^^
Update update !!
J’ai pris plus de temps que prévu pour poster mon 2ème chapitre, j’ai dû faire quelques modifications de dernières minutes.
Donc voilà la suite des péripéties de notre couple adoré, made in Kohei. ( si si, Kohei c’est un pays ^^’ )
J’espère que ça vous plaira.
Bonne lecture ^^.
Partie 2
Le lendemain, alors que le jour commençait à poindre et que son étreinte d’avec Morphée se faisait plus lointaine, Shizuru entrouvrit légèrement les yeux de sous ses chaudes couvertures. A sa surprise, sa jeune compagne se trouvait là, dans son lit, roulée en boule, ses draps traînant sur le sol.
** Encore… elle a dû avoir froid toute la nuit durant …**
Elle quitta son lit pour recouvrir son amie. Il lui avait été rarement possible, jusqu’à lors, d’apercevoir Natsuki au petit matin. Cette dernière était, depuis la fin des combats, en proie à de sévères insomnies. Aussi finissait-elle par se lever aux premières aurores, lasse de tourner en vain dans son lit. Les funestes péripéties du Festival, la déclaration d’amour de Shizuru, les révélations sur la disparition de sa mère étaient sans doute autant d’explications aux troubles du sommeil de la jeune fille. La présidente fut d’autant plus étonnée, aux vues de la veille, de trouver cet air détendu sur le visage de sa tendre amie.
** Ce n’est peut-être pas si surprenant à y réfléchir. Elle devait être épuisée d’avoir autant pleuré. Vider son sac, me faire savoir à quel point elle m’en veut en réalité, cela l’aura soulagée et libérée d’un poids… **
Ayant l’opportunité de cueillir sa princesse au saut du lit, la présidente se rallongea, les sens en alerte, guettant le moindre mouvement dans le lit d’en face. Ainsi, quelques temps plus tard, Natsuki ouvrit les yeux. Elle se redressa lentement, s’assit en tailleur, l’oreiller entre les jambes. Au bout de quelques minutes, se sentant observée, elle releva sa tête ébouriffée et aperçut sa voisine. Shizuru se leva.
- « Je t’attendais. » lui dit-elle avant lui prendre la main.
Puis elle continua :
- « Bonjour à toi, petit ange. » lui souffla t-elle en lui déposant un baiser sur la main.
- « Petit ange’, qui est ‘petit ange’ ? »
Laissant glisser son visage contre celui de Shizuru, Natsuki ajouta, encore ensommeillée :
- « Bonjour à toi, mon être le plus cher… »
La présidente sursauta.
** Un petit ange se réveille… **
Pour l’avoir quelques fois vu ainsi, la présidente savait sa compagne d’une grande tendresse au réveil. Chose insoupçonnable vu l’humeur dont elle pouvait faire preuve tout au long de la journée, ou, en l’occurrence, au moment de s’être couchée, la veille au soir.
- « J’aimerais aller en ville, ce matin. M’accompagneras-tu ? » lui demanda la présidente.
- « Mmm… »
- « Promis ? » insista-t-elle un peu.
- « Pro…mis. »
Shizuru lui déposa un baiser sur le front. Elle se dirigea vers l’armoire, tira une robe de chambre bleu ciel, dont elle couvrit les épaules de Natsuki.
- « Tu vas attraper froid si tu ne te couvres pas davantage. »
Elle prit ensuite la direction de la porte.
- « Je t’attends en bas » ajouta-t-elle avant de quitter la pièce.
Au claquement de la porte, Natsuki sortit de sa rêverie.
- « Mmm … c’était Shizuru ? » se demanda-t-elle avec une drôle d’impression.
Elle passa des pantoufles et quitta la pièce. Elle retrouva sa compagne dans la cuisine, une petite note à la main.
- « Les autres sont sortis de bonne heure. » lui annonça Shizuru en lui tendant le bout de papier.
Elles déjeunèrent en silence, puis quand elle eut fini, la présidente se leva et annonça qu’elle allait se préparer la première. Encore un peu égarée, Natsuki regagna sa chambre et se recoucha, attendant que la salle de bain soit libre.
« Mmm… j’ai vraiment du mal ce matin. » marmonna-t-elle en se lovant contre son oreiller.
