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"Pour toute la vie, voir un peu plus" chap 24!
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Kurohime
Trias


Inscrit le: 14 Juil 2006
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MessagePosté le: Jeu Nov 02, 2006 7:07 pm    Sujet du message: "Pour toute la vie, voir un peu plus" chap 24! Répondre en citant

Bon, je vous remet ici ma fic en entirer. Je m'excuse auprès des Modos de devoir faire des posts multiples, mais j'ai pas vraiment le choix. Pardon Clemox et Ckabqs. ^^"

********************************************

Chapitre un- "Qu'est ce que je fous ici?"

Encore dehors, à part comme toujours. La jeune fille regardait les volutes de fumée légèrement bleutée s'effilocher dans l'air ambiant, le visage contrit. Tout ça pour une cigarette...

- Ce que je peux me faire chier...

Elle croisa légèrement les jambes, découvertes par une minijupe de cuir, adossé au mur de l'entrée du Karaoké. Quelle idée stupide elles avaient eut de l'inviter à cette fête débile, et elle même d'accepter pour faire plaisir à Mikoto. Elle passa une main dans ses cheveux longs, de manière un peu affectée, comme pour se plaindre encore une fois. Peut être devrait t'elle les planter là, toutes ces bécasses, qu'elle entendant chanter et rire de là ou elle était. Les voir s'amuser toutes ensembles lui donnait une étrange nausée, mais surtout un certain mal être.

Nao ne se sentait pas à sa place ici. La lycéenne repensait souvent à la période du Festival, se demandant si d'autres "Anciennes HIME" y pensaient. Elle haussa vaguement les épaules, décidée à partir. Ses oreilles avaient déjà souffert le martyr en entendant Natsuki chanter -enfin hurler plutôt- Simple and clean de Utada Hikaru. Au moins cette année elle avait put éviter les plumes aux fesses, c'était déjà ça. Elle se redressa, jetta sa clope à terre en ricanant un peu sèchement, et s'en alla.

- Hey.

Nao se stoppa, mais ne se retourna pas. Rien que ce petit mot d'interpellation de la part de Natsuki l'agaçait.

- Tu t'es perdue en cherchant les toilettes, Kuga?

- Nan, on m'as mise dehors un moment.

Nao se retourna; Natsuki avait une cigarette aux bords des lèvres, les mains dans les poches de son jeans large. Elle portait une veste en cuir brun, style aviateur, avec un peu de fausse fourrure syntéthique au col. La grande classe... ce qu'elle était démodée, cette bêcheuse de Natsuki... un monument du mauvais goût.

- Maman Mai t'as mise dehors pour que tu gènes personne? Ou c'est peut être ta chérie qui s'est plainte, Ironisa Nao.

Natsuki ne lui répondit pas, allumant simplement sa cigarette, faisant comme si elle n'existait pas, ce qui avait le don d'exaspérer Nao au plus haut point. Cette soirée était d'un ennui mortel, alors autant essayer de faire sortir Natsuki de ses gonds. Ca c'était marrant. Nao sourit comme un petit diable.

- Tu sais, y'a les toilettes si toi et Shizuru vous voulez...

- Shizuru n'est pas ma petite amie, coupa sèchement Natsuki en regardant ailleurs.

Nao prit un air faussement affecté, croisant les bras, relevant crânement la tête.

- Mouais...enfin même si c'est pas ta copine, elle t'as prise dans ses filets.... ça fait un sacré gros thon, faut dire...

- Pffff.

- Thon, limande, au choix. Peut être un poisson hybride.

Natsuki écrasa son mégot et le jeta à la poubelle. Bonne fifille, pensait Nao. La jeune fille au cheveux bleus se tourna vers son ennemie de toujours, la détaillant un peu. Elle lui cherchait encore des crosses. L'époque du Festival n'était pas encore pardonnée... soit, quand bien même elle aurait eut envie de la casser, Natsuki se dit que la plus intelligente est celle qui s'arrête en première. Et ce serait elle.

- Je ne vois pas ce que tu veux dire avec "dans ses filets". Franchement, tu me fatigue Nao. Je m'en fous de tout ce que tu me dis. Je me souviens qu'au fond, tu reste la fille qui chialait comme moi, y'a deux ans. Même si l'idée te files des boutons, autant qu'à moi, souviens toi qu'on est pas si différentes, alors ferme là un peu.

Nao manqua de lacher son portable qu'elle avait sortit entre temps. Voilà que la Dame de Glace lui faisait la morale!! Elle se sentait bouillonner intérieurement. Elle retient un soupir d'agacement, ce n'était même pas drôle. Cette courge de Natsuki tentait de la faire taire en jouant sur la corde sensible, mais ça ne marcherait pas. Pas cette fois. Alors que Nao s'apprêtait à partir, faisant déjà résonner le bruits des talons de ses bottes sur l'asphlte, elle se retourna vivement, posant un doigt entre les deux yeux de l'ancienne maitresse de Duran.

- Ecoutes moi bien, crâne de moule. C'est pas parce que j'ai plus mes Elements que j'ai perdu mes griffes, alors arretes de la ramener avec le passé, ou je te fais un petit ravalement de facade. Y'aura du boulot avec ta gueule, mais je suis sympa, ça sera gratuit

Natsuki fronça les sourcils. Elle commençait à céder petit à petit, malgré le fait qu'elle ai promit à Mai d'essayer d'être moins emportée.

- J'ai bien vu que t'as pas perdu tes griffes, vu comment tu feules là. Laisses donc un peu tomber, ça commence à devenir franchement lassant tu sais.

- Ce que tu peux être chiante, bouda Nao en croisant les bras.

Cela ne menait à rien, et commençait à agacer nao. Une dispute stérile.... elle s'avoua être déçue. Natsuki était beaucoup moins réactive à ses provocations qu'avant... alors que la rousse ouvrait la bouche pour tenter de relancer l'intérêt, une voix se mit à massacrer sa chanson préférée, The Flower of Carnage, de Meiko Kaji. L'affront suprême. Même Natsuki ferma les yeux, dérangée...

- On dirais un chat en train de crever!! Se plaigna Nao.

- Eto, non... c'est Shizuru...

- Acheves la pitié!

Une pensée fugace et stupide vint à Nao: la grande, la parfaite Fujino, ne savait pas chanter? Elle l'imaginait pourtant tou faire avec grâce... Nao secoua la tête pour effacer cette réflexion de sa tête; cette soirée ne rimait à rien. Mai l'avait organisé pour toutes les anciennes HIME, afin de fêter cette nouvelle année. Une fête entre amies, si bien que la jeune fille avait l'impression d'être déplacée. Elle n'aimait aucune des Hime, exceptée Mikoto, et c'était d'ailleurs pour elle qu'elle était venue, mais là elle n'y tenait plus.

Ca ne rimait à rien.

Lorsque Nao s'en alla, Natsuki ne dit rien, ne tenta pas de la retenir. C'était une bonne chose selon Nao, elle préférait être en face de Kuga que de Tokiha, qui lui aurait surement fait la morale. Peut être était t'il vrai que cette gourdasse de Natsuki la comprenait un peu mieux que les autres... mais ce n'était pas non plus exceptionnel! La jeune fille descendit une longue allée bruyante, bariolée de néons et d'affiches publicitaires clinquantes. C'était le quartier où jadis, au collège, elle organisait des rendez-vous par SMS avec des types plus âgés pour les humilier avec ses pouvoirs...

Mais maintenant, sans ses pouvoirs, c'était bien plus risqué, aussi avait t'elle -momentanément comme elle disait si bien- arrêté. La jeune lycéenne prit le chemin habituel pour rentrer, car la nuit était calme. Pas envie de trainer dehors ce soir... à quoi bon? Elle soupira amèrement. Les autres étaient ensembles à s'amuser, à boire et à chanter comme des idiotes. Quelques part, ça l'agaçait... elle, elle était seule. Elle se retourna un moment, regardant les alentours. Non, vraiment personne.
Nao passa sous un pont, un peu rêveuse, et se prit une poubelle, manquant de tomber en avant. Elle regarda un instant le malheureux container qui n'aurait jamais du croiser sa route, et donna un coup de pied dedans, renversant le contenu au sol.

- Qui est ce qui fous ses poubelles en plein milieu de la route?!! Tssss, soirée de mer... soirée pourrie.

Finalement une nuit comme les autres. En un an, rien n'avait réellement changé, si ce n'était le fait que les HIME n'existait plus. Le souvenir de Fujino qui massacrait sa chanson préférée lui revint en tête, et la jeune fille serra les poings, l'air bêtement en colère, comme un caprice.

- Rien que pour ça, "Bubuzuke", je devrais te faire la peau...


Dernière édition par Kurohime le Ven Mar 07, 2008 4:45 am; édité 11 fois
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Kurohime
Trias


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MessagePosté le: Jeu Nov 02, 2006 7:08 pm    Sujet du message: Répondre en citant

- Chapitre deux- "Besoin de rien ni personne."

Une attente interminable, une souffrance de chaque instant. Jamais Nao n'avait tant souffert, de traitements aussi inhumains. Pire que le bagne, ou encore la prison à vie, bien que quelque part, c'était peut être similaire.

Prisonnière du cours de Midori chan.

En fait ça ressemblait plus à l'asile qu'à la prison, cette folle furieuse de prof avait vraiment des fils qui se touchaient. Nao avait passé ses deux heures entre la contemplation muette de l'horloge murale, des petits dessins où elle assommait Mai ou fouettait Shizuru attachée à un arbre, et une profonde sieste, qui d'ailleurs fut remarquée par la prof.

- YU-U-KI SAANNNNN !!! Chantonna la voix de Midori dans l'oreille de Nao.

La jeune fille sursauta, glissant un peu sur sa chaise, manquant de tomber. Midori la regardait en souriant comme la dernière des imbéciles, enfin, c'était son air habituel. La jeune fille défia son professeur du regard, leurs visages à quelques centimètres.

- Naooo Yuukiii saaaaan! Je peux savoir pourquoi tu dors à mon cours?

- Pfeuh. Je manque de sommeil.

Midori se redressa, en se grattant la tête. Elle se souvenait avec amusement de l'époque où Nao faisait tourner ses professeur masculins en bourrique, prétextant être malade. Quelle actrice quand même. En effet Yuuki semblait un peu fatiguée, mais c'était sûrement dû au fait qu'elle dormait à ses cours, et sûrement pas qu'aux siens. L'enseignante délurée réfléchit intensément, et posa les mains sur la table de Nao, ouvrant grand la bouche pour lui parler. Mais la sonnerie marqua la fin de la captivité des élèves, et subitement, la rousse retrouva toute son énergie.

- Sauvée par le gong, face de guenon.

- Nié? Fit Midori en se retournant, alors qu'elle rejoignait son pupitre.

- Je disais faut que je me fasse une infusion, ça aide.

Nao rit sous cape, se levant et rangeant ses affaires à la vitesse de l'éclair, pour littéralement se jetter hors de la salle de classe. Elle tourna la tête pour tirer la langue à Midori, mais entra en collision avec quelque chose... de grand et visiblement masculin. L'ancienne Hime sortit alors sa technique secrette: les yeux de biches pour se trouver son pigeon du jour.

- Ohhh, excusez moi je... TATE? Pousse-toi, crétin congénital, tu me fais de l'ombre!

Il y eut presque dans sa tête un bruit de disque rayé quand elle vit qu'elle avait percuté le petit ami de Mai, si bien qu'elle le poussa vivement pour passer. Tate se laissa faire sans rien dire, ce qui aurait put étonnée toute personne plus compatissante que Nao. Mais elle n'en avait rien à faire. Pas le temps, trop faim, et elle devait rejoindre Mikoto pour déjeuner.

Ah, Mikoto Minagi. Son amie, qu'elle considérait comme un petit oiseau tombé du nid, à remettre dans le bon chemin. Nao aimait s'occuper d'elle, elle aimait son insouciance et sa gentillesse, preuve que ce monde n'était pas totalement pourri. Quoique... enfin, Mikoto était un petit trésor. La jeune fille retrouva son amie au coin habituel, sur un coin d'herbe dans le campus, non loin de l'église où Yukariko l'avait forcée à faire la nonne durant une certaine période, comme punition.

- Ohayoo Naoo!!

- Hey, Miko chan, salut. J'ai ramené à manger, dit Nao en s'asseyant dans l'herbe, déballant un Bentô géant.

Les yeux de la jeune Mikoto se remplirent d'étoiles, et elle se rua sur la nourriture. Nao cuisinait extrêment bien, chose que peu, voire personne ne savait, mise à part sa "goûteuse officielle", mademoiselle Minagi. Avec une mère malade depuis ses six ans et un père qui préfera fuir avec une autre femme plutôt que de voir son épouse dans la douleur, elle avait dû grandir très vite, et devenir autonome. En quelque sorte, elle n'avait pas eu le temps d'être une petite fille...
Certes, Nao ne chercha pas la comparaison avec la cuisine de Tokiha, dont Mikoto était littéralement amoureuse.
De la bouffe de Tokiha hein, pas de Mai... encore qu'avec Mikoto c'était difficile, la notion d'amour...

Du moment que Mikoto ne comparait pas les deux cuisines, ça convenait à Nao. Elle ne voulait surtout pas être comparée à Mai, et cela, son amie semblait le sentir. Le repas se passa silencieusement, les deux jeunes filles ne parlant pas en mangeant. Mikoto parce qu'elle se consacrait totalement à la nourriture, et Nao parce qu'elle aimait bien regarder la petite "Neko", comme elle l'appelait parfois, se goinfrer.

- Dis, Nao... commença Mikoto, la bouche pleine.

- Ouaip?

- Mai est bizarre.

- Nan, Mai est toujours comme ça. On appelle ça la connerie.

- Groumpf.

- Bah... Bon, qu'est ce qu'elle a, ton usine à bouffe?

Mikoto réfléchit un moment, décollant un grain de riz sur sa joue, puis se resservant quelques boulettes de viande. La totalité finalement.

- Elle est triste à cause de Tate.

- Normal quand on sort avec une bûche comme lui, répondit Nao tout de go, pour bien signifier qu'elle s'en fichait.

- Moi j'aime pas quand Mai va mal. Quand elle va mal, je vais mal.

La jeune fille tira une moue de quatre kilomètres de long, qui ne laissa même pas un coeur de pierre comme Nao insensible. Cette dernière eut un petit pincement au coeur, cessant son ironie. C'est vrai que Tate semblait ailleurs, mais bon. C'était pas ses oignons, ni ceux de Mikoto.

- Bah, Miko chan, ça ne nous regarde pas si ces deux ont des problèmes de couple.

- Ils ont des problèmes de couple?? Cria mikoto, comme si elle prenait ce que Nao disait pour argent comptant.

Et ça ne tomba pas dans l'oreille d'un sourd, mais dans celle de Chie Harada, qui se promenait un peu plus loin avec la colocataire de Nao, Senou Aoi... une pimbêche. Enfin, une pimbêche et une gourde. La paire de boulette de Fuuka. Et le pire c'est qu'elles se la ramenaient.

- Oh oh oh, Tate et Mai ont des soucis dans leur couple... glissa Chie, s'asseyant à côté de Nao.

Aoi se contenta de s'asseoir en face, à côté de Mikoto, en saluant d'un signe de la main.

- D'où tu tiens ça, Nao chan? Demanda Aoi.

Nao grinça des dents, agacée par la situation. Les deux s'incrustaient sans rien dire, comme si c'était naturel, et étaient en train de se monter une fausse rumeur. Elle se leva, lissant rapidement les pans de sa jupe, pour s'en aller, saluant vaguement Mikoto de la main.

- J'en sais rien, et j'en ai rien à braire, de cette bûche de Tokiha, je peux pas la sacquer, et vous non plus d'ailleurs. Je m'en vais, vous utilisez mon oxygène.

- Nao n'aime pas Mai? S'étonna Mikoto soudainement.

- Nan, elle me file la gerbe. Tu me diras, c'est pratique: Tu manges sa délicieuse cuisine, et tu la regardes et tu gerbes. C'est parfait, tu as l'estomac vide pour recommencer à manger ! Et puis d'abord, Nao n'aime personne.

Nao insista bien sur l'adjectif "délicieuse", comme jalouse de l'attention supérieure que Mikoto donnait à Mai. Mikoto la regarda sérieusement.

- Si t'aimes personne, tu dois être très triste. Moi je t'aime Nao chan!!

- Heu.... je ... merci Mikoto... hum.

L'ancienne maîtresse de Julia sentit son visage la brûler, aussi fila-t'elle à vive allure. Cela l'embêtait d'abandonner Mikoto à ces deux vipères... encore qu'Aoi ça allait encore... Nao la connaissait depuis un bout, elle était sa colocataire depuis un moment. Outre le fait qu'elle l'ennuyait avec le couvre feu et le fait de toujours être à l'heure, ça pouvait aller. Au moins, elle faisait le ménage, et on pouvait dire qu'elle servait à quelque chose. Mais elle était plus bruyante qu'un aspirateur quand elle s'y mettait, Aoi...

Si t'aimes personnes, tu dois être très triste... Cette phrase revint à l'esprit de la lycéenne... Ca ne la gênait pas d'être seule, elle l'avait toujours été. Mieux vaut être seule que mal accompagnée, comme disait sa mère. D'ailleurs, elle devait lui rendre visite aujourd'hui, aussi se hâta t'elle, accélérant le pas.

Puis elle se stoppa nette, serrant la bandouilère de son sac à s'en faire blanchir les phalanges. Encore eux, au portail. Cette bande de types qui la suivait depuis un moment. Et Nao savaient très bien ce qu'ils voulaient d'elle. Et ils pouvaient bien se gratter pour l'avoir.

- Kuso.

Elle resta un moment sur place, puis se résolut à faire marche arrière, ne voulant surtout pas se faire voir. Certes, depuis cette époque, elle s'était laissé pousser les cheveux, retombant sur ses épaules, lui donnant un air moins enfantine. Simple coquetterie, envie de changer. Mais en de telles circonstances, ce petit détail pouvait jouer pour elle. Nao prit donc discrètement la poudre d'escampette....
Ils finiraient sûrement par lâcher l'affaire au bout d'un moment. Pour l'instant, il fallait trouver un autre passage, pour les éviter.

- Passe par l'arrière du gymnase, ça donne sur la rue du Linden Baum.

Chie lui avait lancé ça, un livre à la main, appuyée contre un arbre. Nao avait la désagréable impression de se souvenir de ce nabot de Nagi.... quel mauvais souvenir.

- Je t'ai pas sonnée l'asperge à lunettes!

- Oh oh, du calme Yuuki. J'essayes juste de te sauver la mise, tu semble avoir un soucis...

- Arretes d'espionner les autres, Harada, un jour ça va te jouer des mauvais tours.

- Tu me menaces?

- A peine, la binoclarde...

Nao la dépassa sans façon, et sans merci. Elle se dirigea vers le gymnase, pour sortir discrètement de l'école. Pour toutes les petites choses dans ce goût, Chie s'y connaissait, pas de raison de ne pas emprunter ce chemin.

- Ne me dis pas merci hein...

