de désespoir qui en émergeait vint me percuter de plein fouet. Je parlais le plus calmement possible.

_ Urusai? Ce n'est pas moi qui vous ait mise dans un tel état, tentez de vous calmer un peu, non? J'essaie juste de vous soutenir comme vous
_ Yamete! Je ne sais pas ce que vous cherchez, mais, dorénavant, je vous prierais de ne plus m'adresser la parole et...
_ Et?
_ Je vous relève de votre punition. Vous n'avez plus à venir ici le soir. Vous feriez mieux d'aider Mari en arithmétique, il semblerait qu'elle ait des difficultés.

'Shizuru!'

_ Wakateru.

Je ramassais mes affaires, cachant mal la blessure que Natsuki m'avait infligée. Je la ressentais perdue, cherchant un échappatoire à toute cette histoire.

'Tu ne peux t'en prendre qu'à toi-même, Natsuki...'

Je m'arrêtais quelques instants devant la porte, attendant un mot, un geste, n'importe quoi qui aurait pu me rendre un peu d'espoir.
Au moment où je me résignais et ouvrais le bureau, elle m'acheva:

_ J'aurais dû écouter Shizuru depuis le début. Vous êtes dangereuse pour cette école.
_ Dangereuse? J'aimerais bien savoir de quoi vous avez peur!

Ma voix ne trahissait aucune émotion, le vide s'étant emparé de mon cœur lorsque Natsuki m'avait rejetée.
Mais elle avait en partie raison. J'étais dangereuse. Je ne m'en étais jamais rendu autant compte qu'à cet instant. Créer une tension entre Shizuru et Natsuki fragilisait grandement la sécurité de l'académie.
Je partais sans attendre de réponse. La neige commençait à fleurir les branches vides de feuilles. Je me couvrais et, sur le rocher que j'avais décidé de nommer 'Rocher de Nao', j'admirais le paysage.
Des applaudissements mirent fin à ma contemplation sourde.

_ Omedetou! Je n'ai rien de plus à ajouter!
_ Nao. j'aurais dû me douter que tu me chercherais. Que s'est-il passé?
_ Oh! Une prise de bec bien sérieuse entre tes deux protégées!
_ Ce ne sont pas mes protégées, vu!
_ Wakatta, wakatta. En tous cas, ça a été très loin cette fois. On n'a même pas pu finir la réunion. Et pour la première fois, ton nom a jailli en public. On a fait ce qu'on a pu avec Youko pour te couvrir sans éveiller les soupçons ou les colères meurtrières de Shizuru. Je veux bien t'aider, mais je tiens à ma vie, moi! Enfin... Ce n'était pas marrant à voir, même pour moi.
_ A ce point?
_ Eto... Je ne sais plus comment tout a commencé - à vrai dire, ces deux-là se cherchent en permanence sur tous les sujets depuis quelques temps-. Mais, bon, Shizuru s'en est prise à Natsuki, lui balançant qu'elle n'était pas honnête avec elle-même. Ce à quoi cette dernière a répliqué que Shizuru n'avait jamais évoluée depuis leurs études, et qu'elle était loin de pouvoir faire la morale aux autres en terme de franchise. Le serpent sournois a alors dit, devant tout le monde, que question honnêteté, il était clair que tu étais mieux placée qu'elle. Natsuki a tenté une défense timide mais Shizuru a gagné par K.O.: 'Si tu crois tellement en elle et que tu y tiens tellement, tu n'as qu'à lui offrir ma place.'. Puis elle s'est levée calmement et a annoncé qu'elle avait rendez-vous avec Mari à la bibliothèque.

Nao guettait chacune de mes réactions. Elle sentit mon visage se crisper dans une grimace qui ne disait rien de bon.

_ Natsuki m'a virée de son bureau et m'a très clairement fait comprendre que je devais m'abstenir de me retrouver près d'elle.

Nao ria à gorge déployée.

_ Celle-là, alors!
_ Je ne vois rien de drôle là-dedans, Nao! grondais-je d'une voix plus abattue que sévère.

_ C'est quand même intéressant de voir qu'elle tient tant à sa Shizuru.
_ Baka! Ce n'est pas quelque chose que tu m'apprends. Ce n'est pas nouveau, que je sache.
_ Remercie-moi!
_ Nani?!
_ Bah... Laisse tomber. Depuis la guerre contre Nagi, même si on ne se l'avouera jamais, 'Natsu' et moi, on est devenue... proches?
_ Tu prends la relève?
_ Hors de question! Je ne veux pas être en froid avec Shizuru... Brrr... Mais lorsque ça ne va pas, on va boire un verre en ville. On a rendez-vous à 20h devant les grilles de l'établissement. Pense à prendre deux casques... Et te fais pas choper par la vieille bique de Miss Maria.
_ Nani?!
_ Mais tu ne sais dire que ça ma parole!

Elle prit un air contrarié.

_ Kuso! J'avais totalement oublié... Ce soir, je ne suis pas disponible. J'ai une recherche à terminer avant mon départ.

Je souriais, j'avais enfin compris ce que Nao attendait de moi.

_ Et tu pars quand?
_ Demain matin. Mais je reviens vite. Je compte sur toi pour que les choses évoluent d'ici mon retour...

Elle mima un air suppliant:

_ Tu es notre seule espoir puisqu'Haruka et Mai ne sont pas dans les parages.

Je rigolais de l'allusion au passé tumultueux de Natsuki et Shizuru et vit s'éloigner une Nao, sourire aux lèvres, levant la main comme signe d'au-revoir.

'C'est vrai, sans ces deux-là pour les raisonner pendant leurs études, qui sait si j'aurais besoin de faire ce que je m'apprête à faire... Arigato, Nao.'

Tel un scorpion devant une proie plus grosse que lui, je me préparais à l'attaque de ce soir. Je n'aurais plus d'occasion telle que celle-ci.

'Mari... J'espère que Shizuru est de meilleure compagnie pour toi que l'a été Natsuki pour moi. Baka! Tu es libre, vas la rejoindre.'

___

Il ne me fut pas difficile de trouver Mari dans la pourtant si grande bibliothèque. Un indice infaillible m'avait guidée: dans les rangées de livres les plus proches se massaient les groupies de l'améthyste pleine de grâce.

_ Bonsoir, Shizuru-sama. Puis-je?
_ Ara... Xylia ne fait pas sa punition, ce soir?
_ La directrice a jugé que j'en avais assez fait.

Cette phrase à double sens sembla ravir mon interlocutrice. Mari affichait quant à elle un air plutôt soulagée de me voir. Je lui rendais son sourire.

_ Ara... Cependant, je n'en ai pas fini avec Mari-chan.

'Cette femme va me rendre dingue. Tu n'as pas compris que Natsuki n'attend qu'une chose, c'est que tu ailles la rejoindre... et arrête d'appeler ma copine comme ça!'

_ Je serais prête à parier que votre présence est escomptée ailleurs.

'Si avec ça, elle ne comprend pas, c'est qu'elle ne le veut pas.'

_ Ara? Vous ne voulez pas que votre précieuse Mari profite de mes conseils?
_ Je pense que les miens devraient suffire pour cet examen, Shizuru.

J'entendis des murmures de dédain s'élever dans mon dos. Décidément, ces filles hystériques ne cesseraient jamais.

_ Puisque Xylia le prends ainsi... Mais j'y pense. Mari-chan devrait être la seule à pouvoir décider si oui ou non elle désire mon aide et ma présence, ne, Xylia-san?

Je mordais ma lèvre inférieure. Elle gagnait sur tous les combats aujourd'hui. Même dans l'utilisation des suffixes, elle prenait le dessus. Cependant, j'avais bien mérité ce retour de flamme.