Les évènements de la veille lui revinrent lentement en mémoire, sa crise de nerfs, ses hurlements, ses larmes… Elle ne savait jamais comment réagir suite à ce genre d’incidents. Comment revenir à la normale après s’être dévoilée de la sorte ? Elle se détendit quelque peu, après tout Shizuru avait déjà vu en elle des choses bien plus embarrassantes. Cela ne serait qu’une fois de plus parmi tant d’autres. Et puis, elle le savait, son amie ne chercherait pas à revenir là-dessus, à moins qu’elle n’en prenne elle-même l’initiative. Shizuru ne le forcerait pas à en parler, pas plus qu’elle ne l’avait fait la veille.
** Quelle merveilleuse amie tu fais… Shi…zu…ru ** pensa-t-elle ne sachant s’il lui était encore permis de considérer les choses ainsi.
** Est-ce que tout est vraiment fini ? Tout a vraiment changé ? Y’a aucun moyen de revenir en arrière ? Rien ne sera plus jamais comme avant ? Certaines choses doivent être détruites pour que d’autres puissent voir le jour… C’est cela qu’on dit ? Pourtant… pourtant… je n’étais pas prête à voir tout cela détruit… **
Ses pensées furent interrompues par Shizuru qui revenait de la salle de bain.
- « Tu peux y aller… »
Natsuki se releva et regarda Shizuru. Immobiles, silencieuses, elles restèrent plusieurs longues minutes le regard de l’une plongé dans celui de l’autre. Puis rassurée de ce qu’elle avait pu lire chez son aînée, elle se leva et prit la direction de la salle d’eau.
Trois quarts d’heure plus tard, elles étaient prêtes à partir. Natsuki sortit son Hayabusa du garage et s’installa dessus. Elle afficha un air satisfait : elle l’avait lustrée la veille. Puis elle tendit un casque à Shizuru. Une fois celle-ci installée derrière elle, elle démarra.
Elles arrivèrent au centre de Fuuka cents kilomètres plus tard. Natsuki s’arrêta au niveau de l’avenue principale. Elle coupa le contact et laissa descendre sa compagne. Voyant que Shizuru avait toujours le casque en main, elle tendit le bras pour le récupérer, puis, sans descendre du véhicule, elle demanda :
- « On se retrouve…mmm disons ici… Je repasse te chercher dans combien de temps ? »
Shizuru se retourna en haussant les sourcils, puis sa mine s’assombrit. Elle aurait bien voulu pleurer tant elle se sentait triste et déçue. Elle avait mis tant d’espoirs dans cette journée. Elle espérait pouvoir mettre un peu d’ordre dans leur relation en passant plus de temps avec Natsuki, mais celle-ci ne cessait de la fuir. Il arrivait parfois qu’elles ne se croisent de la journée alors qu’elles partageaient pourtant la même chambre…
- « Est-ce que j’ai une chance de te faire changer d’avis en te demandant de passer la matinée ici avec moi, le temps de mes achats tout au moins… » demanda la présidente, attristée.
** Pourquoi est-ce que tout fait si mal entre nous maintenant ? **
- « Ca te ferait plaisir ? »
- « Enormément… »
- « Tu seras sage ? »
- « Mmm. »
Natsuki poussa un soupire et descendit de sa moto. Shizuru lui adressa alors un de ses magnifiques sourires qui la rendait si merveilleusement belle, elle en rougit aussitôt.
- « Merci. »
Shizuru se laissa tomber dans les bras de sa compagne qui tressaillit du même coup.
- « Oi !Oi Sois sage !! »
- « Ah ! J’allais oublier. » coupa Shizuru.
Elle plongea la main dans son sac, en tira une feuille et un stylo plume puis, les tendit à sa compagne.
- « Tiens, signe en bas de la page. » annonça t-elle en même temps.
- « Mmm… qu’est ce que c’est ? » demanda Natsuki avec curiosité.
- « C’est un contrat. » lui répondit Shizuru avec son sourire le plus malicieux, puis elle continua :
- « C’est un contrat qui t’engage à me rembourser des quarante cinq minutes que je viens de passer à t’enlacer. Regarde, l’alinéa 3 stipule que le remboursement doit être de même nature et de même durée. Et selon le 4, le remboursement peut s’effectuer en une ou plusieurs fois selon la préférence de l’exécutant, c’est-à-dire toi… »
-« Vicieuse !! » se contenta de répondre Natsuki tandis qu’elle pliait et rangeait le papier dans l’une de ses poches.