- Va te faire enjamber!

- Charmant. Si t'as besoin d'ai...

- Mais tu vois pas que je pars là? Change de lunettes ou de cerveau!

- Oy oy... Fit Chie en se faisant toute petite.

La jeune fille regarda Yuuki partir. Cette Nao avait un sacré caractère... Elle haussa les épaules, faisant au passage une photo de Nao de dos, en souriant.

- Jolie silhouette Miss Yuuki...
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Kurohime
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MessagePosté le: Jeu Nov 02, 2006 7:09 pm    Sujet du message: Répondre en citant

- Chapitre trois - "Enlèvement inexcusable."

"Shindeita
Asa ni
Tomorai no
Yuki ga furu

Hagure inu no
Touboe
Geta no
Otokishimu..."


Couchée dans l'herbe, son I-Pod aux oreilles, Nao se détendait dehors en faisant un petit bleu, au son de Meiko Kaji. Depuis que Fujino avait massacré cette chanson, Nao se la passait souvent, toujours aussi émue par les similitudes qu'elle se découvrait avec le personnages principal. Elle restait là, couchée comme un gros chat paresseux, à savourer chaque paroles de cette vieille chanson un peu démodée. Qui pouvait donc bien ce douter que la plus grande peste de Fuuka avait de tels goûts, et une certaine sensibilité? Nao rit en ce posant cette question. Elle trouvait qu'on la jugeait mal, du moins hâtivement. Elle n'était pour les autres que la petit collègienne en chaleur qui organisait des rencontres douteuses par SMS, où celle qui a déclenché l'IkusaHime...

Qui l'a crue quand elle avait dit qu'elle n'avait pas blessé Yukariko? Personne, les Hime préferaient croire la religieuse plutôt que la putain... et pourtant, la jeune fille n'avait absolument rien fait. Personne ne la croyait. Ce souvenir douloureux lui serra les entrailles, si bien qu'elle arracha une petite poignée d'herbe et de terre, y enfonçant rudement les doigts. Mais ce qui agaçait encore plus Nao, c'était de se souvenir du fait qu'elle avait été sauvée par Natsuki, qui combattit Shizuru... au début, la rousse avait vu ça comme la pire des humiliations, Natsuki ayant dit qu'elles se ressemblaient...

Se ressembler? Plutôt crever ou avaler un poulpe vivant! Il n'y avait rien de comparable, du moins Nao ne voulait même pas y penser. Si cela était effectivement vrai, il était sûr qu'elle perdrait un peu la face. La lycéenne se redressa sur les coudes, voyant au loin la petite Neko jouer avec un chaton qu'elle venait de trouver. Ce qu'elle aurait aimé rester insouciante comme Mikoto, ne jamais avoir peur ni avoir de soucis... Mais la vie était différente. Sa vie était différente. Le cœur de Nao se serrait à chaque fois qu'elle repensait à sa mère malade, pâle et maigre sur son lit d'hôpital, n'étant même plus capable de l'entendre et de la voir...

La jeune fille soupira. Qu'il devait être bon de ne jamais se faire de soucis... encore une fois, c'était une journée pourrie, autant sècher ses cours qui ne lui apportait rien. A quoi bon, quand on ne sait pas ce que l'on veut faire, quand on ne sait pas à quoi on sert? Quand personne n'est là pour vous, et que vous n'êtes là pour personne?
Nao secoua vivement la tête, et s'assit dans l'herbe. ce raisonnement n'était pas le sien. Qu'est ce qu'elle en avait à faire d'être seule, au moins elle était libre! Libre de penser, de faire ce qu'il lui plaisait, de s'amuser comme bon lui semblait...

Quoique là, elle s'ennuyait d'une force peu commune, ce qui lui tira un long soupir, qu'elle rendit presque lascif pour embêter un jeune homme assis sur un banc non loin de là. Peut être un bon pigeon, mais elle vit soudain plus intéressant. Une touffe bleue qui se déplaçait rapidement en direction du portail. Son souffre-douleur préféré, Natsuki Kuga Ojo-san. Un sourire naquit instantanément sur le visage de Nao, et elle prit une grosse poignée de terre. Ennuyer Natsuki, , ça c'était vraiment marrant, elle adorait ça. Elle aimait tellement quand Natsuki venait vers elle, le visage rouge et disgracieux, ressemblant un peu à un bouledogue, vociférant des propos incohérents, s'enlisant elle même. Rien de mieux pour retrouver le sourire!

Nao visa avec précision l'arrière du crâne de la fille aux cheveux bleus, et jeta la motte. Elle était plutôt habile, de sorte que Natsuki lâcha un cri de surprise et de colère, et se retourna vivement. Ô joie!! Nao se redressa, comme un espèce de chien de prairie qui guette, les yeux brillants. Mais au moment où Natsuki vit Nao, lui montrant avec une lueur de malice dans les yeux sa main pleine de terre, une voix à l'accent de Kyôto appelait la jeune fille.

- Natsuki, nous allons être en retard.

Et bien sûr, la grande bleue courra vers la demoiselle Fujino, comme un toutou chez sa maitresse. Nao gromella, frappant du poing, jettant son I-Pod sur son sac. L'autre folle lui piquait son ennemie favorite au nez et à la barbe! C'était largement suffisant pour que sa journée soit totalement pourrie.

- Crâne de moule et face de poulpe... grommela Nao en regardant les deux jeunes filles partir en discutant.

C'était vrai quoi, Fujino arrivait comme un cheveu sur la soupe, et hop, Miss Kuga faisait son petit chien. Ca lui donnait la nausée, cette histoire, et de les voir ensemble, avec leurs tronches d'imbéciles heureuses... l'amour rend vraiment concon. La jeune fille se tint un moment la poitrine; son coeur se serrait de rage.

- T'es bien rentrée hier, Yuuki?

- Pouah, l'asperge,
dit Nao sans se retourner

C'était bien le genre de Chie d'attaquer par derrière comme ça, et c'était franchement agaçant. Tout était agaçant aujourd'hui. Des cours ennuyeux, un temps pas terrible prompt à la pluie en soirée, le passage éclair de Natsuki, et maintenant cette idiote qui venait surement lui tirer les vers du nez à propos de ces types qu'elle évitait.

- Alors?

- Ca va, lâche moi.


Nao se leva, excédée. Elle ne dirait rien à Chie, cette imbéciles répandrait encore des rumeurs ou autre, voire pire, elle tenterait peut-être de se mêler de ses histoires. Et ça, pas question. De toute façon, c'était l'heure de sortie, et elle voulait passer un peu de temps avec sa mère, avant de rentrer végéter chez elle... Chie la regarda partir en croisant les bras. Décidément, qu'est ce qu'elle fuyait... elle fuyait les contacts, les discussions. De quoi avait-elle peur, cette Nao, à la fin? Peut-être fallait-il la secouer, elle avait l'air d'aimer ça. La grande fille à lunettes sourit énigmatiquement.

- Tu vas voir ta mère?

Nao vit rouge. Elle se retourna un instant, armant le bras pour baffer Chie. Mais finalement elle n'en valait pas la peine. Natsuki étant partie, et Mikoto dans son coin, plus rien ne la retenait ici. Vraiment plus rien... la rousse partit sans rien dire, mais avec moins d'entrain que la dernière fois, le dos un peu voûté. Elle semblait triste, selon l'analyse de Chie. Etre seul est toujours une souffrance, quoi qu'on en dise.

Journée pourrie, il se mettait à pleuvoir...


Dernière édition par Kurohime le Mer Mar 12, 2008 8:17 pm; édité 1 fois
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Kurohime
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MessagePosté le: Jeu Nov 02, 2006 7:11 pm    Sujet du message: Répondre en citant

- Chapitre 4 - "Réfléchis bien."

- Qu'est ce que tu fais, Natsuki?

- Hu?

- Tu louches, c'est mignon. Encore ailleurs?


Natsuki regarda brusquement Shizuru, se détachant de la vitrine du Linden Baum, dont elle déchiffrait les lettres à l'envers, dans le restaurant.
A vrai dire, elle était un peu ailleurs, mais l'ancienne présidente du conseil ne lui en tenait nullement rigueur.
Au contraire, elle lui sourit gentiment, s'écartant un peu de la table quand une serveuse leur apporta leur consommations:
thé noir bien infusé pour Shizuru, chocolat chaud avec des Marshmalow pour Natsuki.

- Tu sembles préoccupée.

- Ca va, Shizuru. Rien de plus que d'habitude.


Shizuru sourit un peu, avant de porter à sa bouche la tasse de thé, et boire pendant un long moment, durant lequel un silence un peu gênant régnait.
Natsuki regarda dans le fond de sa tasse, comme gênée. La situation était un peu embarrassante, étant donné qu'elle avait invité Shizuru pour lui parler.
Cette dernière était sereine, patiente, et ne semblait pas avoir l'envie de presser son amie. Délicate Shizuru, comme à son habitude.
Ce fut finalement l'ancienne Hime de Glace qui prit la parole, comme semblait le souhaiter l'autre, attendant calmement en sirotant son thé noir.

- Eto Shizuru, c'est à cause de... ce que, enfin... ce que tu avais dis durant...

- Durant le Festival?


La jeune fille aux cheveux bleus piqua un fard monumental, elle se sentait tellement prévisible. pour essayer de dissimuler son malaise,
elle ôta sa veste en jeans, prétextant avoir chaud, de manière tacite, pour justifier ses rougissements.

- Je le pense toujours.

- Je le sais, le problème n'est pas là. Le problème c'est moi.

- Ara ara, ne te culpabilise pas tant, Natsuki.

- Tu te conduis comme une amie, mais... heu. Haaa, c'est chaud!


Natsuki souffla sur son chocolat chaud avec une petite grimace, ce qui fit rire un peu Shizuru. Ce qu'elle était maladroite, cette petite Kuga,
aussi bien dans ses actes que dans ses paroles. Elle la regarda boire, le menton posé sur la paume de la main, admirant son amie.
Elle adorait simplement la regarder. Juste ça.

- Ca... ça fait presque un an depuis, et... commença Natsuki.

- Et rien n'a changé tu veux dire?

- Ouais. Mais c'est un peu ma faute, je sais.

- Ara, je t'ai déjà dit que ce n'était pas ta faute. Tu m'as dis ce que tu pensais.

- Shizuru, je ne sais pas quoi penser.

-... ha.


Le sourire de l'ancienne présidente retomba un peu, plus d'étonnement que d'autre chose. Elle avait essayé de se faire à l'idée de rester juste
l'amie de Natsuki, voire de l'attendre le temps qu'il faudrait, mais cette dernière semblait réelement indécise. Shizuru mit sa main sur celle de Natsuki,
en souriant tendrement, pour la réconforter, mais aussi peut-être pour la réveiller un peu.

- Le plus dur dans cette situation, c'est l'indécision. Quelque soit la réponse, oui ou non, le plus dur, c'est de ne pas savoir.

- Heu... je sais, et je pense au mal que ça peut te faire, Shizuru.


- Ca te fait aussi du mal à toi. Prends le temps de réfléchir, tu n'es pas encore prête. Moi je peux t'attendre, toute la vie, même plus.

Natsuki ne retira pas sa main de sous celle de Shizuru, mais cracha un peu dans sa boisson sous l'émotion de la déclaration de son amie, si spontanée,
presque enfantine. Shizuru était vraiment étonnante.

- Tu t'en as mis partout, espèce de bébé,
dit Shizuru en la débarbouillant avec la serviette.

Natsuki vira au rouge écrevisse. alors que la brune s'occupait de son visage, un peu à la manière d'une mère. C'était vraiment très gênant.

- Prends ton temps, réfléchis posément, je t'aime et ça ne risque pas de changer, tu sais.

- Ha.... heu.... merci, Shizuru.


L'inconditionnelle du thé se contenta de sourire délicatement, retirant sa main pour terminer son thé qui commençait à refroidir.
Elle le termina, puis posa la tasse sur le bord de la table, la regardant en équilibre un instant, comme si elle attendait de la voir tomber.
Au dernier moment, Shizuru la rattrapa, et la posa correctement. Drôle de passe-temps.

- Et tu as réfléchis à ma proposition sinon?

- Oui, et je ne changerais pas d'avis, c'est non. je n'en suis pas capable...

- Et?

- Et j'en ai pas envie.

- Je vois. Penses-y encore. Sans te forcer, je suis sûre que tu en es capable.


Natsuki ne répondit pas, son amie était décidément très têtue quand elle s'y mettait, mais elle avait une bonne raison d'insister au fond.
Peut-être qu'il fallait vraiment se remettre en question, et se remettre un peu en question. Sûrement. La jeune fille aux cheveux bleus se leva,
allant régler la note avant que L'ancienne présidente ne s'en charge. Shizuru rejoint Natsuki au comptoir.

- Je viens de finir d'aménager. Tu veux venir voir?

- Chez toi?

- Non, chez le Seigneur Kokuyou,
plaisanta la fille de Kyôto.

- Ha! Shizuru!

Shizuru rit doucement, en mettant la main devant sa bouche pour étouffer un peu son engouement trop perçant.

- Pas longtemps alors, dit Natsuki.

- Demain tu n'as pas cours.

- Comment tu sais ça?

- Tu me la dis avant.

- Grumpf...


Shizuru aurait eut envie de lui pincer les joues, tant elle était kawaii quand elle faisait cette petite moue faussement boudeuse.
Elle fouilla un moment dans mes poches de sa robe longue, en sortant un petit paquet cadeau, le glissa dans la poche arrière du jeans de Natsuki,
chose que cette dernière sentit tout de suite, se raidissant comme un piquet. C'était peut-être un geste pour lui toucher un peu les fesses et
la mettre dans l'embarras... l'ancienne maîtresse de Duran regarda celle de Kiyohime, puis prit le paquet, pour l'ouvrir rapidement.

- Je sais que tu es coquette au fond.

- Elle est jolie cette barrette, toute simple, mais belle.

- Comme toi, pour ça que je l'ai choisie.

- Hum... merci... et si on allait chez toi?


Shizuru prit simplement la main de la fille qu'elle aimait, l'emmenant au dehors, vers son appartement à l'université. Il commençait à pleuvoir,
aussi elles durent courir pour arriver à l'arrêt du bus...


Dernière édition par Kurohime le Mer Mar 12, 2008 10:47 pm; édité 1 fois
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MessagePosté le: Jeu Nov 02, 2006 7:12 pm    Sujet du message: Répondre en citant

- Chapitre 5 - " Un sprint en talons."

Le signal d'entrée dans le train.

Nao sursauta, et regarda autour d'elle. Le métro. L'engin allait partir sans elle. Sans attendre, la jeune fille se glissa entre les portes coulissantes, puis entre deux vieilles dames qui discutaient ensembles, les faisant râler. Elle parvint à se trouver une place assise, dans le fond, regardant par la fenêtre le paysage commencer à défiler. La nuit, encore.
Cette nuit, le ciel est d'un noir encore de chine, profond, insondable.
Cette nuit encore, les rues lui semblent toutes les mêmes. Quel ennui. Pourtant, elle n'a nulle part d'autre où aller, personne pour l'accueillir. Elle avait passé le début de soirée auprès de sa mère, dont l'état s'aggravait de jour en jour. La maladie gagnait peu à peu du terrain, et elle n'avait, malgré tout ses scrupules, plus grand espoir pour sa mère. Au travers des vitres du train, Nao regardait le paysage nocturne sans le voir réellement, tant il lui était familier. L'homme en face d'elle leva le nez de son journal, pour lui sourire.

- Garde tes dents pour autre chose, sale con.

Maigre consolation. Il y a des soirs où elle se dit que tout est réellement mort en elle.... Tout ce qu'elle désirait, c'était un verre. Juste un petit coup. Elle soupira bruyamment, puis se leva, sachant précisément quand le train allait s'arrêter, pour se faufiler entre les gens. Nao sentit fugacement une main sur ses fesses.

- Putain de pervers du métro...


La vie était folle, et l'ancienne Hime vivait dans le chaos le plus total, en harmonie avec toutes ces nuits plus noires que l'enfer. Tellement en harmonie que cela en devenait déprimant. Elle attendit que l'engin se stoppe et que les portes s'ouvrent en un bruit de pneumatiques qu'elle connaissait si bien, et elle fila hors du métro, plus vite qu'un vieux pervers sur une culotte. Elle avait un peu repensé à ses derniers jours, et elle s'avoua se sentir seule. De la main, Nao chassa ses mauvaises pensées comme un volute de fumée devant son visage, et s'engouffra dans le quartier des bars, qu'elle connaissait si bien. Ce soir, la lycéenne n'avait envie de rien, même pas d'être ivre morte. Ténèbres et néons à l'infini, jeux de lumières aveuglants dans la nuit. C'était vraiment ça être libre?

Il commençait à pleuvoir. Foutu temps de... Nao se claqua les joues, n'acceptant pas le fait qu'elle pouvait déprimer ou se remettre en question. Pourtant, si maintenant elle mourrait, qui s'en inquièterait? Franchement? Sa mère dans le semi-coma, qui ne l'entendait même plus?
Non, si elle devait mourir, personne ne la pleurait.

- Tous des salauds....

Dérivant vers la rêverie, elle sentait ce vent glacé la transpercer de part en part. La sensation d'humidité était la plus désagréable. La pluie qui raisonnait jusque dans sa tête...
Un bruit, non... plusieurs... Le clapotis de la pluie sur une surface, au dessus de sa tête. Des voitures qui passaient... quel ennui constant, rien pour s'amuser, personne avec qui jouer... rien, le néant, le vide. Finalement, elle n'avait rien. Elle prenait conscience que, depuis la perte de Julia, elle n'avait plus que sa mère, et que la seule chose qui la reliait à une autre personne, c'était cette foutue dette qu'elle avait envers cette guenon de Kuga. Elle la détestait tellement...

Nao mit les mains derrière le dos, donnant un coup de pied dans le vide, à une Natsuki imaginaire, énervée. Elle se sentait à la fois seule et pathétique de penser à ça, au point qu'elle rit un peu, amère, se moquant d'elle même. Mais elle avait tellement souffert quand les Hime l'avaient rejetée, d'avoir été prise pour l'odieuse qui avait attaqué la bonne soeur, et cette espèce de colère alimentait sa vengeance.

Mais à cet instant, sa vengeance lui paraissait bien stupide, et inutile. Qu'est ce que ça changerait? On la détesterait sûrement encore plus. Il n'y avait rien à faire. Sa mère allait tellement mal... Soudain, la jeune fille se demanda ce que cela pouvait bien faire d'aimer quelqu'un d'autre que sa mère. Ses yeux la piquaient.

- Pleure pas, espèce de conne... ça va faire foirer ton rimmel.

Les larmes virent quand même, dans un besoin impérieux de sortir de son corps, longtemps contenues. Ici, personne ne la verrait pleurer au moins, alors elle pouvait bien se lâcher un peu. Alors Nao resta comme ça, dans une petite ruelle, à lâcher quelques sanglots nerveux.

- Hey hey heyyyy... pleures pas, babe.