_ Mais bien entendu, Shizuru-sama. Laissons-la décider.
_ Ara... Voilà qui est une sage décision.

Elle se tourna avec élégance vers Mari, que je mettais dans une situation bien délicate.

_ Mari-chan?
_ Eto...

Son visage s'empourpra de plus belle. Je m'en voulais, aussi, j'allais abandonné le duel et partir, lorsque la voix à l'accent prononcé se fit entendre.

_ Ara. Quel dommage, je n'avais pas vu l'heure. Il se fait tard. Je boirais bien un thé. Je pense que je vais vous laisser prendre la relève.

En partant, elle m'adressa un clin d’œil. Elle m'avait remise à ma place et cela semblait lui suffire. Je soupirais de soulagement.
Je prenais place aux côtés d'une Mari apaisée mais soucieuse.

_ Ça ne s'est pas arrangé depuis le concours à ce que je vois.
_ Nani, Mari?
_ Tes relations avec Shizuru-sama.
_ Ah. Je crois qu'elle ne me porte pas dans son cœur, c'est un fait. Mais je ne fais rien pour arranger la situation.
_ Et toi?
_ Moi? Je l'aime énormément et je l'admire beaucoup. Elle a... une place particulière dans mon cœur. Mais, shut, ça doit rester entre nous.

Nous avions fini par rentrer dans notre chambre, véritable havre de paix depuis que la bibliothèque était devenue lieu d'émeute de fans incontrôlables. ici, au moins, nous étions sauves.

_ Alors Xylia, tu ne me dis pas pourquoi Natsuki et Shizuru se sont disputées?
_ Tu es au courant de cela, Mari.
_ Il ne faut pas être stupide pour le comprendre et pour savoir que tu y es mêlée. Mais surtout, Shizuru m'en a touché un mot. Alors il semblerait que tu ne sois pas tout à fait innocente...
_ Je suis mêlée à tout ça, mais je n'ai encore rien fait!

Je pestais comme pour me défendre alors que je savais parfaitement que Mari ne me jugerait pas. Au contraire, cette histoire semblait l'amuser.

_ Encore? Tu comptes donc faire quelque chose. Tu sais que toute l'école ne parle que de ÇA!
_ On me l'a dit. En fait, tu es la troisième personne à me le faire remarquer. Mais comme je ne parle pas avec grand monde, je ne m'en étais pas rendu compte alors...
_ Bon, c'est quoi cette histoire, Xylia?
_ On n'avait pas dit: 'plus de questions'?

Je cachais ma tête dans mes épaules, tentant désespérément d'emprunter les facultés d'une tortue au moins pour l'heure à suivre. Mais rien en se produisit. Une petite mine adorable se planta devant mes yeux, comme pour me signifier qu'il n'y avait plus d'échappatoire. Cependant, ce jeu m'amusait beaucoup, car j'avais prévu de raconter ma mission Shizuru/Natsuki à Mari de toutes façons.
Elle posa son index sur son menton:

_ Hum... Ce n'est pas faux. Mais là, c'est un peu différent. D'une part, je suis mêlée à votre guerre des tranchées et d'autre part, je ne veux pas que Shizuru quitte l'académie.
_ N... Nani?!!!
_ Elle m'a annoncé dans l'oreille qu'elle envisageait de partir, qu'elle voulait rejoindre une nation.
_ Kuso! Qui d'autre est au courant?
_ Personne, de ce qu'elle m'en a dit. Elle m'a demandé de garder le secret. Mais je pense qu'avec toi, c'est différent. Parce que Shizuru savait sûrement que j'allais t'en parler d'un côté, et aussi parce que...
_ Parce que?
_ Parce que, même si elle ne voulait pas que je t'en parle, comme tu m'as dit que tu l'aimais beaucoup, je sais que tu feras tout pour la retenir. Et je te fais assez confiance pour savoir que tu trouveras le moyen de le faire!
_ Je l'espère Mari, je l'espère. Mais ce n'est pas moi qu'il faut convaincre.
_ Natsuki?

Je restais songeuse face à l'implacable confiance que me démontrait Mari et murmurais:

_ Je pense qu'il n'y a qu'un moyen pour qu'elle reste à l'académie maintenant.

Je regardais machinalement le réveil posé sur le bureau.

_ D'ailleurs, je devrais m'absenter quelques heures ce soir.

L'objet de mon plus grand soutien prit une moue boudeuse.

_ Mah... Ma Xylia adorée m'abandonne encore? Va-t-elle rejoindre Shizuru?

Je rougissais de gêne et de peur qu'elle ne soit jalouse.

_ Eto... Non. Nao m'a arrangé un rendez-vous avec Natsuki.

Je lui détaillais l'ensemble de notre plan, lui expliquant par la même les conséquences espérées de mes actes. Après tout, ma première mission n'avait que peu de lien avec ma propre vie, je pouvais donc lui en expliquer les grandes lignes sans risque de trop en dire, même si je soupesais tous mes mots.

_ Xy-chan. Ton esprit est d'ordinaire brillant, mais ton plan a un sérieux problème.
_ Lequel?
_ Si, comme tu le dis, Natsuki t'a envoyée balader aujourd'hui, je doute qu'elle te suive paisiblement ce soir.
_ J'ai la solution, mais... Tu me rendrais deux petits services?

Un sourire radieux illumina son visage.

____
Il était à peine 19h lorsque je garais ma moto près du portail, à sa droite, afin que les arbres masquent ma présence. Je déposais les clés sur la selle et les cachait avec un casque.

'Bah! De toutes manières, personne ne s'aventure ici.'

Je coinçais un mot entre la coque et la visière et partais prendre le bus.

Natsu! C'est Nao! J'ai pensé que tu aimerais te défouler avant de me rejoindre. Et j'ai dû partir plus vite que prévu. Rejoins-moi au 'Duran' à l'heure prévue.'

'J'espère qu'elle ne reconnaîtra pas l'écriture de Mari...'

J'entrais dans le bar enfumé et j'attendais patiemment.
19h45
19h58
20h00
20h12
20h15

'Viens...'

20h23

Je savais par les murmures admiratifs qu'une jolie femme avait franchi la porte du bar. Je n'avais aucun doute sur son identité lorsqu'un casque se posa près du mien sur le zinc.

_ Nao, tu es toujours en retard, ce n'est pas possible...

Je trouvais le fait de ruminer à haute voix sa colère était un trait charmant de la directrice. Celui-ci lui donnait un air plus humain.
Je ne levais pas la tête de mon verre.

_ Patron, un verre de saké pour la demoiselle.

Puis, je reprenais plus calmement.

_ Désolée, mais Nao ne viendra pas ce soir.

[Xylia]

* pleure car elle a perdu tous ses lecteurs...

Bon, voilà la suite... après, ben ce sera plus long car des activités m'éloigneront un peu de mon PC... mais promis, vous aurez la suite et la fin

Chapitre 8: La gifle

_ Désolée, mais Nao ne viendra pas ce soir.

Je n'entendis aucun bruit pendant quelques secondes puis:

_ Xy... Xylia?
_ Bonsoir, Natsuki.

Je me tournais enfin vers elle, le visage souriant. Comme je m'y attendais, elle reprit le casque noir avec frénésie devant mon regard amusé.

_ Je ne crois pas, non. Cette moto et ce casque m'appartiennent. Vous ne voudriez pas rentrer à l'académie à pied... ou en stop.

Elle hésita un moment. Sûrement qu'en cet instant, elle devait me comparer à cette cinglée de Tomoe. Mais ça ne m'atteignait guère.

'Qu'importe les moyens, il faudra bien que quelqu'un te secoue un peu, Natsuki.'