Elle continua d’un air sadique :
- « Et comment comptes-tu me rembourser de ta nuit à la maison de thé ? Atteinte à la pudeur, détournement de mineure… avec préméditation bien entendu. Comptes tenus des séquelles physiques et psychologiques que j’en garde, ça te reviendrait à cher !! Trèèss cher… »
** C’est ça… je vais en rire maintenant… il me faut en rire… et comme ça, j’oublierais peut-être… et comme ça, tout redeviendra comme avant… et comme ça… et comme ça… peut-être qu’un jour, tout ira bien…**
Shizuru resta bouche bée. « Ce n’était pas prémédité. » aurait-elle pu répondre, mais cela n’effacerait en rien ses actes. Quoi qu’elle puisse dire, cela n’atténuerait en rien la douleur de sa prétendue protégée. Alors, elle ne dit rien. Elle garda le silence. Natsuki afficha alors sa satisfaction. Contrariée de toujours laisser le dernier mot à son amie bien trop taquine, elle s’était dit que suivre les mêmes méthodes pourrait aussi lui servir, et que, pour une fois, elle pourrait bien mettre Shizuru dans l’embarras, plutôt que d’être perpétuellement celle qui se retrouvait le visage pourpre à ne savoir où se cacher. Peut-être, mais tout ne se prêtait pas à la plaisanterie, comme le fait de s’être glissée dans le lit de sa meilleure amie, ou encore le fait d’avoir été celle dans le lit de laquelle sa milleure amie s’était glissée…
- « C’est ainsi que je te trouve la plus jolie : quand tu restes sans voix !! » ajouta-t-elle avec un sourire triomphant, les sauvant finalement du silence pesant qui suit généralement les remarques mal à propos.
Puis, regardant autour d’elle, Natsuki demanda :
- « Tu as quelque chose de particulier à acheter ? »
- « Oui et non. Allons-y. »
Shizuru lui attrapa le bras et l’entraîna avec elle.
- « Oi !Oi !! Ne me tiens pas comme ça !! Ta façon de me tenir est suggestive, ton casier judiciaire s’épaissit. » dit-elle d’un ton qui se voulait formel, enfonçant davantage le clou, sans s’en rendre compte.
La présidente se retourna sans comprendre. Puis, baissant les yeux, elle comprit que le bras de Natsuki qu’elle tenait en toute innocence, était en réalité maintenu contre sa poitrine.
- « Te tenir le bras, c’est te séduire ? Et cela alors ? »
Shizuru se blottit contre elle.
- « C’est du viol. »
- « Adorable petite... »
Shizuru s’écarta d’elle-même.
- « Allons-y, veux-tu. »
Elles descendirent quelque peu plus joyeusement l’avenue principale, passant devant toutes sortes de boutiques. La présidente finit par s’arrêter à l’une des vitrines : quelque chose lui avait plu. Elle attrapa sa compagne par le poignet.
- « Viens, on entre. »
Elle s’engagea dans les rayons à la recherche des articles qu’elle avait vus à l’extérieur.
- « Ah voilà… Mmm je ne trouve pas la bonne taille… ah si... En voici une. Tiens ! »
Elle déposa ainsi plusieurs vêtements sur les bras de Natsuki.
- « Oi ! Oi ! C’est pour ça que tu m’as demandé de venir avec toi ? » ronchonna-t-elle.
- « Oui, à peu près. »
Elle lui indiqua du doigt une cabine d’essayage. Natsuki regarda le doigt, puis la cabine, puis le visage enjoué de sa partenaire. Elle lui remit alors sa pile de vêtements puis croisa les bras en signe de désaccord.
- « Je veux pas ! »
La présidente prit un instant pour peser la force de ce refus, puis elle sourit.
- « Tant pis, je sais qu’ils t’iront. Mais tu me les essaieras ce soir. »
Elle se dirigea vers la caisse.
- « Shi… Shizuru, je n’en veux pas !! »
Elle se retourna, quelque peu excédée.
- « Si vraiment ils ne te plaisent pas, ce dont je doute, nous les ferons changer. »
Tandis que la vendeuse pliait les vêtements, Natsuki les trouva en effet à son goût. Pourtant…
- « Faites les moi livrer à cette adresse, s’il vous plaît. » ajouta la présidente en tendant une petite carte, tout en payant.
Puis elles quittèrent la boutique, Natsuki, marchant en silence, un mètre en arrière.
- « Tu n’as pas à faire ce genre de choses… » finit-elle par dire.
- « De quel genre de choses parles-tu ? »
- « M’offrir des vêtements… »
Shizuru se retourna.