Nao cessa desuite sa déprime en entendant cette voix d'homme nasillarde qu'elle reconnu sans peine, se retournant vivement. En face d'elle, un grand type, un peu mal fagoté, portant un pantalon large garni de chaînes, et une veste en cuir sans rien en dessous. Il avait de nombreux piercings, tout comme ses acolytes qui arrivèrent par d'autres endroits, cernant la jeune fille comme une bande de loups cernerait une jolie petite biche.

- Même pas besoin de te courir après, tout nous tombe tout cuit dans les bras. Super ça, Naooo.

- Grrrr, qu'est ce que tu me veux?

- Moi? Tu sais très bien ce que je veux. Ce qu'on veut et que tu nous dois, petite.

- Je vous dois rien!!!

- Hééééé, énevée la gamine. Sois gentille.

Les types portaient tous le même blouson noir, bordé de rouge. Les membres d'un gang. Il fallait qu'ils viennent lui chercher des crosses ce soir! la poisse. En plus le temps passa à l'orage. Le type qui avait parlé s'approcha à vive allure, la saisissant par le cou, et la maintenant, prêt à le lui briser.

- Allez sois une bonne fifille, Nao.

- Arette de rêver, brouette à merde! Cria Nao avant de lui mordre profondement dans la main, se dégageant de son étreinte, puis lui donna un coup de talons dans le pied, pour pouvoir être totalement libre.

L'homme hurla de douleur, elle l'avait mordu jusqu'au sang. Mais elle n'irait pas bien loin, la petite biche, ses hommes ayant tôt fait de l'encercler. Nao était prise au piège et se rendit bien compte dans quel pétrin elle s'était fourrée. En plus, l'orage la rendait très nerveuse... mais plutôt crever que de se plier aux exigeances de ces minables. Lorsqu'un type essaya de l'attraper, Nao lui offrit en retour un coup de pied vicieux dans les bijoux de famille, avant de le pousser pour fuir. Pas pratique les bottes à talons pour courir, ça devrait devenir une discipline olympique, comme ça elle aurait une médaille. La jeune fille sauta au travers d'une poubelle, la renversant pour gêner ses poursuivants, tournant dans les ruelles pour les semer. Mais si elle connaissait bien le coin, les membres du gang aussi, et peut-être mieux encore...

Ils commençaient à gagner du terrain, et la lycéenne à s'essouffler, normal, en talons, même si elle était extrêmement agile... Elle sauta sur place pour s'accrocher à un escalier extérieur, se hissant à la force de ses bras, attendant qu'ils passent pour sauter en bas et partir dans le sens inverse. La jeune fille était exténuée... encore un petit effort, juste se cacher dans une ruelle. Elle tourna dans la première venue, mais entra en collision avec quelque chose, enfin plutôt quelqu'un, qui laissa tomber au sol tous ses sachets de courses et son parapluie.

- Mais merdeuhhhhh....

- Aie... tu peux pas regarder où tu vas... KUGA???

Natsuki se frotta un peu la nuque, toujours assise par terre, entourée de sachets de nourriture vietnamienne à emporter.

- Ha toi!!! C'est toi qui regardes pas où tu va, Yuuki!!!

- Ferme la un peu, crâne de moule!!

Natsuki grogna, se relevant pour ranger ses courses. Des courses à une telle heure? Nao se redressa, prenant une grande inspiration de soulagement, le stress disparaissant, mais pas la fatigue de la course poursuite.

- Qu'est ce que tu fous là? T'as l'air à bout de souffle.

- Ca te regarde pas. Et toi alors?

- Pfeuh, je cherchais de la bouffe à emporter.

- Si loin du lycée?

- Je... je dors pas au lycée.

- Tu fais le mur? Minauda Nao.

Natsuki grogna en seule réponse, puis regarda Nao de haut en bas. Elle était trempée, visiblement fatiguée, et la jeune fille aux cheveux bleus constata rapidement quelques bleus. Qu'est ce qu'elle avait encore fait? Plusieurs minutes passèrent, et finalement Nao s'en alla sans rien dire, pour soudainement sentir la pluie s'arrêter au dessus de sa tête. Natsuki était à côté d'elle, son parapluie en main.

- Viens, v prendre une douche. Si tu crèves je m'en voudrais.

- Pas besoin de toi, je vais rentrer au lycée.

- Dans cet état? Ca craint, on dirait que tu t'es faite agressée.

- Ca te regarde pas!!

- Oh hé. T'as qu'à crever de froid dehors... j'aurai juste mauvaise conscience.

- Mouais. T'es chiante, Kuga.

- Pas plus que toi, Yuuki. Et toi en plus, tu ressembles à une junkie, avec le maquillage qui coule.

Nao ne dit plus rien. Elle avait froid et faim, mais surtout envie de se mettre à l'abri de ces fous furieux, et de cet orage. Depuis petite fille, le tonnerre la terrifiait, bien qu'elle n'en dise rien. Au final, avec tellement d'arguments pour, la jeune fille choisit de suivre Kuga jusque là où elle créchait ce soir...

Elle arriverait sûrement à supporter Kuga durant une soirée... ou non.
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MessagePosté le: Jeu Nov 02, 2006 7:13 pm    Sujet du message: Répondre en citant

- Chapitre 6 - "Agression sucrée."

- Y'a pas moyen!!

- Fais ce que je te dis!

- Lâche moi, crâne de moule!

- Grrrrrrr!!

Shizuru regardait Natsuki s'évertuer à calmer Nao, trempée et grelottante. Dès qu'elle avait vu l'ancienne présidente,
la jeune rousse était devenue comme hystérique, prétextant de préférer se retrouver à la rue plutôt que chez "Sailor Poulpe".
Elle les regarda dix bonnes minutes se hurler dessus, Natsuki essayant de sècher les cheveux de Nao qui lui jettait la serviette dessus.
Quelle fierté mal plaçée avait Yuuki. Il était temps d'intervenir.
Shizuru se leva sans rien dire, réajustant un peu son Kimono couleur lavande, et partit dans la salle de bain. L'appartement était assez petit,
comme tout les logements étudiants, et elle entendait sans peine les deux jeunes filles se quereller comme chien et chat, comme le bon vieux temps.
Ca avait quelque chose d'amusant pour Shizuru, de presque mignon. La jeune femme revint calmement dans la pièce, regardant avec un sourire amusé Natsuki
faire une prise de catch à Nao pour tenter de lui sècher les cheveux.

- Yuuki san, j'ai fais coulé un bain.

Les deux ennemies de toujours restèrent figées sur place dans une attitude ridicule. Shizuru semblait avoir brisé leurs élans avec une action réfléchie.
Nao repoussa vigoureusement Natsuki, en posant sa main sur le visage de l'ancienne maîtresse de Duran, pour se lever, faisant face à la fille de Kyôto,
toute sourire.

- Un bain je veux bien, si personne ne viens reluquer.

- Pour moi pas d'inquiètude, plaisanta Shizuru, tu n'es pas vraiment mon genre.

- Tu préfere Sailor Moule quoi.

- L'eau est en train de refroidir. Je t'ai préparé une chemise de nuit et un peignoir, vu que tes vêtements sont trempés.

Nao ne répondit rien, se contentant de toiser Shizuru de manière assez insolente, mais cette dernière semblait totalement de marbre,
son habituel sourire figé sur son visage. Elle fini par la dépasser en laissant s'échapper un soupir d'agacement, pour gagner la salle de bain.

Natsuki se rassit correctement et sortit la nourriture des sachets, la posant sur la table, avec un air contrit.

- Ne fais donc pas cette tête, Natsuki.

- Mais elle m'énerve. Tu veux lui rendre service et elle t'insulte.

- Ara, ara, c'est peut-être sa façon de remercier tu sais. Qu'est ce qui s'est passé?

- Hum...

La jeune fille aux cheveux bleus hésita à parler à Shizuru. Elle même ne savait pas trop ce que faisait Nao à une telle heure, avec un temps pareil.
Encore à trainer dans le quartier des bars? Qui sait...

- Je ne sais pas, elle courrait et m'a foncé dedans, elle était trempée et essouflée.

- Elle a des bleus.

- Ouais, on l'a peut-être agressée. Tu me dira, avec la vie qu'elle mène...

- Natsuki, ne la juge pas aussi rapidement.

- Mais... enfin je voulais dire, elle sort à des heures pas possibles, normal qu'un jour elle se fasse agresser.

Shizuru réfléchit, trouvant cette histoire assez louche, somme toute. Natsuki avait peut-être un jugement un peu hâtif,
et même si Shizuru ne portait pas la petite peste dans son coeur, il fallait bien avouer qu'elle s'inquiètait tout de même.
La fille de Kyôto se redirigea vers la cuisine pour sortit une troisième assiette, et donna la moitié de son plat à Nao.
Natsuki la regarda faire avec un sourire, puis l'imita.

- Les émotions ça creuse, philosopha Shizuru.

- J'espere qu'elle n'a pas de soucis.

- Moi aussi.

- Elle se fourre toujours dans des trucs pas possibles, Yuuki.

- Tu t'inquiètes? Demanda malicieusement Shizuru

- Pas du tout!

- Je vois, amusant.

- Ma...

Un bruit de porte vivement clquée les interrompit. Nao revint dans le salon en peignoir, se cherchant une place où s'assoir,
regardant la troisième assiette sur la table.

- Vous attendez quelqu'un? Cracha t'elle.

- C'est pour toi, idiote, répliqua Natsuki.

Nao ne dit rien. Si on lui donnait à manger, elle mangerait, elle n'allait pas non plus chipoter alors qu'elle mourrait de faim,
surtout que le poulet à l'ananas sauce piquante avait l'air sacrément bon. Le repas se passa dans un silence assez gênant, sauf pour Shizuru,
du moins en apparence. Nao jettait parfois des petits coups d'oeil aux deux jeunes filles, regardant plus longuement Natsuki,
et la barrette argentée dans ses cheveux sombres.

- Désolée de gâcher votre petit tête-à-tête.

- Arretes un peu, si tu gênais vraiment, je t'aurai pas ramené.

- Si tu nous disais plutôt ce que t'arrive, Yuuki san, coupa Shizuru, guère interessée par une nouvelle prise de bec.

Nao réprima une grimace de colère. Décidément, tout le monde voulait se mêler de sa vie ou quoi? Et surtout Shizuru, c'était vraiment insultant.

- Je me suis fait agressé sexuellement par Kuga.

- QUOI? Baka!!!

- Araaaa... sérieusement, Yuuki.

- J'ai pas envie d'en parler, et encore moins à vous deux.

- Mais merde alors, merci c'est dans ton vocabulaire?! Je t'aide un peu et tu nous craches à la gueule! T'es vraiment ...

- Je suis quoi? Sourit Nao, interessée par la suite.

- Une... une...

Au moment fatidique, Shizuru enfourna dans la bouche de Natsuki une grosse bouchée de riz, pile au bon moment,
ce qui eut pour effet de détendre un peu l'atmosphère.

- Onegai, pas de grossièretés ici.

- Mwahahaha!! On dirait un hamster!! Se moqua Nao en regardant Natsuki la bouche pleine à craquer.

Natsuki essaya de dire quelque chose, mais tout ce qu'elle réussit à faire ce fut éjecter quelques grains de riz avec un air ridicule,
le rouge au front, alors que Nao riait fort, se tapant sur la cuisse tellement elle n'en pouvait plus.
Shizuru sourit de cette petite fanfaronade qu'elle avait crée pour détendre un peu les deux ennemies.
Même si Nao cessa vite de rire pour reprendre sa catapace face à Shizuru et natsuki,
l'ancienne maîtresse de Kiyohime savait qu'elle avait un peu calmé les esprits, et c'était l'essentiel. Elle se tourna vers la rousse.

- Je vais vous préparer le lit, à Natsuki et toi. Je dormirais sur le canapé.

- Dormir avec elle? Protesta Natsuki.

- Pas question! grogna Nao presque en même temps.

Shizuru haussa les épaules.

- L'une d'entre vous veux alors dormir avec moi?

- .... Heu ....

- .... Même pas dans mes pires cauchemards, Bubuzuke.

- L'affaire est réglée donc.

Alors que Shizuru eut un grand sourire, se levant pour débarasser la table, Natsuki et Nao tirèrent la tête de la même manière, se regardant de biais.

- J'aurai pu rentrer chez moi, pas besoin de dormir.

- Avec ce temps pourri?

- C'est mieux que d'être entre une moule et un poulpe.

- Oh, fermes la donc un peu.

- Je restes juste parce qu'il pleut, c'est tout. C'est un calvaire pour moi.

- Pour moi aussi t'inquiètes pas.

- J'espere que ton poulpe ne va rien tenter durant la nuit.

- Arretes un peu de prendre Shizuru pour une... hum.

- Une quoi?

Natsuki enfourna une poignée de Marshmalow, tiré du paquet qui était sur la table,
remplissant ses joues pour mimer l'évenement qui avait détendu l'atmosphère précedemment.
Nao rit un peu, laissant tomber son cirque. Parfois, elles arrivaient plus ou moins à s'entendre.
L'acienne maîtresse de Julia prit son air de conspiratrice, et saisit le paquet, en sautant sur Natsuki,
pour la bloquer sur le canapé en s'asseyant sur elle, comme une pettie soeur qui voudrait embeter son aînée,
et elle commença à lui bourrer la bouche de Mashmalow.

- Défend toi si tu peux, Kuga!

- Mmmhrrffffrrr!!!

Gênée par la position, ainsi que la hargne de Nao à lui enfoncer ces trucs mous dans le gosier, Natsuki gesticulait simplement,
n'arrivant pas à s'imposer. Shizuru revint, les regardant avec un air étonnée, puis rit franchement,
attrappant Nao sous les aiselles pour sauver Natsuki de l'étouffement par Mashmalow. La jeune fille aux cheveux bleus cracha dans un sachet,
retirant une friandise humide pour la coller cruellement sur le front de Nao, en ricanant.

- Vengeance! Tu voulais me tuer!

- Nyaaah, c'est dégeulasse!!!

La rousse gesticulait en l'air, soulevée par Shizuru, qui la posa rapidement. Elle retira la chose humide et spongieuse de son front,
cette dernière collant un peu à sa peau. C'était répugnant, vraiment. Elle le jetta sur Natsuki qui esquiva rapidement en riant bêtement,
et les deux se firent tirer les oreilles par une Shizuru tout sourire.

- Allons, on dirait des filles de primaire. Et puis, on ne joue pas avec la nourriture.

Elle leur tira les oreilles un petit moment, sans qu'aucune ne prenne vraiment la mouche au point de se dégager violement.
La soirée se passa rapidement, et elles allèrent se coucher. Nao faisait de son mieux pour pousser Natsuki hors du lit,
rien que pour la rendre chèvre, ou la frôler parfois pour la gêner. Elle ne voulait pas rater une telle occasion d'ennuyer Miss Kuga,
de lui faire passer une nuit infernale. Mais la fatigue fini par la prendre, et elle s'endormit comme une masse.

Nao se réveilla à un moment durant la nuit à cause d'un bruit. Elle avait le sommeil léger, et constata qu'elle était seule dans le lit,
et que le canapé était vide. La rousse se couvrit instinctivement jusqu'au nez, et tendit l'oreille,
entendant les voix de Shizuru et crâne de moule dans la cuisine.

- Tu ne dors pas Shizuru?

- J'avais envie d'un thé.

- A trois heure du matin? T'es une vrai Tea Junkie toi.

- Eto, je sais.

- Excuses moi d'avoir ramené Nao, peut-être voulais tu qu'on soit seules.

- Ca ne me gêne pas du tout, tu as très bien fais, Natsuki.

- Je vais réfléchir à ce que tu m'as dis.

- Pour la proposition?

- Nan, pour nous deux. Pour la proposition, c'est toujours non.

- Je vois. Je suis contente que tu ais décidé d'y penser sérieusement.

- J'ai des sentiments pour toi.

Il y eut un long silence, d'au moins cinqs bonnes minutes.

- Eto... ça me touche tu sais.

- Heu... je ne sais juste pas trop où j'en suis, ce que je veux, ce que sont ces sentiments. Je sais juste qu'on est bien ensembles.
Quand je suis avec toi, je me sens moins seule, j'ai quelqu'un qui est là pour moi, qui s'inquiètes pour moi, et qui pense à moi....

"Quelqu'un qui est là pour moi, qui s'inquiètes pour moi, et qui pense à moi"... Cette phrase trotta dans la tête de Nao un bon moment,
alors qu'elle essayait de faire abstraction de la discussion pour arriver à dormir. Pourquoi sentait-elle son coeur la pincer à cet instant?
Elle avait fini par se dire que Natsuki et elle se ressemblait un peu, mais en fait pas du tout. Natsuki avait quelqu'un qui l'aimait,
au contraire d'elle même, qui n'avait personne. Rien ni personne. La rousse eut un grand moment de solitude, et se pelotonna dans le lit,
en soupirant un peu.

- Allons nous coucher maintenant, dit Shizuru.

Natsuki la suivit, sentant un petit courant d'air frais dans la chambre. Les deux jeunes filles constatèrent que la fenêtre était ouverte, et le lit vide.
Nao était partie...

- Quelle chieuse... grogna Natsuki.
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MessagePosté le: Jeu Nov 02, 2006 7:14 pm    Sujet du message: Répondre en citant

- Chapitre 7 - "Je te hais."

Nao avait mal à la tête. En plus d'être rentrée tôt le matin, elle avait eut Aoi sur le dos, du fait qu'elle avait passé la nuit dehors sans rien dire. Le reste de la journée ne fut guère mieux, entre les cours et tout... la jeune fille était assez nerveuse, quoi de plus normal après l'attaque du gang? Elle esperait vraiment qu'ils lâchent l'affaire.
Le meilleur dans une journée de cours, c'était la fin. La rousse rangea ses affaires, et se dirigea vers la sortie. Elle se fit accostée par un jeune homme un peu rougissant, surement encore un pigeon qui avait succombé à son charme.

- Eto, Yuuki san, je voulais savoir...

Elle sourit joliment tout en se moquant de lui intérieurement, aimant le pouvoir qu'elle pouvait exerçer sur la gente masculine, pouvant leur faire faire n'importe quoi. Il sortit deux billets de couleur bleu, et les montra à la jeune fille.

- J'ai pris deux place pour aller dans les Onsen*, ceux qui sont au pied de la montagne au sud d'ici. Ca te tente?

- Bien sûr que ça me tente, répondit Nao en ayant un sourire malicieux.

Elle prit les deux tickets et partit sans demander son reste. Certes, cela la tentait, mais certainement pas avec un looser dans son genre. Le type resta sur place, bouche bée, avant d'essayer de la rattrapper, se voyant claquer la porte au nez. Un week-end aux Onsens, hein? Pas une mauvaise idée, mais avec qui y aller? Elle avait bien le temps de réfléchir; en attendant, elle sortit son I-Pod de son sac, se cherchant une place au soleil pour aller lézarder dans l'herbe un moment. Ha, ce que c'était agréable de ne rien faire, de ne penser à rien, juste en étant couchée comme ça dans l'herbe, baignée de soleil. C'était apaisant et, chose rare, il arrivait à nao de sourire franchement durant ces petits moments d'intimité. Mais un gros nuage vint lui faire de l'ombre, et chassa la chaleur du soleil. Nao ouvrit les yeux, ce nuage avec une drôle de tête toute bleue.