_ Où est Nao?
_ Elle doit préparer des choses pour son départ en mission, à ce qu'elle m'a dit.
_ Oi... C'est un cauchemar.

Je souriais de plus belle. Cette situation m'amusait au plus haut point. Je pris le breuvage qu'avait déposé nonchalamment, mais avec une pointe de curiosité, le patron des lieux.

_ Tenez! Je pense que vous en aurez besoin...
_ Je ne bois pas d'alcool.
_ J'insiste. Prenez-le, vous verrez bien si vous décidez de le boire ou non plus tard.

Elle prit son verre maladroitement, évitant mon regard, qu'elle fuyait sans le cacher depuis son arrivée. Je la laissais s'affaler avec désespoir sur le tabouret près du mien, nos casques me séparant de sa tête qu'elle avait posée entre ses deux mains. Placée comme cela, on n'aurait dit un enfant qui boudait.

_ Ma, ma... Vous ne devriez pas vous maintenir comme ça. On dirait que le ciel vous est tombé sur la tête.
_ C'est presque le cas, avec vous. Mais je me sens plus comme enfermée dans une cage, à vrai dire.
_ Bien. Ce n'est pas plus mal après tout. Pour une fois que ce n'est pas vous-même qui vous y enfermez.
_ Nani?
_ Faîtes comme si je n'avais rien dit.

J'adoptais un air détaché. J'avais pourtant une envie folle de la prendre dans mes bras et de la rassurer. Mais il ne le fallait pas. Il ne m'appartenait pas de le faire. Mais je comprenais peu à peu pourquoi Shizuru avait pu tomber amoureuse d'une femme comme elle... De plus, je n'étais pas là pour la calmer, bien au contraire. Ce sont les doutes qui permettent d'avancer. Ce soir, au moins, il fallait qu'elle reste seule, perdue, confrontée à ses contradictions. J'espérais que, de cette manière, elle emprunte le bon chemin une fois guidée par... par la vérité.

_ Alors, comment se fait-il que mon nom surgisse de nulle part dans une dispute avec Shizuru?
_ C... C... Comment as-tu...??? Argh! Nao!
_ Pas que. Mari, Miss Maria, vos groupies à vous deux... même votre attitude à mon égard... Alors? Que se passe-t-il?
_ Rien qui ne te concerne!
_ Bien! Puisque 'vous' le prenez sur ce ton, alors... moi aussi je vais te tutoyer. Juste ce soir. De toutes façons, demain, tu me renverras sûrement de l'académie alors...
_ Oi... Je...
_ Ne t'inquiètes pas pour ça. J'en ai presque fini de ce que j'avais à y faire.
_ Je ne comprends pas un traître mot de ce que tu dis.
_ Bah! Ce n'est rien. Tu auras le temps d'y repenser un jour. Bon, Shizuru?
_ Je ne veux pas parler d'elle.
_ Soit! Alors parlons de ce que tu aurais parlé avec Nao.

Elle releva enfin la tête, libérant son regard qu'elle détourna enfin sur moi.

_ Parlons plutôt de toi.
_ S'il n'y a que ça pour te faire plaisir. Que veux-tu savoir, Natsuki?
_ Qui es-tu?
_ Kamao Xylia.
_ Ta réponse est vague, bougonna-t-elle.
_ Ta question l'est tout autant.

Elle réfléchit quelques instants. Ma main voulu avancer vers son visage et tapoter son front qui se plissait en une mauvaise ride, mais je la retins, la focalisant sur le thé qui se trouvait devant moi.

_ Pourquoi es-tu ici?
_ Ici? Parce qu'on y trouve des très bons thés. A cette heure tardive, c'est appréciable. Et aussi pour vous tenir compagnie.
_ A Garderobe.
_ Pour devenir une Otome, ça me semble évident.
_ Ça ne l'est pas tant que ça puisque tu as dit tout à l'heure que je pouvais t'exclure.

' Bien, le bras de fer a enfin commencé...'

_ Et bien... Disons que j'ai eu le soutien et l'approbation d'Otome que j'admire, comme Haruka ou encore toi. J'ai appris beaucoup de choses, notamment à canaliser mes pouvoirs... Et j'ai eu la chance de rencontrer et même parler à Shizuru-sama et...

Son regard ne faiblissait pas, pourtant, j'aurais juré y avoir aperçu un voile de tristesse à l'évocation de ce prénom.

_ Et?
_ Et j'ai eu le bonheur de connaître ce sentiment magique que l'on appelle l'amour et de le laisser envahir tout mon être.

J'avais fait exprès de relier dans ma phrase le prénom fatidique et la notion d'amour. A voir sa tête se baisser et ses armes tomber, je savais que son esprit avait, inconsciemment ou non, fait le lien. Il ne me restait plus qu'à l'exploiter.

_ L'amour?
_ Oui. L'amour de Mari. Je pensais que tu le savais.
_ J'avais des doutes.
_ Shizuru le sait très bien, elle, puisqu'elle se venge par ce biais.

Je rigolais légèrement, pour ne pas brusquer la directrice avec une allusion aussi directe, ce qui la dérida un peu. Je vis alors quelques mèches bleues nuits s'écarter de son visage souriant de malice.

_ Oui. Elle peut être assez... dure parfois.
_ C'est une façon comme une autre de se protéger, ne, Natsuki?

Je voulais la mettre face à ses propres faiblesses. Je n'avais pas prévu cependant de le faire aussi brusquement, aussi, de peur de faire fuir l'indomptable, je reprenais d'une voix plus douce,moins lourde de sous-entendu et surtout moins provocante.

_ Eto... Tu es certaine que tu ne veux pas me parler de ce qu'il s'est passé lorsque Shizuru a rejoint le bureau après sa leçon avec Mari?
_ Arf... Ça ne servirait pas à grand chose...
_Peut-être juste à ne pas te torturer l'esprit toute seule. Quoiqu'il en soit, saches que tout ce que tu diras ici restera entre nous.

Elle me dévisageait vraiment cette fois-ci. Je luis envoyais mon regard le plus serein, le plus sincère, celui qui pousse à la confiance, celui d'une amie de longue date, celui qui n'aurait jamais dû exister à ce moment.

_ Ton regard...

'Baka!'

Je mordais ma joue et fermais instantanément les yeux. Puis, une gorgée de thé plus tard, je reprenais.

_ On parle de Shizuru, là, non?
_ Je ne la comprends plus, finit par lâcher la femme à bout de force après quelques secondes de lutte contre elle-même.
_ L'as-tu déjà comprise un jour?

Elle me fixa avec incrédulité. Sûrement que les années passées aux côtés de sa protectrice défilaient devant ses yeux.

_ Je ne sais plus, murmura-t-elle au bout de quelques minutes.
_ C'est bien ce qu'il me semblait. Tu sais, un vieil adage dit que, lorsqu'on est perdu, qu'on ne sait plus où aller, il est sage de revenir là d'où l'on vient.
_ Je ne suis pas perdue!

Je souriais affectueusement à cette femme infantile, paniquée par ses propres failles.

_ Lorsque je te vois ainsi, Natsuki, je me demande comment tu as réussi à sauver Garderobe sans l'aide, le soutien ou la présence de Shizuru à tes côtés... Et par deux fois en plus.
_ Urusai! Je.
_ Tu?

Elle prit finalement le verre de saké qu'elle bu d'une traite, certainement dans le but non avoué de se donner une contenance. Je restais calme mais regardais l'heure.

'Je veux bien te ménager, Natsuki, mais mets-y un peu du tien. On ne peut pas éternellement rester de marbre, si? En tout cas, il faut que j'accélère les choses, sinon Mari risque de connaître quelques difficultés...'