- « Et pourquoi cela ? Je l’ai toujours fait, non ? »
- « Je… ne suis pas ta petite amie… »
- « Tu ne l’étais pas davantage, avant… »
Après un sourire moqueur, habillement simulé malgré la douleur qui lui pinçait la poitrine, la présidente prit un petit air compatissant et malheureux :
- « … adorable enfant… tu as encore tant de choses à apprendre de tes romans à l’eau de rose… »
- « Je… je ne lis pas de romans à l’eau de rose !! Je… et puis… Je t’ai dit que je n’en voulais pas. Pourquoi n’ai-je pas mon mot à dire tout simplement ?
- « Pourquoi ne veux-tu jamais me faire plaisir ? »
- « Pourquoi tu négliges mon opinion ? »
- « Pourquoi ne peux-tu pas simplement me faire confiance ? »
- « Pourquoi tu ne prends jamais en compte mes sentiments ? »
- « Pourquoi ne peux-tu jamais accepter de recevoir des autres ? »
- « Pourquoi c’est moi la victime de tes caprices, d’abord ? »
- « Pourquoi t’est-ce si difficile d’accepter, ne serait-ce que l’idée, que moi, je puisse avoir envie de te faire plaisir ?? Pourquoi es-tu têtue au point de refuser quelque chose qui te fait plaisir simplement pour me gâcher le mien ??? »
Les yeux en tourbillons, Natsuki jeta l’éponge avant de s’évanouir. Impossible d’avoir le dessus sur la présidente du Conseil des Elèves. Le sourire aux lèvres, une manche de plus à son actif, Shizuru consentit à traîner Natsuki jusqu’au magasin suivant. Celle-ci reprit connaissance tandis qu’elles passaient devant la boutique de lingerie la plus cher de la ville. Elle fit un bond et atterrit sur ses deux pieds.
- « Shizuru, on s’arrête là !! »
** Tchhii !! Maudits Orphans !!! ** pensa-t-elle, songeant à sa collection de dessous qui avait fini en poussières d’étoiles par la faute d’un certain Orphan.
Encore un peu et on leurs aurait déroulé le tapis rouge tant elles étaient connues dans cette boutique. Shizuru salua le patron qu’elle connaissait bien, tenant la boutique de temps à autre pour lui. La collectionneuse avait, pendant ce temps, disparu sous les montagnes de soutiens-gorge qu’elle avait déjà choisies.
** Quand il s’agit de lingerie, le cœur y est toujours ** se dit la présidente.
Elle la rejoignit alors, s’asseyant à côté de la cabine d’essayage. Puis, apercevant certains articles, elle ne put s’empêcher de faire la grimace. Aussi commença-t-elle à prospecter. Elle retrouva Natsuki au bout de quelques minutes, une belle pile dans les bras.
- « Jette plutôt un œil sur ceux-là. »
Natsuki passa la tête hors de la cabine et, apercevant les magnificences choisies par sa compagne, elle abandonna sa pile et changea de cabine.
- « Tiens, que dis-tu de celui-là ? »
Natsuki attrapa le soutien-gorge que lui tendit Shizuru. Elle constata qu’il était d’une taille supérieure à celle qu’elle achetait habituellement.
- « Il… est trop grand Shizuru. » lui dit-elle en maugréant.
** Tu devrais les connaître mes mensurations, Shizuru… depuis le temps... Comme si je pouvais porter cette taille-là…**
- « Je ne le crois pas, non. » lui répondit avec assurance son interlocutrice, tandis qu’elle feuilletait le catalogue de la prochaine collection.
Agacée de la confiance inébranlable de son amie, elle enfila le sous-vêtement, qui lui allait… à la perfection.
Percevant son petit murmure de surprise, la présidente commenta, sans lever le nez de ses pages :
- « Ils ont un peu grossi, voilà tout. »
A ces mots, Natsuki se crispa dans la cabine, ses joues virant au rouge.
- « Tu… Tu as l’œil pour ces choses-là !! »
- « En effet. »
Shizuru referma subitement son journal puis se leva.
- « Laisse moi voir. »
- « Non !! »
- « J’ouvre. » prit-elle encore la peine de prévenir avant de tirer une partie du rideau.
- « Shi… Shizuru !! »
- « J’avais vu juste, ils ont grossi. » ajouta-t-elle avant de regagner son siège.