- Casse toi Kuga, tu me fais de l'ombre.

- Je voudrais te parler quelques minutes.

- Plus tard, tu vois pas que j'essaye de me détendre?

- C'est important, dit Natsuki avec un air sévère.

La jeune fille au ceveux bleus semblait assez soucieuse, à en juger par le petit plis caractéristique qu'elle avait sur le front. Une ride? Nao sourit en songeant que Natsuki, qui n'avait pas encore dix-huit ans, avait déjà une ride, esperant qu'elle était la raison de son apparition. Comme elle semblait sérieuse, Nao s'assit dans l'herbe, montrant en enlevant ses écouteurs qu'elle lui accordait un petit temps de parole. Natsuki la regarda un long moment, le visage vide d'expression, avant de s'assoir à côté d'elle.

- Pourquoi tu es partie comme ça?

- Comment ça "comme ça"?

- Comme une voleuse.

- Je suis partie c'est tout. Je ne vous supportais plus, toi et ta mémère.

- On s'est fait du souci, tu sais.

- Je m'en fous.

Natsuki ne répondit rien, se contentant de la regarder dans les yeux, sans cligner des paupières, pour la mettre mal à l'aise, ce qui marcha instantanément.

- Quoi?

- Rien, je te regarde.

- Et pourquoi tu me regarde comme ça?

- Pourquoi t'es toujours agressive comme ça?

- Roh, tu fais chier Kuga!

- Je te retrourne le compliment, Yuuki.

Natsuki agaçait sérieusement Nao, mais ce n'était pas nouveau. Ce qui l'agaçait plus, c'était que son ennemie ait changé, et soit devenue plus calme. La voir en colère, ce qu'elle aimait tant, devenait moins fréquent, ce qui frustrait Nao quelque peu.

- Met toi en colère!!

- Hein?

- T'as très bien entendu, fous toi en rogne, crie, secoue moi! Mais reste pas plantée là sans rien dire! Pourquoi tu te mets pas en colère?!

- Heu...

- T'es devenue un mollusque Kuga!! Et tout ça à force de fréquenter Fujino!

Nao avait les nerfs. Elle voulait qu'on lui rende son ennemie jurée, celle qui l'insultait et la secouait dans tout les sens. Celle dont le visage devenait tout rouge quand elle criait, celle qui disait n'importe quoi et se mettait elle-même dans l'embarras."Rend moi Natsuki!", avait-elle envie de crier, même si ça paraissait completement stupide. La jeune fille avait envie de la tirer par les cheveux, de lui griffer le visage, de la traiter de tout les noms et bien d'autres gentillesses encore... mais rien ne vint, mis à part une sourde colère, qui fut comme une boule d'épines dans sa gorge, la forcant à déglutir. Nao ne trouva la force que pour lui donner un petit coup de poing dans l'épaule.

- On te vois plus après les cours, se plaigna la rousse.

- Je... je suis souvent avec Shizuru.

- .........

Nao vit rouge et se leva, prenant son sac, et toisa Natsuki avec air un assez mauvais.

- Et bin retourne y, chez ta Fujino!! Faites une overdose de thé ensembles, ça vous fera une belle fin!!

Natsuki n'eut pas le temps de répliquer, nao était déjà partie, le pas rageur, se dirigeant vers le portail. La jeune fille aux cheveux bleus se releva, posant les mains sur le sol pour s'aider, touchant quelque chose. Un I-Pod, avec un autocollant de chat dessus. Sûrement celui de Nao, mais la jeune fille était déjà loin... elle le prit pour le ranger dans son sac, regardant les lettres noires défiler sur l'écran à cristaux liquides... ce titre lui disait quelque chose... "Bittersweet", de Within Temptation...

De son côté, Nao avait franchit le portail à toute allure. L'attitude posée de Natsuki l'exaspérait, dans le sens où elle se sentait ignorée, guère plus le centre d'intérêt. C'était puéril, certes, mais cela lui plaisait, que Kuga fasse attention à ses insultes et minauderies. Quelqu'un qui voyait quelque chose... quelqu'un qui peut-être s'inquiètait pour elle. Peut-être. Une poigne de fer sur son bras la tira de sa rêverie torpide, pour la pousser contre un mur.

- Tu croyais t'en tirer comme ça, Nao?

- Lache moi!

- Oh que non!

- Lache moi jte dis, babouin! Tu me fais mal!

C'était bien sûr le type à la voix nasillarde et aux cheveux en piques, du gang qui la poursuivait. Elle était coincée dans une ruelle adjacente au lycée, mais où peu de gens passait, la poisse. En plus il avait une sacrée force, mine de rien. la jeune fille ne céda pas à la panique, cherchant un moyen de s'en tirer...

- Quel grossier personnage, dit une voix à l'accent de Kyôto.

Le type se retourna vivement, et fut acceuillit d'une claque ciblant bien l'oreille, pour lui faire perdre le sens de l'équilibre. Shizuru tira Nao par le poignet, la ramenant à toute allure dans le lycée. Le type ne les suivit pas, surement à cause du monde... Nao se débattait, mais Shizuru avait elle aussi une certaine force. La rousse trainait les pieds, insultant l'ancienne président, tirant sur son Yukata pour essayer de la ralentir, comme chahute un enfant qui ne veut pas suivre sa mère.

- Lache moi, espèce de débile!

- Non. Suis moi, ç'est plus sûr ici.

- LACHE MOI FUJINO!!!

- Ara, arrêtes de crier.

Shizuru lacha Nao, qui en profita pour lui envoyer une claque monumentale. La jeune femme accusa le coup en silence.

- Je ne veux pas d'aide, et surtout pas de toi, espèce de psychopathe en puissance!

Encore une fois, l'ancienne présidente ne dit rien. Les deux jeunes filles se toisèrent un long moment, et on put sans mal sentir de l'animosité entre elle. C'était presque palpable dans l'air, comme électrique. Shizuru finit par se tenir la joue, quelque peu endolorie par la gifle assez violente de Nao. Elle n'y était pas allée de main morte...

- Plutôt me faire violer par ses types que te laisser m'aider! Espèce de... malade mentale!

- ... Je ne laisserais pas faire ça, tu sais.

- T'as plus ou moins tué ma mère, Fujino, je te le pardonnerai jamais! Je veux pas de ton aide!!

Nao vit Natsuki au loin, et décida de prendre la fuite, retournant dans le lycée, bousculant au passage la jeune fille aux cheveux bleus qui allait essayer de lui rendre son baladeur.

- Hey, Shizuru, ça va?

- Trois fois rien, pas de soucis.

- Il s'est passée quoi là??

Shizuru soupira en se massant la joue, alors que Natsuki s'approchait.

- Une petite gifle pour remettre les choses au clair, répondit la fille de Kyôto.

- Et elle s'est encore enfuie...

- Je te raconterais en chemin, viens.

Les deux jeunes filles se mirent en route, Shizuru ayant perdut son habituel sourire. Il revint assez vite, mais la gifle de Nao lui avait imprimé sur la joue une certaine chaleur. Cette fille était totalement hors de contrôle, et Shizuru espérait qu'elle ne se mettrait pas trop dans la mouise...
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Kurohime
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MessagePosté le: Jeu Nov 02, 2006 7:15 pm    Sujet du message: Répondre en citant

- Chapitre 8 - "Confessions à la mayo."

Nao attendait maintenant depuis plus de vingts minutes. La jeune fille regardait un peu dans le vague, assise à une table seule, avec un gros bout de gâteau face à elle. Elle adorait toutes les choses sucrées, pourtant là, regarder ce truc mou, vaguement blanchâtre, bourré de chantilly, lui donnait la nausée. Ses doigts heurtait la table en rythme, faisant une petite mélodie, accentuée par la dureté de ses ongles laqués. Soudain, elle tourna un peu la tête apperçevant, la tête en plein sur le "N" de "Linden Baum", la petite tête bleue qu'elle attendait avec un certain agacement. Natsuki entra dans le café, fermant la porte rapidement en faisant tinter le carillon à l'entrée, en remettant ses cheveux en ordre derrière son oreille.

Drôle de tic, c'est nouveau, songea Nao en la regardant. Natsuki n'était habituellement pas si coquette, du moins avec son attitude générale. Ses sous-vêtements c'était autre chose, paraisssait-il... la voyant entrer, Nao lissa les plis de sa jupe, et s'assit correctement, se mettant à manger son infecte pâtisserie pour faire mine de ne pas être impatiente. Natsuki s'assit en face de nao sans rien lui dire, enlevant sa veste en jeans, reprenant un peu le col de sa chemise noire cintrée.

- Tu te soignes maintenant, Kuga?

- T'as de la chantilly sur la joue.

- Berk!!

Nao s'essuya rapidement, virant un peu au rouge, de gêne et un peu de colère. Natsuki quant à elle déposa sa veste sur le dossier de sa chaise, et commanda un plat de nouilles sautées, avec... de la mayonnaise. La jeune fille tira de la poche de son jeans large l'I-Pod que Nao avait oublié sur l'herbe, et le fit glisser sur la table.

- Tu l'as oublié la dernière fois, tiens. Comment on peux oublier un truc si cher...

- C'est un cadeau d'un mec, donc bon. T'es en retard.

- Je suis venue dès que j'avais fini les cours. J'ai eu ton SMS pendant le cours de Midori chan, elle m'a passé un savon.

- Bien fais, hé hé.

- Pfeuh, bon, tu voulais me parler?

- T'es pressée? Fujino t'attend?

- Elle a cours cet aprèm.

- Ha... heu...

Un long silence s'installa soudain, comme si le fait que Natsuki dise que Shizuru était occupée avait jetté un froid. Dans son SMS, Nao avait dit à la jeune fille de venir vite au Linden Baum, qu'elle lui expliquerait ce qui se passait... ou pas, c'était peut-être juste une excuse pour voir crâne de moule sans Fujino. La rousse tiqua; pourquoi tenait-elle tant à parler à Natsuki, si ce n'était pas pour lui parler de son soucis? Cette idée la dérangea un peu, et elle repoussa l'assiette de son gâteau, l'ayant plus gaspillé qu'autre chose.

-... Je vois. Pourquoi tu me dis ça à moi? On se supporte pas.

- Je sais pas... j'en sais rien... dit Nao en se passant la main dans ses cheveux.

Elle tiqua, cessant tout de suite ce mouvement. Elle ne faisait ce genre de chose qu'en face d'un homme... c'était déroutant.

- Jure moi d'être franche ou je t'arrache la langue Kuga.

- Hein?

- Jure le!

Natsuki regarda Nao avec un air de franc étonnement, mais se tut, voyant son assiette arriver. Elle ne voulait pas que quelqu'un entende quoi que ce soit, même si la conversation n'était pas top secrette.

-Tu sais... je te déteste vraiment, franchement je peux pas te saquer, t'encadrer, te supporter, utilises tous les synonymes que tu voudras, et ce sera pareil apres ce que tu vas entendre.

Natsuki hoqueta, reposant son tube de mayonnaise tellement elle s'inquiètait de ce que Nao allait lui raconter. Qu'est ce qu'elle allait bien pouvoir lui dire avec cet air tellement sérieux?

- Si tu fais rien pour Shizuru, un jour elle va se lasser, pire, on va te la piquer. Je supporte pas les gens indécis ou inactif, comme toi, crâne de moule. Tout le monde sait que tu craque pour Fujino, et toi tu nous emmerde avec ton indécision.

- Hein, pourquoi tu me parles de ça?

- T'as la chance de plus être seule toi, et tu saisis même pas cette chance, tu me dégoûtes, Kuga. D'autres sont tout seuls, et toi tu te rends pas bien compte de la chance que tu as, que quelqu'un pense à toi.

- ...

- Moi je suis seul, j'ai rien ni personne, à part ma mère qui est en train de mourrir. Tu sais pas la chance que t'as d'être aimée.

- Yuuki, heu...

Natsuki ne savait pas très bien quoi dire. L'atmosphère était tout d'un coup devenue lourde, gênante. Elle décida de manger plus tard, pour ne pas s'étoufer, mais surtout car la situation était trop étrange pour ne pas être prise au sérieux. Natsuki regarda Nao avec un air neutre.

- C'est vrai.. je me rend pas bien compte.

- Tout ce qui me relit vraiment à quelqu'un c'est la dette que j'ai envers toi. C'est chiant.

- Quelle dette?

- Tu m'ai aidée contre Shizuru, face de morue.

- Tu ne me dois rien, tu sais.

- Je dois quelque chose à quelqu'un si je veux, je suis fière et je t'emmerde.

- Je te déteste pas autant que ce que tu pourrais croire. C'est juste que souvent, très souvent, je pourrais t'arracher la tête. Mais tu dois être la personne, psychologiquement et au niveau du parcours, la plus proche de moi.

- Merde, arrêtes de dire qu'on se ressemble Kuga, c'est faux!

- Tu crois... Quand ma mère est morte, je n'ai plus eu foi en l'être humain. Je me suis mise à hair les gens. Quand j'ai découvert que ma mère voulait me donné à la Fondation Searrs... j'ai perdu espoir, mais des gens m'ont aidé.

- Morale de l'histoire? Demanda ironiquement Nao.

- Faut que tu laisse les gens t'approcher, ou du moins que quelqu'un puisse être là pour toi. C'est ce que je pense, moques toi si tu veux.

- Pfffff...

"Quelqu'un qui est là pour moi, qui s'inquiètes pour moi, et qui pense à moi"... Nao repensa à cette phrase que Natsuki avait dite à Shizuru, quand elle avait dormi chez elle. Ca faisait étrangement mal, sans qu'elle sache pourquoi. La jeune fille sentit ses yeux la piquer, essayant de retenir un léger sanglot, qui avorta un petit gémissement.

- Je me sens impuissante, j'arrive pas à soutenir ma mère. Son état s'agrave, et je peux rien y faire... Et vous... je vous envies, Mai, toi, les autres. Vous êtes toujours souriantes... je voulais aussi être heureuse moi... d'habitude c'est moi qui m'exclu de moi même pour me donner un genre, mais là... je me suis sentie rejettée durant le Festival. Je voulais tellement me venger de vous, encore maintenant...

Nao soupira pour retrouver son calme, comme elle commençait à perdre ses mots. Elle se sentait assez perdue tout d'un coup, en parlant comme ça à Kuga... Natsuki était assez surprise elle aussi: Nao, la "Grande Pretresse de l'Assurance et de la Casse", fuyait son regard, bafouillait, semblait genée. La jeune fille aux cheveux bleus était assez déboussolée. Parler si franchement avec Nao était à la limite du suréaliste. Nao exprimant franchement ses regrets, sa souffrance, était étrange. Cela resterait entres elles. Au fur et à mesure que Nao parlait, Natsuki sentait un pincement dans sa poitrine: son dialogue lui rappellait cruellement le sien quand elle était plus jeune. Nao se sentait seule, et se sentait mal en voyant le bonheur qui l'entourait, mais toujours hors de sa portée. Comme une sote d'envie, de jalousie, mais justifiée. Natsuki baissa un peu les yeux.

Nao lui parlant de sa mère, sans aucune assurance, avec peur et tristesse. Un côté de Nao qu'elle n'avait jamais vu, ce côté vulnérable. De par leur ressemblance, Natsuki compatit plus qu'elle ne le pensait, et serra les poings. Sa rivale se sentait impuissante face au mal de sa mère. La mère de Natsuki était morte violemment, mais celle de Nao souffrait lentement... qu'est ce qui était pire. Natsuki vit la jeune fille cligner un peu des yeux, et serra un peu les dents.
Natsuki n'aimait pas voir les gens souffrir, même ceux qu'elle avait dans le pif. Elle posa sa main sur celle de Nao, pour la calmer. Qui aurait crut qu'un jour elle ferait un truc pareil? Certainement pas elle, ni même Nao. Personne surement. mais c'était l'impulsion du moment, de la compréhension et nullement de la pitié.

Natsuki ne dit rien, simplement car il n'y avait rien à dire, et se prépara à se prendre une beigne monumentale de la part de Nao. Quelle idée aussi de faire ça, elle n'arrivait même pas à s'expliquer son geste. Au final, c'est juste qu'elle ne supportait pas voir les gens tristes, qui qu'ils soient. La rousse eut un haut-le -corps, retirant vivement sa main. Elle n'arrivait pas à réaliser que sa pire ennemie soit capable d'un geste pareil... La jeune fille revoit défiler tout ces instants ou elle a hait Natsuki, tout ces moments de doute, de colere, tout ces combats et toutes ces insultes échangées..
Elle s'avoua vaincue..c'était évident que, même avec cette relation conflictuelle qui lui plait tant c'est de Kuga Natsuki qu'elle est la plus proche.

- J'aimerais bien aimer...quelqu'un d'autre que ma mere... ca doit faire bizarre, murmura t'elle.

- Hein?

- Rien, j'ai rien dis.

- Okay, désolée.

- Tais toi un peu.

Alors que Natsuki équarquilla un peu les yeux d'étonnement, Nao releva légerement la tête, ses joues étaient écarlates et le crayon noir qui dessinait si bien le contour de ses yeux avait coulé, surlignant un peu plus les cernes de fatigue. Elle ressentait toujours ce drôle de pincement.

- Tu sens la pomme, c'est le même parfum que moi, Soupira Nao.

- Heu... c'est pas du parfum, c'est mon déodorant. Bin, la pomme ça sens bon je trouve, répondit Natsuki, un peu penaude.

- Femme de Cromagnon.

- Tu m'insultes de nouveau, c'est bon signe.

Les deux jeunes filles se regardèrent un moment, s'échangeant juste un sourire, alors que l'ambiance redevint plus légere. Natsuki inonda finalement son plat de mayonnaise, sous le regard dégoûté de Nao.

- C'est franchement dégeulasse ce que tu fais, et mauvais pour le foie. Tu va devenir une grosse truie, quoique tu l'es déjà.

- Et toi manges plus sac d'os. Tu fais pitié. Laisse moi manger comme je veux.

- Pheuh, t'as qu'à faire une overdose de mayo...

Natsuki répondit par un geste grossier, avec un petit sourire, avant de se pencher sur son plat de nouilles. Comme on peux s'en douter, ce fut elle qui dut payer les consommations de Nao. Alors qu'elles allaient se séparer, la rousse retint Natsuki par les cheveux.

- Ouailleuh! Sauvage!

- Tu fais quoi là?

- Quoi?

- Maintenant?

- Je hurle parce que j'ai mal!

- Baka, tu fais quoi cet aprèm?

- Rien. Lâche moi.

- Fais un bout de chemin avec moi, on sais jamais si on recroise ces types...

Nao la relacha, mettant son sac sur l'épaule, l'air victorieuse, un sourire fier et un peu moqueur aux lèvres.

- T'as peur?

- Mais non, crétine. Juste avec ta gueule, tu les fera fuir, et je serais tranquille.