_ Natsuki? Tu sais ce que me reproche Shizuru, ne?
_ Pas vraiment.
_ Écoute. Toi et moi, on le sait pertinemment. Je t'ai attaquée de front avec le passage sur toi, Shizuru enfermée dans un corps de pierre et tout ça. Elle a tenté de te protéger, comme elle le fait à chaque fois.
_ Demo... Ce n'était pas une attaque... Tu as dit... L'unité des Otomes, les liens forts et tout ça...
_ Oui, j'ai dit cela. Ce n'était pas réellement faux, mais ce n'était pas la vérité non plus. Aurais-tu préféré que je dise devant tout le monde tout ce que je sais de cette période?
_ Nani? Comment sais-tu tout ça?!

Elle reprit sa position initiale, cachant ses mains dans ses cheveux sombres, son visage enfouit dans le zinc.

_ Peu importe de savoir comment je le sais. Ce qui importe, en revanche, c'est savoir ce que TU vas faire.
_ Pourquoi? Pourquoi je devrais faire quelque chose?
_ Parce qu'à toi, ça ne t'a pas paru étrange que seule Shizuru réagisse autant que toi à cet écrit?
_ Qu'est-ce que...

'Décidément, cette fille ne veut pas comprendre... Bah... Tant pis. Je vais devoir parler de moi...'

_ Rien. Tu m'as l'air totalement ailleurs. Mais comme je connais beaucoup de choses de toi, je vais te raconter un petit bout de ce qu'a été ma vie.

'Je ne sais pas dans quoi je m'embarque, mais si je peux l'embarquer avec moi, ça me va...'

_ J'avais quinze ans lorsque je l'ai rencontrée pour la première fois. J'avais perdu ma mère quelques années plus tôt. Pendant deux ans, j'avais vécu avec une ancienne amie à elle, qui m'avait retrouvée après de nombreuses recherches. C'était une personne assez manipulatrice, détestable pour bien des raisons, mais à cette époque, et même aujourd'hui, elle reste ma meilleure amie. Je me sentais vraiment bien à ses côtés. Elle avait fini par dénicher l'endroit où vivait une autre amie à elle et à ma mère. Cette femme possédait un petit laboratoire et elle avait une magnifique fille... La plus envoûtante de toutes. Cette fille n'avait même pas un an de plus que moi. Les premiers mois, je n'ai fait que l'embêter sur sa timidité, chahutant sans cesse, la blessant parfois, sans le vouloir. Mais, Kami-sama, ce que j'ai pu être bête! Un soir, elle n'a pas rougi à mes taquineries, pas répondu non plus. Ce soir-là, je n'ai pas pu retenir ce que je me cachais à moi-même depuis près d'un an. Je l'aimais. Je l'aimais à en perdre la raison. Une semaine après ça... Et bien... Le labo a explosé. La seule chose qu'il me reste d'elle, c'est ce coquillage autour de mon cou. Depuis, j'ai séché mes larmes, et puis, alors que je m'y attendais le moins, j'ai rencontré Mari. Mais c'est une autre histoire. Je ne retrouverai jamais l'année que j'ai perdu à fuir mes sentiments.

Une main chaude et tremblante vint caresser ma joue, comme pour briser la course d'une larme qui s'était échappée.

_ Xylia... Je...
_ Ne t'en fais pas, Natsuki.

Je changeais soudainement d'humeur, comme pour ne pas perdre de vue mon objectif, comme pour chasser l'image des lambeaux de peau de Kamao de mon esprit.

_ Bon, alors, il s'est passé quoi, avec Shizuru?
_ Rien de bien glorieux. Elle est entrée dans le bureau si parfaitement calme, si 'comme d'habitude'... Et elle a soufflé un 'tu as congédié ta chère élève?' avec ses 'ara' incessants.

Je sentais dans cette remarque de moquerie toute l'affection de la reine des glaces pour l'accent de sa compagne de route.

_ Et... J'ai juste répondu que j'avais besoin d'être seule pour me calmer à ce moment-là, et que quiconque se serait trouvé dans le bureau aurait eu à le quitter.
_ Ce qui n'est pas l'exacte vérité, ne?

Son visage se teinta légèrement, comme si la honte d'avoir un peu menti la rattrapait.

_ Pas vraiment. Mais que pouvais-je lui dire? se défendit-elle.
_ Hum... Laisse-moi essayer... Ah! J'ai trouvé! Écoute, Shizuru, même si je suis un peu froide sur les bords, je vois bien que la présence de Xylia près de moi t'incommode. Alors, comme je tiens BEAUCOUP à toi, je ne veux plus te faire de mal, et je l'ai envoyée balader.

J'avais tenté d'imiter les mimiques et la voix de Natsuki en prononçant cette phrase et avait largement accentué le 'beaucoup' lourd de sens. Le visage surpris et écarlate de la jeune brune m'entraîna dans un fou rire quasi-incontrôlable.

_ Baka! injuria-t-elle

Je me reprenais.

_ Baka, peut-être, mais pas trop loin de la vérité quand même, ne, Nat-su-ki?
_ Yamete!

Elle leva la main comme pour me menacer d'une quelconque claque qui aurait pu survenir. J'étouffais un rire.

_ Kowai... Plus sérieusement, Natsuki, pourquoi m'arrêter en si bon chemin? A mon avis, tu as sérieusement besoin du même bon coup de pied aux fesses que tu as reçu par Mai le jour où tu as giflé Shizuru.

Ma tirade la calma directement.

_ Shizuru...

Je lui laissais le temps de se remémorer ces instants de jeunesse, lorsque Shizuru avait été légèrement trop rapide (est-ce un euphémisme???) pour Natsuki. Et elle qui se faisait une image si parfaite, si surfaite de son Onee-sama adorée... C'était à cette époque que tout avait été déclenché, lorsque Natsuki, poussé par son instinct, pour une fois, l'avait rattrapée, et avait décidé d'apprendre à connaître la vraie Shizuru. Cette Shizuru qu'elle aura été la seule à voir. Cette pensée me fit frissonner. La VRAIE Shizuru... Qui est-ce?
Je sentais un mélange de nostalgie et de jalousie s'entremêler. Je ne le saurais jamais. Je ne l'ai jamais su. Ma tasse me sauva in-extremis de mes pensées trop sombres. J'avalais la dernière gorgée, froide et amère.

'Comme j'aurais dû le rester jusqu'à la fin de mes missions ici...'

_ Ça va, Natsuki, pas trop chamboulée?
_ Xylia... Je...
_ Je sais. Mais pas elle. Ça serait beaucoup plus simple si tu n'avais pas un halo de glace d'un mètre de circonférence autour de toi.

Je lui souriais. Elle me le renvoya, un peu de tristesse sur son visage.

_ Je pense que tu sais ce qu'il te reste à faire.
_ Oi... Je... Je ne sais pas... Si... Comment...
_ Bah!

Je tapais chaleureusement sur son épaule.

_ Hey, Natsuki?

Je voulais capter son regard une dernière fois avant de quitter ce lieu de perditions.

_ Xylia?
_ Cette fois, ne t'arrête pas brusquement à un mètre d'elle comme tu l'as fait lorsqu'elle s'est libérée de Tomoe...

Elle baissa la tête comme un enfant désolé. Je pensais qu'elle avait encore dû se demander comment j'avais appris cela. Mais pour cette fois, il y avait assez de témoins pour que n'importe qui le sache.

_ Autre chose, Natsuki.
_ Oui?

Je pris un air plus grave.

_ Avant de... Avant de m'expulser de l'académie, pourrez-vous me laisser le temps de préparer Mari à mon départ, s'il vous plaît?
_ Oi... Expulser... Je verrais ce que je peux faire...