Puis, retrouvant son air coquin, elle continua :
- « Tu vois les deux petits nœuds ? »
- « Mmm. »
- « Tire dessus. »
- « Mmm. »
Crédule, Natsuki s’exécuta. En guise de réponse, un cri strident se fit entendre quelques secondes plus tard.
- « Ahh !! Shi…Shizuru ! Vicieuse !! Perverse !! »
- « Ara ara… pardonne moi, je n’ai pas pu résister à cette petite plaisanterie… » répondit la présidente, tout à fait amusée.
L’essayage se poursuivit un peu plus calmement. Cependant, au bout d’une demi heure, d’une voix des plus incertaines, Natsuki fit appel à sa compagne :
- « Mmm Shizuru ne … tu ne voudrais pas venir m’aider ? »
- « Qu’y a-t-il ? Serait-ce une mèche accrochée ? »
- « Mmm. »
Shizuru quitta alors son siège pour pénétrer dans la cabine. Natsuki avait prit soin de lui tourner le dos, lui présentant clairement la mèche de cheveux qui s’était prise entre les agrafes de fermeture de son soutien-gorge. La présidente approcha doucement et attrapa la fermeture du bout des doigts. Sentant contre elle le souffle de sa compagne, ses doigts lui effleurant la peau, Natsuki commença à paniquer. Elles étaient si proches l’une de l’autre, si proches…
** Il suffirait qu’elle le veuille, il suffirait qu’elle le décide… D’une main qu’elle poserait sur mon ventre, elle m’attirerait contre elle… …Dégageant les cheveux de ma nuque, elle n’aurait plus qu’à glisser les doigts sous la bretelle et dénuder mon épaule. Puis d’un baiser, elle réchaufferait mon cou… En une seconde, je serais perdue… Je ne pourrais pas me débattre… Ne… t’approche pas… Shizuru… Ne… t’éloigne pas… **
- « Shizuru… »
- « Calme-toi. » lui répondit la présidente avec douceur, sentant les tremblements de sa jeune amie.
- « Voilà, c’est fini. » ajouta-t-elle encore avant de la quitter.
Une fois sa compagne sortie, Natsuki releva la tête et se vit dans la glace. Le miroir lui renvoyant l’image de ses larmes naissantes, elle se trouva d’autant plus misérable qu’elle n’en comprenait pas le sens.
** Je suis d’une telle faiblesse en réalité que ça en devient dégoûtant… pauvre petite fille qui pleure. **
Elle essuya ses larmes et poursuivit son essayage. Au bout d’une demi heure environ, elle avait regagné ses vêtements et fait sa sélection. Quand elle sortit cependant, Shizuru avait disparu. L’espace d’un instant, elle pensa qu’elle s’était sauvée, blessée par l’attitude qu’elle lui avait témoignée un peu plus tôt, dans la cabine. Natsuki se risqua tout de même à appeler son amie :
- « Shizuru ! Tu es là ? »
- « Oui, par ici. » répondit tranquillement celle-ci.
Natsuki regarda deux cabines sur sa droite et aperçut sous le rideau les chaussures de sa compagne.
- « Qu’est ce que tu fais ? »
- « Et bien à vrai dire, je ne sais pas… Du tricot, j’ai l’impression. » répondit-elle amusée.
- « Grrrr… Tu essaies quoi, je voulais dire !! »
- « Si tu veux le savoir, viens voir par toi-même. Tu me diras ce que tu en penses. »
- « Mmm ? Oui et bien juste un coup d’œil rapide alors ! »
** Quelle perle a-t-elle pu trouver dans les rayons ? Shizuru a si bon goût…**
Ses joues se teintèrent de rouge à sa propre pensée. Shizuru avait bon goût en matière de sous-vêtements. Et en matière de filles alors ?
Sa curiosité piquée, elle tira légèrement le rideau et jeta les yeux à l’intérieur de la cabine.
- « Comment le trouves-tu ? » demanda la présidente, laissant sa jeune amie découvrir ce qui lui couvrait la poitrine.
- « Pa… parfait. » lui répondit celle-ci, les joues de nouveau rougies.