- Dis tout de suite que j'ai l'air d'un thon.

- Mais non.

- Haaa.

- D'une moule.

Nao et Natsuki partirent ensembles, faisant un petit bout de chemin, s'insultant et se chamaillant joyeusement. Parfois, ça faisait du bien de crever un abcès, même si après la chair est mise à nue. Nao se sentait déjà un peu mieux, même si elle presentait que ce serait de courte durée...
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MessagePosté le: Jeu Nov 02, 2006 7:16 pm    Sujet du message: Répondre en citant

- Chapitre 9 - "Battle without Honor and Humanity*."

Même si c'était dur à dire, et surtout à s'avouer, le petit moment passé avec Natsuki avait été assez agréable. Nao avait réussit à lui soutirer facilement son numéro de portable, avec une feinte qui fit que ce fut Natsuki elle-même qui insista pour lui donner, "en cas de soucis". La rousse partit de son côté, un sourire triomphant aux lèvres, fiere de sa petite entourloupe. Il commençait à se faire l'heure du diner, et Nao décida de rentrer à sa chambre, comme un chat errant qui ne revient chez son maître que pour se nourrir. Elle esperait qu'Aoi avait déjà préparé le diner, ne voulant pas trop attendre.

La jeune fille rejoint Fuuka en pianotant sur son portable, effaçant bon nombre de numéros. Certains même dont elle ne connaissait même pas le propriétaire... elle regarda les lettres digitales afficher le nom de Kuga. C'était vraiment étrange de se dire qu'elle avait le numéro de téléphone de Natsuki, et surtout que son ennemie lui avait donné si rapidement, sans arrières pensées. Pouvait-on, maintenant, réellement parler "d'ennemies", au final? Peut-être pas, mais les choses ne changeraient pas si vite, du moins Nao ne voulait pas que cela change. Elle aimait tyranniser Natsuki, c'était son plus grand plaisir, et personne ne lui enleverait ça. Au diable ces questions, elle avait faim. Mettant ses écouteurs sur les oreilles, Nao traversa Fuuka sans se presser cependant, chantonnant les yeux mi-clos.

"If I tell you
Will you listen?
Will you stay?
Will you be here forever?
Never go away?
Never thought things would change, hold me tight
Please don't say again that you have to go..."

Le hall était vide, et calme. Nao se laissa un peu aller à un confort rêveur, la musique la portant. Elle pourrait chanter cette chanson sans peur que quelqu'un se moque d'elle. Peut-être l'aimait t-elle tant parce qu'elle était triste et belle, ou plutôt parce qu'elle représentait une partie de ses sentiments présents... La jeune fille entra dans l'enceinte du lycée, pénétrant dans la salle où se trouvait tout les rubans accrochés, malgré le panneau de Haruka, toujours présent, remplit de fautes d'orthographe. Elle toucha un ruban; elle aussi, un jour, pourr t-elle en accrocher avec un nom dessus? Quelqu'un en accrochera un jour avec le sien?

"A bitter thought
I had it all
But I just let it go
Hold your silence
It's so violence since you're gone

All my thoughts are with you forever
'Till the day we'll be back together
I will be waiting for you"

Nao rit amèrement. Elle se posait de drôles de questions en ce moment. Trop peut-être, aussi quitta t-elle rapidement ce lieu qui lui donnait la nausée. Elle passa par les longs couloirs, croisant quelques personnes, et un ou deux garçons qui lui parlèrent... dans le vide. La musique dans ses oreilles était un prétexte à ignorer le monde extérieur. Aujourd'hui, la rousse ne voulait parler avec personne, restée perchée dans son petit paradis intérieur, seule avec elle-même. La jeune fille l'ignorait, mais elle avait un joli timbre de voix, qui aurait put être excellent si elle l'avait un peu travaillée.

"f I had told you
You would've listened
You had stayed
You would be here forever
Never went away

It would never have been all the same
All our time what have been in vain
Cause you had to go"

Elle arriva dans le dortoir des filles. C'était calme aussi. Il fallait dire, c'était l'heure de manger, alors bon... Timing exact avec la fin de son morceau, elle entrerait dans la chambre sans rien dire à Aoi, se contentant de manger sa bouffe pour filer par la fenètre, afin de faire le mur. Nao était vraiment un chat sauvage, sans dieu ni maître, sans attaches. Sa colocataire ne relevait pas, elle devait trouver ça Kawaii, stupide comme elle était, se disait Nao. Peu importe, ce soir elle sortirait encore, sans but réels, juste pour fuir quelque chose, elle ne savait même pas quoi...

"The sweetest thought
Had it all
Cause I did let you go
All our moments keep me warm
When you're gone

All my thoughts are with you forever
'Till the day we'll be back together
I will be waiting for you."

Alors qu'un bruit annonça le changement de musique, Nao chercha ses clefs, mais en essayant d'ouvrir la porte, elle constata que cette dernière était déjà ouverte... quelque chose clochait. Cette truffe d'Aoi fermait toujours à clefs, même quand elle était à la maison.... La rousse ouvrit la porte d'un coup, tombant sur un salon ravagé, les poubelles éventrées sur le tapis, la table basse brisée, les lits aux draps déchirés, et visiblement quelqu'un s'était amuser à... uriner dessus.

- Senou? Appela Nao.

Nao se tapa sur la tête, elle n'était pas là. Son esprit perspicace accusa tout de suite le gang, chose qui se confirma quand elle tourna la tête vers le coin cuisine, voyant tagué sur le frigo vide:

"Tu veux la jouer comme ça, okay. Si tu veux revoir ta coloc', rendez-vous à 20 heures au hangar 15 ou tu sais. Good luck, babe."

- MERDE!!!Hurla Nao en donnant un violent coup de pied dans un sac poubelle.

Cette conne d'Aoi s'était fait choppé par la bande de débiles, et ça allait très certainement lui retomber dessus... quoi que c'était un peu sa faute. Nao resta un moment au centre de l'appartement, raide, les poings serrer à s'en faire blanchir les phalanges. Elle avait envie de crier, de tout casser, mais tout était déjà détruit... Ils lui prenaient même le plaisir de se défouler. Alors qu'elle se calma, une idée vint à la jeune fille: et si elle laissait Aoi? Après tout, elle n'avait jamais eut de considération pour elle, et ce serait hypocrite d'aller lui porter secours.

Que faire? Les fuir, encore et toujours, ou se jetter la tête la première dans cet évident piège... Nao hésitait, et son premier réflexe fut de sortir de l'appartement après avoir passer un short en cuir à la place de sa jupe. Il començait à flotter sévère... super, se dit Nao en sortant son portable.

- Kuga Natsuki - 090-1012-5687

"Appelle moi si tu as besoin d'aide.", lui avait dit Natsuki... Voulait-elle vraiment de son aide? Avant qu'elle ne puisse s'en rendre compte, elle avait déjà pressé sur la touche... une tonalité... longue.. puis:

" Kuga. Bon, je suis pas là ça se vois, laissez un message, je rappellerai peut-être."

Ha! La garce avait éteint son portable!! C'était malin, la laisser en plan comme ça quand elle avait besoin d'aide! Nao ouvrit son parapluie, et décida d'y aller seule. Va mourrir, Kuga, toi et tes belles paroles! Tandis qu'elle marchait rageusement jusqu'au portail, la jeune fille sentit une présence s'immiser à côté d'elle, sous le parapluie.

- Oyaho, mauvais temps, n'est ce pas?Lui dit Shizuru en joignant les mains, un sourire aux lèvres.

Nao eut un geste involontaire, écartant Shizuru comme la peste en mettant sa main sur le visage de la jeune fille de Kyôto.

- Baka! Qu'est ce que tu veux?!!

- Juste m'abriter un instant, Yuuki san.

- Pouah, vas t'en, ou je replie le parapluie et je te l'enfonce dans le...

- Ara, pas de grossieretés.

Une idée vint alors à Nao. Si Shizuru était ici, ce n'était pas pour rien, surtout par ce temps, vu comment la fille était délicate. Il y avait du Kuga la dessous. Peut-être Fujino savait où elle était.

- Tu sais où est Natsuki?

- Je viens de la quitter, elle dois encore être à la salle du conseil. Un soucis, Yuuki?

- Ouais un gros, toi.

- Mouu, ce que tu peux être vilaine.

- Je veux voir Kuga.

- Ara ara, impatiente...

Shizuru se contenta de sourire. Nao devait surement avoir une bonne raison de vouloir voir Natsuki, aussi décida t-elle de l'emenner. La jeune fille en Yukata toqua par deux fois, puis fit coulisser la porte, avec un petit sourire. Yuuki allait enfin découvrir Natsuki comme elle ne l'avait jamais vue, puisque cette dernière avait finalement cédé et accepeté sa proposition...
Nao découvrit Natsuki... avec une veste blanche... la veste de la Présidente du Conseil des Elèves!

- Bordel de merde! Jura Nao, extrement surprise.

Natsuki regarda Nao, un peu genée, remettant sa veste en place, alors qu'elle cessa de parler avec Yukino, assise à une table en train de pianoter sur son PC portable. Dans l'esprit de la rousse, c'était tout bonement inconcevable que Kuga soit Kaichô. Dans l'esprit de tout le monde surement, surtout celui de la principale interessée. Shizuru mis ses mains dans les manches longues de son Yukata, souriant de son petit effet.

- Yuuki voulais te voir, Natsuki,dit Shizuru avec une pointe d'amusement dans la voix.

- Ha bon? *se tourne vers Nao*Qu'est ce qui se passe?

Nao regarda la jeune fille au cheveux bleus et à la veste blanche de haut en bas, comme encore sous le choc.

- Eto... j'ai besoin de toi! Les types...

Natsuki équaquilla les yeux. Ca avait l'air très grave.

- Ils ont enlevé Aoi, dit sèchement Nao.

Un long silence ce fit, briser par un toussotement de la part de l'ancienne Kaichô. Natsuki écouta attentivement le récit un peu confus que lui fit ensuite Nao, enlevant sa veste et la posant sur le bureau.

- Yukino, appelle la police. Moi, je vais aller les pourrir.

- Tu refais ta warrior, se moqua Nao, bras croisés.

- Ma, Natsuki, tu t'emportes un peu trop là, coupa Shizuru en prenant Natsuki par le bras, pour l'empecher de sortir.

- Si t'as peur pour moi t'as qu'à...

- Je viens avec, c'est évident. Je suis la seule à avoir une voiture.

Nao avoua qu'elle n'écouta pas la discussion, sortant rapidement, anxieuse. Les deux filles sortièrent peu après, visiblement, elles allaient l'aider. Encore une fois, se faire aider par Natsuki, mais aussi, et pire encore, par Miss J'aime-le-thé-au-point-de-devenir-amère-comme-lui. C'était la pire des humiliation, mais pour une fois, Nao accepta de s'abaisser un peu. Au final, Aoi courrait un grand danger par sa faute, et elle devait remedier à cela.

La rousse attendit Shizuru avec Natsuki, qui avait mit une casquette pour se protéger de la pluie, rabattant sa capuche au dessus. Ca lui donnait un drôle d'air... Soudain, elles virent des phares au loin, et dans un crissement de pneus, la Mini Austin de Shizuru s'arreta au portail. Elle ouvrit la fenètre, plaisantant un peu:

- Deux jolies filles qui font du stop...

- Yamete Shizuru, on est pressées! Grogna Natsuki en montant à l'avant, rougissante.

Pour une fois, Nao rit un peu d'une boutade de Shizuru. Elle aurait bien voulut voir Natsuki en maillot de bain dandiner du derrière avec grâce. Mais l'heure n'était pas au rire, la rousse se chercha une place dans la petite voiture deux place de la fille de Kyôto, maugréant de devoir presque se retrouver sur les genoux de Natsuki, ce qui était réciproque. Elles parvinrent à un compromi en serant les fesses et prenant une place pour deux.

- Quelle idée d'avoir pour caisse une boite de sardines! Se plaint Nao.

- Ah les filles, vous n'êtes jamais contentes. C'est mieux que de courrir sous la pluie, ne? Rit Shizuru, tout de même concentrée sur la route.

- Shizuru, c'était rouge, s'inquièta Natsuki, tenant sa casquette.

- Quand on est pressé, on ne regarde pas trop les couleurs des feux.

- Je veux sortir!!!! Cette fille est malade!Cria Nao, gesticulant, donnant des petits coups à Natsuki.

Shizuru se contenta de sourire, avec malice, et appuya sur le champignon.

A vrai dire, elle venait toujours juste d'avoir le permis avant-hier....
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MessagePosté le: Jeu Nov 02, 2006 7:16 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Chapitre 10 - "Laisse-moi."

- Arrêtes la voiture ici, Shizuru, ordonna Nao d'une voix sèche.

La fille en Yukata gara sa voiture dans une ruelle non loin du petit hangar où le gang avait donné rendez-vous à Nao. Cette dernière sortit en
trombe du véhicule, claquant presque la porte au nez de Natsuki, qui la suivit, en la saisissant par la manche.

- Lâche-moi Kuga.

- Je viens avec toi, ces types sont dangereux.

- Ils m'ont dit de venir seule. S'ils te voient, ça va chier, alors reste dans la boîte à sardines de ta Bubuzuke, face de mérou boutonneux.

- Natsuki n'aura qu'à passer par un autre passage. Il doit y en avoir un, mise à part l'entrée de service. On ne te laissera pas y aller toute seule,
maintenant qu'on est là, dit calmement Shizuru.

Natsuki et Nao se regardèrent un long moment, alors que Shizuru sortit de la voiture, dépliant un parapluie en bambou laqué.

- Ma, ma, desserrez les dents, il y a plus urgent, rit Shizuru, comme si tout cela n'était pas important.

Les deux jeunes filles regardèrent la plus âgée du groupe avec un certain étonnement. Shizuru ne perdait vraiment que très rarement son calme,
c'en était parfois effrayant, souvent agaçant. Nao jeta un regard de biais à Natsuki.

- J'entre, si j'ai un problème je gueule. Sois là, sinon je te bute, grogna t-elle.

- Fais gaffe quand même Yuuki.

- Faut parfois que j'assume mes conneries. C'est pas agréable, mais c'est comme ça, répondit la jeune fille en se dirigeant vers la porte d'entrée.

Shizuru,toujours adossée à sa voiture, et Natsuki, vissant sa casquette sur sa tête pour commencer à se contourner le bâtiment,
regardèrent Nao s'en aller, sans rien dire. la rousse se retourna à un moment, vociférant:

- Si vous me laissez en plan, je vous équarrisse et j'vous donne à bouffer à Mikoto!

L'ancienne Kaichô ne répondit que par un sourire un peu énigmatique, quant à Natsuki, elle s'était déjà glissée dans un coin sombre,
disparaissant derrière un tas de cageots. Nao entra dans le hangar, en relevant le rideau de fer, qui émit un bruit strident en montant.
Entrée très discrète.. Enfin, pas besoin de discrétion. Il faisait sombre, aussi avança t-elle avec une certaine précaution,
jusqu'à ce que la lumière s'allume, en un spot aveuglant directement sur elle. par réflexe, l'ancienne Hime croisa les bras sur son visage,
pour se protéger de l'aveuglement. Au centre de la pièce se trouvait Aoi, ligotée sur une chaise, un bout de Chatterton noir sur la bouche,
et à côté d'elle, penché, se trouvait le chef du gang, qui avait pour nom Toji, si Nao se souvenait bien. Ses sbires étaient éparpillés dans la salle,
de sorte à bloquer toutes les issues. C'était un piège bête et méchant. Nao rit un peu.

- Sympa, la mise en scène, ironisa t'elle.

- Tu te permets encore de faire ton intéressante alors qu'on tient ta copine, Nao?

La jeune fille rit de plus belle, avec un éclat dur, plus moqueur. Elle mit sa main en visière au dessus de ses yeux,
tournant la tête avec une expression théâtrale.

- Une amie? Où ça?

- Fais pas la conne, ou je lui épluche la gueule comme une pomme, grogna Toji en saissisant Aoi, lui mettant un Tanto sous le nez.

Nao arrêta un moment son manège, regardant Aoi, avec un petit sourire en coin. C'était quand même jouissif de la voir pleurnicher comme ça.
Elle devait sûrement prier pour que la rousse la délivre, et c'en était proprement jubilatoire...
Nao essayait d'imaginer Natsuki à la place de sa colocataire, faible et attachée, à la merci d'un homme, qui la suppliait de l'aider.
Un large sourire se dessina sur les lèvres fines de la lycéenne...

- Te fous pas de ma gueule, pisseuse!!

Le type dessina une estafilade sur la joue d'Aoi qui gesticula de peur entre les mains de Toji, hurlant au travers de son bout de scotch.
Mais ce spectacle laissa Nao de marbre. Les types se rapprochèrent un peu, et la jeune fille les regarda, pour mémoriser leur nombre.
Ils devaient bien être une bonne douzaine... c'était très mal barré.

- Moi pisseuse? C'est vous qui avez pissé sur mes draps, bande de couillons incontinents.

Le chef se contenta de rire, en délaissant Aoi pour s'approcher de Nao, droite et inflexible en face de lui. Il la regarda un peu de haut en bas,
surtout de dos, le regard très bas...

- Je vais te faire regretter de m'avoir blousé, Nao.

- Je regrette, c'est clair.

- Haaa?

- Ouais, c'était trop facile avec un minable comme toi.

Le type s'énerva et attrapa la jeune fille par les cheveux, la contraignant à l'immobilité d'une menace de son Tanto. Il la maintint bien fermement,
pour l'empêcher de le mordre à nouveau, ou de trop se débattre. Nao serra les dents, et les poings, son coeur battait à tout rompre,
elle était prise dans la gueule du loup, sans trop savoir comment elle allait s'en sortir. Comptait-elle sur Natsuki et son idiote de...
et Shizuru face-de-poulpe-baveux? Elle rageait intérieurement, quand soudain un grand fracas se fit entendre au dehors, additionné de cris.
Toji se retourna, agrippant toujours Nao, découvrant une grande fille, vêtue d'un Yukata mauve, qui repliait son parapluie.

- J'ai frappé avant d'entrer, deux fois même, gloussa Shizuru.

Les deux types de l'entrée, censés la surveiller, étaient couchés au sol, inertes. L'ancienne Kaichô s'avança à petits pas, à cause de son
vêtement et de ses tongs. Le chef de bande jura entre ses dents, et ses toutous se lancèrent sur Shizuru, qui arma son parapluie comme une arme improvisée,
en réceptionnant un en plein saut, lui enfonçant le bout de l'objet dans le ventre, avant de faire un tour sur elle-même, frappant un autre à la tête,
alors qu'il tentait de la frapper dans le dos. Alors qu'elle parait habilement un des voyous, Natsuki jaillit de l'ombre comme un éclair,
défonçant la tête d'un des types avec un coup de genou sauté, lui broyant le nez et l'envoyant à l'autre bout de la salle dans une gerbe de sang.

- Deux contre douze, c'est presque équitable! S'emporta Natsuki.

- Les pauvres quand même, plaisanta Shizuru.