Nous enfilions nos casques sans grande hâte, même si le temps m'était maintenant compté. Mari avait dû finir ce qu'elle avait à faire. Natsuki remarqua mon air soucieux avant que je ne le cache derrière le casque.

_ Argh, Xylia. Demain va être une journée bien longue...
_ Eto... Natsuki... Je crois que c'est la nuit qui risque de l'être... Si Mari et Nao ont bien joué le jeu, Shizuru doit vous attendre fulminant dans votre bureau.

Ma protection masquait parfaitement mes rougeurs. Ces instants de confidence m'avaient indéniablement trop rapprochée de Natsuki, je m'en voulais de l'avoir ainsi manipulée. Je ne pouvais en revanche pas non plus distinguer son expression derrière sa visière. Mais elle attrapa les clefs de la bécane noire et me lança:

_ Pour la peine, c'est moi qui conduit!
_ Et, mais vous avez bu!
_ Un verre, un seul. Et on ira plus vite, je connais des raccourcis.

Devant son empressement, je cédais.

'Il faut battre le fer tant qu'il est chaud.'

Contrairement à moi, elle avança la moto jusqu'aux escaliers, laissant à quiconque le voulait le loisir de nous voir toutes les deux, tard, retirer nos casques.
J'imaginais la tête de Shizuru derrière la bais vitrée, car elle ne devait pas se passer du spectacle.
J'avais eu la décence de saisir la poignée passager, derrière moi, plutôt que de me tenir aux hanches de la directrice, ce qui apaiserait sûrement Shizuru.

Miss Maria nous dévisagea.

_ Vous ramenez une fugueuse, Madame la directrice?
_ On en reparle demain, Miss Maria. J'ai à faire.

A peine ces mots prononcés, elle fonçait vers le bureau.

Je rentrais dans le dortoir. Aux sons de voix émanant de ma chambre, je conclus qu'on m'y attendait de pieds fermes.

_ Coucou les filles.
_ Xy-chan!

Je demandais à mes deux complices comment s'était déroulée leur soirée avant de m'épancher sur la mienne.

_ Nao a été voir Shizuru, pour lui demander un renseignement bidon. La jalouse lui a alors dit qu'elle croyait qu'elle passait la soirée avec Natsuki. Elle a répondu qu'elle avait décommandé mais qu'elle avait pris soin de ne pas la laisser seule. Shizuru n'a eu aucun mal à comprendre, et elle est venue ici immédiatement, comme tu l'avais prévu. Je l'ai calmée... Si je puis dire. Elle semblait d'un calme meurtrier quand elle s'est décidée à suivre mon conseil et attendre Natsuki dans le bureau, en rédigeant sa lettre de démission.

Je sortais une bouteille de saké que j'avais achetée au bar avant l'arrivée de la directrice.

_ Tiens, Nao, c'est pour toi.
_ Ben on a qu'à la partager ensemble ce soir, avait-elle répondu.

Nous avions alors parlé et ri, inventant tous les scénarii possibles qui pouvaient en ce moment se dérouler au bureau.

_ J'aimerais bien savoir ce qu'il s'y passe... En effet!


____

Bon, voilà jusque la suite...
Si vous me le demandez, je vous écrirais ce qu'il s'y passe, dans ce bureau... Sinon, ben on verra le lendemain de cuite de Mari et Xylia!!!

A BIENTÔT!!!

[Algedi]

[Xylia]

Bon, dernières nouvelles...
Je vais devoir m'expatrier dans une zone sans pc, sans internet, bref, la galère!
Mais ce n'est qu'à partir de vendredi après midi... jusque début septembre je pense...
Pour vous faire patientez jusque là, je t'enterais de vous mettre le chapitre spécial sans Xylia, mais avec Natsuki et Shizuru dans le bureau avant de partir!
Gomen ne... mais pour la saison 2, par contre, ben... patience!

[mystar_shizuruviola]

*me voici de retour*

nan mais plus sérieusement j'adore ta fic.
j'adorais voir la réaction de shizuru *mais par contre je n'aimerais pas être a la place de notre directrice*
parce que je sens le clache venir

[Xylia]

hey!petit passage via le téléphone.. juste pour vous dire que je ne vous oublie pas. la semaine prochaine sera riche en émotions!! des disputes, des réconciliations, des séparations... bref.,. a la semaine prochaine!

[Xylia]

Bonjour à tous! voilà donc la suite de nos aventures. Le style va être légèrement différent puisqu'il ne s'agira plus du POV d'un personnage.
ceci dit, en italique, vous pourrez retrouver les pensées de nos perso préférés. Et sinon, si ce chapitre vous plaît, je pourrais continuer avec des chapitres intermédiaires sans Xylia, mais avec Shizuru, Natsuki, Nao, Mari, Youko et les autres qui ne sont pas encore là...
Bref, faîtes vous plaisir car le prochain chapitre risque d'avoir du mal à être publié avant septembre (même si là, j'ai réussi à détourner un PC...) Au fait, désolée s'il y a des fautes, je relirai plus tard... Mais je garde un tit bout d'homme agité, c'est plutôt compliqué de se concentrer sur le recopiage!
A très vite!!!

Chapitre 8.5: Saké et chassés-croisés (première partie)


Est-ce la meilleure chose à faire? Je devrais peut-être attendre demain? Oi, Shizuru m'attend de toutes façons, je n'ai pas d'autre choix que d'aller la voir... Et si en fait ce n'était pas vrai? Si Xylia m'avait dit tout ça pour me faire croire que Shizuru n'était pas avec Mari? Et si Shizuru ne voulait pas me parler? Ma tête va exploser... J'aime pô les Et Si...

La brune prit une grande inspiration avant de pénétrer dans son bureau, l'esprit toujours occupé par ses questions.

Elle murmura timidement:

_ Shizuru?...

Des yeux carmins se plantèrent dans son coeur. Elle ne pouvait y lire quoique ce soit tellement ceux-ci étaient neutres et épuisés, comme vidés de leurs éclats.

Comment peux-tu, comment oses-tu te tenir devant moi si facilement, un sourire aux lèvres après ça, Natsuki?

_ Natsuki. Tu as passé une bonne soirée?

Autant feindre l'indifférence. Dans quelques temps, je n'endurerai plus ta présence. Et puis... Et puis j'ai promis d'être toujours là pour toi alors...finit de penser Shizuru.

_ Oi... Eto... Étrange soirée en fait... Mais je suis surprise que tu poses cette question...
_ Ara? Je reste dans une ambiance bizarre alors.
_ Si on veut, Shizuru.

Les deux n'osaient amorcer la discussion. Natsuki attendait que Shizuru lui fasse part de ses sentiments de jalousie, l'oblige à lui parler. Shizuru, de son côté, ne voulant pas blesser Natsuki, avait décidé de rester de marbre face à celle qu'elle n'avait plus le droit d'aimer.

Ce fut finalement la directrice qui brisa le silence, se souvenant des mots d'encouragement de Xylia: 'Ne t'arrête pas à un mètre d'elle, cette fois...'

_ Et bien... Eto... Ça fait bizarre de te retrouver dans ce bureau à cette heure tardive.
_ Natsuki, c'est pourtant loin d'être la première fois. répondit Shizuru d'un souffle froid.
_ C'C'C'est vrai... Ce soir, enfin, tout à l'heure, avec Xylia, nous avons beaucoup parlé. C'est une fille bien, tu sais. Enfin, non, tu ne sais pas. Mais si tu l'avais vue tout à l'heure. Elle est... Je n'ai même pas de mots. Elle est tellement différente de toutes les étudiantes qu'on reçoit. Enfin, tout ça pour te dire qu'on a bien parlé elle et moi.
s'il te plaît, Shizuru, demande-moi de quoi nous avons parlé...