Pour la première fois, Natsuki eut l’impression de comprendre l’engouement de Mikoto pour les rondeurs caractéristiques des femmes. Elle avait, jusqu’à lors, toujours aimé la lingerie, ces gracieuses compositions de dentelles, leurs découpes, leurs matières, les couleurs… Elle en était arrivée à considérer les couturiers comme des artistes à part entière, tout autant que les peintres ou les musiciens. Pourtant, cette fois, elle était bien incapable de dire ce qu’elle trouvait de plus beau : le sous-vêtement lui-même ou ce qu’il contenait. Etait-ce la finesse de la dentelle qui rehaussait le … le reste ou était-ce cette peau délicate et satinée, cette poitrine au galbe exquis, qui mettait en valeur le bout de tissus… Jamais un sous-vêtement ne lui avait paru si attrayant. Elle eut envie de le toucher. Du bout des doigts, elle aurait voulu effleurer, sentir la texture de la dentelle et découvrir celle de cette peau délicatement rosée. Sans qu’elle ne s’en rende compte, sa main s’était tendue vers Shizuru. Elle laissa glisser ses doigts sur le sous-vêtement jusqu’à découvrir une partie où la peau était d’une touche plus foncée, ornée d’un petit bourgeon. L’attraction qui saisit soudain Natsuki surprit d’autant plus son aînée. Elle laissa alors à sa cadette le temps de réaliser son geste, puis elle s’adressa à elle :
- « Ara ara, est-ce cela qu’un ‘coup d’œil rapide’ ? » interrogea la présidente.
- « Il … il… il te … va très bien. » lui répondit sa compagne, bégayant, le visage tout empourpré.
Shizuru posa alors la main sur celle de Natsuki de façon à la maintenir contre sa poitrine.
- « Vois comme la texture est agréable au toucher. » ajouta-t-elle en jubilant.
** De quelle texture s’agit-il ? A toi de le savoir, ne Natsuki. **
Shizuru attendit jusqu’à ce que même les oreilles de sa jeune amie aient changé de couleur puis, elle écarta la main, libérant celle de sa consentante prisonnière. Natsuki ôta sa main de la poitrine de son aînée puis tira le rideau de la cabine d’essayage.
- « Prends … ton temps... je t’attends là. »
- « C’est gentil à toi. »
** Offrez du miel à un ourson, il y goûtera dans le creux de votre main. ** pensa la présidente, se félicitant d’avoir eu l’idée d’utiliser comme appât un simple bout de dentelle pour conduire à sa poitrine la main de son ange appâté.
Elle quitta la cabine après quelques instants.
- « On y va, Natsuki ? » lui demanda-t-elle en souriant.
- « Ha hai !! » répondit cette dernière en sursautant, encore embarrassée.
Shizuru était bien trop douée pour exploiter les faiblesses des autres à son avantage, se disait Natsuki. Certes, elle avait fait un écart majeur à la maison de thé, mais c’était le seul et l’unique de cette ampleur. A sa vivacité d’esprit, sa tendance prononcée pour la taquinerie, son aptitude à lire dans le cœur des autres, surtout le sien, Natsuki remercia le Ciel d’avoir ajouté au caractère de son aînée, cette délicatesse naturelle qui limitait le nombre de situations délicates dans lesquelles Shizuru pouvait, sans aucune difficulté, la mettre tout au long d’une simple journée.
** Assurément, c’est par délicatesse que Shizuru m’épargne. Elle pourrait me mettre dans des situations bien pires, si elle le souhaitait.** pensa-t-elle en pleurant intérieurement.
Shizuru se retourna et jeta un œil sur Natsuki. Celle-ci écarquilla les yeux, rougit, puis croisa les bras en détournant son regard.
** Elle est si mignonne quand elle rougit… tellement adorable…**
Elles continuèrent de déambuler dans les rues jusqu’à passer devant une petite animalerie. Natsuki s’arrêta et s’accroupit alors, en face de la vitrine qui donnait sur les chiots. Elle resta quelques minutes ainsi, en silence, la main posée contre la vitre. Seuls ses yeux semblaient bouger, suivant les mouvements des petits chiens. Une larme perla bientôt dans ses yeux.
- « Duran me manque. » confia-t-elle dans un murmure.
Shizuru se pencha vers elle, lui caressa la joue d’un doigt, récupérant la larme qui venait de naître et la porta à ses lèvres.
- « Tu pleures beaucoup ces jours-ci. »
- « Mmm… ça doit être le stress post fin du monde, je suppose. »
- « C’est possible… pourtant… »
Shizuru s’accroupit au niveau de son ange.
- « Cette tristesse que tu caches, ces larmes que tu gardes, quand tu seras prête, confie les moi… simplement, sans explications. »
- « Tu te souviens de ce jours-là ? » demanda-t-elle sans vraiment attendre de réponse.