Dos à dos, entourées par le gang, les deux jeunes filles formaient vraiment un duo parfait. On se serait dit dans un vieux film de Samouraïs,
tout d'un coup, alors que le combat reprit. Shizuru jouait de son parapluie aussi bien que si ça avait été son élément de Hime, avec grâce et technique.
Quand à Natsuki, elle se jeta dans la masse sans peur, assenant des coups de pieds fulgurants, démontrant d'une certaine maîtrise des arts martiaux,
sûrement du jujutsu. C'était un spectacle déroutant, deux filles qui mettaient la raclée à tout une bande de voyous. Nao ne serait pas en reste,
elle profita de l'hébétude de Toji pour lui échapper vivement, courant en avant, pour se jeter sur un couteau qui traînait, afin de libérer Aoi de ses liens.
Mais le type lui attrapa les cheveux, alors qu'elle parvint à saisir le couteau.

Un instant de réflexion, une pensée rapide: lui planter ce truc dans le coeur, pour qu'il crève comme un chien. C'était la première pensée de Nao,
dictée par la haine et le stress. La jeune fille arma le coup, et frappa, de taille...pour trancher net ses beaux cheveux qu'elle avait mis si
longtemps à faire pousser. Toji, perdant son appui, tomba en avant, directement sur Nao, qui le reçut cette fois avec un coup de couteau dans le genou,
sans pitié, pour qu'il roule sur le côté et lui laisse le champ libre. Il n'y eut eut presque aucune hésitation dans le geste de Nao,
elle n'avait pas peur de voir jaillir le sang.

La jeune fille slaloma entre les types qui volaient de toute part, mettant au passage un coup de tête à un gars qui lui barrait la route,
pour se recoiffer d'un geste insolent.

- Ça c'est pour mon brushing, connard!

Elle alla rapidement détacher Aoi, qui essaya de parler, mélangeant un peu ses phrases, jusqu'à ce que la rousse lui intime l'ordre de se
taire d'un regard mauvais. Les deux jeunes filles passèrent par la sortie de derrière, laissant les dernièrs toutous de Toji aux deux furies
qu'étaient Fujino et Kuga. Nao les regarda un moment, envieuse de leur complicité extrême, même en combat, se protégeant mutuellement,
coordonnant si bien leurs mouvements. Si ces deux là n'étaient pas faites l'une pour l'autre, la rousse voulait bien bouffer de la merde.
La jeune fille ramena Aoi jusqu'à la voiture, attendant les deux brèles, qui sortirent du bâtiment cinq minutes plus tard, se souriant un peu.
Cette épreuve les auraient-elle rapprochées ? Quelle merde, pensa Nao, s'allumant une cigarette de manière désinvolte.


- Z'en avez mit du temps, les morues, ronchonna Nao.

Natsuki haussa les épaules, alors que Shizuru ouvrit son parapluie pour la protéger de l'averse qui commençait. Aoi tremblait un peu,
laissée totalement à l'abandon par Nao, ce fut donc Shizuru qui la réconforta. Natsuki fronça les sourcils.

- Tu pourrais t'excusez Yuuki. Senou était en danger par ta faute.

- M'excuser? De quoi? C'est pas dans mes habitudes.

La nouvelle Kaichô la regarda avec un air sévère, alors que l'ancienne fit monter la colocataire de Nao dans la voiture.

- Allez vous faire foutre, les filles, dit Nao en partant.

De toute façon il n'y aurait pas de place dans la voiture, se dit la rousse, alors autant rentrer à pied. Elle était bien déterminée à le faire,
mais quand elle entendit la voix de Shizuru interpeller la jeune fille aux cheveux bleus, elle se retourna d'instinct,
la voyant prendre le parapluie de la fille de Kyôto, et courir vers elle, la protégeant de la pluie.

- Qu'est-ce que tu fous? Beugla Nao, surprise.

- Je t'empêche de chopper une grippe.

- J'ai pas besoin de toi!

- Tu pourrais dire merci au moins, c'était risqué cette affaire.

- J'ai pas envie de vous remercier. Remerciez-moi vous, ça vous a rapprochées...

- Hu?

- T'es con ou t'es con? Je t'ai vue, avec Shizuru, l'entente parfaite!

Natsuki fronça les sourcils, considérant Nao en silence un moment.

- En quoi ça te regarde ça? Demanda franchement Natsuki.

Le choc. Nao resta sur place un moment. C'était vrai, en quoi ça la gênait tellement, que Sailor Moule et Face de Seiche soient proches.
La jeune fille serra les dents, non, ce ne serait pas de la jalousie, non... Elle sentit soudain son coeur se pincer à nouveau, en regardant
celle qui jadis lui avait fait perdre un oeil.
Ce qu'elle était en train de perdre présentement était pire qu'un simple oeil... Elle baissa la tête, agacée, lassée, ne comprenant pas.
La seule réaction qu'elle pourrait avoir dans ce cas là, c'était de l'agressivité, et ça ne loupa pas.

- Je passe toujours pour la pute, pour celle qui fous les autres dans la merde!! Et vous, vous êtes des saintes!! Je vous déteste, et surtout toi Kuga!!

- Ha tu recommences, espèce de bêcheuse! Tu me saoules!

- Retourne chez Fujino si je t'énerve! T'as rien à foutre ici sous la pluie avec moi! Tu devrais être avec elle! Connasse!

- ... Putain...

Pourquoi Nao lui parlait-elle tant de Shizuru? Natsuki était très dubitative, car la jeune fille avait un comportement des plus étranges,
ces dernières semaines. De son côté, Nao ressentait une espèce de bouffée d'hystérie qui la menait lentement aux larmes.
Elle avait envie de pleurer, mais sans être triste, sans savoir pourquoi. A ce moment présent, elle se rendit compte que c'était la présence de Kuga
qui lui donnait envie de pleurer, comme si elle ne supportait pas d'être à ses côtés, seule avec elle. Mais à quoi cela rimait t'il?


- Kuga, laisse-moi, je veux plus te voir.

- Hein?

- Je veux plus te voir, je supporte plus.

- Quoi?

- Toi, de te voir. Je veux juste que tu me laisses.

Natsuki écarquilla les yeux, Nao avait vraiment une attitude complètement lunatique... la jeune fille la regarda avec un air d'incompréhension.

- Pitié, laisse moi... je dois te supplier?

- Non.... tiens, garde-le, te fais pas saucer, Yuuki, dit Natsuki en lui mettant le parapluie en main.

Nao lui avait demandé ça comme une supplique, et ce n'était guère commun pour une fille fière comme elle, aussi Natsuki n'insista pas.
IL y avait quelque chose de tellement triste chez Yuuki à cet instant, assez touchant, et même la jeune fille aux cheveux bleus
ne put se résoudre à continuer de lui tenir tête. Elle vissa sa casquette sur sa tête, et s'enfuit sous la pluie, pour regagner la Mini de Shizuru,
certainement. Nao resta seule, comme elle le désirait...

Juste seule, pour évacuer la pression, et essayer de comprendre ce grand bordel que commençait à devenir ses sentiments...
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Kurohime
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MessagePosté le: Jeu Nov 02, 2006 7:17 pm    Sujet du message: Répondre en citant

- Chapitre 11 - "Ce que je ressens..."

Le temps passait, mais Natsuki se faisait pas à son nouveau rôle de Kaichô. Tellement de responsabilités, d'impératifs... elle se sentait un peu perdue,
mais Yukino Kikukawa l'aidait du mieux qu'elle le pouvait. Cette jeune fille était vraiment très serviable et la nouvelle présidente se demandait parfois
comment elle s'en sortirait sans elle. Yukino avait également vécut le cauchemard du Festival des Hime, et Natsuki se souvint avec un pincement au coeur
du meurtre de Diana par Shizuru, et de la disparition de Suzushiro. Ca avait été une époque très difficile... mais c'était bien passé maintenant.

C'était une après midi plutôt calme, il n'y avait pas grand chose à faire. Natsuki regardait un peu par la fenêtre, le campus noir de monde.
La jeune fille s'amusa à suivre un moment les pélégrinations de Mikoto avec son petit chaton errant. Cette fille semblait vraiment venir d'ailleurs...

- Bon Yukino, soupira Natsuki en se tournant vers cette dernière.

Sa seconde lui sourit gentillement, avant de se pencher sur son ordinateur portable, pianotant dessus.

- Elle commençe vraiment à sècher beaucoup, constata Yukino, remettant ses lunettes en place.

- J'ai pas mal sèché aussi...

- Ce n'est pas une raison, Kaichô, ça n'a rien à voir.

- On va lui donner un blâme alors, soupira Natsuki en retourant à la fenètre.

- Un blâme utile alors. J'ai déjà mis le tout en route, j'ai convoqué Yuuki.

Natsuki regardait par la fenètre, un peu ailleurs. Elle repensait à ce que lui avait dit Nao il y a peu, ce "laisse-moi", sans insulte...
Elle devait vraiment avoir des soucis. Qu'est ce qui pouvait bien lui passer par la tête? Depuis l'épisode du gang, elle n'avait guère eut
de nouvelles de la rousse exubérante, et cela allait bien faire un mois. Un mois aussi depuis sa nomination au rang de Présidente du Conseil,
suite à une requête de Shizuru. Pourquoi avait-elle accepté aussi? A vrai dire, la jeune fille n'avait pas la réponse...
Sa réflexion fut interrompue par un toquement à la porte, qui coulissa avant qu'elle ne put dire "entrez".

Dans l'encadrure se tenait une fille assez grande, de la taille de Tate environ, largement plus grande que Natsuki, portant un uniforme noir,
sobre et propre,avec une jupe longue, dites à "l'européene", et un foulard de type "Sailor Fuku", et une paire de mocassins en cuir.
Allure sobre et assez stricte; elle devait certainement être dans une école où mal noué son foulard passait pour une insulte.
Elle portait des petites lunettes qui dissimulaient mal l'éclat perçant de ses yeux d'un bleu très clair, au regard d'aigle, encadré par de
longs cheveux noirs qui lui retombaient un peu dans le visage. Il y avait chez cette fille quelque chose d'assez sinistre, peut-être le fait
qu'elle n'ai toujours rien dit, après une ou deux minutes de présence dans la salle.

Yukino sourit et se leva pour la rejoindre, se tournant vers Natsuki.

- Kuga, voici Kikukawa Eriko, ma cousine. Elle est en première année au lycée Saiki, sur l'archipel, c'est elle qui va se charger des cours de
soutien de Yuuki.

Première année, donc elle n'avait que quinze ans, alors que Natsuki lui aurait donné l'âge de Shizuru, peut-être à cause de sa taille,
ou son absence totale de sourire, voire d'expressions faciales. Eriko s'inclina respectueusement devant Natsuki.

- Gokidenyo, Kaichô-sempai, se contenta de dire la nouvelle.

- Erm... Gokidenyo, Kikukawa san, tu es là dans le cardre du programme d'échange?

- Oui.

- C'est Yukino san qui s'est chargée de te faire venir avec le ferry?

- Exact.

- Elle t'as mise au courant pour Yuuki.

- Oui.

Eriko était d'un laconisme désarmant, si bien que Natsuki se gratta un peu la joue. Elle semblait savoir ce qu'elle avait à fire à Fuuka,
pas besoin d'y revenir. La jeune fille aux cheveux bleus regarda les deux cousines: elles étaient totalement différentes, Yukino était petite et
affable, et Eriko grande et comme absente.. par contre, on reconnaissait quelques airs de famille au niveau du visage.
la cousine Kikukawa aurait fort rapidement la réputation de "Mercredi de la famille Addams de Fuuka", songea Natsuki en s'asseyant sur son bureau,
comme si elle n'arrivait pas à aller sur la chaise. Elle y imaginait encore Shizuru, sur son ordinateur, avec sa tasse de thé fumante à côté.
Ce souvenir lui fit plisser les yeux, l'esprit battant la campagne.

- Kaichô sempai, ce n'est pas le moment de rêvasser, si vous me permettez.

Natsuki sursauta en entendant Eriko lui dire ça, d'une voix monocorde, lui désignant la fenètre, d'où on pouvait voir Nao arriver en quelques
rageuses foulées. Quelques secondes plus tard, la porte coulissa rudement, et la rousse apparut, écheveulée, comme une furie, ou un diable sortant
de sa boite, le visage rouge, soit de la colère, soit du fait qu'elle avait courru pour venir jusque là. Son regard vert lla en premier vers Natsuki,
puis Yukino, et pour finir la grande bringue à ses côtés.

- Je refuse catégoriquement de faire des cours de soutien! Cria Nao, entrant dans la pièce.

Les trois jeunes filles se regardèrent un peu comme des chiens de faience, avant que Natsuki ne prenne la parole.

- C'est juste un jour par semaine, une heure avec...

- Pas moyen! Je ne passerais pas mon temps à étudier.

- Alors tu n'aura pas ton diplôme, coupa sèchement Eriko.

Nao regarda l'asperge qui avait osé s'immicier dans la conversation. "Toi, ma vieille, tu va passer un sale quart d'heure".

- Et toi, t'es qui? T'es même pas de Fuuka.

- Je m'appelle Eriko Kikukawa, je suis à l'institut Saiki, pas trop loin. Je suis ici dans le cardre d'un échange scolaire.

- Passionnant.

- Je vais te donner des cours de soutien en mathématiques et en biologie.

- Et si je dis non?

- Ca changerais quelque chose tu penses?

- Je sais pas, mais je compte pas obéir sagement.

- Toi qui vois, mais ne me fais pas perdre mon temps.

Eriko salua simplement Natsuki et sa cousine, entendant la cloche pour la pause déjeuner. Nao la regarda sortir avec les dents serrés de rage.
Comment une étrangère à Fuuka pouvait se permettre d'être aussi hautaine, et taper l'incruste comme ça? Cela l'agaçait au plus haut point.
Mais ce qui l'énervait encore plus, c'était de voir Natsuki avec sa veste blanche, aussi à l'aise qu'un cornichon hors de son bocal.
Ce qu'elle avait l'air cruche! Et puis la rousse ne la voyait pas du tout à cette place. Natsuki s'était encore laissé tourner la tête par Shizuru
comme d'habitude! C'était vraiment ce qui l'énervait le plus, que Kuga devenait terriblement influançable.

Etait-ce l'amour qui rendait si con?

Autant s'en préserver alors, parce que ça rendait Natsuki vraiment grave ces derniers temps. Prenez un Marshmalow, plantez y deux yeux avec des cure-dents,
et posez de la laine bleue dessus, ça vous donnera Kaichô sama Kuga...
Nao regarda Natsuki, qui visiblement semblait mal à l'aise, cherchant comment résoudre la situation. Yukino était allée se cacher derrière son ordinateur
portable, comme d'habitude. Lache comme toujours, Kikukawa.

Kikukawa? C'était pas le nom de la nouvelle aussi? Bah, qu'est ce qu'on en avait à faire? L'ancienne maîtresse de Julia eut un soupir agaçé,
tournant les talons.

- J'ai faim, on verra ça plus tard, cracha t-elle en s'en allant.

Pourquoi n'avait t-elle pas redit catégoriquement non? Ha! Encore des questions à la con! La jeune fille fuit -car c'est bien ce qu'elle était en train
de faire- jusqu'au campus, vers l'endroit où elle déjeunait parfois avec la vorace Mikoto. Elle sourit en voyant la tête tête sombre et écheveulée,
mais son sourire retomba rapidement lorsqu'elle découvrit que cette tête était nichée entre les deux gros seins de Mai. Par réflexes, elle se cacha,
comme gênée de se trouver ici, ne pouvant s'empêcher de regarder les deux amies discuter ensembles. Visiblement, Miss Roploplo tirait la gueule,
et Mikoto essayait de lui remonter le moral. Aurait-elle encore des soucis avec sa bûche de petit copain? Nao les regarda longuement à la dérobée,
jusqu'à constater que quelqu'un se tenait debout à côté d'elle, la regardant sans rien dire.

- Encore toi! Tu espionnes ou quoi?

- Même chose de ton côté. Tu n'as pas mieux à faire?

- Si surêment!

- Bin alors, vas-t'en si tu as mieux à faire.

Nao grogna sur Eriko. Cette fille était agaçante, dans son genre, semblant complètement hermétique à ses provocations, fermée comme une huitre.
On aurait dit une Shizuru d'un autre genre...

- On t'as pas sonné, retourne donc à la salle de conseil, beugla la rousse.

- J'ai une vie aussi, tu sais. Et un estomac.

- J'ai pas besoin de cours particuliers.

- Visiblement si.

- Non, je te dis.

- Je suis aussi têtue que toi, tu sais. Moi, je m'en fiche si tu réussi ou pas. Je suis là sur la demande de ma cousine Yukino.
Que tu passes pour une ratée toute ta vie, c'est ton affaire.

- Tu veux bien répeter?!

- Que tu passes pour une ratée toute ta vie, c'est ton affaire, répéta Eriko en articulant bien, comme si elle parlait à une enfant.

- Tu sais que c'est salaud ce que tu dis là?!

- Avec toi, on m'as dit de ne montrer aucune douceur. Et la gentillesse, c'est pas mon rayon. Alors je vais te parler franchement.
Tu as encore envie de passer pour la ratée, la fille en qui on ne peux pas avoir confiance, la fille qui ne sais pas quoi faire de sa vie?
Si oui, tu a un grave problème, mais ça arrive. Si tu veux qu'on te regarde, donnes toi la peine d'offrir un quelquonque interêt.

Nao équarquilla les yeux, attrappant la grande fille par le col de son uniforme.

- Ecoute bien, Miss-Donneuse-de-leçons, je me la joue comme je veux!

- Et visiblement mal, puisque tu épies le bonheur des autres.

- Urusai!!

- Si tu te donnes la peine de construire, tu aura quelque chose. Tu n'as pas envie que les autres te considére plus que comme une fille exécrable et facile?

- Comment tu... commença Nao, médusée.

- Yukino m'as parlée de toi, et je me suis renseignée sur ta "sulfureuse réputation".

- Tu crois m'impressionner?

- Nan, et pour tout te dire, je m'en fiche. Juste les filles qui négligent leur potentiel et se complaise dans leur solitude relative,
ça me donne la nausée.

Nao resta un moment à serrer le col d'Eriko, avant de la relâcher violement. Se complaire"? "Solitude relative"? Qu'est ce qu'elle en savait,
de sa douleur, cette cruche était là depuis à peine dix minutes et déjà elle lui donnait des leçons.

- Je sens qu'on va pas être amies nous, ironisa Nao.

- Ce n'est pas mon intention, répondit Eriko au premier degré, en remettant en place son noeud.

La nouvelle salua Nao rapidement et poliment du chef, en faisant une réverrence traditionelle.

- Que tu comprenne que c'est juste pour te secouer que je dis ça. Je ne te connais pas et je ne vais pas te juger, j'en ai pas l'utilité.
je parle franchement au gens, c'est tout. Tu as des capacités, mais tu les gâches. Tu peux ne plus être dans l'ombre, mais ça te plais.
C'est à toi de décider de ce que tu va faire de ta vie, mais si tu choisi de te laisser aller, assume, et ne te plains pas, c'est hypocrite.