Je ne veux pas entendre parler d'elle. Tu as bien 'discuté' avec elle. C'est bien. Nous, ça fait plus de dix ans que l'on 'discute'...
_C'est bien pour toi alors. Je m'en réjouis.

Mais à quoi tu penses Shizuru???
_ Mais ce n'est pas... Enfin, tu vois Shizuru? C'est juste qu'elle m'a fait franchir un cap. Et je m'attendais pas qu'elle... qu'elle... me connaisse aussi bien et qu'elle comprenne tant de choses à son âge...

Tu es sadique Natsuki... Je n'ai vraiment pas besoin de savoir ce que vous avez fait ensemble. et je n'ai vraiment pas envie d'entendre parler d'elle.
_ On ne choisit pas, Natsuki.

Pourquoi es-tu si froide ce soir, Shizuru?
_ C'est vrai que la vie est pleine de surprise.

Elle eut un petit rire forcé et trouva un spectacle magnifique en lieu et place de ses chaussures, se demandant pourquoi tout n'était pas plus simple et pourquoi elle était incapable de bien se faire comprendre... Sans même se douter des double-sens assassins de ses phrases.

Hypocrite... Voilà ce que je suis. Si ce n'est pas plus simple, c'est uniquement de ma faute. Tout ça parce qu'il me fallait du temps... Mais une dizaine d'années, c'est long... Bien trop long... Shizuru, as-tu les mêmes sentiments pour moi que j'ai pour toi?

Il faut quand même que je sache, Natsuki. Es-tu heureuse? Pourquoi se visage si tourmenté? Fichu caractère protecteur...
_ Es-tu heureuse, Natsuki? Lâcha Shizuru, regrettant dans la seconde sa question.
Au moins, elle me regarde de nouveau.songea-t-elle finalement.

Quelle question! Non, je ne suis pas heureuse! Pas encore... Peut-être jamais?....
_ Je ne sais pas, Shizuru. Beaucoup de choses se mélangent dans ma tête. Xylia a

NON! NATSUKI! ARRÊTE AVEC ELLE! NE ME PARLE PAS D'ELLE!!!

_ Je vais me coucher, Natsuki, je suis fatiguée. Oyasumi.
_ Matte! Shizuru!

La directrice avait retenu la femme au visage blessé d'une façon désespérée. Peut-être est-ce pour cela que Shizuru flancha.

_ Je n'ai pas envie de parler, Natsuki. souffla-t-elle, masquant au mieux les sanglots qui envahissaient sa gorge.
_ Alors... alors écoute-moi! S'il te plaît. Shizuru... Si je... si je ne me confie pas ce soir, je n'aurais jamais plus la force de le faire.

La façon dont Natsuki prononça cette phrase la laissa pantoise. Si le début avait été timide, elle avait presque crier de l'écouter, pour prendre ensuite une ton de supplique. Tant d'émotions rongeaient sa résolution de fuir.

Ne me demande pas ça avec cette voix et ce regard, Natsuki... Ma jolie Natsuki... Non, je n'ai même plus le droit à ce 'Ma'.

Finalement, elle stoppa sa course et se dirigea vers le buffet, où elle se servit un thé, après en avoir proposé un à Natsuki.

_ Arigato, Shizuru.

Leurs mains se frôlèrent, lorsque Natsuki prit sa tasse et elle eut un mal fou à contrôler l’afflux de sang sur ses joues.

Ara... Tes rougissements intempestifs vont me manquer...

Calme-toi Natsuki. Allez, inspire un grand coup et parle... tu peux le faire! Je peux le faire!! se répétait la directrice.

Mais elles ne parlaient pas, ne parlaient plus. Tout juste respiraient-elle, Natsuki le regard dans ses chaussures et Shizuru sur la lettre posée sur le bureau de Natsuki.

Plusieurs minutes s'écoulèrent.

_ Bien, parle-moi.

Qu... QU...QUOI! Comme ça? Si brusquement? Mais... Mais... Aide-moi, Shizuru! Allez! Joue avec moi! Taquine-moi comme tu l'as toujours fait!

Mais rien ne vint sauver la directrice désemparée. Elle devait affronter seule ses pensées et, pour la première fois, les exprimer sans l'appuie de Shizuru, sans ses regards qui la rassuraient, lui laissaient entendre qu'elle comprenait tout. D'une voix mal assurée, elle commença.

_ ... Xy... Xylia a réveillé quelque chose en moi. Enfin. Pas vraiment réveillé. Je le savais, mais j'avais peur et puis... Et puis je ne savais comment faire pour... Enfin, voilà...

Elle passa sa main dans ses cheveux et sur son front d'énervement.

Baka! Baka! Baka! concentre-toi! Pour l'instant, ça ne veut rien dire ce que tu bégayes!

_ Tu ne dois rien comprendre à ce que je dis, ne, Shizuru? Mais c'était de ça que je voulais te parler. C'est juste... Très difficile...
_ Je crois que je comprends assez, Natsuki.

Tu n'es pas obligée de me dire à haute voix que tu es avec Xylia... Je crois l'avoir deviné...
Elle continua:

_ Et... Mari est-elle au courant?
_ Oui, je pense qu'elle le sait, Shizuru. Xylia lui a même demandé de l'aide, je crois.

Cette Xylia n'a vraiment pas de coeur. Jouer avec les sentiments de Mari comme ça... Mais comment une fille comme elle a-t-elle fait pour toucher le coeur de Natsuki aussi vite?
A cette pensée, une immense tristesse envahit Shizuru.
Pourquoi, Natsuki? Pourquoi?

Les deux femmes sirotaient leurs thés silencieusement, on aurait presque pu dire, comme à l'ordinaire.
Sauf que ce soir, l'ambiance sereine ne se dégageait pas de leur présence et que c'était, pour une fois, Shizuru qui fixait l'horizon par la baie vitrée.
Natsuki était pétrifiée de la voir ainsi, perdue dans ses pensées, ne cherchant pas à confronter son regard.


N:Se pourrait-il que je me sois trompée, à un moment donné, croire que ses sentiments étaient réels?

S:se pourrait-il que je me sois trompée, à un moment donné, croire qu'elle pouvait éprouver plus que de l'amitié pour moi?

N:Shizuru, je regrette de t'avoir demandé du temps... Je veux... Je veux plus de toi... Je... Lance-toi! Mais je n'arrive même pas à penser ces trois petits mots! Comment arriver à lui dire? Ne t'inquiète pas, fonce, ce sera plus facile quand tu auras commencé...

S:Mais qu'attend-elle de moi? Que je formule tout à sa place? Hum... Tu l'as toujours fait! Mais pas cette fois, cette fois, je veux qu'elle me le dise, qu'elle réalise à quel point elle me fait mal. Ah! C'est de ta faute aussi. Yukino t'avait bien dit, par l'intermédiaire d'Haruka, qu'à force de la protéger, tu devenais incapable de te protéger d'elle...


Les minutes s'effilaient à travers la fumée de moins en moins présente de leurs thés, qu'aucune ne buvait.
pour Natsuki, il servait juste de point à fixer, pour s'accrocher, pour ne pas sombrer dans la folie qui, elle en était certaine, la guettait.
Soudain, un mouvement la sauva du combat intérieur de sa conscience avec elle-même.
Elle releva la tête et vit Shizuru en finir avec le liquide tiède d'une traite et se retourner, attendant quelque chose de la part de Natsuki, quelque chose qui ne venait pas.

_ Shizuru, je...ne sais pas le dire!

Sa phrase resta en suspens.