Shizuru hocha la tête sans qu’elle ne le voie.
Natsuki se reprit alors.
- « On continue Shizuru ? »
- « Mmm. »
Ce fut ensuite au tour de Shizuru de s’arrêter émerveillée devant une vitrine, quelques rues plus loin. Elle s’apprêtait à monter les marches de la boutique quand Natsuki la retint avec force par le bras.
- « Alors là, n’y pense même pas !! » lui cria-t-elle.
Shizuru se retourna, faisant mine de ne pas comprendre.
- « Tu ne veux pas te faire une idée du jour de notre mariage ? » lui demanda-t-elle de son air le plus angélique.
- « Tu préfères la robe occidentale ou la tenue traditionnelle ? » continua-t-elle de plus belle.
La tête baissée, les yeux dissimulés par ses cheveux, Natsuki l’interrompit avec violence.
- « Réveille-toi Shizuru !! Se marier, ensemble ?!! Comment le pourrait-on ? »
Lui tournant le dos, elle ajouta plus doucement, avec une pointe de tristesse :
- « Tu es vraiment très belle Shizuru…et pleine de mille qualités… Tu te trouveras un gentil garçon qui saura t’aimer et tu deviendras son épouse. »
Elle se tourna vers son amie et posa la main sur sa joue.
- « Tu ne devras pas m’aimer toute ta vie, ne… Tu devras trouver la personne qui est faite pour toi et ton amour la rendra heureuse. Ola… mon stress post fin du monde… tu vois, avec toutes tes bêtises… »
Natsuki parvint tant bien que mal à se retenir, ne laissant paraître que quelques larmes qu’elle se dépêcha d’essuyer.
** Mon amour « la » rendra « heureuse » …**
- « Mon amour te rend-il heureuse Natsuki ? » demanda alors la présidente.
Un profond silence fit alors suite à sa question.
- « Hum… Je préférerais la robe traditionnelle. » poursuivit-elle, ne donnant finalement suite à ce sujet bien trop délicat et précoce à aborder.
Elle prit Natsuki par le bras et s’éloigna de la boutique.
- « C’est important la tradition, tu sais. » continua-t-elle d’une voix enjouée.
Puis, après quelques mètres…
- « Natsuki, ne… »
Celle-ci releva la tête après quelques instants d’hésitation.
- « Mmm ? »
- « Je suis très belle ? Vraiment ? »
Natsuki sursauta avant que n’apparaisse un liseré rouge au niveau de ses joues. Elle pencha la tête, espérant se cacher sous ses cheveux. Qu’à cela ne tienne, Shizuru s’arrêta et se pencha davantage au dessus d’elle.
- « Mais dis moi, est-ce mon visage ? Mes traits délicats… ? Mes yeux ? Ce doit être mes magnifiques yeux vermillon !! »
Natsuki dégagea son bras et fit quelques pas avant de se retourner vers son aînée.
- « Tu… n’es pas belle ! Plus du tout ! Ce sont ces affreuses cornes de petit diable que tu portes sur la tête !! »
Shizuru la rejoignit en trottinant. Elle s’arrêta à son niveau et se mit à fixer avec inquiétude la tête de sa cadette. Celle-ci prit peur.
- « Etrange… »
- « Qu’y… qu’y a-t-il ?? »
- « Je vois la même sorte de petites cornes sur ta tête !! »
Shizuru la reprit par le bras et l’entraîna de nouveau.
- « Mou Shizuru… je n’en peux plus… j’ai faim… j’ai mal aux pieds … quand est-ce qu’on rentre ? »
La présidente lui sourit.
- « La librairie est proche, ensuite nous pourrons aller déjeuner. »
- «Mou Shizuru… encore des livres, ce sont les vacances… »
- « Pas exactement. »
Arrivée sur place, Shizuru passa l’entrée et se dirigea vers le fond du magasin, Natsuki sur les talons.
- « Hein ?! C’est ce que tu cherches ? » s’écria cette dernière, surprise de découvrir l’objet.
« Tu sais Shizuru, j’ai pas besoin d’un journal… et celui-ci est un peu trop épais, à mon avis. »
- « Mmm. Comment le préfères-tu ? Uni ? Avec des motifs ? Un petit chien peut-être… » continua la présidente, sans se soucier des remarques de sa compagne.
- « Je n’en veux pas !! Et je suis sérieuse !! » rétorqua Natsuki, qui se voyait déjà écoper de l’énorme journal intime.