Hypocrite, le mot que Nao haissait le plus au monde... Elle, hypocrite? Envers qui? Envers elle-même... et si ce frigidère de Kikukawa avait raison?
Peut-être, dans le sens où elle se sent seule, mais refuse la compagnie. A fuir les autres, on se retrouve isolé, hors des regards, hors de l'attention.
Se pouvait-il que sa fierté soit si mal plaçée? S'avouer celà était extrement douloureux pour Nao, peut-être encore plus que si
elle l'avouait à quelqu'un d'autre. Se regarder en face était tellement dur. La jeune fille regarda la nouvelle s'éloignée, le nez dans un livre,
disparaissant vers l'église, puis se dirigea vers un petit coin isolé, les épaules basses. C'était bien la première fois qu'elle se sentait si abattue à
cause d'une prise de bec; malgré cela, elle reconnut que la cousine de Yukino avait l'esprit bien aiguisé, et surement les mots justes.
Peut-être devrait-elle songer à tout cela... La rousse réflechit longuement, étendue dans l'herbe, toujours son baladeur vissé sur ses oreilles,
sourde à tout autre chose que sa propre pensée.

Quand elle fut calmée, un peu plus sereine, Nao rangea son I-Pod, et se leva, décidée à flâner un peu, passant par chez Mikoto et Mai.
La lycéenne solitaire s'adossa à l'arbre derrière lequel elle déjeunait, mais sans se cacher, pour se faire voir.

- Salut les filles, dit-elle sur un ton neutre.

- Nao... murmura Mai, surprise.

- Nao chaaaaaaan! Viens, viens goûter les omelettes de Mai, elle sont super!!!

Quand Nao se tourna pour lentement venir s'assoir à côté de Mai, il y eut un silence étonné. La rousse piocha dans dans l'énorme Bentô de Mikoto,
un peu d'omellette, un peu de riz au pouple, quelques nouilles sautées, sans rien dire.

- C'est bon... soupira Nao avant de se servir franchement.

Mai et Mikoto étaient médusées, mais la jeune fille à l'air de Neko était extrêment contente, au point de se jetter dans les bras de Nao,
la serrant contre elle, la tête à nouveau contre la poitrine d'une fille.

- Nao chan va aimer la cuisine de Mai! Et elle aimera Mai!! C'est super!

- Faut pas pousser quand même hein...

- Yuuki, juste... ça m'étonne un peu que tu nous rejoigne, tu sais, dit Mai, avec une petite voix.

- Ca m'a prise comme une envie de chier.

- Ha euh... si c'est bon, prends, ne te gènes pas.

Nao ne se fit pas prier. C'était effectivement très bon, et elle comprenait un peu l'engouement de Mikoto pour la nourriture de Tokiha.
Le repas se passa plutôt bien, Nao se comportant certes bizarrement, de manière plus sociable, mais ce n'était pas vraiment désagréable.
Pour digérer, Mikoto alla jouer avec le chaton qui venait toujours la voir, alors que Mai et Nao restaient seules,
la rousse couchée dans l'herbe en une position désinvolte.

- Tokiha, Yuuchi te pose des soucis?

- Hein... heu, c'est réglé, dit tristement Mai, tête baissée.

- Incompatibilité de caractère?

- Oui...

- Ca arrive. Maintenant faut juste se relever et continuer.

- Ca m'étonne que tu me parles comme ça, Yuuki.

- Je me relève et je continue, dit simplement Nao en jouant avec une mèche de ses cheveux.

Mai ne dit rien, trouvant Nao étrange, mais cela était peut-être assez plaisant, ces simples paroles un peu maladroites,
alors qu'elle était sur le point de fondre en larmes. Tate lui manquerait, à coup sûr, mais ils n'arrivaient pas à se comprendre,
à vivre ensembles, malgré leur effort, leur amour n'était pas assez fort.

- On est encore jeunes, lui dit Nao.

- C'est vrai mais... c'est quand même dur. Enfin, c'est fréquent d'aimer et que ce soit bref.

- Vous vous aimez plus?

- Je sais pas, moi si surement.


- Je pense que parfois, on arrive juste pas à s'accorder. Tate et toi vous êtes toujours prit le chou, tu pensais que ça cesserais une fois que
vous sortiriez ensemble? Moui, c'est ton genre.

- Je voulais y croire. Peut-être que ce n'est pas fini, je ne sais pas. Arigato, Yuuki.

Nao sentit ses poils se hérisser en se rendant compte que Tokiha Mai la remerciait. Elle ronchonna un peu en se tournant sur le flanc,
présentant son dos à Mai.

- Arrête, bècheuse. J'aime pas qu'on me remercie, surtout pour rien.

Mai sourit un peu, moins tristement. C'était étrange de se faire consoler plus ou moins par Nao, la fille solitaire qui haissait les Hime.

- C'est dur d'aimer quelqu'un, soupira Mai.

- Sais pas, surement.

- Tu n'a jamais été amoureuse?

- Si, répondit Nao malgré elle.

Ce n'est pas qu'elle l'avait été, visiblement, elle était en train de le devenir. C'était assez perturbant, surtout de s'en rendre compte.
Enfin, comment être sûre que ce soit de l'amour, vraiment? Bah, des conneries encore, surement le fait qu'elle s'inquiète pour ça mère qui
la stresse et la fatigue, et ça lui jouait des tours. Comment imaginer... être amoureuse de Natsuki Kuga? Et même si c'était vrai,
même si son coeur se serrait en pensant parfois à elle, en se souvenant de cet air vague et grave qu'elle aimait, tout autant que ce visage rouge et
disgrâcieux quand elle était en colère, qu'est ce que ça changerait?
Nao haussa les épaules. Surement une lubie due au stress.

En voyant Nao un peu prostrée, et surtout très silencieuse, Mai s'inquièta, et se risqua à demander, après un long moment

- Yuuki, ça va?

La jeune fille ne lui répondit pas, et quand Mikoto revint avec son chat, ce dernier grimpa sur Nao, pour lui lècher la joue... elle s'était endormie,
le visage calme et neutre, la respiration lente...
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MessagePosté le: Jeu Nov 02, 2006 7:18 pm    Sujet du message: Répondre en citant

- Chapitre 12 - "Petit mensonge entre amies..."

Comme souvent, Nao passait sa soirée dehors. Encore une fois elle s'ennuyait, désoeuvrée, solitaire, dans ses rues qui se ressemblaient toutes,
prenant cependant soin d'en éviter certaines où elle avait fait du grabuge. pas question de revivre l'épisode des voyous.
La jeune fille passa une main dans ses cheveux, maintenant arrivant à ses épaules, regrettant un peu leur longueur passé... enfin,
mieux valait perdre des cheveux que la vie... elle portait une minijupe blanche avec un top orange sans bretelle, et avait passé une barette qui
mimait une fleur exotique. Parfois, la rousse se demandait pourquoi elle faisait tant d'effort vestimentaire, pour plaire à qui? Surêment pour
se plaire à elle même, même si c'était un mensonge.

Se rendre compte d'une certaine évidence lui tira un soupir agaçé. Etait-elle vraiment amoureuse? Et en plus de Kuga... elle la détestait tellement.
Certaines personnes s'accordent à dire que rien n'est plus proche de l'amour que la haine. Mouais, peut-être. En tout cas, se sentir mal à l'aise face à
Kuga était anormal, elle avait des fourmis dans le corps, les mains moites, le coeur qui lui faisait mal parfois en pensant à la nouvelle présidente,
et cela elle ne l'avait jamais eut en sa présence auparavant, c'en était pitoyable d'après elle. Il fallait purger son cerveau de cette idée saugrenue.
En tout cas, elle devait arrêter de penser à Kuga, par plus elle songeait à elle, plus elle avait envie de la voir, et c'était vraiment chiant comme
comportement. Une vague impression de plaisir et de douleur, de joie et de tristesse, le tout mêlé, c'était vraiment bizarre.

Nao ne comprenait pas, et même les aveuglants néons de la ville ne pourraient faire la lumière sur ses sentiments contradictoires.
Autant laisser tomber, ça passera. La jeune fille se dirigea vers un Combini*, pour se chercher quelque chose à grognotter.
Etre obligée d'aller manger un sandwich, aujourd'hui... c'était un jour spécial, et c'était certainement pourquoi Nao se sentait plus seule que d'habitude.
Elle se rappelait avec mélancolie le temps de ses six ans, quand sa mère lui faisait un gros gâteau, avec son sourire inoubliable. Sa mère qui souriait...

Soudain, Nao sentit une main sur son épaule.

- Combien vous prenez? Lui demanda un homme d'âge mûr, en costume.

La jeune fille le regarda avec de gros yeux, puis se détourna simplement de l'homme, continuant sa route. Ce dernier la suivit,
lui reposant la main sur l'épaule, alors qu'immédiatement Nao la vira d'un coup du plat de la main.

- Allez, je te donnerai beaucoup, j'ai pas mal d'argent. En plus l'hôtel n'est pas loin.

- Mais dégage, tronche de ruine! S'énerva Nao.

Le type lui saisit le poignet et la tira vers l'hôtel; il avait une force incroyable. Nao se mit à l'insulter, gesticulant pour se défaire de son étreinte,
mais rien à faire, si bien qu'elle commença à paniquer et à crier. Soudain Nao vit une main se poser sur le poignet du type, le lui tordant,
et sentit une autre se poser sur son épaule, en une attitude protectrice. Elle sentit une poitrine contre son dos,
lui permettant d'identifier son sauveur comme une sauveuse, et ses longs cheveux bleus...
Elle était toujours là quand Nao avait des ennuis, c'en était étrange...

Le type se frotta le poignet, et fila sans demander son reste. Nao se retourna directement vers sa sauveuse.

- Natsuki!

Elle fit une grimace en voyant qu'elle était en face d'Eriko, qui portait un pull à capuche blanc. La cousine de Yukino mit les mains dans ses poches,
regardant Nao de haut en bas.

- De rien, fit t-elle simplement pour dire à Nao qu'elle ne lui avait pas dit merci.

- Qu'est ce que tu fous là toi?!!

- J'ai pas le droit de sortir?

- Pfeuh...

- Et pourquoi m'as tu appellée Natsuki? Je ne ressemble pas à Kaichô-sama.

- P-pour rien!! Cria Nao en tournant les talons pour s'éloigner.

Eriko haussa les épaules et se prépara également à partir. Elle était extrêment percpicace et comportementaliste, la colère de Nao ne lui avait pas échapper.
Elle regarda la jeune fille s'éloigner, tout en repensant à certaines choses vues dans son dossiers, qu'elle avait "emprunté" à Yukino.

- Yuuki-san.

Nao se retourna vivement, se préparant à lui jetter un flot d'insultes au visage.

- Laisse-moi te racompagner chez toi.

- Je suis assez grande pour renter toute seule!

- Ce n'est pas que je m'inquiète, mais j'ai envie d'être avec toi, un peu, lança Eriko en nettoyant ses lunettes.

C'était une pure démarche réfléchie, pas une envie particulière; Eriko restait le comportement de Nao en lui montrant que des gens recherchaient
sa compagnie. L'ancienne maîtresse de Julia fit de gros yeux, médusée, paralysée par les dires de la cousine de Yukino. C'était désarmant.
Nao ne dit rien, mais ralentit un peu le pas, pour que la grande jeune fille la rejoigne, s'allumant une cigarette.

- Ca te gênes tant que ça que quelqu'un veuille être avec toi, Yuuki?

- Pffff...

- Pas habituée.

- J'aime bien être seule comme.

- On peux pas vivre indéfiniment seul, tu sais. Je t'apprend rien.

- Tu devrais faire prof toi, grogna Nao.

- C'est mon but. Mais on parle de toi pas de moi.

- Mouais...

- Tu restes seule intentionellement?

- Comment ça?

- Je te trouve plutôt jolie.

- T'essayes de faire quoi là? De me draguer? Je suis pas attirée par les filles.

- Tu t'emballes Yuuki, je constatais juste.

- Ah heuu..... Baka!!

Le visage dur d'Eriko s'embellit d'un petit sourire en coin, ricanant un peu plus que riant réelement. Nao pesta un moment, avant de se mettre à bouder,
pour marcher plus vite, après avoir donner un coup de poing dans l'épaule de sa suivante.

- Mord toi la langue et meure, baka! Dit-elle à Eriko en lui tirant la langue.

Eriko ne dit rien, continuant sa marche. Finalement, il faisait bon ce soir de juin, l'air était chaud et calme, contrairement à l'année dernière où
l'école avait essuyé une tempête, ce même jour de juin. Les deux jeunes filles arrivèrent sur le campus, en passant par un petit chemin que Nao connaissait
bien pour l'avoir maintes fois emprunter pour faire le mur, comme aujourd'hui, Eriko ne lui en tenant pas rigueur puisqu'elle faisait la même chose.
Arrivées à la porte de l'appartement de la rousse, cette dernière regarda Eriko.

- Ma coloc' est partie avec une de ses amies, tu veux entrer?

- C'est prévu que j'entre, je pense, répondit Kikukawa.

- Hein?

- Ouvre la porte on verra après.

Nao ne comprenait pas, peut-être la lunetteuse était tout simplement folle. Pourquoi lui avait'elle demandé si elle voulait entrer, d'ailleurs?
Bah, peu importe, elle enfonça ses clefs dans la serrure et tourna ensuite la poignée. Au moment où elle tâtonna dans le noir pour chercher l'interrumpteur,
la lumière s'alluma seule, et elle fut acceuillie chez elle par un gros "paf", et quelques personnes qui lui criait "bon anniversaire".
C'était un peu surréaliste, au point que Nao resta sur place, se frottant un peu les yeux. Il y avait Mikoto,
qui était en train de reluquer un gros gâteau que tenait Mai, encore vêtue d'un tablier, Shizuru qui venait de se lever du canapé,
simplement vêtue d'un yukata au motifs de fleurs de cerisiers, et... Natsuki, debout à côté de Mai , les bras croisés, comme si elle était genée.
Nao se retourna vivement vers Eriko, qui se contneta de fermer la porte d el'appartement avec un fantôme de sourire, déposant un paquet sur la table.

- Ca fait un mois que je te connais, j'ai donc penser que je pouvait venir et t'offrir quelque chose, lui dit laconiquement la fille à lunettes.

Nao ne savait pas trop quoi dire. Habituellement, elle aurait hurlé, mit tout le monde à la porte, mais là... c'était étrange le sentiment qui l'envahissait,
repensant un peu à sa mère. Comme un mélange de mélancolie et de... joie. Elle n'avait plus eut d'anniversaire depuis ses six ans.
C'était tellement bizarre, les anciennes Hime -ou presque- qui lui fisait une fête d'anniversaire surprise.
Cela lui faisait mal de l'avouer, mais la lycéene était contnete, si bien qu'elle se laissa aller à un petit sourire, mais malicieux.

- Vous vous êtes trompé d'appartement? Ironisa t-elle.

- Bin non, c'est ton nom sur la banderole là, Nao chan! Rit Mikoto en s'accrochant à son bassin. Mai à fait un gâteau exprès, c'est bien non?

- Heu... ouais c'est bien, répondit Nao, gênée.

La soirée débuta timidement, le temps de laisser Nao perdre un peu de ses inhibitions, se sentir plus à l'aise, et commençer par avouer que Tokiha
était une excellente cuisinière, ce qu'elle fit tacitement en volant la part de Natsuki qui lui grogna dessus comme si elle était Duran,
ce qui fit rire la rousse, un peu plus à l'aise. Shizuru insista pour donner son cadeau à Nao en première, prétextant que ce serait amusant car
elle l'avait choisit avec Natsuki, qui détourna vivement la tête en virant au rouge. Nao sortit du paquet
un assortiment soutien-gorge-petite culotte-porte-jaretteles en dentelle noire, ce qui la fit rougir elle-même.

- Fujino no baka, dit Nao, riant tout de même en voyant Natsuki à la limite de se cacher sous la table.

- Mouuu, Natsuki y est pour beaucoup aussi. Elle a très bon goût, et visiblement l'oeil pour les tailles. On a parlé un bon moment
de ta taille de bonnet d'ailleurs, mais Natsuki avait l'air sûre d'elle.

- Yamete Shizuru! Geigna Natsuki, honteuse.

Shizuru gloussa et tout le monde finit par suivre son hilarité, alors que Natsuki se refugiait derrière un verre de soda,
et Nao faisait mine de ranger son précieux cadeau dans la boite, s'imaginant Natsuki et Shizuru en train de tergiverser des heures sur ses seins.

- Ma, peut-être devrais tu essayer et nous montrer, Yuuki, plaisanta Shizuru.

- HA! *regardant Natsuki* DAME! Jamais de la vie!

- Ha ha, c'est amusant de vous tourmenter comme ça... fit Shizuru en faisant un clin d'oeil à Nao.

Le cadeau d'Eriko fut plus convientionnel, un portable dernier cri, avec quatre fois plus d'espace de stockage Vidéo que ses précendents.
Mai quant à elle lui avait tricoté une écharpe, et Mikoto... lui offrit une grosse boite tourée, contenant le petit chaton
qu'elle avait receuillit auparavant.

- Comme ça Nao chan ne sera plus seule, et elle verra qu'aimer c'est bien! Avait chantonné Mikoto en se ruant sur le reste de gâteau.

- Cte boule de poil... soupira Nao, ne voulant pas montrer qu'elle le trouvait mignon.

Le chaton avait un collier vert jade, avec une petite inscription dessus... "Julia". Nao haussa les sourcils. Les filles avaient nommé
l'animal du nom de son Child, certainement pour qu'elle se sente moins seule. Auraient-elles fait cela? Peut-être... nan, surêment,
fallait pas s'aveugler sur ça. C'était dur mais il ne fallait pas, car elles étaient toutes venues de bon coeur, et l'ambiance était joyeuse,
et plutôt bon enfant, elle même y glissant doucement sans trop d'arrière pensées.
En milieu de soirée, une petite envie de nicotine l'isola un moment dans la salle de bain, penchée à la fenètre ouverte, l'esprit battant la campagne,
une vieille musique d'occident en tête. Ca faisait quelque chose comme "Si tu ne m'aime pas je t'aime, et si je t'aime prend garde à toi"...
Comment ça s'appellait déjà?

On toqua à la porte de la salle de bain.

- Ouais?

- C'est Natsuki, jveux juste fumer une clope.

- Okay, entre, mais reste pas trop longtemps hein, balbutia Nao en tirant sur sa cigarette histoire de se donner un genre.

Natsuki entra lentement, baillant un peu, en allant se mettre à la fenètre, à côté de Nao, fouillant dans sa poche pour chercher son briquet,
la clope aux lèvres. La rousse eut le réflexe de lui tendre le sien, allumé. Kuga y alluma sa clope.

- Arigato.

- D'rien....

Durant cinqs bonnes minutes, plus rien ne fut dit, Natsuki regardant dehors en fumant, Nao regardant cette dernière rêvasser, finissant par soupirer,
le coeur gros.

- Ca va? Demanda Natsuki.

- Pourquoi ça irait pas?

- Tu soupires.