_ Natsuki, tu? es désolée? aimes Xylia? veux que je parte? répondit Shizuru, l'air plus dur que jamais.

Natsuki, devant se regard, replongea dans sa tasse.

Tiens, le thé doit être froid à présent... Froid comme moi. Et pourtant, Shizuru, si tu savais comme mon coeur brûle...

_ Bon, Natsuki. Il se fait tard et il semblerait que tu n'aies, finalement, rien à dire de cohérent, puisque tu as passé le dernier quart d'heure à ne rien prononcer. Moi, en revanche, j'ai besoin de dormir, je vais me coucher. tu as de la lecture sur ton bureau. On se voit demain.

Elle reposa sa tasse sans la laver, ce qui était un fait rarissime et, lorsqu'elle se dirigea vers la porte, elle s'arrêta à côté de Natsuki.
Leurs bras se frôlaient et le coeur de la directrice cogna plus fort encore.

Retiens-la! Prends-la dans tes bras! Bouge, remues, satané corps de glace!

Les pas s'éloignèrent de nouveau et ce n'est que lorsque la porte émit le bruit caractéristique de sa fermeture qu'elle réussit à bouger. Elle posa sa main gauche sur le bras droit que Shizuru avait touché.

_ Shizuru...

Puis, réalisant qu'elle n'avait décidément aucun cran, elle s'assit à son bureau.

Je ne la mérite vraiment pas...

Elle posa son regard sur l'enveloppe blanche et reconnu sans difficulté l'écriture de Shizuru.

Shizuru? Une lettre? Pour moi? Une déclaration? Oh oui! Pourvu que ce soit cela!!!

Elle lu... Elle lu les pires mots qu'elle avait jamais lu. Les rapports des attaques des Slaves et de la solution finale, oubliés. Les actes de décès des Otomes, oubliés. Rien ne pouvait égaler, à cet instant, la détresse qui l'avait submergée.

Elle frappa son bureau des deux mains et balaya sa surface avec son bras, renversant le reste de son thé sur la missive. Elle jeta la tasse qui se fracassa contre le mur.

_ Pourquoi, Shizuru, pourquoi? Pourquoi maintenant que je me sens prête?

Directrice, piliers de Garderobe, et membres du conseil,

C'est avec un immense plaisir que j'ai servi l'académie Garderobe durant toutes ses années.
Cependant, je ressens le besoin d'offrir ma protection à un royaume, afin de m'enrichir d'une nouvelle expérience.
Je sollicite un entretien avec le prince Takumi de Zipang et vous remets, avec l'espoir qu'elle sera acceptée, cette lettre de démission.

Cordialement,
Shizuru Viola, l'améthyste pleine de grâce.


_________________

je suis vraiment désolée (ou pas) de vous laisser dans une situation telle que celle-ci, mais voilà.... je ne peux pas faire autrement... Allez, lundi, j'aurais peut-être un accès internet... courage... (en fait, ça me prends beaucoup de temps car j'écris sur papier... alors le recopiage... pffff)

A bientôt!
j'espère que ça vous a plu quand même...

[mystar_shizuruviola]

nan moi qui attendais depuis je ne sais combien de temps cette suite .
en plus j'avais trop hâte de savoir se qui se passeras avec natsuki et shizuru...
sinon je lis toujours ta fic avec plaisir

[Xylia]

Chapitre 8.5: Saké et chassés-croisés (seconde partie)


Ces mots résonnaient encore dans sa tête lorsqu'elle sortit de son bureau, titubant, pleurant sans larme puisqu'elles étaient douloureusement bloquées dans son sternum. Elle avait dévasté son bureau, cassé sa tasse, balayé les papiers qui se trouvaient malencontreusement sur le passage de son bras rageur... Mais rien n'y avait fait. Et c'est sans vie qu'elle ouvrit une porte, pour y trouver trois filles assises en tailleur sur des oreillers, à même le sol, qui rigolaient joyeusement avant que l'interruption ne les surprenne.

_ Natsuki?

Deux voix avaient alors résonné de concert, la forçant à émerger de son coma.
Sans réfléchir, elle se jeta sur la plus proche, la rouant de coups de poings et criant:

_ Tu le savais, hein?! Tu le savais et tu ne m'as rien dit! Tu savais qu'elle allait quitter Garderobe!

Mais, d'un coup, quatre mains fermes la stoppèrent et la plaquèrent au sol.
Xylia reprit ses esprits lorsque Nao la regarda, et, soulagée de ne voir qu'une faible ecchymose et un petit filet de sang sur la lèvre inférieure, elle lâcha:

_ Ah! On dirait bien que ça ne s'est pas très bien passé!

Et un petit rire s'échappa de sa bouche, mais elle le fit taire au regard meurtrier de Natsuki.
Cette dernière sentit alors deux bras s'enrouler sur ses épaules, la serrant fort. Mari étreignait la tête de la directrice, la berçant calmement.
Xylia se redressa, plongeant son regard attristé dans celui de la blunette.

_ Natsuki, tu n'as pas réussi à lui dire, n'est-ce pas?
_ Tu ne m'as rien dit... Tu savais et tu ne m'as rien dit... répétait en boucle la nouvelle venue.
_ Je ne pouvais pas te le dire, Natsuki. J'en suis désolée. Seule Mari avait été mise au courant par Shizuru, et elle lui avait promis de garder son secret.

Nao tendit alors un mouchoir à la femme effondrée.

_ Tiens, boulet!
_ Merci, Nao...

Cette dernière semblait vraiment désarçonnée par cette réponse.

_ Et ben! Tu dois vraiment être au bord du gouffre pour ne même pas prendre la peine de te défendre... Tiens, bois-moi ça!

Sans sourciller, Natsuki prit le verre et le bu cul-sec. Elle tendit le verre vide instinctivement.

_ Encore.
_ Tiens!
_ Nao-sama, ce n'est pas la meilleure solution! Directrice, il ne faut pas vous saouler, ça rendra les choses plus douloureuses encore.

La voix de la sagesse résonnait par Mari et Xylia eut, encore une fois, beaucoup d'admiration pour son ange.

_ Mais... Mais je l'ai perdue... Cette lettre... Elle s'en va... Shizuru...

Entre les sanglots, voilà ce que Nao, Xylia et Mari purent comprendre.

_ Elle n'est pas encore partie. Et vous êtes la seule à avoir lu sa lettre, je me trompe?
_ Non, Mari. Je crois que je suis la seule. Mais vous le savez, vous, qu'elle veut partir...
_ Vous savez que l'on ne dira rien.
_ Je te le promets, Natsuki. Renchérit Xylia.
_ Je n'ai rien à ajouter, j'aime pas promettre, finit Nao avec un sourire narquois.

Natsuki sécha ses larmes d'un coup de manche vif et continua, en baissant la tête.

_ Shizuru va m'en vouloir...

Les trois compères se regardèrent avec étonnement, mais Natsuki ne mit pas longtemps à poursuivre.

_ Le lettre est illisible... parvint à déglutir la 'maintenant-petite-fille-prise-en-faute'.

Elle sortit de sa poche une feuille, ou plutôt ce qu'il en restait. L'encre humidifiée par ses larmes avait coulé et le froissement de son support rendait le déchiffrage improbable, voire impossible.

_ C'est une bonne chose de faite, donne-moi ça, larve!

Nao prit la feuille des mains de la directrice et la déchira en petits morceaux avant de les jeter dans la corbeille à papier.
Natsuki, pendant ce temps, ne demanda pas la permission de se servir un troisième verre, sous les regards amusés de Nao et inquiets de Xylia et Mari.
Soudain, elle brisa le silence qui s'installait gentiment.