- « Pourquoi serait-ce pour toi ? Ai-je dit que cela l’était ? Fais moi plaisir et choisis m’en un beau, veux-tu ? »
** Une correspondance par journal… ** songea la présidente ** Comme cela serait mignon … **
L’idée de partager un même journal intime lui parut soudain bien sympathique, romantique surtout, mais que Natsuki en profite pour se délivrer de tout effort de dialogue pour se réfugier dans des confidences écrites ne lui sembla pas être une si formidable alternative.
Natsuki marmonna quelque chose d’inaudible mais s’exécuta. Elle en trouva un qui lui plu au premier coup d’œil. Elle le prit et le tendit à Shizuru.
- « On peut y aller maintenant ? Je meurs de faim. »
- « Des fleurs de cerisiers au vent, traversant un beau jardin de printemps… » ne put s’empêcher de commenter tout haut la présidente, tant la scène lui faisait penser à sa rencontre avec Natsuki dans les jardins de l’académie.
Se pouvait-il que sa jeune amie y ait vu la même chose ? La présidente passa à la caisse, quelque peu troublée. Une fois dehors, elle se tourna vers Natsuki en brandissant le journal au dessus de son épaule.
- « C’est un album pour classer des photos. » lui annonça-t-elle en esquissant un sourire légèrement moqueur.
Natsuki s’approcha tandis que son aînée lui fit découvrir l’intérieur de l’objet, pour mieux lui signifier sa méprise.
- « Mais je peux toujours retourner te prendre un journal, si tu le souhaites, tu avais l’air de tellement y tenir. » continua Shizuru, très amusée.
- « Merci… mais non merci. » répondit Natsuki, en boudant.
La présidente classa l’affaire en glissant l’album dans son sac à main. Elle passa le bras autour de celui de sa compagne et l’entraîna en direction d’un restaurent. Elles déjeunèrent ainsi au Linden Baum où leur présence fut loin de passer inaperçue. Puis elles quittèrent Fuuka, au grand bonheur de Natsuki.
De retour à la résidence des Kanzaki, elles trouvèrent livrés tous leurs achats de la matinée. Elles montèrent les paquets dans leur chambre où elles profitèrent pour passer des tenues plus confortables et plus fraîches. La température allait encore augmenter, selon les prévisions météorologiques.
- « Si tu veux faire la sieste, il vaudrait mieux que l’on aille dans le jardin. »
Natsuki suivit son conseil et, tandis que Shizuru lisait, elle s’allongea à ses côtés, et ferma les yeux.
¤ ¤ ¤
- « Y a-t-il des objections ? »
Un bruit de chaise se fit entendre. Quelqu’un s’était levé et avait répondu d’une voix ferme :
- « Je suis contre. »
¤ ¤ ¤
Natsuki sombra alors dans le sommeil, assommée par la chaleur.
------------------------------
Et voilà, c’est déjà fini.
Alors j’espère que ça vous a plu.
Disons que ça casse un peu le côté un peu sombre du chapitre 1.
Il me semble que quand j’ai écrit ce chapitre, j’avais découvert quelque temps avant les cd de drama, notamment Lingerie Rhapsodie, et j’avais envie d’écrire une petite scène dans cette fameuse boutique de lingerie, où selon moi, beaucoup de choses douteuses se sont passées…
J’espère que ça n’a pas été un peu trop lourd comme chapitre, parce que dites donc, il s’est passé beaucoup de choses en une matinée de shopping ^^…
J’attends vos impressions ^^
_________________
"Who prays for Satan? Who, in eighteen centuries, has had the common humanity to pray for the one sinner that needed it most ?" — Mark Twain |
FAQ
Rechercher
Liste des Membres
Groupes d'utilisateurs
S'enregistrer
Profil
Se connecter pour vérifier ses messages privés
Connexion
(et en plus c'est relativement long, le bonheur quoi)
)
...je vois...je vois...je voii
)
! oLALALA! c'est MA-GNI-FI-QUE! Tu as une de ses façon de décrire leurs sentiments et leurs faits et gestes, y'a rien à dire , je suis fan!! Et je t'encourage à la continuée , et surtout ne t'arrête pas comme beaucoup d'autre le fond! Je suivrais ta fic trés attentivement 
, lâche tes idées mais écrit nous une belle fin comme on les aimes ^^!
Quelqu'un dans mon topic !!