Nao eut un petit haut-le-corps en voyant que Kuga avait noté cette attitude inconsciente alors qu'elle non.

-Heu... je suis simplement bien, mentit-elle.

- Ha.. c'est bien. Je pensais que tu allais nous ficher à la porte.

- Finalement non, c'aurait été bête de pas profiter du gâteau et des cadeaux.

Natsuki sourit un peu, laissant s'échapper un début de rire.

- Menteuse, dit la jeune fille aux cheveux bleus.

- Je mens si je veux, d'ailleurs je suis la meilleure à ce jeu là.

- On peux pas mentir sur tout.

- Si, je peux tout te faire gober si je veux.

- Ouais, bien sûr.... essaye voir.

Nao jetta sa cigarette dans les toilettes, et regarda sérieusement Natsuki.

- Je t'aime, lui dit Nao avec un air sérieux.

Natsuki resta un moment interdite, puis fronça les sourcils et se mit à rire, tant l'idée était invraisemblable. Nao la regarda un moment,
et se mit à rire aussi, mais plus amèrement.

- T'es une bonne menteuse, mais ça c'est gros! Nan, avec un tel truc t'es pas crédible, Yuuki! Rit Natsuki avant de fermer la fenètre.

- J'aurais essayé! Mais c'est trop invraisemblable hein?

- Clair! Bon, je retourne dans le salon, tarde pas, on va faire une partie de Mahjong.

- J'arrive, j'en refume une et je vous rejoins.

- Okay, à toutes.

Nao riait encore un peu alors que Natsuki passa le seuil de la porte de la salle de bain, le sourire aux lèvres, amusée par cette bonne blague.
La rousse se forçait un peu, finissant par s'accouder au rebord de la fenètre qu'elle avait réouverte, regardant en bas, et fondant en larmes.
Cette situation était bien trop cruelle pour être accusée sans pleurs, aussi se laissa t-elle aller.

- Kuga... ce n'était pas un mensonge...
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Kurohime
Trias


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MessagePosté le: Jeu Nov 02, 2006 7:20 pm    Sujet du message: Répondre en citant

- Chapitre 13 - "Oiseau rebelle."

Cela faisait maintenant deux mois que Nao suivait les cours de soutien de la taciturne Eriko Kikukawa, et ses notes commençait à s'en ressentir,
tout comme son caractère, bien qu'elle refuserait de l'avouer. Cette fille était une vraie tornade, malgré son apparence apathique et sévère.
Elle était inscrite à la moitié des Clubs de Fuuka, et pratiquait régulièrement le Kyûdô, le tir à l'arc traditionnel. Nao était allé la voir quelques fois,


s'ennuyant un peu, et avait remarqué comment la cousine de Yukino, malgré son côté taciturne et un peu antisocial, était populaire,
surtout auprès des filles de son âge. Pimbêches, toutes des pimêches. Vraiment, Kikukawa commençait à avoir des Fangirls à la façon de Fujino,
ça faisait peur.
Comment pouvait-on avoir une telle réputation avec un comportement pareil? La rousse ne comprenait pas: Eriko était une personne extrêment franche,
presque blessante, qui avait encore moins de verve que Miyu, et pourtant les gens l'aimaient, les filles se disputaient le droit de lui tendre sa
serviette, les garçons allaient la saluer... et elle, elle se contentait d'une froide politesse et de quelques mots. Peut-être venait-elle
d'une autre planète...

Un jour où Nao se sentait désoeuvrée, elle songea à aller voir Kikukawa à l'église, car elle faisait partie de la chorale des lycéens.
La jeune fille n'aimait pas cet endroit, où elle dut officier un moment en temps que soeur, comme une punition après le Festival,
pour lui mettre les idées claires. Ca n'avait pas fonctionné, car Nao était profondément athée, depuis ses six ans.
Comment peut-on croire en un dieu qui laisse mourrir votre mère? Pire encore, qui la laisse souffrir le martyr sans lui donner de repos?
Nao ne pouvait pas, son coeur n'était pas assez grand. Aussi décida t-elle de rester dehors, adossée au mur de l'entrée du bâtiment religieux,
perdu dans ses pensées, doucement bercée par les multiples voix qui s'additionnaient à une petit voix intérieure, qui répétait sans cesse ce morceau
insistant qui lui trottait dans la tête:

" Si tu ne m'aime pas je t'aime, et si je t'aime..."

C'était agaçant d'avoir un truc qui trotte dans la tête comme ça. Nao plissa les yeux, secouant lentement la tête,
comme pour chasser ses réflexions qu'elle jugeait stupides de la tête. La musique avait cessée, et les étudiantes commençaient à sortir.
Nao reconnut sans peine cette grande bringue d'Eriko, dépassant les autres filles d'une bonne tête.

- Hey, patate, lança Nao à Eriko.

La grande jeune fille à l'uniforme intégralement noir vint à elle.

- Gokidenyo, Yuuki san.

- Salut.

- Comment va?

- Ca va, répondit Nao, commençant à marcher pour partir.

- Pareil.

La discussion avait toujours tellement de mal à démarrer... les deux lycéenes à l'uniforme différent marchèrent un moment, passant par le campus.
On y voyait des gens y prendre leur picnic. Mais pour Nao, c'était bientôt l'heure de son soutien de math...

- Kikukawa, je voudrais te poser une question.

- Va-y.

- Tu dois t'y connaitre en musique, non? Demanda Nao.

- Un peu, surtout en classique.

- Hum...

Eriko s'arrêta à un endroit où l'ombre semblait agréable, et commença à dresser une nappe pour déjeuner, invitant Nao à s'assoir avec elle.
La rousse eut un temps d'attente, l'air interdite, puis s'assit en faisant la grimaçe. Devenir si "sociable" lui déplaisait un peu, à vrai dire,
ça cassait sa réputation.

- Alors, que veux tu? Demanda Eriko en ouvrant son Bentô.

- J'ai une musique qui me trotte en tête mais je ne sais pas ce que c'est.

- Tu as des paroles?

- Heu "si tu ne m'aime pas... je t'aime"... un truc comme ça, balbutia Nao.

- Ha. Carmen, la Habanera, de Georges Bizet, répondit Eriko sans hésitation.

- Carmen?

- C'est un opéra, plus exactement, un opéra-comique, en quatre actes de Georges Bizet, composé en 1875.

- Et ça parle de quoi?

- D'amour. Don José, un brigadier, est tombée a moureux d'une jeune bohémienne du nom de Carmen, qu'il avait mit en prison.
Contre la promesse de se retrouver, il la libère. Il ira même jusqu'à déserter pour elle, qui est amoureuse d'un Toréro, Escamillo.

- Et comment ça fini? ... Mal je suppose, dit Nao en se servant sans gêne dans le Bentô d'Eriko.

- Don José poignarde Carmen, parce qu'elle refuse de l'aimer.

Il y eut un silence, comme un blanc dans la conversation, alors que Kikukawa avala une saucisse en forme de poulpe.

- Quelle réaction à la con, c'est bien les mecs, conclut hâtiverment la rousse.

- On ne contrôle pas ses sentiments. En même temps ce n'est qu'un opéra.

- Et la Habanera? Demanda Nao pour changer de sujet, un peu mal à l'aise.

- La Habanera, "L'amour est un oiseau rebelle", c'est à l'Acte Premier. Un morceau très connu et apprécié.

- Chante-le moi.

Eriko sourit, la demande de Nao sonnait comme un ordre plus qu'une requête. La grande jeune fille s'assit un peu mieux,
afin de libérer sa respiration, et posa ses baguettes, prenant une grande inspiration, pour commençer à chanter d'une voix assez basse,
mais qui avait des envolées assez puissantes. A vrai dire, Nao s'intéressait aux paroles, pas à la chanson en elle-même...

"L'amour est un oiseau rebelle
Que nul ne peut apprivoiser
Et c'est bien en vain qu'on l'appelle
S'il lui convient de refuser

Rien n'y fait, menaces ou prières
L'un parle bien, l'autre se tait
Et c'est l'autre que je préfère
Il n'a rien dit mais il me plaît

L'amour, l'amour, l'amour, l'amour
L'amour est enfant de bohème
Il n'a jamais jamais connu de lois
Si tu ne m'aimes pas je t'aime
Si je t'aime prend garde à toi
Si tu ne m'aimes pas
Si tu ne m'aimes pas je t'aime
Mais si je t'aime, si je t'aime
Prends garde à toi

L'oiseau que tu croyais surprendre
Battit de l'aile et s'envola
L'amour est loin, tu peux l'attendre
Tu ne l'attends plus, il est là

Tout autour de toi, vite, vite
Il vient, s'en va puis il revient
Tu crois le tenir, il t'évite
Tu crois l'éviter, il te tient"

Le silence qui suivit fut éloquent. Non pas que Nao était impressionnée par la voix d'Eriko, mais les aproles l'avaient touchée quelque part,
la forçant à la réflexion. C'était donc aussi bordélique, l'amour... Boarf. La jeune fille se coucha dans l'herbe, croisant les bras derrière la tête,
regardant le ciel. "Et c'est bien en vain qu'on l'appelle, s'il lui convient de refuser"... "Rien n'y fait, menaces ou prières"... "tu crois le tenir,
il t'évite, tu crois l'éviter il te tient".
Il fallait qu'elle se rende à l'évidence, en effet, elle croyait l'éviter, cet amour, mais il la tenait. Très certainement,
bien que c'était vraiment dur à avaler, comme pilule. Et puis même si elle acceptait cet état de fait, rien ne changerait,
car elle ne voulait pas que cela change. A quoi bon? Comment se voir avec Kuga? Comment ne pas voir l'affection que Natsuki portait,
malgré ses hésitations, à Shizuru? Il fallait vraiment s'aveugler comme un imbécile pour ne pas voir tout cela.

Quel grand bordel les sentiments...

- Tu rêves? Lui demanda Eriko, pencher sur elle.

- Nan, je cauchemarde, vire ta face, ça me donne des frayeurs.

- Tu veux peut-être en parler.

- Parler de quoi? S'étonna Nao.

- Tu es amoureuse?

- ARG.

Eriko était à la limite de l'extralucidité, et Nao l'avait oublié. Fouttue perspicacité... La rousse se sentit soudain acculée,
incapable de dire "non", de se mentir à elle même. Elle ne dit rien, afin de ne pas avoir à le dire, mais le silence voulait tout dire.
Son visage prit une expression de tristesse sincère, et elle sentit à nouveau cette étrange douleur dans la poitrine, qui revenait tout
le temps pour lui dire qu'elle était une imbécile et qu'elle finirait déçue.

- Je vois, conclut simplement Eriko, en finissant son thé.

Nao la regarda porter la tasse à sa bouche, pensant soudain à Shizuru, serrant les dents en se rappellant la cimplicité que la fille
de Kyôto avait avec Natsuki, la gêne sur le visage de cette dernière, incapable de rester impassible, ses éclats de rires si rares...
Une pointe d'envie torturait son coeur à cet instant. Le "mensonge" de la dernière fois lui pesait beaucoup, à vrai dire,
et elle regrettait de l'avoir dit. Avec sa clairvoyance, la cousine de Yukino devait certainement connaître le nom de la personne qu'elle aimait.
Quelle plaie. Nao se releva, lissant un peu les plis de sa jupe, et prit son sac, pour s'en aller.

- Tu t'en vas? Demanda Eriko.

- J'ai besoin de faire un tour, j'me sens pas bien.

- Prend soin de toi, Yuuki.

- ...

La jeune fille ne répondit pas, et s'en alla sans demander son reste. Elle se sentait soudain terriblement... comment définir ça?
Elle ne savait pas. Mais elle avait besoin de marcher et d'être un peu seule pour remettre ses idées en ordres, faisant le tour de Fuuka.
Elle avait fait sa scolarité tout entière ici, depuis la primaire, et il n'y avait pas un endroits qu'elle ne connaissait pas,
chose qui était encore plus vrai depuis le Festival.

Pour Natsuki aussi, être seule aidait à l'introspection. Elle marchait un peu dans le jardin dee la résidence de la directrice, pour se vider l'esprit.
Elle regarda la main qui avait timidement effleuré celle de Shizuru, quelques minutes auparavant. Drôle de façon de se conduire avec
la personne qui lui était la plus chère au monde... même avant, la jeune fille avait fuit, était partie comme une voleuse.
Elle ferma le poing, rageuse contre elle même, alors que le vent commençait à se lever. Natsuki tourna un peu la tête vers les massifs de fleurs.
Elle n'avait jamais aimé les fleurs...
La jeune fille se souvint du jour où elle se trouvait ici même, durant sa dernière année de collège.

*Tu ne devrais pas faire ça. Les belles fleurs sont faites pour être aimé. Elles se donnent déjà tellement de mal pour éclore dans leur courte vie...*

Shizuru... drôle de fille. Mais Natsuki commençait à comprendre le sens de ses paroles, un peu en retard certes, mais elle les comprenait.
Et elle n'avait pas tort, au fond. La motarde soupira, se reglonflant à bloc. Natsuki se balada encore un moment, avant d'arriver au petit abris
blanc au milieu du jardin. Il y a deux ans, c'était une des planques des HIME... Toutes ensembles, liées, mais qui finièrent par s'entretuer.
Le souvenir de sa mort jumelle à celle de Shizuru lui donna un frisson, qui lui parcourut rapidement l'échine, alors qu'elle s'asseyait à même le sol,
sur la pierre blanche et polie, pour se noyer dans ses interminables réflexions. Elle restait là, pensive et immobile, la mine grave et le visage livide.
La jeune lycéene se laissa tomber sur le sol, couchée en étoile, et regarda la plafond de l'abris en soupirant.

Que ressentait-elle réellement pour Shizuru? Son amitié était la chose la plus précieuse qu'elle ait au monde, celle qu'elle chérissait le plus.
Etait-ce pour autant de l'amour? Quel bordel les sentiments...
Natsuki ferma les yeux et un pseudo-sommeil la prit, la laissant comme reveuse sur la pierre chaude, éclairée par le soleil, pour que finalement,
la torpeur la prenne totalement.

Nao avait marché un bon moment, et commençait à ressentir de la fatigue dans les jambes, si bien qu'elle se dirigea vers l'arche du jardin de Mashiro,
un endroit seulement connu des Hime, où elle pourrait être tranquille. En traversant une des allées annexes, son regard est attiré par un point bleu,
contrastant sur la pierre blanche de l'abris situé au centre de la partie gauche du jardin...

- Natsuki...

Nao soupire, sentant son estomac se nouer. Pourquoi se retrouve t-elle inévitablement dans la meme périphérie que cette louve? Et pourquoi est elle
inévitablement attirée par celle ci... elle aimerait partir, tourner les talons, mais son regard est inexorablement atiré par Natsuki,
couchée sur la pierre blanche, dormant les poings fermés comme un enfant, le sommeil tranquille. Sans même s'en rendre compte,
elle n'est plus qu'à quelques mètres de la jeune fille assoupie. La rousse déglutit, contemplant son "ennemie" endormie,
totalement démunie et innofensive. A cet instant, elle pourrait lui faire ce qu'elle voulait. Tout ce qu'elle voulait,
frapper dans le sommeil comme une lâche, et s'enfuir après son méfait, comme une voleuse. Frapper pour faire mal, pour se faire plaisir,
ou se faire également du mal. Cette délicieuse souffrance dans son coeur s'amplifiait. Comment pouvait-on aimer souffrir comme ça?
Et pourtant, d'un côté, ce pouvait faire tant de bien...

Nao s'approcha doucement, comme une Veuve Noire sur sa proie, s'asseyant aux côtés de Natsuki, la regardant dormir.
Jolie petite mouche qu'elle aimerait avoir dans sa toile, pour en faire ce qu'elle désirait. Quoique Kuga serait plutôt un gros bourdon...
Pourquoi ne pouvait-elle pas la regarder comme les hommes la regarde, avec ce regard empli de désir?
L'ancienne maîtresse de Julia posa ses mains de part et d'autre du corps de Natsuki, pour se donner un appui, coincant ses cheveux derrière ses oreilles.

Ce gros bourdon, elle allait le manger tout entier.

Elle hésitait entre le désir de l'embrasser ou de la mordre dans son sommeil, approchant sa bouche de la sienne.
Ses poumons bloquèrent instinctivement sa respiration, et elle sentit ses bras trembler un peu. C'était pas le moment de flancher...
Elle inclina la tête vers la droite, puis s'y reprit, vers la gauche. Ha, le nez de crâne de moule la gênait dans son attaque...
quelques centimètres encore... c'était quelque part une torture, le plaisir à la clef. Sentir Natsuki vulnérable était extrement jouissif,
et savoir qu'elle ne pourrait s'échapper encore plus. Comme une mouche sur une toile, exactement.
Le bout des lèvres de Nao frôla celui de Natsuki, et ce fut comme une décharge électrique. Pourtant, elle avait maintes fois embrassé des types,
et c'était facile. Pourquoi cela lui faisait un tel effet? Elle recula un peu, surprise de la sensation, incapable d'aller plus loin.
Kuga dormait toujours, la narguant dans son sommeil, alors que Nao perdait de sa détermination, et gagnait en colère, griffant la pierre de ses ongles durs.
A ce moment, la haine qu'elle avait pour la fille aux cheveux bleus se mêla au reste de ses sentiments, lui donnant une bouffée sadique,
une envie impérieuse de la griffer.

- Sale petite p... siffla Nao entre ses dents.

La rousse se leva en un bond, et attrappa le sac de Natsuki, lui jettant brutalement dessus. Sentant soudain un poid sur sa poitrine,
cette dernière se réveilla en sursaut, les yeux écarquillés, un peu de sueur sur le front, regardant Nao en face d'elle, visiblement en furie,
les poings serrés comme si elle allait la gifler.

- Salope, cracha Nao avant de partir en courrant.

Natsuki la regarda partir, encore un peu ensommeillée, sans arriver à comprendre. Comprendre que Yuuki Nao l'aimait aussi fort qu'elle la haissait...

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Voilà, j'ai tout remis, maintenant je vais me pencher sur la suite des aventures de notre petite peste adorée, Yuuki Nao, avec le chapitre 14. Mr. Green
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-Natsuki-
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MessagePosté le: Dim Nov 05, 2006 9:38 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Oh, elle est bien cette fic... Je trouve très intéressant le fait qu'elle soit centrée sur Nao... Je trouve qu'il y a beaucoup trop de fanfics ShizNat...

Non... Je peux pas être incogénito XD Et puis avec ma sign' euh Rolling Eyes XD lol

Oui, donc, j'ai déjà dit ce que je pensais de ce chapitre... Et puis, moi j'étais sûre que Nao allait rien faireeuuhh ! :p
Oserais-je demander le chapitre suivant ? Rolling Eyes Euh... Oui ! :p

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Kurohime
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MessagePosté le: Lun Nov 06, 2006 5:42 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Ouaip, je fini le chapitre. Je ternais à m'excuser de ma relative absence, mais en plus d'avoir été en déplacements, j'ai quelques problèmes de santé. Mais je vais écrire la suite, ne vous inquiètez pas. Wink
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