_ Xylia, j'ai essayé de lui parler, mais rien ne sort. Quand elle est partie, je voulais me jeter dans ses bras, mais je n'ai pas pu.
_ Je comprends Natsuki, mais tout va bien aller... Essaie juste d'imaginer que tu ou qu'elle va disparaître et que tu n'as plus rien à perdre. Peut-être que ça t'aidera à te lancer.

A cette phrase, elle leva un sourcil de façon sarcastique.

_ Ce n'est pas loin de la vérité, Xylia. Mais elle était si froide, si distante ce soir... Je ne l'avais jamais vue comme ça avant... Si loin...

Un léger rire se fit entendre:

_ C'est normal tête de pioche! Elle croit que tu sors avec Xylia! Lança Nao.
_ Qu... Quoi!?
_ Gomen ne, Natsuki. Mais Nao-sama a fait exprès de te chercher dans l'académie ce soir, pour mettre la puce à l'oreille de Shizuru-sama. Et, comme elle l'avait prévu, Shizuru-sama est venue ici et je lui ai dit que vous aviez rendez-vous avec Xylia. Gomen ne, Natsuki...
_ Mais... Mais pourquoi?!

Natsuki ne savait plus quoi penser. Ses yeux transperçaient de colère les trois filles penaudes mais son corps transpirait la lassitude et l'effondrement.

_ Natsuki, c'est mon plan, ne leur en veut pas, s'il te plaît... Il n'y a que moi de responsable sur ce coup.

En jugeant le coquard qui se dessinait sous son œil et la lèvre enflée sanguinolente, Natsuki se calma légèrement.

_ Bon... On va dire que je me suis vengée en avance. Mais je ne comprends toujours pas.

L'alcool commençait sérieusement à se répandre dans les veines et le système nerveux de la directrice. Pour maintenir cette sensation qu'elle trouvait plutôt agréable, elle remplit une nouvelle fois son verre. Nao décida, avec un regard pour Xylia, de finir la bouteille dans leurs deux verres, afin de ne pas laisser à Natsuki le loisir de se rendre trop malade.
Xylia posa sa main affectueusement sur son genou alors que Mari cessa ses caresses et vint s'assoir en face d'elle.

_ Natsuki, je pensais que Shizuru te ferait une remarque, te dirait quelque chose qui puisse te permettre de rebondir, de lui avouer tes sentiments.

La princesse des glaces passa une main dans ses cheveux, l'air embarrassé.

_ Je suis si pitoyable que ça que tout le monde remarque que je suis incapable de formuler mes sentiments?

Nao s'esclaffa de bon cœur, arrachant un sourire conscrit à la directrice.

_ Mais non! Tu n'es pas désespérante!
_ Juste un peu timide. Ajouta Mari.
_ Avec des remparts de glace qui semblent parfois te protéger. voulu conclure Xylia.
_ Mais qui explosent à ta tronche parce que tu n'arrives pas à les contrôler. se moqua Nao.
_ Ça, ce n'était pas la peine, intervint Mari.

La tête coupable de la directrice faisait son chemin de l'une à l'autre, impassible, simple spectatrice de cette discussion.
Xylia agita sa main devant son regard éteint.

_ Bon. Et si tu allais lui parler, maintenant. Si elle t'a donné cette lettre, elle attend sûrement une réaction de ta part, non?

A ces mots, la femme de glace prit un air renfrogné et croisa ses bras sur sa poitrine.

_ Je ne peux pas m'opposer à son départ si c'est ce qu'elle désire. Elle a écrit qu'elle était heureuse de partir. Toute se lettre voulait dire ça...

De nouveau, elle se perdit dans ses sanglots. Mais, très vite, sa manche vint les balayer.

_ Ça y est, t'es calmée? Tu veux savoir ce qu'elle voulait vraiment écrire, ton 'Otome trop parfaite'?!

Nao n'en revenait pas elle-même de cette colère qu'elle ressentait en voyant Natsuki si mal. Ce n'était sûrement pas parce qu'elle tenait à elle, cela ne pouvait pas être. Mais très vite, elle dû se concentrer de nouveau.

_ Ne parle pas de Shizuru comme cela!

Au moins, la remarque déplacée de l'Otome aux cheveux rouges l'avait faîte sortir de sa torpeur. Les trois complices se regardèrent et se comprirent. Si elles voulaient que cette nuit se termine bien, il fallait casser les murs de glace qui emprisonnaient le cœur de la directrice bien malgré elle.
Nao avait creusé la première brèche. Xylia y déposa un bâton de dynamite.

_ Laisse tomber Nao. J'en viens à me demander si c'est une bonne idée, tout ça. Après tout, tu vois comment Natsuki à mal à cause d'Elle?

Elle avait fait en sorte de donner une intonation de dédain, à la limite du dégoût, lorsqu'elle avait évoqué Shizuru.


_ Mais, ce n'est pas de sa faute. Vous ne la connaissez pas. Elle attend juste... émit timidement Natsuki.
_ Ben elle ferait mieux de partir si en plus elle cherche à blesser Xylia à travers moi, acheva Mari.
_ ELLE N'EST PAS COMME CA! Ne la jugez pas! Défendit cette fois véhément Natsuki.
_ Ben si elle est si bien que ça, pourquoi ne pas aller lui dire, cervelle d'huître?

Les trois amies regardaient avec amusement le visage incrédule de Natsuki, puis, d'un coup, il s'illumina.
Elle se leva précipitamment, perdant légèrement l'équilibre.

'Merde, ça tourne... Mais que je l'aime! Je l'aime? Oui, tu aimes Shizuru, ça te surprend? Non, je le savais mais... Mais j'ai réussi! J'ai réussi à le penser consciemment!'

Avant de refermer la porte, à l'instant précis où son esprit avait enfin trouvé le chemin des mots, elle se retourna.

_ Les filles... Je l'aime.
_ Et ben! C'est pas trop tôt, poivrote!

Les deux piliers de Garderobe se firent un clin d’œil complice et la porte se referma.

'Shizuru, j'arrive! Et je ne te laisserai pas partir, pas maintenant, pas sans me battre!'


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Coucou les gens!!! Bon, je sais, je vous ai fait attendre très (trop) longtemps... Mais malheureusement je n'avais pas le choix!
Et là, il se fait tard et le travail demain ne se fera pas sans peine, mais je ne pouvait me résoudre à vous laisser sans nouvelles... Donc voilà!
On a d'un côté une Natsuki relevée à la Mayo épicée, de l'autre une Shizuru jalouse qui veut fuir et au milieu, une Nao ambigüe qui se demande pourquoi elle ne supporte pas voir Natsuki toute pas bien...
Et je ne spoilerai pas ma propre histoire! Tout ça se terminera peut-être par un NatNao??? qui sait!! lol!
Bon, je tenterai (je dis bien tenter!) de vous écrire la suite (et la fin de ce chapitre bonus) demain, mais les amis, rien n'est moins sûr... Sinon, dès la semaine prochaine...
Oyasuminasai!!!
(ps: je n'ai pas relu alors fautes d'ortho et de frappes possibles... dîtes-moi si vous en voyez!!!)

[mystar_shizuruviola]

mais si tu mets natsuki avec nao je te tue.
sinon j'ai adoré quand natsuki dis au trois autres filles qu'elle aime shizuru trop beau.
sinon j’aime bien se passage.

[Xylia]

MÊME PAS PEURRRRRRRR!!

essaie un peu de me tuer pour voir! lol
bon, normalement, si tout va bien, je finis tôt mardi... donc vous aurez vos réponses!

En tout cas, avec ou sans Natsuki, Nao aura un rôle important à jouer...

[mystar_shizuruviola]